• C comme Cris de Laurent GAUDE

    C comme Cris Ce roman, publié en 2001, se déroule pendant la Première Guerre Mondiale et fait entendre les voix des soldats du front et d'un médecin.

    « S'il n'y a pas de voix narrative, dans cris, c'est qu'il me semblait que c'était là la façon la plus juste de rendre la tourmente des tranchées. »

    Ce livre est "dur" à lire, tant on perçoit la souffrance des hommes, au travers "des bouts de bois entre les dents (...), le râle bas et continu de tous ces pauvres gars entassés dans le mouroir".C comme Cris

    Le style est limpide et l’on discerne aisément ce « peuple de boue », le regard vide, le visage hirsute de vagabonds armés, « aux démarches traînantes et courbées de chiens malades (...) des termites ensevelis sous la terre .»

    C'est un livre bruyant, qui ne peut laisser indifférent. Outre ces cris aiguës, ces appels animaux de détresse ou bien ces hurlements de victoire, les bruits sont assourdissants des obus qui brûlent la chair et retournent la terre, du crépitement des fusils aux explosions de souffre, du tir des mitrailleuses au vacarme du pilonnage.

    Et puis, il y a « l'homme-cochon, le fou nu, le tueur à la baïonnette (…) la bouche hurlante du front » qui, par ses cris d’écorché du champ de bataille, déchire la nuit.

    IL y a également le bruit de ce train, « manège infernal du cauchemar », qui emmène les soldats loin des tranchées vers Paris, vers « le rire titan des filles ». 

    C comme CrisAu milieu de ce tintamarre de perdition, personne ne se regarde, chacun reste concentré sur sa peur... Jusqu’au moment où les tympans ne sifflent plus ; les soldats sont noyés dans un silence épais, hantés par une multitude de voix, qui les rendent sourds.

    Se mordre les lèvres pour ne pas pleurer, trembler de tout son corps et ne pas hurler : mourir par les obus ou finir en « singe épileptique » un soldat au cerveau grillé par les horreurs du front. Les hommes ont la trouille au ventre, mais ils avancent.

    Les trous d'obus sont remplis de vase ; après le silence, ce sera la grande charge des hommes….

    "Cris" est un livre cru, vrai, qui vous ouvre les viscères à coup de couteau et taille dans la chair à vif des lambeaux de douleur...

    Pour en savoir plus :

    La première guerre mondiale (Gallica)

    Queues de cochon

    Les tranchées

    C comme Cris

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