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Challenge AZ 2020
Dans bientôt 15 jours, le Challenge va commencer ! Ca fait des mois que j'y pense et ....
Cette année, j’ai changé 3 fois de thème….
- mes écrits devaient se diriger vers mon grand-père paternel – que je n’ai jamais connu - mais je n’ai pas vraiment eu le temps de faire des recherches sérieuses ; cette année 2020 a été un peu compliquée, comme pour la plupart d’entre nous…
- alors j’ai décidé de recenser les 26 meilleurs sites ou blogs sur la généalogie : un choix difficile tant la blogosphère est riche de talents ! Et puis j’ai pensé que je ne pouvais pas faire mieux que Généalogie Pratique...et que surtout, c’était un travail titanesque qu’il m’aurait fallu commencer il y a fort, fort longtemps…
- donc, j’ai orienté mes recherches sur des lectures que j’ai particulièrement appréciées, des lectures qui m'ont amenée à réfléchir sur mes ancêtres...
Maintenant que le thème est trouvé, il me faut préparer la forme : le style et la présentation. Inévitablement, il me faudra « parler » un peu de moi.
L’alphabet est tout trouvé : passionnée entre autre de « broderie » et originaire de la Seine, mon choix s’est orienté vers des illustrations des « brodeuses parisiennes », chères à mon cœur.
Mon challenge sera donc de
- partager les livres que j’ai beaucoup aimés, et peut-être que vous m’inciterez à en lire d’autres,
- promouvoir ce challenge avec le groupe de généalogistes en herbe que j’anime le samedi matin et qu’il se lance aussi dans cette merveilleuse aventure,
- et bien évidemment d’aller jusqu’au bout de ce challenge, cette performance…
L’année dernière, à bout de souffle, j’ai réussi à le terminer, même si la longueur de mes articles se réduisaient comme une peau de chagrin, et finalement devenaient de piètre qualité. J’ai toutefois réussi à mieux connaître mon Agrandmère paternelle Francine BAROIN, que je n’ai jamais rencontrée.
Et peut-être aussi l'excuser....
L’épreuve du CHALLENGE AZ est difficile, mais quelle récompense au bout du chemin ! Chacune de mes lectures m’entraînent vers plus de connaissances, plus de recherches. On apprend tellement de choses dans les livres !
Je vais donc partager avec vous les lectures les plus parlantes et mes réflexions les plus improbables. Même dans les romans les plus insignifiants (est-ce tout simplement l’orientation de mes choix littéraires ?) je trouve des pistes de recherche que je vais tenter d’expliquer.
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Par FANNOU93 le 30 Novembre 2020 à 08:46
Ma grand-mère paternelle est décédée en 1992, à 89 ans ; il était hors de question pour elle d’employer le moindre gros mot, sauf celui-ci : zut, qu’elle utilisait quelquefois et m’incitait surtout à ne pas répéter « ce n’est pas beau dans la bouche d’une petite fille »… si elle savait, ma pauvre grand-mère, les temps sont révolus….
En tous les cas, à la lecture de tous les articles du Challenge, s’il y a bien une chose que j’ai comprise ; il me faut mettre de l’ordre dans mon blog… Il existe de très nombreux sites et blogs, si riches d’informations que l’on se sait plus où regarder.
Qui osera encore dire que la généalogie, c’est « ringard » et « pour les vieux » (pardon pour nos aînés !) ; à en juger la multitude de sites et blogs qui existe, la généalogie est une passion montante et dévorante ! Il paraît que c’est la 3ème passion des Français après le bricolage et le jardinage...
Outre les sites généralistes, il existe de très nombreux blogs perso dont les familles ont traversé beaucoup de départements ; difficile pour le lecteur de s’y retrouver… Néanmoins, il est intéressant de fouiller par-ci par-là des idées, des chemins de traverse, des pistes de réflexions même si quelquefois l’environnement est bien austère.
Si je reprends les lectures présentées, je m’aperçois qu’inconsciemment l’essentiel de mes ouvrages s’oriente vers les deux guerres ; pas étonnant, puisque ma généalogie actuelle est axée sur les 4 et 5 premières générations. Il faut dire que j’appartiens à la première filiation à ne pas avoir connue de conflit sur notre territoire… et jusqu’à quand….
La stratégie militaire ne m’intéresse pas ; j’ai une préférence pour la sociologie, la psychologie.
J’ai besoin de connaître le quotidien de mes aïeux, ces hommes et ces femmes qui ont vécu l’exode de 1871, la Drôle de Guerre, la répression allemande et la déportation politique.
J’ai besoin de mesurer le quotidien des femmes pour mieux les comprendre et peut-être à mon tour, ne jamais oublier, qui elles ont été et pourquoi j’en suis là….
Rien n’est le fruit du hasard ; tout n’est qu’une question d’histoires et de recommencement et pour le mot de la fin, je dirai : c’est le cycle de la vie !
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Par FANNOU93 le 28 Novembre 2020 à 07:46
Pour reprendre la suite de la lecture de mon Larousse avec la lettre L et la lettre X……
Coup de chance ! Je viens de recevoir la dernière version du Larousse avant la fin du Challenge 2020.
Après avoir étudié
- le chapitre 1 : A. Comment retrouver ses ancêtres ?
- le chapitre 2 : B. La vie des noms et des prénoms
Voici le chapitre 3 : C. RECONSTITUER L’HISTOIRE DE SA MAISON
Comme pour toute famille, il est possible de retracer la généalogie d’une maison :
- L’analyse des actes de propriété : dans les archives notariales, on retrouvera l’acte d’achat, précisant l’origine de la propriété et éventuellement des plans ; grâce aux cartes de Cassini, celles d’état major (archives de l’armée et AD) voire les cartes de l’IGN, il sera aisé de localiser le bâtiment ;
- L’étude de l’architecture apportera des précisions sur l’époque de sa construction ; en étudiant
la façade, les portes et les fenêtres, l’intérieur, on pourra appréhender le niveau social de ses occupants ; la demeure est souvent caractéristique d’une région ;
- Les recherches cadastrales donnent le nom des propriétaires et les modifications survenues depuis 1807, date de la création du Cadastre National ;
- Les recherches aux hypothèques ne sont pas à négliger : la difficulté sera de trouver le nom du notaire….
- Les recherches aux archives publiques permettront notamment la consultation de toutes les minutes des notaires ; toutefois, les sources seront différentes, selon qu’il s’agit de l’Ancien Régime (la Chambre des Comptes / le Contrôle des Actes) ou de l’après Révolution Française (AD / Biens Nationaux),
- Quelques cas particuliers : puisque tout est retranscrit, notifié, recensé, répertorié, il sera également possible de reconstituer l’histoire d’une école, d’un moulin, d’un bâtiment municipal, d’un édifice religieux, d’une entreprise ou bien d’un château !
Voici le dernier chapitre et pas des moins intéressants….
D. LE GUIDE PRATIQUE
- Les mormons, officiellement dénommés l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, ont entrepris depuis 1960 le micro-filmage de tous les registres paroissiaux ; ils ne sont plus à présenter et leur site est réputé ;
- Les généalogistes professionnels : les généalogistes successoraux (retrouver les héritiers d’un défunt) et les généalogistes familiaux (répondre à vos demandes)
- Le monde associatif : dès la fin des années 60, une multitude de cercles généalogiques voit le jour ! Le web a nettement favorisé l’expansion de ce tissu associatif, qui regroupe des gens tous plus compétents les uns que les autres ; comme on dit, « l’union fait la force » et l’aide de tous les bénévoles est précieuse et riche d’enseignement ;
- Le minitel (rubrique sans intérêt aujourd’hui !)
- Internet : parlons-en ! Pour ma part je ne pourrai pas envisager une journée sans me connecter sur le web...Et d’autant plus en ce moment ! Le Covid nous a éloigné physiquement les uns des autres, mais grâce aux technologies nous pouvons rester en contact et même nous voir ! Les archives nationales et départementales sont numérisées, hélas pas assez à mon goût… Il est toutefois aisé de se renseigner, de suivre des cours en ligne, de rechercher des ouvrages, d’obtenir des conseils méthodologiques et des informations historiques, locales ou thématiques….
- Les sites et les forums de généalogie : de nombreux cercles de généalogie, des amateurs, des professionnels de généalogie ont un blog voire un site ; il existe également Facebook et son réseau d’entraide ; des passionnés partagent leurs connaissances et se mettent gratuitement à la disposition du plus grand nombre… Posez votre question sur un forum et il y aura bien une « bonne âme » qui vous répondra et vous orientera vers de nouvelles pistes ;
- Les logiciels de généalogie sont apparus au début des années 80 ; chacun peut y trouver le matériel adapté à ses besoins et selon ses capacités ; bien que l’informatique ne soit pas un outil essentiel au tout début des recherches généalogiques, elle le devient inévitablement au vu de la somme des informations recueillies ;
- Prendre des notes, classer et conserver : même si votre ordinateur est un allié indispensable dans toutes vos recherches, le « papier » peut s’avérer pratique notamment dans la rédaction des fiches individuelles et/ou de couple ; avec la masse d’informations récoltées, il faut absolument – et très rapidement – s’organiser et ne pas prendre le risque de tout perdre !
- Transmettre ses recherches : une recherche généalogie est un « plaisir en soi » que tout généalogiste a le souci de transmettre, soit à une association soit à sa famille ; si ses notes et documents n’ont aucune valeur marchande, elles sont de véritables trésors pour d’autres généalogistes ; alors pourquoi ne pas partager avec les bénévoles d’une association ? Pourquoi ne pas écrire un livre ?
- Constituer ses archives familiales : tous les documents personnels méritent d’être archivés, qu’il s’agisse du carnet de santé, des livrets militaires, des lettres d’embauche, contrats de travail, bulletins de salaire, décorations…
Il faudra veiller « au lieu de conservation pour éviter non seulement le feu, mais aussi l’humidité, la sécheresse, le soleil et la lumière, la pollution ou les rongeurs » !
Pour en savoir plus :
FamilySearch, qu'est-ce que c'est ?
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Par FANNOU93 le 27 Novembre 2020 à 08:27
Difficile de trouver un titre de livre commençant par cette lettre… Alors, pour ne pas interrompre ce Challenge (un réel défi que de terminer !!) je continue la lecture de mon Larousse (lettre L)……
Après avoir étudié le chapitre 1 : Comment retrouver ses ancêtres ? Voici le chapitre 2 : La vie des noms et des prénoms.
« L’apparition des noms et de leur transmission est aussi variée et passionnante que l’histoire des peuples et des familles qui les portent ».Nous avons tous commencé par « d’où vient le nom que je porte » ? Mon père m’a toujours affirmé que notre famille venait d’Alsace…. Exact ! Mais il me faudra tout de même faire des recherches jusqu’en 1871 pour en retrouver traces. En effet, la famille de mon père s’est exilée dans le Nord de la France, en Champargne-Ardennes, à Reims, très précisément. Ensuite, elle est partie sur Paris.
L’étude des noms peut donc nous apporter une aide précieuse, à ne pas négliger pour en savoir encore un peu plus sur nos ancêtres :
B. LA VIE DES NOMS ET DES PRENOMS
1 ) La formation des noms de famille et leur apparition
- les noms hérités d’un prénom, d’un nom de baptême, Martin, Bernard, Thomas
- les noms liés à l’origine géographique, Lenormand, Toulouse, Dupont, Rivière, Lallemand, Lebreton Dujardin, Duval...
- les noms évoquant le métier du 1er porteur du patronyme, Lemarchand, Meunier, Boulanger ...
- les noms issus d’un sobriquet, qui reflète une particularité physique ou moral de l’ancêtre initial, Petit, Courtois,Roux, Blanchard, Legrand...
- les noms des Antilles et de Guyane : en 1848, l’abolition de l’esclavage a entrainé l’attribution en masse de noms de famille ; ces nouveaux citoyens adoptent par obligation leur surnom comme patronyme,
- des noms venus de toutes les langues d’autrefois : la France détiendrait le record du monde pour le nombre de patronymes ; cela tient en partie à sa richesse linguistique.
2) La vie des noms de famille
- la transmission du nom, faite durant près de mille an, par le père exclusivement
- la fixation définitive du nom, en 1474, décrété par Louis XI, interdisant tout changement de nom sans autorisation royale,
- la chasse à la particule : mais au fait, la particule est-elle réellement un signe de noblesse ?
- les changements de noms, dès 1803 et ceci grâce à Buonaparte, dont le nom lui a valu bien des moqueries….
- Quel avenir pour les noms ?
3) Les prénoms d’hier
- symbole de continuité : sous l’Ancien, doter un enfant d’un prénom, c’était l’intégrer à une « communauté familiale » ; pour le généalogiste, ce mode de transmission est un casse-tête lorsque vous avez des « Jean » sur plusieurs générations,
- le prénom symbole de protection : lorsque les prénoms des parents et des grands sont déjà attribués, restent celui des parains et maraines ou celui du Saint du jour ou de la paroisse,
- les prénoms les plus portés avant la Révolution Française
- les prénoms de la Révolution Française à 1900
4) Les prénoms de 1900 à nos jours, témoins de la mode et venus d’ailleurs.
5) Dictionnaire des noms les plus portés, dans lequel, bien évidemment, j’y ai recherché les noms de ma famille !
..... la suite demain (avec le Y)
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Par FANNOU93 le 26 Novembre 2020 à 06:46
Difficile de trouver un titre de livre commençant par “W” et que j’ai lu, bien évidemment !
Il existe de nombreux livres sur le sujet (voir ici) et notamment sur la nazification de la Lorraine Mosellane 1940-1945.
La propagande allemande a toujours voulu faire croire que la Waffen SS était une armée d’élite, au même titre qu’une armée impériale. On connaît l’intérêt qu’Hitler portait à Napoléon Ier !
Tout d’abord, il faut différencier la Wehrmacht et la Waffen SS (Schutzstaffel) : la première est l’armée régulière du IIIème Reich, tandis que la seconde est un escadron de sécurité.
A l’origine, la Waffen était le service d’ordre d’Adolf Hitler,, alors leader politique en 1923 au parti national-socialiste des travailleurs allemands, et en quête du pouvoir . En 1929, le propagandiste Himmler veut créer un ordre strict, racial et ferme ; lorsque Hitler arrive au pouvoir en 1933, les choses s’accélèrent avec la « nuit des longs couteaux » et la Waffen remplace la SA (Sturmabteilung / Section d’Assaut) l’organisation paramilitaire du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (le NSDAP ou « parti nazi » )
La waffen était divisée en 3 grands groupes :
- le RSHA, service d’ordre militaire, qui inclut notamment la Gestapo
- la SS générale, le service d’administration et communication
- la Waffen SS, la force combattante
En 1939, la Waffen SS est envoyée en Pologne ; elle est à l’époque en minorité au sein de l’armée classique, peu formée et mal organisée, mais toutefois fort bien équipée ; il en découle de lourdes pertes qu’Himmler va justifier comme « un mépris de la mort » de son armée pour masquer les incompétences.
En 1941, 2 divisions SS prennent part à la campagne des Balkans et remporte Belgrade très glorieusement avec peu de résistance ; Himmler va profiter de cette « gloire » pour redorer le blason de son unité. Ensuite viendront les batailles contre l’URSS ; une constante permettra durant les conflits de mettre en évidence l’inégalité de la valeur des unités SS : la Totenkopf, la Das Reich, la Leibstandarte et la Viking sont les 4 unités du front de l’est les plus redoutées, car plus combatives, mieux organisées, aguerries, et surtout les plus anciennes, car triées sur le volet pour leur « idéologie » ; toutefois, elles n’ont rien à envier aux Panzers ; par contre la toute jeune division, sans formation, est envoyée sur le front nord, en Norvège….
1943 sera l’apogée de la WAFFEN SS.
Si ces divisions ne sont pas meilleures que les autres, elles sont du moins plus idéalisées : Himmler veut créer une armée de masse ; les soldats ne sont plus uniquement des volontaires, mais des recrues enrôlées de force et souvent des adolescents ; cet élément quantitatif s’opère au détriment du qualitatif (20 000 à 800 000 hommes)
L’Allemagne nazie veut affirmer son « idéologie raciale et anticommuniste »..
Cette idéologie allemande va tout mettre en œuvre pour supprimer le « fratas franchouillard » qui l’exècre et engage une intense germanisation des territoires d’Alsace Lorraine.
Allemande en 1871, Haut-Rhin, Bas-Rhin et Moselle redeviennent français en 1919 pour de nouveau être annexés en juin 1940.
Josef BURCKEL est nommé, par le Führer, Chef de l’administration civile, chargé d’instaurer une certaine autorité et notamment :
- Interdire l’utilisation de la langue française : les rues sont débaptisées, les registres d’état civil sont rédigés en allemand ; toute personne surprise à parler français est susceptible d’être « rééduquée » au centre de Schrimeck ;
- Germaniser la presse et l’école dans l’esprit du « national-socialisme » :
- Briser l’influence de l’Église en expulsant les Diocèses,
- Expulser les indésirables (Juifs et Français de l’Intérieur Africains, dans un 1er temps) jugés « non germanisables ».
Un ordre totalitaire se met peu à peu en place ; dès la fin de 1940, l’Allemagne nazie supprime toute littérature juive ou marxiste et facilite l’adhésion des Mosellans au parti du NSDAP. Dans une atmosphère de menaces « qui n’est pas avec nous, est contre nous » tout refus de proposition est lourd de conséquence….
Comme dans la « France de l’Intérieur », la collaboration a existé, mais la résistance a su également s’organiser.
Pour en savoir plus :
Alsace Moselle 1870 - 1945
La francisation de l'Alsace en 1918
L'Alsace à l'heure nazie !
Episode 1 - De l'Annexion aux expulsions : un diocèse écartelé
Georges Bischoff : "Une histoire de l'Alsace en 45 minutes"
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Par FANNOU93 le 25 Novembre 2020 à 06:59
La tonte des femmes accusées de collaboration est encore un sujet « sensible » aujourd’hui. C’est un épisode de notre histoire qui suscite le malaise et met à mal la Résistance. Mais que s’est-il donc passé pour que la foule en colère, « dans un moment de communion nationale », se soulève contre ces femmes qui pour beaucoup d’entre elles, n’avaient pas couché avec l’ennemi ?
A la Libération, la tonte devient une scène de vie ordinaire dans de nombreux départements, d'Ajaccio à Lille ou de Quimper à Colmar.
Pourquoi un tel déferlement de haine, de misogynie, et de vengeance ? Fabrice VIRGILI tente d’apporter quelques éléments de réponse en épluchant les archives départementales, notamment les « dossiers d’épurations » où sont relatés de nombreux témoignages :
1/ les dénonciations, «le symbole des innombrables lâchetés quotidiennes sous l’Occupation », qui sont souvent le lot de règlement de compte personnel ,
2/ Le commerce avec les allemands et le marché noir, tout simplement pour « manger » et nourrir la famille, améliorer le quotidien, au mépris des tickets de rationnement,
3/ la collaboration politique, qui est très certainement la moins représentée,
4/ les relations intimes ou « collaboration horizontale », les seules peu-être, qui restent présente dans la mémoire collective….
L’aspect sentimental est toujours occulté ; l’amour n’a pas sa place à la Libération...
Pour en savoir plus :
Fabrice Virgili, La France « virile ». Des femmes tondues à la Libération
Réflexions sur le crime d’indignité nationale et la peine de dégradation nationale
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Par FANNOU93 le 24 Novembre 2020 à 09:07
Un guerrier d'occasion ou le journal illustré du fantassin Pierre Perrin (1914-1918)
Comme beaucoup d’hommes de son âge, Pierre est parti la fleur au fusil et convaincu qu’il rentrerait pour Noël ; à l’issue de quatre années terribles, ils ne rentreront pas tous dans leur foyer….
Ce livre est une histoire de plus sur la Première Guerre mondiale, certes, mais elle ne raconte pas l’histoire de Pierre, mais celle des soldats qui l’entourent ; chaque bataille est
décrite dans ses moindres détails et il est aisé de suivre le parcours du régiment, les assauts contraints et forcés, la violence et la misère dans les tranchées, les gaz, les obus, mais aussi la fraternité entre poilus.
Dès qu’il le pouvait Pierre s’adonnait à l’écriture et au dessin : des esquisses et croquis du quotidien de ses camarades, celui qui joue d’une petite flûte ou bien fumant une pipe, des soldats battant les cartes ou bien aménageant une tranchée, des copains au repos, assis ou couchés dans l’herbe, faisant de la couture ou bien chassant les poux, et bien sûr des portraits de ses compagnons d’armes.
Ce livre est un étonnant témoignage de cette terrible tuerie, alternant avec quelques accalmies bien méritées et tant attendues. Pierre se considère comme « un guerrier d’occasion » pour une durée de quatre années épouvantables, malgré les conversations entre copains, les séances d’écriture à la famille : mais pourra t-il rester le même homme qu’à son arrivée au front ?
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Par FANNOU93 le 23 Novembre 2020 à 08:55
Alors qu'il ne pratique pas cette religion, Lale est un déporté « juif » comme beaucoup de ses compatriotes, mais il devra se soumettre s’il veut survivre et protéger son amour Gita.
Gita sera sa seule raison de vivre dans un univers de haine et de corruption : garder les yeux rivés au sol, ne jamais regarder un officier, ne pas mentir, ne pas voler, s’acquitter de toutes les corvées dans le froid, sous la pluie, dans la neige, accepter toutes les humiliations...
La corruption, Lale aurait bien voulu ne pas y sombrer, mais avait-il le choix… Ne pas se poser de question, avancer, coûte que coûte, pour le plaisir de tenir Gita dans ses bras et peut-être pour la dernière fois.
Un livre de plus sur les camps de concentration, me direz-vous. Oui, mais un livre qui met de « l’humanité » là où il n’y en a plus...
Pour en savoir plus :
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Par FANNOU93 le 21 Novembre 2020 à 10:13
Lorsque j’ai lu ce livre l’année dernière, j’avais déjà écrit un article pour partager ma lecture (ICI). Il est indéniable que, de tout temps, l’Homme a eu peur de la Femme et de sa « puissance invaincue ».
A travers les âges Mona CHOLLET retrace l’existence de femmes incontournables, l’herboriste, la sage-femme, la « vieille » au fin fond des bois qui fait encore peur aujourd’hui…et bien sûr « la faiseuse d’anges ». Du Moyen-Age jusqu’à aujourd’hui, les « sorcières » n’ont jamais cessé de sévir ! Qu’elle soit mère-célibataire ou femme de 60 ans aux cheveux longs et argentés, féministe, journaliste « orientée », la femme active des peurs ancestrales et alimente les commentaires acerbes et les paroles venimeuses.
Je ne peux m’empêcher de penser à madame Gisèle HALIMI, avocate qui a toujours défendu la « cause des femmes » et qui hurlait de « ne vous résignez jamais ». On dirait aujourd’hui que c’était une « sacrée bonne femme » ; et si l’heure n’était pas aussi grave avec un retrait de beaucoup de nos acquis sociaux, je rirais bien avec le Blog de Bobonne...
Pour en savoir plus :
Gisèle HALIMI (France Culture)
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Par FANNOU93 le 20 Novembre 2020 à 07:32
« Raconter, c’est transmettre une histoire, des émotions et un certain style. (…) Raconter, c’est informer, diffuser et transmettre une histoire ; qu’il s’agisse d’un besoin à assouvir ou d’un devoir à accomplir…(…) Raconter, c’est parfois laisser parler les images, quand les mots sont trop durs à dire ou qu’on ne vous croirait pas ».
Parce que toutes les histoires méritent d’être racontées, ce guide soutiendra ceux dont l’histoire germe depuis pas mal de temps comme ceux qui y pensent depuis toujours, sans jamais oser se lancer.
C’est un livre qui aide à la réflexion ….
Pourquoi écrire ? Je dirai : d’abord pour soi ! Et ne pas craindre les autres… votre famille n’est peut-être pas à l’écoute, peut importe, vous avez besoin d’écrire, de raconter, peut-être par peur de perdre vos recherches, vos trouvailles. Vos proches s’intéresseront certainement à vos rédactions que beaucoup plus tard ; ils ne participent pas à vos investigations, d’ailleurs ont-ils réellement oublié, ou ne peuvent-ils (ou ne veulent-ils) pas se souvenir… Certains souvenirs peuvent être douloureux.
L’écriture commence par une exploration de documents, des prises de notes et un plan !
Pour mes prises de notes, j’utilise un cahier (jamais de feuilles volantes !) et OneNote sur mon PC ; ensuite pour l’écriture, c’est tout simplement LibreOffice. Mes retouches photos sont réalisées avec GIMP, logiciel libre et gratuit.
J’ai toujours eu un besoin viscéral d’écrire ; lorsque je travaillais, je rédigeais des notes et des rapports pour des personnages importants de l’État et de la Justice. J’écrivais des nouvelles, des histoires courtes ; j’ai rédigé mes premiers poèmes vers 16 ans, comme de nombreuses adolescentes. Mais je n’ai jamais eu de journal intime.
Alors, faire ce travail d’écriture coule de source ; j’envisage même de m’inscrire dans un atelier d’écriture, pour m’exercer, partager et évoluer surtout : on apprend beaucoup des autres.
Raconter l’histoire de ma famille, c’est lui donner de l’envergure, de la dimension. Je ne veux pas écrire une « chronique familiale » en alignant des noms et des prénoms, des dates, des métiers et des villes ; je veux les faire vivre, transmettre des émotions, que mes lecteurs (petits-enfants et arrière-petits-enfants) les voient, les sentent vibrer en eux…. C’est peut-être très prétentieux, mais je vais essayer…
J’ai bien encore 20 ans devant moi … !
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Par FANNOU93 le 19 Novembre 2020 à 09:39
Monsieur BEAUCARNOT n’est plus à présenter : c’est le pape de la généalogie !
Pour ma part, ce livre est le 3ème d’une série que j’ai étudié…. Oui, « que j’ai étudié », car les récits de Jean Louis Beaucarnot, écrits dans un style fluide et à la portée de tous, regorgent d’anecdotes et d’informations ; ils éveillent l’esprit et nous amènent à nous poser de nombreuses questions ; et quelquefois à mieux comprendre le cheminement de nos ancêtres.
D’après le célèbre La Bruyère, nous descendons tous « à la fois d'un roi et d'un pendu » : pourquoi pas ! En tous les cas, il s’est passé quelque chose dans ma famille « ordinaire » pour avoir basculé du suzerain au serf !
Pour ce qui est du « roi » il va me falloir remonter très haut avant de retrouver une quelconque « alliance » avec Charlemagne ; et pour le « pendu »… je n’ai encore trouvé aucun condamné ou bagnard. Mais qui sait ? Autrefois, on pouvait se retrouver derrière les barreaux pour avoir volé du pain ; je pense que ma famille « ordinaire » n’a pas vécu que des jours heureux…. Aussi, je me suis penchée sur les « guillotinés » : rien non plus de ce côté-là, fort heureusement.
J.L BEAUCARNOT dresse un « portrait » de notre civilisation du Moyen Age au début du XXème siècle, au travers de journaux, d’archives, d'histoire, d'intrigues : un vrai bonheur où chacun peut y retrouver un peu de la vie de ses ancêtres. En tous les cas, chaque livre de monsieur Beaucarnot m’en apprend un peu plus sur ma famille, m’indiquant où chercher, vers quoi m’orienter...
En toute singularité, ce qui différencie le monde de nos ancêtres et le nôtre, c’est notre société de consommation ; nos aïeux avaient pour la plupart d’entre eux, l’alimentation nécessaire dont ils avaient besoin : les produits de la terre, la viande, le poisson, l’huile, le vin, la farine pour le pain…
Pour les vêtements, la laine, le chanvre, le lin fournissaient les matières premières ; les forêts étaient de superbes réservoirs. Bref, rares sont les produits que nos ancêtres vont chercher à l’extérieur de leur « périmètre local ». La seule chose dont ils ne peuvent se passer est leur outil de travail. Tout ce qui n’est pas réalisé sur place, est rare ; et par définition, ce qui est rare, est cher et ce qui est cher, se trouve en ville, et pour la bourgeoise.
Si l’on y réfléchit bien, nos ancêtres avaient la culture du « recyclage », non par conviction comme certains de nos concitoyens aujourd’hui, mais par simple obligation. Tout est récupéré, stocké, conservé, le moindre bout de tissu, la moindre latte de bois…. Tout est réparable et réparé et « usé jusqu’à la corde ». On ne parle pas d’un monde idyllique où il fait bon vivre, mais d’un univers rural, dur et impitoyable, où nos aïeux ont eu faim, où il ne leur restait plus grand-chose, une fois la collecte effectuée
Et que pensaient nos ancêtres ? Etaien
t-ils naïfs ou sages ? Illettrés ou ignares ? Laborieux ou passifs ? Quoiqu’il en soit, gardons nous de les juger avec nos yeux d’aujourd’hui.
La vie de nos aïeux étaient ponctués, du 1er janvier à la Saint Sylvestre, de fêtes religieuses et de célébrations incontournables, faites de privations et d’abstinences, de feux de joies et de traditions qu’ils ne pouvaient occulter, faute d’être exclus de la société ; « Dieu est omniprésent ».
IL faudra attendre Jules Ferry et les grands projets scolaires laïcs pour supprimer la contrainte du catéchisme, rendre obligatoire l’école et permettre au plus grand nombre l’accès à la « connaissance ». Paris ne s’est pas fait en un jour !
La vie de nos ancêtres est rude et d’autant plus éprouvante que la nature est dure et souvent impitoyable ; chaque époque a son lot de pillages, d’épidémies, de famines, de guerres… de sortilèges. Mais nos ancêtres n’en sont pas moins « humains ».
Et « humains » ça veut dire quoi ? Comment étaient ils ? Quelles étaient leur figure, leur physionomie ? Nous pourrions attendre 1860 et les 1ères photographies pour répondre à la question, mais les archives font référence à des différences régionales que je ne révélerai pas ici afin de ne pas trahir l’auteur.
Je vous invite à livre cette « Bible » (une de plus !) : prenez des notes, lisez et relisez, vérifiez… transférez sur vos familles...
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Par FANNOU93 le 18 Novembre 2020 à 09:04
Lucile, jeune infirmière auprès des soldats blessés de la Grande Guerre, s’éprend d’un soldat allemand dont elle a sauvé la vie.
Les années passent et le couple est séparé par les aléas de l’existence mais Lucile n’oubliera jamais ce premier amour….
La Seconde Guerre mondiale est bien installée et les nazis arrivent aux portes de Paris ; engagée auprès des femmes atteintes de tuberculose, Lucile s’exile avec ses « filles » sur Valence, dans un vieil hôtel laissé à l’abandon : l’hôtel des Baumes va bientôt abriter de jeunes femmes juives en errance.
Mais les Allemands franchissent la ligne de démarcation et réquisitionne tous les immeubles. Lucile retrouve alors son amour, l’hauptmann von Ulrich.
Sur un fond de romance, ce récit m’embarque dans la zone libre de la France, la Résistance et m’entraîne vers de nouvelles recherches ; de nouvelles recherches ? Pas vraiment…. Il y a quelques semaines, j’ai découvert que ma grand-mère paternelle avait fui Montreuil avec son fils (mon père) pour se réfugier dans la Drôme et qu’elle y avait accouché d’une petite fille. Mon grand-père paternel avait été déporté en mai 1943...
Si cette histoire est très romancée, elle ne s’attaque pas moins à l’épuration sauvage que l’on n’aborde peu dans les livres et encore moins dans les manuels scolaires. Si la guerre 14-18 (je serai tentée de dire 19 ! ) a essentiellement touché les soldats sur le front, la guerre 39 – 45 a été plus qu’éprouvante pour nos aïeux civils, pris de plein fouet par la haine, les dénonciations, les atteintes à la dignité en tout genre, les viols et les exécutions en toute légalité.
Les maquisards de la région et puis ceux de toute la France, des réfractaires au STO, les "terrorist" pour les Allemands ou Vichy n'ont pas eu que des héros parmi leurs troupes. Les périodes de trouble amènent toujours leur lot de débordements...
Et que dire de la famine…. Si ma grand-mère a fui sa maison, c’était aussi pour survivre, sauver sa famille, la mettre à l’abri ; mais la zone libre n’est pas restée autonome bien longtemps
Pour en savoir plus :
Témoignage d'un maquisard du Vercors
Mystères D'Archives 1944 Dans Le Maquis Du Vercors
Il était une fois le Vercors – Résistance
Retour sur l'histoire du maquis des Glières
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Par FANNOU93 le 17 Novembre 2020 à 08:23
Je vais être honnête : je n’ai lu aucun livre relatif à la généalogie et commençant par « O » ; par contre j’ai lu beaucoup d’articles dans des revues et/ou sur la toile.
Depuis le début de ce Challenge 2020, j’ai essayé de vous présenter des lectures relatives à la généalogie et plus particulièrement, la généalogie qui me concerne. Si j’ai des « lectures plaisirs » j’ai aussi des lectures « utiles » et les optants de 1871 en est une.
Le traité de Francfort du 10 mai 1871 signé avec l’Allemagne prenait en compte le problème de la nationalité des Alsaciens-Lorrains, en prévoyant la faculté pour « les sujets français, originaires des territoires cédés, domiciliés actuellement sur ce territoire, qui entend[aient] conserver la nationalité française » « de transporter leur domicile en France et de s'y fixer », « moyennant une déclaration préalable faite à l'autorité compétente », possible jusqu'au 1er octobre 1872 (extrait des Archives Nationales)
Par conséquent, l’Alsace devient en partie allemande ; « les Alsaciens qui ne veulent pas devenir allemands peuvent opter pour la nationalité française jusqu’au 30 septembre 1872 et doivent ensuite quitter l’Alsace dans un délai de 6 mois ».
Mon A.Agrand-mère Marie Anne OSTRY est née en 1850 à Oberhaslach, petite commune du Bas-Rhin en Alsace. Mon A.Agrand-père Emile DEIBER est né en 1844 dans la même ville ; les deux familles résidaient dans la « haufpstrasse » c’est-à-dire la rue principale d’Oberhaslach. Cela veut tout simplement dire qu’ils vivaient dans le bourg, puisque le village ne comprenait que peu d’habitants.
Les oberhaslachois étaient à 96 % catholiques, malgré la proximité des Allemands, qui eux, ont la réputation d’adopter souvent la religion protestante. Les Allemands, en effet, ne sont pas bien loin et Oberhalasch a souvent été envahie, détruite, reconstruite….et repeuplée en partie par des voisins allemands et suisses.
Mes AAgrands-parents Marie Anne et Emile ont donc quitté l'Alsace où toute leur famille vivait depuis de nombreuses années, au moins sur les 4 générations que j'ai retrouvée....Ensuite, ils se sont exilés sur Reims, une autre région qui a survécu à de douloureuses épreuves. Mais ça, c'est une autre histoire....
Les options des Alsaciens-Lorrains (1872-1873)
Mon ancêtre a opté pour la nationalité française en 1871
Nationalités des Haut-Rhinois de 1800 à 1940 (Archives départementales du Haut-Rhin)
Alsaciens-Lorrains ayant opté pour la nationalité allemande
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Par FANNOU93 le 16 Novembre 2020 à 07:25
Nous, nous ne verrons pas la guerre, ou "un enfant dans la guerre 1939-1945"
Le 10 mai 1940 aurait pu être un jour comme un autre à Wanquetin…. Mais Hitler envahit la Belgique, puis le Nord-Pas-de-Calais. Commence alors une invasion impitoyable, vue au travers des yeux d’un enfant, Louis Mexandeau.
Louis évoque une occupation violente et conséquente, alternant entre des passages héroïques de gens « ordinaires » viscéralement opposés « aux Boches » et des moments de gaîté et d’insouciance des gamins de son âge.
La répression fait couler le sang des « martyrs », les exécutions sont massives et la peur est toujours
présente , « une peur diffuse, impalpable, mais réelle, surtout quand on se savait en infraction ». Louis a beau n’être qu’un enfant de 8 ans, il est conscient d’être sous le joug allemand, de subir les « insupportables pénuries », de vivres les humiliantes perquisitions et les arrestations brutales ; mais attaché à sa région natale, il est fier d’être resté et ne pas avoir suivi l’exode. « Les gens du Nord » sont habitués aux invasions de tout genre, au climat de privations et autres servitudes.
Fidèle et patriote, sa famille a fait le choix d’affronter l’ennemi, résistante avant l’heure et braconnant au nez et à la barbe de l’occupant. Elle a recueilli et caché des proscrits, protégé des aviateurs anglais, en leur offrant l’hospitalité, même si la table n’était pas toujours bien fournie.
Ce livre m’a fait écho, car une partie de ma famille maternelle a longtemps résidé sur Lens, à une trentaine de kilomètres de Waquetin : une famille orginaire d’un pays minier qui a su affronter la misère et les restrictions, et dans la plus pure tradition du Germinal de Zola. Il existe une importante filmographie sur l’occupation parisienne, mais peu sur les régions du Nord ; ces populations n’en ont pas moins soufferts, abattus comme des « chiens » dans les fossés par les Allemands !
Ce récit est un formidable témoignage au nom de tous les « Oradour » du Nord, « tombés sous la botte des Boches ».
Pour en savoir plus :
Le 10 mai 1940 (La Voix du Nord)
10 mai 1940 : début de l'offensive allemande
Recherche biographique sur un résistant
Invasion de la France, mai juin 1940
Arrestations en 1939-1945 à Lens
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Par FANNOU93 le 14 Novembre 2020 à 08:24
Ouvrir un registre d’état civil et s’intéresser au hasard à Louis-François PINAGOT ; on peut s’attendre à ce que l’auteur se trouve en difficulté pour écrire l’histoire de cette famille Pinagot… Et bien Alain Corbin prouve par ce livre qu’une « famille ordinaire » peut également faire couler de l’encre et que son existence n’est pas forcément banale, contrairement à ce que l’on pourrait penser…
Alain Corbin, historien et professeur émérite de l’Université Paris-I, m’a fait découvrir tout un pan de l’Histoire telle que je ne l’avais pas envisagée.
Ce livre s’est construit pas à pas et la vie de Louis-François est décortiquée ; chaque chapitre permet une introspection que l’on peut projeter sur sa propre famille et ainsi amorcer de nouvelles pistes d’exploration :
- la monographie d’un village m’a appris à faire des recherches sur les lieux de vie des mes ancêtres, à affiner mes approches,
- j’ai découvert l’environnement des sabotiers – il y a aussi quelques sabotiers dans ma famille – et pu envisager de nouvelles pistes d’investigations,
- Geneanet m’a permis de concrétiser la famille Pinagot ; je me suis prise au jeu de « fouilles » dans les archives départementales, histoire de tout simplement vérifier… (oui, je sais, je suis comme ça!)
- les volets « éducation », « école », « apprentissage » m’ont offert de nouvelles perspectives auxquelles je n’avais pas pensées,
- et que dire du monde politique ! Même si Louis-François est loin de Paris et de ses turpitudes, la presse n’en relate pas moins les brouilles et les délits de nos familles régionales…
Après avoir lu ce livre, nul ne peut penser que ses ancêtres sont invisibles et ordinaires….Si Louis-François ne savait ni lire ni écrire, il aurait pu envisager vivre puis mourir dans l’anonymat, mais Alain Corbin l’a porté à la postérité avec magnificence.
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- la monographie d’un village m’a appris à faire des recherches sur les lieux de vie des mes ancêtres, à affiner mes approches,
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Par FANNOU93 le 13 Novembre 2020 à 08:51
Un manuel incontournable, d’autant plus que l’on débute généalogie.
L'ouvrage pratique le plus complet pour entreprendre et enrichir une recherche généalogique : une « bible » de la généalogie en quelque sorte ; mon livre est un peu ancien (version 2002) mais les démarches d’investigation restent les mêmes ; à nous de les appliquer au numérique… lorsque cela est possible.
Avec une belle préface de Jean Louis BEAUCARNOT
Ce dictionnaire regroupe tous les conseils et les connaissances nécessaires pour « disséquer » son histoire familiale. Le sommaire est d’autan plus intéressant qu’il m’a permis d’ordonner et structurer les ateliers de généalogie moderne que je propose à mes généalogistes en herbe. Il ne suffit pas de « pomper » les écrits sur d’autres blogs mais de pouvoir les comprendre, les analyser et les restituer correctement, en les appliquant à chacun….A. COMMENT RETROUVER SES ANCETRES
1) Se retrouver dans les parentés et les générations, indispensable pour s’y retrouver et se situer dans son arbre généalogique,
2) Acquérir un vocabulaire, spécifique à chaque profession, par ailleurs : degré de parenté, ascendance agnatique ou cognatique, numérotation d’Abboville, Pélissier et Sosa
3) Rechercher dans ses souvenirs : dans un grenier, une ancienne malle ou bien une vielle boite à biscuits
- le livret de famille : un couple, ses parents, ses enfants
- les diplômes, parce que tous nos ancêtres n’étaient pas analphabètes
- le livret militaire où sont recensées toutes les obligations militaires
- des documents inclassable et propres à chaque famille : une carte de rationnement alimentaire, une pièce d’identité, une carte de visite, un faire-part, des images pieuses (souvenir de communion?), des coupures de journaux….
- l’album de photos : un moment émouvant et à partager… sauriez-vous les dater ?
- les cartes postales anciennes : souvenir de voyage, message d’amitié ou d’amour
- les cimetières voire les monuments aux morts
4) Rechercher précisément les actes : indispensables pour remonter méthodiquement dans son arbre généalogique et surtout, toujours vérifier ses sources !
- les actes de naissance ou de baptême
- les actes de mariage, civils ou religieux
- les actes de décès ou de sépulture
- les tables décennales
5) Des cas spécifiques
- les enfants naturels et abandonnés
- des particularités régionales : Alsace, Savoie, Nice, Corse
- le cas de Paris
- des ancêtres de religieux différentes : protestants, juifs, musulmans
- des ancêtres immigrés : le dossier de naturalisation
- des recherches sur d’autres pays : Belgique, Québec, Suisse
6) Des archives à consulter : gratuité des consultations et respect des fonds
- les archives municipales
- les archives départementales
- les archives nationales
- les archives des affaires étrangères
- le centre des archives d’Outre-Mer
- les archives militaires
- les archives maritimes
- les archives hospitaliers
- les archives pénitentiaires et policières
- les archives judiciaires
- les archives diocésaines de l’Église Catholique
- la Bibliothèque Généalogique
- la Bibliothèque Nationale de France (BNF)
- les archives spécifiques : Belgique, Québec et Suisse
7) Une histoire retrouvée en complément d’une recherche de filiation
- les recensements, collectes des faits démographiques
- les cadastres et terriers pour reconstituer l’histoire d’une terre ou d'une maison
- le contrat de mariage, une aubaine pour le généalogiste !
- le testament
- l’inventaire après décès, pour restituer l’intérieur de nos ancêtres et par là même indiquer leur mode de vie
- les décorations : Légion d’honneur, décoration des « ordres du Roi » et autres...
8) Des clés pour comprendre : lire des documents est une chose, savoir les interpréter en est une autre...
- la généalogie, science des puissants, indispensable pour pour prouver que l’on « est bien né »
- les titres de noblesses, références à une possession
- les armoiries et les qualificatifs
- les métiers de nos ancêtres pour connaître leurs lieux et mode de vie
- les calendriers : julien, grégorien, républicain
- savoir lire les documents : initiation à la paléographie
B. LA VIE DES NOMS ET DES PRENOMS
La seconde partie : pour une prochaine lettre !
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Par FANNOU93 le 12 Novembre 2020 à 08:43
N’ayant pas perdu mon idée première de thème, je me suis basée sur le tableau de Généalogie Pratique (j’espère qu’il ne m’en voudra pas…) et je l’ai agrémenté de quelques-unes de mes recherches.
Il était indispensable pour moi – et pour mes généalogistes en herbe – de compléter cet annuaire avec le contenu des sites et des blogs perso. Et j’ai trouvé quelques pépites !
Mon annuaire de sites et/ou de blogs perso
Belle lecture !
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Par FANNOU93 le 11 Novembre 2020 à 08:25
Etudiant en médecine, prêt à entrer à l’internat Louis Maufrais se voit mobiliser le 3 août 1914 comme tous ses camarades.
Dès le début de sa mobilisation il rédige des carnets de note et photographie les lieux de vie où il séjourne. Quatre année d’enfer, et le terme est léger….
IL est tout d’abord cantonné à la sélection des soldats, faire le « tri » des valides, les vacciner contre la typhoïde et la variole et les envoyer combattre le konprinz (prince héritier de l’empire allemand). Pressé de se rendre utile, il demande à partir pour le front.
Son périple commence avec la terrible bataille d’Argonne, dans la Meuse, dès l’automne 1914.
Les soldats sont mal préparés ; l’humidité du terrain est constante ; les hommes ne sont armés que de vieux matériels qui datent de 1870… oui, vous avez bien lu ! Les soldats, partis la fleur au fusil, ne croyaient pas que cette « boucherie » durerait aussi longtemps…
Pour les passionnés de guerre et de stratégie, il existe de nombreux sites qui relatent les faits de cette période ( ou bien l’histoire d’un régiment) et notamment du poste de secours de Marie Thérèse…
Le quotidien des troupes y est relaté : travailler les mains nues et tirer les bobines de fil de fer barbelé par un temps froid et humide, glacial, planter des pieux et monter les « réseaux » ; les pieds macéraient dans l’eau, des pieds gonflés et douloureux, des pieds gelées enserrés dans des chaussures dont il était formellement interdits de déchausser
Avec pudeur, le médecin décrit les jambes arrachées, les fractures ouvertes, les plaies béantes de l’abdomen, les poumons perforés, les plaies par éclats d’obus, les arrachement de doigts ; tout n’est que hurlements des hommes, sifflement des balles, éclatement des obus, délires de soldats devenus fous.
La gnole et le café n’arrivent plus à réconforter….« dans les moments durs, de pauvres gars buvaient dès le réveil, d’un seul coup, le café chaud, le vin et la gnôle. Maintenant je peux crever, disaient-il, c’est toujours ça que les Boches n’auront pas ».
Les blessés « légers » sont orientés vers le poste de secours avancé, tandis que les grands blessés sont évacués vers les ambulances et la ville la plus proche ; cette évacuation est une préoccupation constante pour Louis Maufrais ; l’eau manquaient pour se laver les mains, les plaies étaient « désinfectées à la teinture d’iode qui fixait le sang » ; avec désarroi, il constate amèrement que pour « les soldats très choqués, il n’y avait rien ».
Les hommes sont désespérés ; ils fabriquent des « grenades artisanales surnommés pétards à clous, et souvent si mal réalisés qu’elles pouvaient exploser dans les mains de celui qui l’avait faite et lorsqu’ils n’ont plus de munitions, ils pissent dans les boites de conserves qu’ils balancent à la tête des allemands ».
Parlera t-on des odeurs, des odeurs d’explosifs, d’étoffe brûlée, de chairs déchiquetées encore chaudes….C’est une terrible guerre contre les Allemands, mais aussi contre les poux, les rats...
Médecin au 94ème régiment d’infanterie, puis au 40ème régiment d’artillerie de campagne, Louis Maufrais terminera la guerre comme assistant à l’ambulance 1/10 de la 42eème division. Il n’ira jamais cherché les médailles dont il a été décoré : peut-on célébrer la guerre ?
Et parce que ce challenge est avant tout un challenge de généalogie, j’ai retrouvé sur Généanet le profil de Louis Maufrais. Ce livre m’a passionné et permis de retracer le parcours de certains régiments, et notamment celui de mon Agrand-père.
Pour en savoir plus :
"Récit de guerre" : un médecin dans les tranchées durant la Première Guerre mondiale
Des médecins dans la Grande Guerre : le courage et la peur
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Par FANNOU93 le 10 Novembre 2020 à 09:55
Une enquête d’Augustin Lebeau, adjudant dans l’armée française pendant la Grande Guerre… une investigation bien banale… - si banale que ça ? - et qui va me faire voyager de Compiègne à Paris en passant par les boyaux immondes du front.
Outre son histoire « légère », j’y ai appris que les Cabinets Noirs étaient d’usage, que la cryptanalyse était en vogue, que Madeleine PELLETIER était la 1ère femme française interne en psychiatrie, militante socialiste, anarchiste et féministe (1874 – 1939) et que Mère Mercèdes LE FER DE LA MOTTE était la créatrice des maisons sociales.
Je n’en dévoilerai pas plus… et surtout pas où se trouve la Sapinière ! Je ne voudrai pas gâcher votre plaisir de la découverte….
Pour en savoir plus :
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Par FANNOU93 le 9 Novembre 2020 à 09:09
Tout a commencé alors que je rédigeai une fiche sur Edith Piaf pour attester au groupe de généalogistes en herbe que j’anime, qu’il est possible de tout retrouver dans les archives, avec méthode et pugnacité. Au cours de mes recherches, je suis bien évidemment tombée sur le célèbre tube de l’Hymne à l’amour… et un lien vers une auteure que je ne connaissais pas.
A la mort de son père, Anne WIAZEMSKY apprend qu'il avait une maîtresse ; elle retrace donc une partie de son enfance et recherche cette « dame ». J'ai adoré la "chute" de cette histoire et son profond respect pour son père : impossible de ne pas verser une larme lorsque l’on a aimé son père et que l’on a des regrets….Et c’est peut-être pour cette raison – et bien d’autres – que je réalise l’arbre de ma famille.
Et pourquoi ai-je pris ce livre… que j’ai d’ailleurs dévoré en très peu de temps….Qu’est ce qui nous pousse à choisir tel livre plutôt qu’un autre ?
- Le titre ? Évocateur au moment où nos yeux se portent dessus, accrocheur et qui peut provoquer des sensations à un moment T ….
- L’auteur ? Qui n’a pas lu plusieurs œuvres du même auteur, ayant le souci de perdurer la qualité et l’ambiance des mises en scène, de revivre les instants de « jouissance »,
- Le résumé, bien sûr… ! Le genre littéraire a beaucoup d’importance ; j’ai surtout besoin de savoir si je vais « pouvoir » le lire ; je n’ai pas pour habitude de me confronter à des œuvres dont je ne pourrai comprendre le contenu….
- Les commentaires sur internet, que je consulte systématiquement, indifféremment sur sites, forums ou blogs ; j’apprécie particulièrement les critiques constructives
… et si tous ces conseils sont réunis, il peut arriver qu’une lecture soit décevante… non pas que l’histoire soit mal écrite ou mal construite, mais tout simplement, j’attendais « autre chose » de cette lecture...
Faites aussi confiance à votre intuition !
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Par FANNOU93 le 7 Novembre 2020 à 10:44
C’est au détour d’une conversation entre sa mère et son oncle, qu’Ulrich, jeune adolescent noir de Duisbourg, prend conscience de son métissage : son père était un soldat français d’origine africaine, venu en Allemagne avec les troupes françaises d'occupation chargées de veiller à l'application du traité de Versailles et sa mère une ouvrière allemande.
Sur un fond de swing des années 20, Ulrich-Galadio est rattrapé par la propagande nazie, qui distille son fiel à l’encontre des populations noires. Il échappe de peu à la stérilisation (une barbarie de plus !) et se voit contraint de « figurer » dans les studios de cinéma à Babelsberg pour ensuite rejoindre les côtes africaines. Il retrouvera une partie de sa famille, à force de pugnacité, pour ensuite revenir en Allemagne et être le témoin vivant d’une folie purificatrice et haineuse.
Ce livre est un roman historique richement documenté ; il m’a fait prendre conscience du terrible destin des tirailleurs sénégalais et des liens qu'ils ont pu créer avec des femmes françaises ou allemandes.
Dans mon arbre généalogique, je n’ai pas trouvé de telles alliances ; j’en suis environ à la 10ème génération ( vérification assurée jusqu’à la 6ème) et je peux dire que je n’ai pas d’ancêtres africains ; toutefois, « Galadio » m’a profondément intéressée. Il vient enrichir mon « Histoire », loin d’être complète.
Si je m’en tiens qu’aux seuls enseignements scolaires, l’Allemagne nazie a persécuté les Juifs, les Tziganes et les Communistes. Et il ne m’a jamais été fait référence à une quelconque résistance allemande ; c’est un peu comme les « méchants indiens » et les « gentils américains » et bien pour la seconde guerre mondiale, ce fut la même chose : tous les Allemands étaient - il y a maintenant près de 50 ans - décrits comme « tous nazis ».
Lorsque l’on fait de la généalogie, immanquablement, il faut s’intéresser à l’Histoire et le web nous permet d’acquérir une somme de connaissances considérables. Attention, il existe le meilleur comme le pire sur internet, et il faut être vigilant et vérifier ses sources : ne pas prendre tout pour argent comptant.
Durant mes recherches et mes diverses lectures, j’ai pu approfondir mes connaissances sur la barbarie nazie, loin de se cantonner aux seuls juifs et déportés politiques contre lesquels il existait une importante ségrégation ; n’oublions pas toutes les personnes handicapées (physiques ou mentales) et les homosexuels (hommes ou femmes)...
Faire de la généalogie, c’est également s’intéresser à la géographie et à la politique ; dans ce livre, il est fait état du Soudan Français, qui n’a absolument rien à voir avec le Soudan actuel. J’ai donc fait des recherches sur Gallica pour en savoir plus, et bien évidemment sur Wikipedia !
Pour en savoir plus :
Didier DAENINCKX parle de « GALADIO »
Etre noir dans l’Allemagne nazie
Les exécutions des soldats noirs par les nazis en 1940
Les bases idéologiques du racisme nazi contre les Arabes, les Noirs, les Asiatiques
Archives d'afrique RFI - Tirailleurs sénégalais
Le recrutement forcé des Africains pour les guerres européennes
Le Tata Sénégalais du Chasselay - Mémoire des Tirailleurs Sénégalais
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Par FANNOU93 le 6 Novembre 2020 à 07:40
Nous avons tous des mères, des femmes, des épouses, des sœurs qui ont dû se battre au quotidien pour survivre.
Si les femmes sont mineures sur le plan politique, elles le sont également en tant que « mères » ; c’est le père qui a toute autorité encore ! Durant la Première guerre mondiale, le pays a dû compter avec les femmes, puisque tous les hommes valides étaient partis pour le front… Les femmes ont pris alors le pouvoir qui leur était « abandonné » pour ensuite, à l’issue du conflit, reprendre leur place initiale : les femmes ont alors plus de devoirs que de droits !
Et pourtant, les femmes ont été les premières a « encaissé » la défaite de 1940, l’humiliation des Allemands, les pénuries, et les restrictions de tout genre. Les femmes n’existent que par leur ventre : « travail, famille, patrie » est le slogan de Vichy.
Et pourtant, des femmes se sont battues au côté des hommes.. elles ont aussi été « résistantes » de l’ombre, pour la plupart….
Les femmes restent les grandes oubliées de l’Histoire.
Qui se souvient des « héroïnes » ? Des femmes durant la Seconde Guerre mondiale, on parle souvent des « collabo », des « antihéroines » compromises avec l’ennemi… mais peu des résistantes.
Faudra t-il également ajouter que de nombreuses femmes, à la Libération, n’ont pas souhaité se faire connaître en demandant une décoration ou bien un titre, estimant avoir tout simplement accompli un « devoir » : chapeau bas, mesdames…. Et je n’évoquerai pas ces femmes maltraitées, torturées et décédées en camps ; elles tombent dans le flot des anonymes, et pourtant...
Vous allez me dire qu’il suffisait qu’elles sortent, qu’elles se révoltent… Avons-nous oublié le contexte de l’époque ? Il est difficile aujourd’hui d’imaginer que la Femme de 1940 est une ménagère, juridiquement dépendante de son mari, qu’elle n’a pas le droit de vote, qu’elle n’a pas le droit de travailler si monsieur ne le souhaite pas. La Résistance, pour ces femmes, signifie : franchir les portes de l’illégalité, de la clandestinité, se prévaloir de la « désobéissance civile ».
J’imagine aisément mes grand-mères dans cette situation : il lui a fallu faire profil bas et subvenir aux besoins de la famille. Les grand-pères ont été déporté, et il a fallu coûte que coûte continuer à faire bouillir la marmite !
Ce n’est pas un livre « féministe » en soi : il restitue la femme dans l’Histoire, à la place qui lui revient de droit !
Pour en savoir plus :
La place de la femme à travers les temps
Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance
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Par FANNOU93 le 5 Novembre 2020 à 10:24
Sous l’impulsion allemande, le gouvernement de Vichy a instauré une véritable répression des familles juives. La plupart d’entre nous a connaissance de la rafle du Vel d’Hiv. Des hommes, des femmes, et même des enfants ont été internés dans des camps d’où ils ne sont jamais revenus.
Les « justes » sont des personnes de toutes conditions ou toutes origines qui ont, au péril de leur vie, sauvés des juifs de la persécution voire de l’extermination.
Ce roman raconte l’histoire du couple Laborie, sans enfant, qui aide des réfugiés à passer la ligne de démarcation et qui héberge également des enfants juifs. L’écriture est si limpide et le récit si captivant, que j’ai dévoré cette histoire en deux jours. Elle fait écho au silence des enfants, victimes collatérales d’une guerre cruelle d’adultes fous et déchaînés.
Virgile et Victoria font preuve d’une grande pudeur, d’une sensibilité exacerbée tant les enfants qu’ils accueillent sont attachants. Ce couple n’attend rien en retour de son humanité, ni argent ni remerciement.
Cette douloureuse période de notre Histoire fait ressurgir le traumatisme des enfants cachés, déplacés, séparés loin de leur famille (et souvent orphelins), à qui l’on a demandé de changer de nom, d’oublier leurs parents, de nier leur religion…. Pour survivre. Ces enfants ont vécu des scènes de terreur et de violences ; ils ont du s’imprégner d’un nouvel environnement, ne plus aller à l’école, s’effacer pour subsister...se déconstruire pour ne pas mourir….
Des personnages tendres et vrais. Un très bel hommage aux justes de notre nation. Ce récit ne vous laissera pas indifférent….
Pour en savoir plus :
Le traumatisme de l'enfant caché. Répercussions psychologiques à court et à long termes
Le traumatisme des enfants cachés
Les enfants cachés survivants de la Shoah
Aide et sauvetage de la population Juive dans les départements de la Nièvre et de la Côte d'Or
Psychologie des enfants cachés - Nathalie Zajde - maître de conférences
Enfants cachés pendant la guerre : François Szulman
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Par FANNOU93 le 4 Novembre 2020 à 07:13
J’ai fait la connaissance de cette auteure durant la première période de confinement. Gabrielle DESABERS est une bretonne contemporaine. Ses romans sont toujours richement documentés et les énigmes bien ficelées !
Toujours à la recherche de lectures qui « collent » à la généalogie, j’ai dévoré de nombreux livres :
- Un matin plus tranquille et la découverte des « lebensborns »,
- Je rêvais d'une autre vie, et tout quitter pour retrouver ses racines,
- Les ailes noires des abeilles, et 6 destins de femmes de 1911 à nos jours,
- Les petits papiers et les camps de concentration franquistes,
- Après le vent, le bonheur et le réseau Shelburn,
- J’ai demandé au hasard, au cœur d’une énigme policière sur fond de découverte généalogique….
Une découverte, c’en fut réellement une ! G. DESABERS nous fait voyager à chaque livre ! A chaque lecture, un fait réel historique s’y rattache et me permet d’apprendre et d’avancer. Quelquefois de comprendre…. Chaque enquête incite le lecteur à cheminer avec les personnages dans les méandres de leur histoire avec la grande Histoire.
C’est toujours ce que j’explique aux généalogistes en herbe qui participent à mes ateliers : on ne peut délier l’histoire de nos ancêtres de celle de l’Histoire avec un grand H. Elles sont intimement liées. Point n’est besoin de dévorer des dictionnaires ou des essais pour s’enrichir (encore que !) mais des romans historiques et régionaux peuvent révéler certains points obscurs et nous amener à d'autres pistes de réflexion.
J’ai dévoré les livres de Gabrielle DESABERS ; essayez, vous ne serez pas déçu !
Pour en savoir plus :
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Par FANNOU93 le 3 Novembre 2020 à 06:26
Ce roman, publié en 2001, se déroule pendant la Première Guerre Mondiale et fait entendre les voix des soldats du front et d'un médecin.
« S'il n'y a pas de voix narrative, dans cris, c'est qu'il me semblait que c'était là la façon la plus juste de rendre la tourmente des tranchées. »
Ce livre est "dur" à lire, tant on perçoit la souffrance des hommes, au travers "des bouts de bois entre les dents (...), le râle bas et continu de tous ces pauvres gars entassés dans le mouroir".
Le style est limpide et l’on discerne aisément ce « peuple de boue », le regard vide, le visage hirsute de vagabonds armés, « aux démarches traînantes et courbées de chiens malades (...) des termites ensevelis sous la terre .»
C'est un livre bruyant, qui ne peut laisser indifférent. Outre ces cris aiguës, ces appels animaux de détresse ou bien ces hurlements de victoire, les bruits sont assourdissants des obus qui brûlent la chair et retournent la terre, du crépitement des fusils aux explosions de souffre, du tir des mitrailleuses au vacarme du pilonnage.
Et puis, il y a « l'homme-cochon, le fou nu, le tueur à la baïonnette (…) la bouche hurlante du front » qui, par ses cris d’écorché du champ de bataille, déchire la nuit.
IL y a également le bruit de ce train, « manège infernal du cauchemar », qui emmène les soldats loin des tranchées vers Paris, vers « le rire titan des filles ».
Au milieu de ce tintamarre de perdition, personne ne se regarde, chacun reste concentré sur sa peur... Jusqu’au moment où les tympans ne sifflent plus ; les soldats sont noyés dans un silence épais, hantés par une multitude de voix, qui les rendent sourds.
Se mordre les lèvres pour ne pas pleurer, trembler de tout son corps et ne pas hurler : mourir par les obus ou finir en « singe épileptique » un soldat au cerveau grillé par les horreurs du front. Les hommes ont la trouille au ventre, mais ils avancent.
Les trous d'obus sont remplis de vase ; après le silence, ce sera la grande charge des hommes….
"Cris" est un livre cru, vrai, qui vous ouvre les viscères à coup de couteau et taille dans la chair à vif des lambeaux de douleur...
Pour en savoir plus :
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Par FANNOU93 le 2 Novembre 2020 à 09:31
Berty est l'une des deux femmes inhumées dans la crypte du Mémorial de la France combattante au mont Valérien, une femme résistante, féministe et profondément antifasciste. L’autre résistante est Renée Levy, guillotinée par les nazis le 31 août 1943 à Cologne.
Lorsque l’on parle de résistants, on pense habituellement aux hommes et pourtant….
Née en 1893 dans un milieu aisé et protestant, Berty Wild est une femme de terrain, qui ne se sent pas à sa place dans une vie de famille bourgeoise.
En 1912, elle obtient son diplôme d’infirmière et très vite met ses compétences aux services des soldats blessés de la 1ère guerre mondiale auprès de la Croix Rouge.
En 1918, elle épouse le banquier Frédéric Albrech, qui lui offre une vie luxueuse et part vivre entre les Pays Bas et l’Angleterre ; de cette union naîtront deux enfants, Mireille et Frédéric.
Très rapidement, elle s’intéresse aux problèmes sociaux, à la condition féminine et rencontre de nombreux intellectuels. Elle commence à « déranger », alors elle quitte Londres et son mari, qui pourtant lui assurera une existence cossue.
En 1931, elle rentre à Paris et se lie avec Victor Basch, professeur à la Sorbonne et président de la Ligue des droits de l'homme.
Dès 1933 elle crée la revue « Le problème sexuel » , un journal féministe qui s’attaque aux droits des femmes, contraception et avortement, alors interdit par la loi.
Vichy bafoue toutes les libertés ; le fascisme ne fait que monter en puissance, et Berty accueille en France ses victimes : juifs, opposants politiques aux nazis ou républicains espagnols poursuivis par le régime de Franco.
Parallèlement à son engagement militant, Berty s’affirme professionnellement en devenant « assistante sociale »
Et c’est tout naturellement qu’elle met ses compétences aux services des évadés durant la Seconde guerre mondiale qu’elle aide à passer la ligne de démarcation.
Officiellement Berty travaille pour le Ministère du Travail de Vichy et depuis 1941 elle est installée à Lyon où elle est chargée de régler le problème du chômage féminin : elle ouvre donc des ateliers de couture, où elle exerce - sous couvert - ses activités intenses au Mouvement de Libération Nationale d’Henri Frenay ; elle va réussir à mettre en contact les résistant de la zone libre avec ceux de la zone occupée et elle va créer un service social pour les résistants ; et ceci au mépris de tous les dangers
et au péril de sa vie.
Dans la tourmente de l’Occupation elle deviendra le chef d’état-major au sein du mouvement Combat. Sa notoriété n’échappe pas au système répressif qui tente de la traquer.
Arrêtée en janvier 1942, elle est relâchée puis arrêtée une seconde fois en mai et internée à Vals-les-Bains, prison d’état pour les opposants au régime de Vichy. Simulant la folie, elle est internée à l’hôpital du Vinatier de Bron où un commando de résistants parvient à la libérer.
Sourde aux appels à la prudence de ses amis qui lui conseillent de quitter la France, elle s’engage dans la clandestinité avec le commando de Frenay ; elle est de nouveau arrêtée par la Gestapo le 27 mai 1943 à Mâcon (Saône-et-Loire).
Après 3 jours de tortures, à bout de force et craignant de parler, Berty décide de se donner la mort en se pendant dans sa cellule.
Ce livre m’a intimement convaincu que les femmes avaient toutes leurs places dans la Résistance ; même, si elles ne combattaient pas toutes comme Berty, elles résistaient à leur « façon » : en vivant, en faisant cuire la marmite, en observant, en sabotant quelquefois….en occupant le terrain.
Pour en savoir plus :
Berty Albrecht, résistante, féministe et marseillaise
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Par FANNOU93 le 1 Novembre 2020 à 09:14
Lorsque l’on se passionne de généalogie et plus spécifiquement de psychogénéalogie, ce livre est in-con-tour-nable !
D’un abord facile, cette analyse pourrait nous laisser croire que la psychogénéalogie est à la portée de tous les cerveaux ; mais ce serait une erreur de vouloir se passer des compétences professionnelles d’un excellent thérapeute et de s’enliser dans de « fausses » voire hâtives orientations.
Nous formons un « tout », une chaîne dont les maillons sont indissociables. Et il faudra peut-être plusieurs générations, mais nous paierons les fautes de nos ancêtres ; nous ne pourrons pas y échapper. A nous de comprendre, sans juger, d’apprendre et de réparer.
Cette « loyauté invisible » nous pousse à reproduire inlassablement des situations malaisantes ou des évènements douloureux. Chacun de nous a les capacités de s’extraire de ce destin répétitif en appréhendant les liens complexes qui nous unissent les uns aux autres.
Le psychothérapeute construit un génosociogramme et met en évidence des liens transgénérationnels, soulignant un syndrome anniversaire ou un évènement grave répété sur plusieurs générations, apportant quelques réponses à des secrets de famille, des non-dits dérangeants...
Ce livre, que dis-je, cette « Bible » regorge de pratiques psychothérapeutiques sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour comprendre certains faits passés dans notre propre histoire ; à utiliser toutefois avec modération, pour éviter les erreurs d’interprétation.
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