• Eugénie DUVERNOIS

    Eugénie DUVERNOISEugénie DUVERNOIS est une « personnalité » incontournable de Vigneux sur Seine (Essonne).

    Eugénie MONEDERO est née le 21 septembre 1909 à Nice (Alpes-Maritimes). Voici son acte de naissance (n°2604 page 230 des AD 06) :

     Eugénie DUVERNOIS

     Cet acte nous informe que

    • son père, d’origine espagnole, s’appelait MONEDERO Joseph Romain, il avait 54 ans en 1909 (donc né vers 1855), qu’il était né à Madrid et exerçait la profession de « musicien »,
    • sa mère se nommait FOURNOT Marie Germaine ; née à Clermont-Ferrand, elle était ménagère ; au moment de la naissance d’Eugénie, elle avait 33 ans (née vers 1876)
    • le couple résidait alors au 19 route de la Corniche à Nice ; sur « google map » la maison n’existe plus mais la route de la corniche demeure un lieu emblématique aux innombrables lacets qui ont fait sa réputation ;
    • les deux témoins sont des commis : Sevateo Dominique, 60 ans et Sauvaigo Marius, 52 ans
    • dans les marges, il est mentionné qu’Eugénie s’est mariée à Vigneux sur Seine le 18 janvier 1937 avec DUVERNOIS Henri
    • et qu’elle est décédée le 11 mai 1983 à Toulouse.

    La famille résidait sur Nice ; je suis donc partie du postulat que le couple MONEDERO s’était marié dans cette commune ; j’ai pu retrouver leur acte de mariage (n°55 page 57 des AD 06), ce qui m’a permis de vérifier la filiation :

    Eugénie DUVERNOIS

    Le père d’Eugénie est né à Madrid le 28.02.1855 et sa mère, de profession « couturière » est née le 03.06.1876.

    L’état civil n’explique pas pour quel motif MONEDERO Joseph Romain est venu en France : pour son travail ? Pour fuir les putschs militaires et les soulèvements populaires sous le règle d’Isabel II ?...

    En tout état de cause, il semble que le cœur d’Eugenie soit resté à gauche….

    Après avoir passé un début de vie commune avec Jean TOUJAS, instituteur et homme politique du PCF dans la région de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), Eugénie devient madame DUVERNOIS en s’unissant à Henri DUVERNOIS, militant et résistant communiste.

    Secrétaire de la section du PCF à la Mairie de Vigneux sur Seine, Henri DUVERNOIS entre dans la clandestinité dès le début de la Seconde Guerre mondiale.

    Infirmière à Vigneux, Eugénie est connue sous les pseudos de résistante Viviane Michèle Georgette. Si certaines femmes sont cantonnées dans un rôle d’assistance et restent dans l’anonymat, elle a choisi d’être une militante active ; elle est responsable sanitaire des FTPF (Francs-tireurs et partisans français) ainsi que d’un comité de femmes à Paris.

    Eugénie DUVERNOIS

    Fort de son implication citoyenne et patriotique, Eugénie DUVERNOIS sera arrêtée le 13 janvier 1944 et déportée le 6 avril 1944 à Ravensbrück (Allemagne) avec notamment Geneviève DE GAULLE-ANTHONIOZ, Marie-Jo CHOMBART de LAUWE, pour être ensuite transférée à Mauthausen (Autriche). On peut aisément entrevoir les interrogatoires qu’elle a dû subir sous les assauts de la Gestapo…. Les violences, les sévices, les privations, et les actes innommables pour les femmes que nous sommes….

    Eugénie DUVERNOIS

    Son conjoint Henri DUVERNOIS a déjà été arrêté plusieurs fois en 1939 et 1942, interné à la prison de Blois (hiver 43-44), puis à Compiègne. Déporté le 22 mars 1944, arrivé au camp de Mauthausen le 25 mars, il y décédera le 10 avril de la même année.

    Eugénie DUVERNOIS

    Eugénie DUVERNOIS sera libérée le 22 avril 1945 ; elle reprend alors son militantisme communiste et obtient le mandat de Secrétaire de la Fédération de Seine-et-Oise au PCF.

    En 1945, elle est élue deuxième adjointe à la mairie de Vigneux sur Seine, puis maire le 9 août 1946 remplaçant Henri Charon, élu en 1935 et décédé en déportation.
    Très active au sein du PCF de Seine et Oise, et réputée pour être une oratrice passionnée, elle est nommée députée de Seine-et-Oise durant trois législatures, de novembre 1946 à décembre 1958.

    En 1958, elle est nommée vice-présidente départementale du Secours populaire et quittera la scène politique, victime d’un changement du mode de scrutin. Elle se retire dans la région toulousaine, où elle décédera le 11 mai 1983.

    Si Eugénie a été décorée de la Médaille de la Résistance et de la Croix du combattant volontaire de la Résistance, Henri DUVERNOIS voit son nom inscrit sur une plaque de rue dans la commune de Vigneux sur Seine.

    Eugénie DUVERNOISLes sources :

    Geneanet (fiche)

    Biographie sur le site de l’Assemblée Nationale

    La résistance vigneusienne

    La préparation de la manifestation de ménagères, rue Daguerre à Paris, le 1er août 1942

     Ricol Lise (le Maitron)

    Monument Mathausen

    Le Maitron

    Parti communiste français (PCF) / Fédération de la Seine-et-Oise

    Histoire de Draveil et VigneuxEugénie DUVERNOIS

    Repères chronologiques (AJPN)

    70 ans après sa libération, portrait du camp de Mauthausen

    Mauthausen Concentration Camp (images d’archives pouvant choquer)

    L'histoire des femmes au défi de la déportation

    Itinéraire : Geneviève de Gaulle-Anthonioz

    Femmes en résistance à Ravensbrück

    Les femmes détenues à Mauthausen

    Yvette Lundy, 101 ans, résistante et déportée à Ravensbruck

    Ravensbrück : "Dans la chambre des enfants, l'espérance de vie tournait autour de trois mois"

    Eugénie DUVERNOIS

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