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Histoire au quotidien
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Par FANNOU93 le 20 Mai 2023 à 14:02
LSD, la Série Documentaire de France Culture, explore les coulisses de l’approvisionnement alimentaire des villes : comment à travers l’histoire s’est organisée cette opération désormais presque invisible qui permet de remplir chaque jour les étals de nos marchés et supermarchés ?
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Épisode 1/4 : Et du grain germa l’Etat
Alors que le prix du pain augmente partout au gré des crises contemporaines, nous cherchons dans le passé de l’Europe comment les autorités politiques des villes se sont comportées pour assurer que le pain ne manque pas : un passage obligé par la superbe ville de Gand, en Belgique puis l’élégante Florence, en Italie.
Petite escapade d’une journée à Gand (jolis circuits)
Les Docks des herbes et des céréales
L’histoire des Graslei et Korenlei
Gand (le blog d’un grand blond)
Les grands mythes de la gastronomie : L'histoire du pain (Université de Liège)
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Épisode 2/4 : Conserver : le frais dans tous ses états
Aujourd’hui, grâce à une immense chaîne du froid, des tonnes de produits frais affluent chaque jour vers nos grandes villes d’Occident. Mais comment nos ancêtres faisaient-ils pour conserver les aliments fragiles avant l’invention de la réfrigération artificielle ?
Pour en savoir plus :
Barrières du mur des Fermiers généraux (WikiGenweb)
La barrière d’Italie ( Histoires de Paris)
La Grande Halle de la Villette, anciennement « Halle aux boeufs » ( Une fleur à PARIS°
Histoire de la Villette (Genealexis)
Histoire: retour sur les abattoirs du vieux Paris (Ile de France – Terre de nos saveurs)
Photos d’autrefois en noir et blanc
L’approvisionnement de Paris en viande et la logistique ferroviaire, le cas des abattoirs de La Villette, 1867-1974
Les abattoirs de Paris (Le piéton de Paris)
Histoire de la Petite Ceinture de Paris (l’Association pour la Sauvegarde de la Petite Ceinture de Paris et de son Réseau Ferré - ASPCRF)
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Par FANNOU93 le 14 Mai 2023 à 08:47
Depuis la nuit des temps, la parole des femmes a « bousculé » ; les femmes dérangeaient, la société les traitait d’hystériques à enfermer. Dans notre société patriarcale du 19ème siècle, l’homme avait droit de vie et de mort sur sa femme et ses enfants….. Ou du moins exerçait un contrôle total dans sa sphère privée. La femme devait notamment une totale obéissance à son conjoint, et il n’y a pas encore si longtemps….
Voici 4 podcasts de France Culture : « les fantômes de l’hystérie : histoire d’une parole confisquée », pour aider à mieux comprendre, les femmes d’hier et, hélas, encore aujourd’hui….
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« “Mal de mère” ou “Mal du diable”, l’hystérie est utilisée depuis l’Antiquité pour qualifier tantôt des femmes en mal d’enfants (qui ont "l’utérus baladeur"), avides de semence masculine (atteintes de suffocation de matrice), tantôt débordée de semence (nymphomanie et “fureur utérine”). Elle disqualifie tour à tour les femmes du peuple, les célibataires, les femmes esclaves… et les réduit à d’éternelles malades par nature, possédées et dépossédées de leur corps. Pour autant, elle nie leurs véritables douleurs ».
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« L’histoire de la neurologie et de la psychanalyse commence avec le traitement des “hystériques” à la Salpêtrière à la fin du XIXe siècle. Face à ces femmes qui présentent des symptômes impressionnants -paralysie, cécité, torsion en arc de cercle, convulsions…- mais sans lésion organique, Jean-Martin Charcot, neurologue à la Salpêtrière, décrète que l’hystérie n’est pas une maladie de l’utérus mais une névrose de l’encéphale. Pour autant, il en fait une maladie essentiellement féminine dont le principal soin consiste à compresser les ovaires ».
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“Traits hystériques... Posture de théâtralisme… forte demande de reconnaissance narcissique et phallique”, voici comment est décrite Emma, victime de violences conjugales, dans les expertises psychiatriques réclamées par la justice, qu’elle nous a présentées lors de notre rencontre.
Le sociologue Pierre Guillaume Prigent analyse ce genre d’expertise : “On est face à un jugement catégorique qui présuppose qu'elle est inauthentique et donc qu’elle n'est même pas capable d'accéder au contenu de son histoire. Il y a une minimisation de sa souffrance qui viendrait d'elle et pas de ce qui lui est arrivé et donc on retrouve finalement la stratégie de l'agresseur, c'est-à-dire que c'est elle qui est responsable de sa situation. On est face à ce que j'appelle parfois la complicité institutionnelle”.
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« Si le stigmate d’hystérie fonctionne toujours, c’est que nos imaginaires sont peuplés d’hystériques, de folles enfermées dans le grenier, de crises de nerfs de femmes au foyer. Comment cesser de croire à ces fictions ? Comment sortir de la maison hantée ? »
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Pour en savoir plus :
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Par FANNOU93 le 1 Mai 2023 à 11:55
Les procès de Nuremberg ont été très médiatisés, par contre les procès de Rastatt sont longtemps restés dans l’ombre ; en effet les accusés étaient souvent « de parfaits anonymes »…. (cliquez sur l’image pour visualiser le film)
Pour en savoir plus :
- Procès de Rastatt (Wikipedia)
- Neuengamme – liste des camps extérieurs
- Le camp de Neuengamme était un camp de concentration nazi situé près de la ville de Hambourg, en Allemagne ; créé en décembre 1938 il était initialement destiné aux prisonniers politiques, mais a ensuite été utilisé pour interner des Juifs, des Roms, des prisonniers de guerre soviétiques, des résistants et des travailleurs forcés ; les « prisonniers » ont été contraints de travailler dans des conditions dangereuses et insalubres dans les nombreuses usines et industries situées dans les environs du camp, notamment dans la construction navale ; le camp a été libéré par les forces britanniques en mai 1945 ; aujourd'hui, le site du camp de Neuengamme est un mémorial et un lieu de commémoration pour les victimes du régime nazi.
- Septembre 1944 : il faut évacuer le camp de Natzweiler - Document Pdf
- Prusianisme et nazisme – Document Pdf
- La dénazification était le processus de purification politique et morale mené en Allemagne après la fin de la Seconde Guerre mondiale pour éliminer les idéologies et les pratiques nazies de la société allemande ; il a été dirigé sous le contrôle des Alliés, principalement les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Union soviétique ; il a consisté en plusieurs mesures, notamment l'interdiction de l'utilisation des symboles nazis, la dissolution des organisations et des partis nazis, l'arrestation et le jugement des criminels de guerre nazis, l'interdiction de l'enseignement de la propagande nazie et la purge de tous les individus qui avaient occupé des postes importants sous le régime nazi ; le processus complet n'a été achevé qu'en 1951...
- La loi sur les crimes contre l'humanité a été adoptée pour la première fois par les Nations unies en 1945 dans le Statut de la Cour militaire internationale de Nuremberg, et utilisée pour juger les dirigeants nazis responsables des crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale / loi en vigueur aujourd’hui ; cette loi énonce les crimes les plus graves qui peuvent être commis contre des civils ou des groupes de personnes, notamment le meurtre, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation ou le transfert forcé de population, la torture, la violation sexuelle, la persécution pour des raisons politiques, raciales, ethniques ou religieuses, ou tout autre acte inhumain qui cause de grandes souffrances ou des atteintes graves à l'intégrité physique ou mentale.
- Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof était un camp de concentration nazi situé dans les Vosges, et créé en mai 1941 par la Schutzstaffel (SS) pour incarcérer des prisonniers politiques, des résistants et des Juifs ; il était situé dans une ancienne carrière de granit, près du village de Natzwiller, à environ 50 kilomètres de Strasbourg ; il était initialement destiné à être un camp de travail forcé, mais est rapidement devenu un camp de concentration avec chambres à gaz et crématoires ; après la libération du camp par les Alliés en septembre 1944, il a été utilisé comme centre de détention pour les criminels de guerre nazis avant d'être fermé en 1945 ; aujourd'hui, le site est un mémorial et un musée pour commémorer les victimes et rappeler les horreurs de l'Holocauste.
- « Nacht und Nebel » était un décret secret émis par Adolf Hitler en décembre 1941, utilisé pour capturer et déporter des personnes soupçonnées de résistance et/ou d'activités anti-nazies dans les pays occupés par l'Allemagne nazie ; ce décret a été nommé d'après les termes allemands « Nacht » (nuit) et « Nebel » (brouillard), car les captifs étaient destinés à disparaître sans laisser de trace.
- Le camp de Schirmeck était un camp de concentration nazi situé en Alsace, à environ 10 kilomètres au nord-est de Struthof, dans la ville de Schirmeck , et créé en septembre 1940 pour incarcérer des prisonniers politiques, des résistants et des Juifs ; ce camp était situé dans un ancien fort militaire et était initialement destiné à être un camp de travail forcé, un camp satellite de Natzweiler-Struthof ; il s’est rapidement transformé en camp de concentration.
- Le sort de 1.421 criminels nazis, complices et collaborateurs
- Résistance et déportation dans la vallée de Rabodeau
- Le camp de Schirmeck
- Gestapo : « Les dossiers les plus intéressants ont disparu »
Les prisonniers de toute origine ont été soumis à des conditions de travail extrêmement dures - au-delà de l’entendable - et ont subi des abus tant physiques que psychologiques.
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N’oublions jamais que l’Histoire est un éternel recommencement…..
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Par FANNOU93 le 30 Décembre 2022 à 18:31
Voici l’histoire de la fille du couple royal, rescapée et orpheline du Temple. Ce n’est ni un roman au sens « romanesque » du terme, ni une biographie ; c’est en quelque sorte un récit historique racontée par Marie-Thérèse-Charlotte de France, que sa mère surnommait « Mousseline la Sérieuse ».
Que savons-nous au juste des enfants de Marie-Antoinette et de Louis XVI ? Nous connaissons tous le tableau de Vigée-Lebrun : la petite Marie-Sophie, symbolisée par berceau vide près de sa mère, le 1er dauphin Louis-Joseph emporté par la maladie le 4 juin 1789 au moment de la réunion des Etats Généraux, le 2ème dauphin Louis-Charles, destiné à devenir Louis XVII, disparu trop jeune à la prison du Temple et enfin, Marie-Thérèse Charlotte, unique survivante de la dernière monarchie absolue.
L’auteure Sylvie YVERT prête donc sa plume à Mme Royale dans un écrit rédigé à la première personne, pour narrer la vie bouleversée d’une petite fille éduquée dans les règles de l’art et de l’étiquette à Versailles, bousculée sans ménagement par l'irruption brutale de la Terreur révolutionnaire.
Le livre se présente en deux parties d’inégale longueur ; la 1ère partie est la importante puisqu’elle
marque la destinée douloureuse d’une jeune enfant dont les terribles blessures ne s’effaceront jamais et conditionneront tout le reste de son existence.
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LIVRE I : la suppliciée (1778 – 1795)
Marie-Thérèse-Charlotte est née le 19 décembre 1778 à Versailles. Et très vite, elle comprend que sa mère attendait un garçon : « Si je n’étais pas désirée, je ne lui en serais pas moins chère. Car un fils eût davantage appartenu à l’État, tandis qu’une fille serait à elle. »
Au début de la Révolution, Marie-Thérèse n’a que 11 ans ; mais son discours est très mature ; son éducation à Versailles y a très certainement contribué.
« Otage de cette révolution, mon père aurait pu sauver sa vie s’il avait osé trancher le nœud gordien en se défendant plus vigoureusement. »
Après une petite enfance très dorée (dans tous les sens du terme) au sublime château de Versailles, sa vie bascule au mois d’octobre 1789 alors que le peuple ramène toute la famille royale, à Paris. Jusqu’alors préservée des émeutes, elle est mise à mal dès son arrivée aux Tuileries, un immense palais occupé par des courtisans mais n’offrant pas tout le confort versaillais.
Le 21 juin 1791 est le jour de l’arrestation de la famille royale à Varennes : un projet d’évasion qui a mal tourné et qui emportera le couple vers la guillotine. La jeune Marie-Thérèse assiste impuissante aux insultes, aux crachats, aux massacres sous ses yeux d’enfant non averti.
Le 3 septembre 1791, la nouvelle Constitution entre en vigueur : elle se nomme désormais Melle Capet, citoyenne de la Nation. Les évènements s’accélèrent : du couvent des Feuillants, où la famille a été logée en urgence, et sous bonne garde, elle devient effectivement prisonnière à la Conciergerie, puis à la Tour du Temple. Le cauchemar continue pour la jeune, devenue adolescente. Rien ne lui sera épargnée….
Marie-Thérèse vit dans une « terreur » perpétuelle : « lorsque la barbarie se découvre, elle ne se peut contenir : déluge de sang et montagnes d’ossements, tel fut le legs des meutes d’enragés qui pénétrèrent sauvagement dans les prisons, hospices et couvents ; prêtres réfractaires, nobles, fous, tout était bon pour le viol, la torture et les coups de hache. »
Alors que la Convention de Robespierre venait de déclarer « Louis traitre à la nation française, criminel contre l’humanité », Danton déclare à son tour : « nous ne voulons pas juger le roi, nous voulons le tuer. » Et que dire de l’enragé, l’ordurier Hébert, comme elle le nomme, le fondateur de la feuille Le Père Duchêne, et le plus extrémiste des Jacobins, ils veulent tous la tête du roi…..
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le 21 janvier 1793, Louis XVI est décapité,
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puis le 16 octobre 1793, c’est l’exécution de Marie-Antoinette le 16 octobre 1793
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le 10 mai 1794, c’est au tour de Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI de monter sur l’échafaud,
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entre temps, Hébert est guillotiné le 24 mars 1794, suivi de Danton le 5 avril 1794
Si Marie-Thérèse a su que son père était mort, elle est tenue dans l’ignorance totale du devenir de sa mère Marie-Antoinette, sa tante Élisabeth et même son petit frère, isolé à l’étage...
Elle est seule, et s’habitue peu à peu à se servir seule, faire son lit, s’habiller, tout ce quotidien que de petites servantes effectuaient pour elle.
Les condamnés se succèdent et monsieur SAMSON, le bourreau, n’a pas de repos : il guillotinera entre autre Robespierre le 28 juillet 1794.
Le futur roi Louis XVII meurt dans son cachot le 8 juin 1795 ; se pose alors la question du devenir de la dernière des Capet….
Et puis une nuit, du 18 au 19 décembre 1795, Marie-Thérèse est conduite hors du Temple. « Ainsi je n’étais plus même une prisonnière ou un otage, mais plutôt une marchandise… » puisqu’elle est échangée contre des prisonniers français.
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LIVRE II : la survivante (1795 – 1851)
Commence alors une longue période d’exil avant de pouvoir reposer le pied sur le sol français.
On peut se demander comment cette petite fille devenue femme a pu résister à tant de turpides et d’humiliations, de brimades et de cruauté…. Parce que Marie-Thérèse a effectivement survécu à trois révolutions ( Révolution Française en 1789, Révolution de Juillet en 1830 et Révolution de 1848) et une succession de régimes politiques : la Première République (1792-1804), le Premier Empire (1804-1815), la Restauration et les Cent-Jours (1815-1830), la Monarchie de Juillet (1830-1848), et enfin la Deuxième République (1848-1852).
Comme elle le précise au début de son livre, l’auteure Sylvie YVERT s'est appuyée sur les textes de l'époque, à savoir dix-huit feuillets écrits de la main de Marie-Thérèse Charlotte de France : « ces trop pudiques originaux ont inspiré ce texte, de même que sa correspondance et les témoignages de contemporains tels que la femme de chambre de Marie-Antoinette, la gouvernante des Enfants de France, les valets de Louis XVI, les gardiens du Temple ou de la Conciergerie, sans oublier les plus illustres, Chateaubriand, Balzac ou Hugo (……) les biographies et histoires de référence des nombreuses périodes traversées…. » ; c’est donc un ouvrage sérieusement travaillé et richement documenté, même si quelquefois les réflexions de cette « princesse » peuvent agacer. Certes, elle a traversé de dures épreuves, les brutalités sanguinaires de la Terreur, des conditions indignes d’incarcération, la perte de toute sa famille proche, mais pouvons-nous oublier les souffrances endurées par le peuple depuis plus de deux siècles ?
Il est indéniable que cette famille royale a payé le fruit d’une monarchie absolue, dure et impitoyable, qui a muselé ses « paysans » depuis le grand siècle de Louis XIV : les impôts, les famines, les maladies, la pauvreté extrême sans aucune porte de sortie ; Louis XVI est devenu LE responsable de tous les maux du royaume ; Marie-Thérèse ne s’y trompe pas lorsqu’elle déclare que son père – qu’elle chérissait particulièrement – a été guillotiné pour avoir été trop faible, pour n’avoir pas voulu verser le sang des Français. Elle ajoute par ailleurs que Napoléon, lui, ne s'est pas embarrassé de tirer dans la foule ! Elle reste toutefois lucide et fait la différence entre ses compatriotes français et ses tortionnaires ; elle espérera jusqu’à sa mort, le 19 octobre 1851 en Autriche, la renaissance de la Monarchie et son retour en terre natale chérie.
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Ceci est donc l’Histoire de la France telle qu’aucun professeur n’a jamais su me la transmettre. Durant ma scolarité, on m’a toujours enseigné la chute de la monarchie absolue par un peuple « souverain » en omettant toutefois de m’indiquer que « certains notables » tiraient les ficelles de nos pantins « sans-culottes »…..On ne nous disait pas tout, et j’ai bien peur que cela continue….
Malgré tout, ce livre reste une très belle lecture.
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Pour en savoir plus :
Au cœur de l'histoire: Mme Royale, la survivante (Franck Ferrand)
Madame Royale (Château de Versailles)
Liste des portraits réalisés par Élisabeth Vigée Le Brun (Wikipedia)
Marie Antoinette et ses enfants (Histoire et Secrets)
Sur les pas de Marie Antoinette (J’aime mon patrimoine)
Marie-Thérèse de France, l'orpheline du Temple (Au cœur de l’histoire)
La Conciergerie fait peau neuve - Visites privées
Pourquoi Louis XVI n’a-t-il jamais eu de maîtresse ? (Geo)
Louis XVII, sa vie, son agonie, sa mort de Monsieur de Beauchesne (Gallica)
LOUIS XVII : la mort tragique de l’enfant du Temple
Charles-Henri Sanson (1739-1806) (AD 77)
Histoire et Secrets : la généalogie des Bourbons
« Les XXXII Quartiers paternels et maternels de Monseigneur le Dauphin » (Gallica)
The opulent style of Marie Antoinette, The Queen's Chamber- Versailles
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Par FANNOU93 le 17 Décembre 2022 à 19:36
Descendant d'une longue lignée de bourreaux, Anatole Deibler eut une carrière aussi longue que prolifique : en 54 ans, il exécuta près de 400 personnes parmi lesquelles plusieurs grandes figures du crime (la suite sur Retronews)
Pendant des siècles, les bourreaux ont été chargés d’exécuter les condamnés. Et, tranchant des têtes de père en fils, ont créé de véritables dynasties... de parias. Jouënne, Sanson ou Desfourneaux : retour sur quelques-unes des plus célèbres lignées d’exécuteurs des hautes œuvres de la justice…
Armand Fallières, élu président de la République en 1906, était un abolitionniste convaincu, et signait systématiquement la grâce des condamnés à mort. Dans ces conditions, Anatole Deibler s'est retrouvé au chômage, et privé d'une bonne partie de ses émoluments.
Pour en savoir plus :
La famille Sanson, bourreaux de père en fils (Un jour de plus à Paris)
Généalogie de Charles Henri SANSON (Geneastar)
Généalogie d’Anatole Deibler (Geneastar)
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Par FANNOU93 le 19 Juillet 2022 à 19:44
Par cette période estivale et particulièrement caniculaire, l’heure est à la baignade et aux maillots de bain.
Lorsque l’on parle « maillot de bains » tout le monde a en tête le merveilleux bikini de Brigitte Bardot… pour ma part, j’ai toujours été Norma Jean ! (Marilyn Monroe, pour ceux qui ne savent pas…) ; mais peut-être êtes-vous plutôt Ursula Andress et son look sportif….
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Depuis quand existe le maillot de bain ? J’ai une petite idée ( avec l’émancipation des femmes, par exemple ? ) mais je préfère m’en assurer…..
Tout d’abord, nager, se prélasser, appartient au domaine de la bourgeoisie ; il faut dire que le peuple n’a pas le temps de s’adonner aux loisirs, car il travaille. C’est un peu moins vrai aujourd’hui, encore que ! « Presque » tout le monde part en vacances….
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Dans l’antiquité, les nageuses se baignaient nues. Les sportives, quant à elles, portaient une bandeau de tissu qui recouvraient les seins et les hanches. Vous ne trouvez pas qu’il ressemble à nos bikinis ?
Au Moyen Age, le corps est devenu tabou ; la religion a d’ailleurs sa part de responsabilité, où l’image féminine doit être « gommée ». Elle devient indécente et doit se cacher, et pour très
longtemps encore….
Etre bronzée est un signe de précarité ; la femme aristocrate se doit de rester « blanche », propre et sans tâche, tandis que les ouvrières sont noircies, burinées par le labeur en plein soleil.
Il faudra attendre le XIXème siècle pour envisager le soin par le soleil, l’héliothérapie en quelque sorte… Mais attention, les maillots de bain de cette époque n’ont rien à voir avec les nôtres ! Ils ressemblent plus à une camisole de force qu’à un petit bikini….
Après la Première Guerre Mondiale, la marche des femmes commencent….
Mais vous laisse regarder l’histoire nous le dira, une histoire contée avec humour et bonne humeur …. Et le souci du détail, bien sûr.
L’athlète australienne Annette Kellerman fait scandale avec son maillot de bain et accélère le changement ; la nageuse revendique le droit de bouger et ne ne pas entraver ses gestes. Après la Grande Guerre, la mode bouge et les femmes veulent du confortable, du pratique : Coco Chanel notamment, ne s’est pas trompée !
Le début de l’émancipation est enclenchée et désormais, la mode ne s’arrêtera plus…
Avez-vous noté que l'Histoire et la Mode sont inextricablement dépendante l'une de l'autre ?
Pour en savoir plus :
Jessica Alba, Brigitte Bardot, les maillots de bain cultes (Vogue)
Quels maillots de bains autrefois ?
Comment le maillot de bain est-il né ? | L’instant culture
Annette Kellerman, la « sirène » arrêtée pour indécence ! (Cultea)
1974 : L'histoire du maillot de bain | Pathé Journal
La place des femmes dans le sport
L’histoire du bronzage (France Culture)
Petite histoire des maillots de bains de 1850 à 1928 (Gallica)
Révolution à la plage : les baigneurs se déshabillent (Retronews)
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Par FANNOU93 le 17 Avril 2022 à 17:17
Sur Facebook, il y a le pire, mais aussi le meilleur, mais il faut faire le bon choix ; je trouve souvent de magnifiques articles et j’avais envie de partager ceux-ci avec vous….. Merci à Histoire d’Apprendre (je vous invite d’ailleurs à vous y abonner !)
« La Pâque juive est une fête commémorant la libération du peuple hébreu ayant fui l’Égypte en traversant la mer Rouge.
La tradition chrétienne commémore la passion, « souffrance », du Christ : l’ensemble des évènements menant à la mort de Jésus par crucifixion et sa résurrection qui eurent lieu pendant les festivités juives. Nous parlons alors des Pâques chrétiennes.
Selon une légende orthodoxe, Marie Magdala se serait présentée devant Tibère pour lui reprocher la mort de Jésus et lui annoncer sa résurrection. Devant le scepticisme de l’empereur, elle lui montre un œuf qui se teint en rouge.
Dans la mythologie de nombreuses cultures et civilisations, l’œuf symbolise la création et la tradition de s'offrir des œufs au printemps remonte à l’Antiquité. Des œufs d’autruche peints ont étés retrouvés en Afrique australe et dans des tombes à Sumer. En Perse et en Égypte on s’offrait en guise de porte-bonheur des œufs de poule décorés en signe de renouveau. Dans le judaïsme l’œuf est le symbole du cycle de la vie. Dans la tradition anglo-saxonne, on faisait offrande d’œufs peints à la déesse Éostre d’où l’appellation Easter, en anglais. Dans le christianisme, l’œuf évoque la résurrection du Christ et sa sortie du tombeau.
Chez les orthodoxes, le premier œuf peint, en rouge vif, doit être pondu le Jeudi saint. La tradition veut que lors du repas de Pâques on brise la coquille de son œuf contre celui de son voisin de table en invoquant : « Christ est ressuscité ». Dans les églises orthodoxes, il y a souvent des œufs d’autruche suspendus devant l’iconostase.
En France, depuis le XVe siècle, on offre des œufs pondus pendant le carême catholique et on les décore pour les offrir à Pâques. Cette tradition se développe dans les cours royales et les familles bourgeoises. Louis XIV faisait bénir de grandes corbeilles d’œufs dorés qu’il distribuait aux courtisans. À la fin du XIXe siècle, le tsar Nicolas II offrait à sa famille des œufs de Fabergé, pièces d’orfèvreries en or et pierres précieuses.
Chez les catholiques, les cloches cessent de sonner à partir de Jeudi Saint, le jeudi qui précède Pâques, signe de deuil pour la mort du Christ, et elles sonnent de nouveau le jour de Pâques. On dit que les cloches sont parties à Rome et qu’elles reviennent chargées d’œufs en chocolat.
Dans la culture protestante, c’est le lapin de Pâques, symbole de fécondité antérieur au christianisme, qui apporte les œufs.
Pâques est célébré le dimanche qui suit la pleine lune de printemps. L’équinoxe de printemps étant le 21 mars, Pâques est toujours fêté entre le 22 mars et le 25 avril ».
IL existe des œufs pour tous les goûts ; nos ancêtres avaient déjà beaucoup d’imagination… Mais ceux que je préfère, ce sont les œufs de Karl Fabergé. Des goûts de luxe, me direz-vous, et alors !
« Pierre-Karl Fabergé naquit le 30 mai 1846 à Saint-Pétersbourg, fils d’un joaillier qui possédait son propre atelier. Après avoir passé quelques années à acquérir les pratiques de la joaillerie dans différentes villes d’Europe, il prit en 1872 les rênes de l’atelier de son père et à partir des années 1880, commença à fournir la Cour impériale de Russie. Il sut vite gagner la faveur de la noblesse russe en accordant des services d’estimation, de réparation et de restauration des objets de joaillerie à titre gracieux au musée de l’Ermitage.
La fameuse collection des œufs de Pâques de Fabergé fut créée sur commande des empereurs de Russie et comptait 54 œufs à l’origine. L’empereur Alexandre III décida en 1885 d'offrir à sa femme un oeuf de Pâques et fit appel au joaillier. L'œuf renvoie à une tradition païenne de célébration du renouveau de la nature au printemps, tradition associée par la suite à la résurrection du Christ à travers les œufs de Pâques. L'impératrice Marie fut tellement enchantée par cet œuf que Fabergé devint « orfèvre par nomination spéciale à la couronne impériale ». Un ou plusieurs œufs furent désormais commandés chaque année, Fabergé ayant une totale liberté de création pour les commandes des œufs impériaux de Pâques. Leurs dessins et modèles deviendront plus complexes et selon la tradition, pas même le tsar ne savait quelle forme ils allaient prendre : la seule obligation était que chacun devait contenir une « surprise » rappelant l'histoire de la famille impériale.
Lors de la révolution de 1917, les ateliers Fabergé furent nationalisés et convertis en fabriques d'armes de guerre. Une partie de la collection des œufs impériaux fut vendue à l'étranger afin d'obtenir des devises. Rassemblés par l'éditeur américain Malcom Forbes une douzaine de ces œufs seront revendus ensuite par ses héritiers à l'homme d'affaires russe Viktor Vekselberg qui acquit l'ensemble de la collection pour 100 millions de dollars afin de « rendre à son pays l'un de ses trésors les plus vénérés ». Transportée en Russie, cette collection est exposée depuis novembre 2013 à Saint-Pétersbourg au Palais Chouvalov dans lequel est ouvert le musée Fabergé.
Pierre-Karl Fabergé mourut le 24 septembre 1920 à Lausanne où il s’était exilé avec sa famille. »
Pour en savoir plus :
Pierre-Karl Fabergé (Geneanet)
Oeufs de Pâques (Les) : venus d’Orient ? (La France Pittoresque)
Le Musée Fabergé à Saint-Pétersbourg
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Par FANNOU93 le 12 Février 2022 à 19:09
"A l’image de la physicienne Marie Curie ou de l’actrice Sarah Bernhardt, certaines héroïnes de la Première guerre mondiale nous sont bien connues. Mais d’autres femmes tout aussi admirables n’ont pas connu la même postérité… Dans ce nouvel épisode (1ère partie) du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l’Histoire", Clémentine Portier-Kaltenbach rend hommage à trois grandes dames passées aux oubliettes de l’Histoire : Bertha Von Suttner, militante pour la paix, ainsi que Nicole Girard-Mangin et Suzanne Noel, deux femmes médecins.
Bertha Von Suttner est la première femme à recevoir le Prix Nobel de la Paix, une distinction dont elle a même contribué à la création. Nicole Girard-Mangin est la seule femme médecin à avoir été envoyée au front pendant la guerre de 14-18. Suzanne Noël est quant à elle la première femme chirurgien esthétique. Leur point commun ? Malgré leurs accomplissements, elles sont tombées dans l’oubli. Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'Histoire", Clémentine Portier-Kaltenbach présente les exploits de ces héroïnes de la Grande Guerre".
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"Leur histoire est peu connue. Pourtant, ces femmes ont joué un rôle déterminant pendant la Première Guerre mondiale. Dans ce nouvel épisode (2ème partie) du podcast Europe 1 Studio “Au cœur de l’Histoire”, Clémentine Portier-Kaltenbach dresse le portrait de trois héroïnes oubliées de la Guerre de 14-18 : Emilienne Moreau, qui participera aux combats, ainsi que Anna Guérin et Charlotte Mallterre, militantes pour la cause des victimes de guerre.
Qui sont-elles, ces femmes qui ont marqué l’Histoire de la Première Guerre mondiale ? La première confiait les positions ennemies aux troupes britanniques et met en place chez elle un poste de secours. La seconde aidait les blessés à se reconstruire et à collecter de l’argent. La troisième reversait la moitié de son salaire aux orphelins de guerre et sensibilisait le public américain à cette cause. Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'Histoire", Clémentine Portier-Kaltenbach rend hommage à trois femmes Emilienne Moreau, Anna Guérin et Charlotte Malterre, trois destins uniques qui méritent aujourd’hui d’être tirés de l’oubli".
Bertha Von Suttner (Wikipedia)
La généalogie de Bertha Von Suttner (Geneastar)
Nicole Girard-Mangin (Wikipedia)
Le docteur Girard-Mangin était une femme ! (Gallica)
La généalogie de Nicole Girard-Mangin (Geneastar)
Edith Cavell et Nicole Mangin deux femmes en guerre
Suzanne Noël (Wikipedia)
Suzanne Noël, pionnière féministe de la chirurgie esthétique (France Culture)
L'histoire de Suzanne Noël, pionnière de la chirurgie esthétique
Suzanne Noël : Pionnière d e la chirurgie esthétique et du mouvement féminin Soroptimist
Suzanne Noël, journal d'une pionnière de la chirurgie esthétique
Émilienne Moreau-Évrard (Wikipedia)
Naissance d’Émilienne Moreau-Évrard, dite Émilienne la Blonde ou Jeanne Poirier (AD Pas de Calais)
Généalogie de Emilienne MOREAU-EVRARD (Geneastar)
Musée de l’ordre de la Libération
Emilienne MOREAU, une femme engagée héroïne de deux conflits mondiaux
Le « Poppy Day » et Anna Guérin
Anna Guérin, la french lady du Poppy
Généalogie de Madame GUÉRIN (Geneastar)
L’oeuvre nationale du Bleuet de France
Généalogie deCharlotte NIOX Mme Malleterre
Les origines du bleuet de France
et toutes les autres anonymes (cliquez sur l'image ci dessous)....
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Par FANNOU93 le 30 Novembre 2021 à 13:20
Pour Robert Le Flers, ce n’est pas à l’humanité primitive que fait penser le spectacle mais à une « humanité dégénérée ». Avec « des êtres minables, métissés ou réglissés qui ne donnent en aucun cas l’impression d’être des sauvages ingénus s’ébattant au seuil de la forêt vierge mais des paumés de la Civilisation ». D’ailleurs pour Roger Le Flers ce succès inouï à Paris serait impossible aux Etats-Unis.
3. Déjà star, déjà capricieuse
Forte de sa soudaine célébrité, Joséphine Baker devient une vedette et se comporte immédiatement comme telle. Ainsi, elle ne respecte pas ses contrats et n’en fait qu’à sa tête. À tel point qu’elle se retrouve régulièrement devant les tribunaux pour répondre à diverses assignations.
Ainsi dès mars 1926 la danseuse est attaquée par sa « protectrice » Caroline Duddley qu’elle trahit en quittant sans brutalement troupe de la Revue nègre en pleine tournée. Après Nice, c’est à Berlin au début de l’année 1926 que la troupe se produisait. Lassée, Joséphine est revenue secrètement à Paris pour signer un nouveau contrat en vue de participer à une revue concurrente aux Folies Bergères, sous la direction de Louis Lemarchand. Mais, devant les prud’hommes et sous les foudres de Caroline Duddley, elle s’en tire dans la mesure où son avocat fait valoir qu’elle était mineure à la signature de son contrat avec la Revue nègre et que celui-ci n’est pas légal.
Le succès du nouveau spectacle auquel elle prend part, « La folie du jour » (2 actes, 45 tableaux), est souligné par André Rivollet dans L’Intransigeant, ce qui confirme sa bonne adaptation à la France et à ses mœurs, de telle sorte qu’elle est un peu plus sage sur scène, moins « provocatrice » selon le Figaro. Le Tout-Paris l’appelle désormais « Joséphine » : Henri Jeanson fustige ce snobisme selon lui mal venu, voire malsain.
L’homme de lettres François Ribadeau-Dumas (1904-98) offre l’un des premiers reportages nous faisant entrer dans l’intimité de Joséphine dans les pages littéraires et artistique du quotidien volontiers humoristique La Lanterne. En compagnie du caricaturiste Pierre Payen (1902-44) qui croque son portrait, le journaliste est allé à sa rencontre dans son petit hôtel du Parc Monceau.
À midi elle dormait encore, mais, une fois réveillée, en robe de chambre, vive et endiablée, elle parle en anglais et joue avec ses petits chiens, son chat, ses canaris et perruches. Triste après la mort de ses deux poissons rouges, elle parle avec gentillesse et simplicité, sans fard, oubliant qu’elle est une vedette. Elle évoque son amour pour le public français témoignant de sa passion pour son métier.
Culture physique tous les matins, nage, course, sauts, boxe et danse : le menu est varié. Mais passionnée de vitesse, son sport préféré c’est l’automobilisme.
Les lecteurs de L’Excelsior suivent pas à pas l’obtention de son permis de conduire en juin 1927. Outre son amour des animaux : serpents, crocodiles, panthères, on apprend que Joséphine aime aller au cinéma.
Bon cœur, elle se lance déjà dans des actions caritatives comme elle le fera tout au long de sa carrière. Elle organise par exemple un arbre de Noël pour les enfants de policiers aux Folies bergères, avec distribution de jouets à des centaines de bambins pour lesquels elle chante et danse. Le Gaulois, décrit cet après-midi en « noir et blanc » sous le titre « Joséphine et les petits enfants ».
D’ailleurs, lors des fêtes de fin d’année de décembre 1926, Joséphine Baker bat tous les records avec une nuit de Saint-Sylvestre qui a consacré le « triomphe des Noirs » : notamment au cabaret « Chez Joséphine », proche du Moulin Rouge que lui a offert celui qu’elle a rencontré au cours de l’année, Giuseppe « « Pepito » Abatino (1898-1936), qui deviendra son nouvel impresario et bientôt son mari en juin 1927. À grands coups d’annonces publicitaires dans la presse, Chez Joséphine devient l’un des plus cabarets les plus célèbres de Paris.
Dans Le Soir, sous le titre « Avec Joséphine au petit matin », Pierre Lazareff propose au lecteur de suivre la star jusqu’au petit matin du réveillon du jour de l’an.
4. Écrire ses mémoires à vingt ans
La presse adore l’image de Joséphine Baker et les caricatures de son personnage sont nombreuses. Dans L’Intransigeant, la spécialiste de la mode Blanche Vogt met en lumière la vogue de la coupe de cheveux « noix de coco » promue par la danseuse : le cheveu court collé et aplati
fait fureur chez les coiffeurs. Il n’est pas rare de rajouter un doigt de cirage noir : on parle alors de « cheveux cirés ».
On consulte même l’Américaine lors des crues du Mississippi qui touche sa région natale au printemps 1927. Celle-ci propose dans la presse une leçon de géographie que L’Ère Nouvelle ou L’Intransigeant s’empressent de publier. Ce qui suscite l’ironie de nombreux observateurs tel Jacques Barty dans L’Homme Libre, dénonçant le tissu de banalités et d’âneries proférés par la danseuse sur lesquels on s’extasie stupidement.
Dans une démarche peu banale, dès septembre 1926, Joséphine Baker envisage de publier ses souvenirs : elle veut les écrire à l’âge d’à peine vingt ans. Preuve de son immédiate notoriété, cette opération marketing va aboutir assez rapidement. L’ouvrage, initialement titré Dans le tourbillon noir, sera co-écrit par l’un des journalistes les plus en vue de l’époque, Marcel Sauvage (1895-1988), recruté par L’Intransigeant en 1926. L’actrice se plait à dire qu’il lui a fallu une vingtaine de minutes pour en écrire les deux premières pages avant de dicter la suite.
Le livre paraît en 1927 aux éditions parisiennes Kra illustré par l’affichiste Paul Colin (1892-1985). L’Intransigeant en livre les « bonnes feuilles ».
Toutefois une polémique va naître autour d’un propos maladroit qu’elle tient dans l’ouvrage sur les mutilés :
Ces lignes choquent les associations de mutilés de guerre et plus largement l’opinion. « Va-t-il y avoir un nouveau procès Joséphine Baker ? » titre La Patrie. Attaquée, la star se retourne contre Marcel Sauvage, qu’elle juge responsable d’avoir mal retranscrit sa pensée. Se sentant trahi, celui-ci menace de révéler les dessous de ce livre avec des détails croustillants...
Les choses rentrent finalement dans le rang : pour se faire pardonner, Joséphine Baker dansera pour l’association des grands mutilés de guerre dans la grande salle du palais d’Orsay à l’approche de Noël 1927.
Au terme de ses premiers pas en France et de ces deux premières années de notoriété déjà bien remplies entre 1925 et 1927, Joséphine Baker connaîtra un itinéraire aussi intense qu’exceptionnel, tant dans le monde du spectacle – à travers la danse bien sûr, mais bientôt également dans le cinéma et la chanson – que dans ses engagements politiques – son affiliation à la Résistance – ou sa vie privée. Au point de devenir une figure majeure du XXe siècle en France, véritable icône de ce que l’on nommera bientôt la diversité.
On peut s’amuser et/ou aimer faire rire, rendre de la joie, mais Joséphine a vu d’un très mauvais œil l’invasion des Allemands durant la Seconde Guerre Mondiale ; elle a souhaité s’associer à la souffrance et à la libération des gens qui l’avaient accueillie en France.
Madame BAKER, vous avez bien mérité votre place au Panthéon.
Pour en savoir plus :
Joséphine BAKER (fiche GENEANET)
Joséphine Baker, une femme libre fait son entrée au Panthéon (Ministère de la Culture)
Qui sont les femmes célébrées au Panthéon ? (journal Les Echos)
Liste des personnes transférées au Panthéon de Paris
Ecouter de la « musique noire » en France au début du XXe siècle (Retronews)
Joséphine Baker - Première icône noire | Documentaire | ARTE Cinema
Joséphine Baker l’artiste, résistante et militante entre au Panthéon • FRANCE 24
Joséphine Baker, la résistante
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Par FANNOU93 le 30 Novembre 2021 à 13:17
Aujourd’hui, Freda Josephine McDonald alias Joséphine BAKER fait son entrée au Panthéon : les femmes ne sont pas bien nombreuses d’ailleurs… nous sommes bien loin de la parité !
Elles sont désormais six femmes :
- Sophie Berthelot (1837 – 1907) panthéonisée avec son mari, le célèbre chimiste et homme politique Marcellin Berthelot,
- Marie Curie (1867 – 1934) chimiste et physicienne de renommée mondiale, connue également pour sa participation à la Grande Guerre,
- Germaine Tillion (1907 – 2008), résistante, ethnologue, combattante acharnée des droits de l'homme,
- Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1925 – 2002), résistante active, rescapée de Ravensbrück, engagée auprès de Joseph Wresinski dans le mouvement ATD Quart Monde
- Simone Veil (1927 – 2017), magistrate et militante pour la cause des femmes, rescapée d'Auschwitz, ministre de la Santé (1974-1978), présidente du Parlement européen (1979-1982), présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (2001-2007), membre de l’Académie Française,
Et désormais, Joséphine BAKER, une meneuse de revue… pas que !
Elle a épousé la cause de la France Libre et celle du Peuple Noir, notamment aux côtés de Martin Luther King. On ne va pas se mentir : la plupart d’entre nous la connaissent comme chanteuse et artiste de music-hall ; en témoigne cet article de Rétronews…..
En 1925, tandis que la célèbre « Revue nègre » se produit à Paris au son du jazz et du charleston, les journaux de la capitale assistent émerveillés à la mise en orbite d’une talentueuse danseuse afro-américaine. Son nom : Joséphine.
C’est avec un franc enthousiasme que la presse française commente les premiers pas d’une inconnue sur la scène parisienne. Nous sommes à l’automne 1925.
Freda Joséphine Mac Donald alias Joséphine Baker, jeune danseuse afro-américaine de 19 ans, née dans le Missouri dans une famille plutôt pauvre et désunie mais en provenance de New York, où elle tentait non sans mal de faire carrière à Broadway, n’est en France que depuis quelques jours. Après avoir débarqué à Cherbourg le 25 septembre, elle a juste eu le temps de rejoindre Paris, de se consacrer à quelques répétitions avant d’être lancée dans le « grand bain ».
En effet, le 2 octobre, elle apparaît pour la première fois dans la « Revue nègre » au Théâtre Music-hall des Champs-Élysées, l’une des salles les plus courues du « Tout-Paris ». Ces spectacles mettant en scène des musiciens ou danseurs exclusivement « Noirs », mêlant sonorités musicales et danses (comme le jazz ou le charleston), existaient déjà depuis quelques années mais ils connaissaient un certain essoufflement. Avec Joséphine Baker, ils vont susciter une nouvelle passion hors du commun à la mesure de la personnalité de la jeune danseuse.
Repérée à New-York par Caroline Dudley Reagan, mondaine, épouse de l’attaché commerciale de l’ambassade des Etats-Unis à Paris et qui deviendra son premier impresario, elle a su saisir sa chance. Inconnue outre-Atlantique, c’est en France qu’elle triomphera. Mélange de surprise et de curiosité, ses premières apparitions ne tardent pas de faire de Joséphine Baker une star consacrée dès ses premiers mois de présence sur le sol national.
1. Un magnétisme immédiat
La Liberté alors dirigé par Camille Aymard est le premier quotidien à délivrer ses impressions favorables le 4 octobre 1925. Quelques jours plus tard, alors que Le Gaulois compare la Revue nègre à une « babel de couleur et une babel de sonorités », dans Le Journal, quotidien très conservateur, l’influent critique Georges Le Cardonnel s’extasie :
Et de considérer que le clou du spectacle est incontestablement la figure de Mademoiselle Baker :
Il est vrai que dans cette première revue, Joséphine Baker s’illustre au milieu de 25 artistes parmi lesquels se trouve le danseur Louis Douglas (1889-1939). Vêtue d’un simple pagne de fausses bananes elle surgit dans un tableau intitulé « La danse sauvage », agitant son corps sur un rythme d’une musique totalement inconnue en Europe que l’on nommera bientôt Charleston.
Et le succès est au rendez-vous : Joséphine Baker attire les regards grâce à son superbe corps dénudé mais aussi grâce à son extraordinaire énergie et son sens de l’humour. Gustave Fréjaville, dans le quotidien d’informations culturelles d’Henri Desgranges Comœdia, avoue son admiration pour « cet être inquiétant et agité, crâne étroit aux cheveux aplatis et cirés, joues pleines et sombres frottées de rose, large sourire qui a l’air de mordre, regard vif, jambes sveltes et spirituelles ».
Marcel Fourrier, critique de L’Humanité est au diapason : il apprécie le caractère étonnant et captivant du spectacle, « quelle leçon nous donnent ces Nègres ! » qui proposent un retour à une forme de « pureté originelle ». Quant à Joséphine Baker, stupéfiante, elle emporte la mise du journaliste communiste :
Après le vif succès du Théâtre des Champs-Élysées, la Revue nègre rebaptisée « Ballets nègres » pour la circonstance, est programmée le 3 décembre dans le prestigieux Opéra de Paris comme le témoignage d’une immédiate consécration.
2. « L’étoile Noire »
La Revue nègre révolutionne les spectacles parisiens en les détournant de la danse classique et de l’opéra. Chaque soir, la salle est archi-comble. Ici c’est le plaisir des danses nerveuses forcenées au rythme des stridences syncopées du Charleston Jazz band qui prévaut.
La tendance de l’époque peut être qualifiée de « négrophile » : en 1921, le prix Goncourt a été accordé au Martiniquais René Maran pour son texte Batoula ; une exposition « Les Nègres de Paris » est proposée par la galerie Mantelet en juillet 1926, l’affiche publicitaire Banania est placardée partout dans les villes de l’Hexagone, tandis que les « tirailleurs sénégalais » ont laissé une image plutôt positive depuis la Guerre. La mode est aux « étoiles noires » comme le précise à la Une du journal de droite Le Gaulois le journaliste Alfred Guignard (1873-1928).
Dans Cœmedia, le critique averti Paul Brach (1893-1939) traduit cette tendance à travers un billet intitulé « Nuit noire », évoquant le goût des Français pour les « Nègres » et leurs spectacles qui font le succès des nuits parisiennes. Le quotidien féministe La Fronde va jusqu’à considérer qu’il s’agit du « Miracle de la femme noire » sa Une tandis que dans les pages « mode » de L’Excelsior, la journaliste spécialisée Marcy Ducray s’amuse à pointer cette « invasion noire » touchant simultanément le théâtre et la mode avec « l’intoxication » par la danse, le fantasme du bronzage et l’intérêt pour les tons vifs et heurtés dans le domaine vestimentaire.
Ainsi, dans le quotidien Le Siècle au chapitre « La femme et la maison » l’une des premières photographies publiée de la danseuse la présente avec son « ton de peau bronzé » qui dépasse « peut-être un peu ce que les femmes cherchaient à obtenir cet été par tous les moyens naturels ou pharmaceutiques. Nul doute que nous n’essayions d’obtenir un bronze aussi parfait après avoir vu Jospéhine Baker ».
Avec le recul, ce « snobisme noir » relève d’une curiosité ambiguë : assister à une « Revue nègre » à l’instar des expositions coloniales c’est éprouver une forme d’exotisme, s’enticher d’altérités profondes dans leurs éléments naturels, essentialisés par le poids des préjugés raciaux. Ainsi les Noirs auraient la danse dans la peau, de belles dents blanches que l’on voit souvent parce qu’ils sourient tout le temps, grands enfants un peu niais.
Ces idées reçues mettent en scène le sentiment de supériorité de cette France qui se passionne pour cette différence radicale souvent magnifiée, parfois dénoncée.
En effet, le spectacle n’est pas du goût de tous : à la Une du Figaro, l’académicien et dramaturge Robert De Flers (1872-1927) se montre véhément, fustigeant « l’offense la plus directe qu’ait jamais reçu le goût français ». Il qualifie la Revue nègre de « lamentable exhibitionnisme transatlantique qui semble nous faire remonter au singe », raillant les « vagues hululements et les mimiques à l’obscénité puérile ». Un culte de la laideur, l’apothéose de la discordance avec Joséphine Baker en ligne de mire :
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Par FANNOU93 le 11 Novembre 2021 à 14:17
Conçue exclusivement à partir d’archives de l’Ina, de la radio belge ou des Laut Archiv de l’Université Humboldt de Berlin, cette série de FRANCE CULTURE en quatre parties retrace la Première Guerre mondiale à travers les voix des protagonistes. Enregistrements d’époque ou témoignages recueillis dans les années 50 et 60, les anciens soldats racontent leur guerre.
Pour chaque épisode, j’ai effectué des recherches complémentaires pour une meilleure lecture ; mais à mon sens, les paroles des différents témoins n'ont pas leur pareil....
Épisode 3 : A l’arrière la vie continue
A l’arrière, la guerre bouleverse la vie des femmes et la création artistique.
Les premières permissions (AD 62)
L'échappée belle : permissions et permissionnaires du front à Paris pendant la Première Guerre mondiale (HAL Archives Ouvertes)
S'évader du front : les permissions (AD Yonne)
Le courrier : un enjeu vital (AD 71)
Les femmes et la 1ère guerre mondiale
Le rôle des femmes pendant la Première Guerre mondiale (Mairie de Paris)
Le travail des femmes dans les usines de guerre de la France méridionale (1914-1918) – Persée
Le droit du travail s'en va-t-en guerre (1914-1918) – Cairn
Travail : Quel rôle les femmes ont-elles tenu lors de la Grande guerre?
L’armistice sonne non seulement la fin de la guerre mais aussi et surtout la fin d’un monde.
La mutinerie des soldats russes à La Courtine en 1917
L’histoire des soldats russes en France et la mutinerie du camp de La Courtine
Chemin des Dames : la bataille qui déclencha les mutineries de 1917
Les mutineries de 1917, un refus de la guerre « massif et multiforme »
1914-1918 : les grandes Unes de l'armistice 1/2 (Retronews)
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Par FANNOU93 le 11 Novembre 2021 à 13:25
Conçue exclusivement à partir d’archives de l’Ina, de la radio belge ou des Laut Archiv de l’Université Humboldt de Berlin, cette série de FRANCE CULTURE en quatre parties retrace la Première Guerre mondiale à travers les voix des protagonistes. Enregistrements d’époque ou témoignages recueillis dans les années 50 et 60, les anciens soldats racontent leur guerre.
Pour chaque épisode, j’ai effectué des recherches complémentaires pour une meilleure lecture :
Épisode 1 : La mobilisation en plein été
La déclaration de guerre retentit comme une déflagration au beau milieu de l’été 14.
Jean Jaurès assassiné (Gallica)
16 septembre 1873 : les troupes allemandes évacuent la France (SAMA)
Chanson qu’on apprenait aux enfants avant la guerre de 14-18 : « la France attend » de P. GAILLARD (Gallica)
Août 1914, Alsace : "Il y a eu encore plus de morts qu'à Verdun" France Inter
Discours de l’empereur d’ Allemagne Guillaume II – 4 août 1914
Quatre victoires de l'armée russe pendant la Grande Guerre
Histoires 14-18 : Tannenberg et le front russe
Compiègne en 1914 (Société Historique de Compiègne)
Épisode 2 : Les tranchées ou "la fosse aux murènes"
Sur le front, les Poilus racontent les combats et la vie dans les tranchées.
Les soldats de l’armée allemande
L’évolution du costume français
Le Pigeon-voyageur et le rôle qu’il a joué dans la guerre 1914-1918
1914-1918: l'Afrique a payé un lourd tribut à "la Grande guerre"
Témoignages de guerre : La vie dans les tranchées (AC GRENOBLE)
La chasse aux rats dans les tranchées, décembre 1915
Les souffrances dans les tranchées : témoignages
Grande Guerre : plongée dans l'enfer des tranchées
Films d'archives 14-18 / Les tranchées de première ligne en Argonne
Boezinge - Attaque allemande au gaz, du 22 avril 1915
Première Guerre Mondiale : 1915, La Globalisation du conflit - Documentaire histoire
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Par FANNOU93 le 6 Octobre 2021 à 17:35
Dans le cadre de la Semaine virtuelle de la Généalogie, les Archives départementales de la Gironde vous proposent une visite filmée et commentée de l’exposition « 1940. L’exil pour la vie », avec le Comité Sousa Mendès. Toute l’information sur archives.gironde.fr
Épisode 1 : préparer la guerre
Épisode 4 : les réfugiés face aux murs de papiers
Épisode 5 : désobéissance à Bordeaux
Épisode 6 : désobéissance au Pays Basque
Épisode 7 : un refuge éphémère
Épisode 8 : arriver au Portugal
Épisode 9 - entre les griffes des nazis et de Vichy
Épisode 10 - Aristides de Sousa Mendes
Épisode 11 : procès et sanctions
Pour en savoir plus :
Le matin du 25 juin 1940 (Retronews)
La Croix du 27 juin 1940 (Retronew)
Généalogie : vos ancêtres étrangers, comment les retrouver ? (Geneafinder)
Généalogie au Portugal (Geneanet)
Le Consul portugais Aristides de Sousa Mendes : le Juste de Bordeaux
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Par FANNOU93 le 17 Septembre 2021 à 17:47
Une incroyable collection de photographies de "petites gens" du Paris de la fin du XIXe siècle, vient d'être redécouverte. Ces étonnantes prises de vue, notamment de nombreux commerçants, témoignent des balbutiements de la société de consommation, de l’optimisme de la Belle Époque et du quotidien du Paris populaire.
Documentaire de Bernd Boehm (Allemagne, 2018, 26mn)
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Par FANNOU93 le 18 Août 2021 à 18:12
A la lecture d’un article de Retronews, j’ai souhaité partagé mes quelques connaissances et trouvailles.
Pendant longtemps, j’ai cru que les allocations familiales dataient d’après la Seconde Guerre Mondiale ! Il m’a si souvent été raconté que les « alloc » n’existaient pas et « qu’avant il y avait moins d’aide » ; alors j’ai fait quelques recherches….
A la fin de la Première Guerre mondiale, l'État français esquisse les premières mesures de soutien aux familles ; mais ces aides sont sporadiques et loin de faire l’unanimité sur le territoire français :
- en 1917, l’État verse aux seuls fonctionnaires des allocations temporaires pour leurs enfants âgés de moins de 16 ans
- en 1918, l’État accorde des indemnités pour charge de famille à tous les fonctionnaires non soumis à l’impôt sur le revenu ; ces allocations sont croissantes à partir du 3ème enfant, versées jusqu’au 16 ans du dernier enfant, voire 18 ans si poursuite des études…
Il faudra donc attendre le 11 mars 1932 : la loi Landry généralise les allocations familiales pour tous les salariés de l'industrie et du commerce, mentionnant l'adhésion obligatoire des employeurs à une caisse de compensation.
Nous sommes entrés dans l’ère des usines chrétiennes et du paternalisme.
Le 24 mars 1932, L’Ouest-Éclair se fait l'écho d’un évènement historique qui se doit d’améliorer les conditions de vie de nombreuses familles françaises de l’entre-deux-guerres :
Toutefois, l’idée d'un salaire familial n'est pas récente. Dès 1860, pendant le Second Empire, une circulaire impériale avait instauré une rétribution complémentaire pour les marins, sous la forme d'une indemnité de 10 centimes par jour et par enfant de moins de dix ans. Une première qui ressemble bien à de la charité….
Cette initiative sera reprise, à la fin du XIXe siècle, par quelques patrons philanthropes, notamment Émile Romanet, directeur des établissements Joya à Grenoble, qui décide, en 1916, de créer la toute première « caisse de compensation » au bénéfice des salariés de son usine.
Mais c’est véritablement à partir de 1919, suite à la saignée démographique occasionnée par la Grande Guerre, que les premiers suppléments salariaux publics accordés aux travailleurs en charge d’une famille voient le jour. Il s'agit de relancer au plus vite la natalité dans un contexte économique très difficile. Seules les familles les plus modestes y ont droit, et selon des critères très précis.
En 1920, Maurice Bokanowski, député de la Seine et membre de l'Union républicaine et sociale, souhaite étendre ce complément de revenus à toutes les familles de France. Il dépose un premier projet de loi visant à rendre obligatoire pour chaque employeur l'adhésion aux caisses de compensation. Sans succès.
Après deux autres tentatives infructueuses, le projet de loi déposé par le député radical socialiste Adolphe Landry est voté au Sénat le 11 mars 1932. Les allocations familiales pour tous sont nées.
Dans son édition du 3 mai, le Courrier de Saône-et-Loire précise les conditions de paiement de ces allocations :
Aujourd'hui, 85 ans après le vote de la loi Landry, les allocations familiales jouent toujours leur rôle essentiel de compensation salariale.
Depuis 1932, de nombreuses mesures sont venues compléter le dispositif, comme l'allocation de rentrée scolaire en 1974, ou celle concernant les parents isolés en 1976.
Pour en savoir plus :
Des aides aux familles aux politiques familiales 1870-1914
Premiers jalons d’une politique familiale
Le journal officiel du 12 mars 1932
Les débuts des allocations familiales (1860-1945)
Contexte de Thierry Sabot un guide chrono-thématique
La politique de la famille depuis 1932 : chronologie
Histoire et pouvoir d’achat des allocations familiales (UDAF de la Meuse – UDAF de la Lorraine)
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Par FANNOU93 le 14 Août 2021 à 09:48
Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 débute, en Allemagne nazie, une série de pogroms anti-Juifs d’une violence extrême (cliquez sur l'image).
Pour en savoir plus :
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Par FANNOU93 le 9 Août 2021 à 12:37
Tout le monde connaît le tableau de Degas, mais tout le monde ne sait pas qui est cette « fée verte » et pourquoi l’on nomme ainsi l’absinthe… enfin, nous ne le savons pas exactement, mais nous nous en doutons ; poètes, peintres de renommée et autres la consommaient quotidiennement pour atteindre des paradis artificiels et fantasmagoriques. Mais pas qu'eux !
Parmi nos ancêtres, peut-être avons nous eu également quelques aïeux un peu trop « penchés » sur la boisson….
IL est bien évident que nous ne sommes pas là pour juger leurs comportements.
Voici une petite vidéo bien sympathique (cliquez sur l'image)
Pour en savoir plus :
la solitude de l’alcoolique (Musée critique de la Sorbonne)
L'absinthe, l'alcool qui rend fou
Absinthe musée Auvers sur Oise
Les artistes à la rencontre de la fée verte (France Culture)
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Par FANNOU93 le 26 Juillet 2021 à 16:09
150 ans de la Commune : alors que Paris bascule, le nombre de nouveaux titres de presse explose. Dans le même temps, la presse « versaillaise » propage avec virulence sa haine de la Commune. Comment une définition des « crimes de la Commune » émerge-t-elle dans un moment politique, et quelles traces demeurent après l’expérience communarde ?
Le 18 mars 1871, un soulèvement populaire marque le début de la Commune de Paris. C'est le début d'une expérience démocratique inédite, alors que la ville entre en conflit ouvert avec la IIIe République née quelques mois plus tôt. Or, la commune fut aussi une expérience médiatique : chez les communards, à Paris, des centaines de journaux naissent en quelques mois. Au même moment, à Versailles, les journaux favorables à la République exaltent la haine de la commune, construisant l'image d'une révolution barbare, sanglante et violente. C'est la naissance des « crimes de la Commune ».
Intervenants
- Sarah Al-Matary, maîtresse de conférences en littérature des XIXème et XXème siècle à l’Université Lyon 2, spécialisée dans les écrits anti-intellectualistes, de la presse aux œuvres de femmes et d’ouvriers, elle est co-rédactrice en chef de la Vie des idées
- Quentin Deluermoz, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Paris, spécialisé en histoire sociale et culturelle du XIXème siècle, éditeur scientifique des Chroniques du Paris apache parues en 2008 au Mercure de France
Pour en savoir plus :
Jules Vallès, la Commune et la province
Commune de Paris : Louise Michel, Jules Vallès, Gustave Courbet... Les figures de l'insurrection
Tardi et la Commune de 1871 à travers Le Cri du peuple : roman graphique ou histoire graphique ?
Femmes de la Commune et Pétroleuses
Louise Michel pendant la Commune de Paris (PPO)
De la « tricoteuse » à la « pétroleuse » ou les figures répulsives de la « femme publique »
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Par FANNOU93 le 26 Juillet 2021 à 12:19
Le camp d'internement de Drancy ou camp de Drancy fut LA plaque tournante de la politique de déportation antisémite en France d'août 1941 à août 1944.
Voici un article de Retronews qui atteste que les Français n’ignoraient rien des horreurs pratiquées dans ces camps ; alors que l’on arrête d’apprendre à nos collégiens que les « persécutés » des camps ont été découverts à la Libération !
Pendant longtemps, je me suis demandée pourquoi les « rescapés » n’en parlaient pas… et puis j’ai compris : comment parler de l’inexplicable… de l’inconcevable.. ?
*
Entre 1941 et 1944, le camp d'internement, surnommé l'« antichambre de la mort », a vu passer des milliers de détenus en attente de déportation vers les camps d'extermination. La presse française n'y trouve rien à redire.
D'août 1941 à août 1944, le camp de Drancy a été le principal lieu d'internement avant déportation vers les camps d'extermination nazis, en particulier Auschwitz. Neuf juifs déportés de France sur dix sont passés par le camp de Drancy lors de la Shoah.
Le camp apparaît dans la presse française fin 1939, lorsqu'il est installé au cœur de la cité de la Muette, un quartier d'habitation de Drancy. Deux ans plus tard, plusieurs milliers de prisonniers y sont détenus. En septembre 1941, Le Petit Parisien rapporte :
« Ces constructions composent aujourd'hui un camp de concentration pour les Juifs de la capitale et de la région parisienne. [...]
Ces 4 500 hommes travaillent-ils ? Non. On ne leur demande rien. Quelques-uns seulement sont occupés aux cuisines. 17 médecins juifs et internés soignent les malades et sont répartis dans les bâtiments. [...]
Leur âge ? De dix-huit à soixante-dix ans. Leur alimentation ? Par jour 360 grammes de légumes frais, 275 grammes de pain, 10 grammes de matières grasses et 90 grammes de viande par semaine. À midi, un peu de fromage ou des fruits en plus. »Nulle part sa légitimité n'est remise en question.
Et quand les journaux dénoncent le « scandale du camp de Drancy », c'est pour évoquer de marginaux cas de corruption ou de marché noir, comme Paris-Soir en novembre 1941 :
« Faisant fonction de juge militaire, M. Jadin, juge d'instruction, a inculpé de violation de consigne trois gendarmes, coupables d'avoir fait le trafic de lettres et de paquets avec les internés et de leur avoir vendu des marchandises à des prix défiant toute concurrence (125 francs la cigarette !). »
Un entrefilet fait parfois mention ça et là d'une tentative d'évasion, comme dans Le Matin, qui relate froidement en avril 1942 :
« Évadé du camp de Drancy un Juif est repris à Paris. Le Juif Max Mayer-Waijbort, surnommé Carotte, s'était évadé du camp de Drancy le 3 septembre dernier, et avait réussi à se rendre à Marseille, puis en Bretagne où il réussit, à force d'intrigues, à se faire délivrer une carte d'identité française au nom de Jean Cantel.
De retour à Paris, alors qu'il s'apprêtait à fêter la Pâque juive par un copieux repas, il fut arrêté par la police des questions juives. Max Mayer-Waijbort va regagner Drancy. »La presse, sous contrôle allemand, multiplie les saillies antisémites. En 1943, l'hebdomadaire collaborationniste Je suis partout dans un paragraphe ignoblement intitulé « Les Juifs entre eux », écrit avec un cynisme absolu :
« À la suite de scandales répétés, on vient, parait-il, de renforcer sérieusement la surveillance des Juifs internés au camp de Drancy. Ce qui, d’ailleurs, n’empêche pas qu’à l'intérieur même du camp les fils d’Israël ont organisé leur petit marché noir personnel. Ceci dans des conditions particulièrement odieuses, car l'appât du lucre est si fort que les prisonniers se montrent impitoyables les uns pour les autres. Passons sur le paquet de Gauloises à 600 francs et sur ies cigarettes détaillées à 20 francs la bouffée...
Le plus répugnant, c’est le marché noir des... W.C. !!! Et il faut bien convenir que seuls des Juifs pouvaient imaginer pareil trafic : chaque matin, à l’ouverture des baraques, des gaillards agiles et résolus se ruent vers les lieux d’aisance, les occupent et ne cèdent leurs places que moyennant finance et après de sordides marchandages... »Et-il utile de rappeler que le journal « je suis partout » est « Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française ». (Retronews)
À l'issue de la guerre, le camp sera utilisé pour l'épuration. Plusieurs gendarmes en charge de l'administration du camp seront condamnés – à de très courtes peines, toutefois.
Sur les quelque 67 000 hommes, femmes et enfants internés à Drancy entre 1941 et 1944, seuls 2 000 reviendront vivants.
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Pour en savoir plus :
« Je suis partout », hebdomadaire antisémite et collaborationniste
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Par FANNOU93 le 26 Juillet 2021 à 10:40
Voici un podcast de RetroNews, le site de presse de la BnF
Avant la légalisation de l’avortement, elles étaient celles vers qui se tourner pour remédier à l’irréparable mais provoquaient aussi la mort sordide de centaines de jeunes femmes. La presse en dresse des portraits atroces, infernaux. Libératrices ou assassines, que penser des faiseuses d’anges, qui se sont retrouvées plus d’une fois au cœur du scandale médiatique? Construite notamment par la presse, les faits-divers et les procès qui y sont rapportés, la figure des « faiseuses d’ange » permet d’appréhender l’avortement comme un phénomène à la fois omniprésent et souterrain de la fin du XIXe siècle, au milieu du XXe siècle. C’est également parler d’un propos médiatique et moral sur le corps des femmes, entre lutte contre l'avortement et sa répression.
Intervenants :
- Claire Blandin est historienne des médias et professeur en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Sorbonne Paris Nord ; elle a codirigé en 2018 le Manuel d’analyse de la presse magazine,
- Fabrice Cahen est chercheur à l’Institut National d’Études Démographiques ; historien des naissances et des politiques de population, il a signé Gouverner les mœurs : la lutte contre l'avortement en France, 1890-1950 en 2016.
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Par FANNOU93 le 7 Juin 2021 à 14:26
IL a été demandé à tous les Français de participer à l'effort de guerre durant cette terrible Der des Der... Même les enfants ont été lourdement mis à contribution.... (cliquez sur l'image)
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Par FANNOU93 le 8 Mai 2021 à 13:26
Extrait de l'émission spéciale de France 2 consacrée à la commémoration du 8 mai 1945. Explications historiques sur la signature, le 7 mai 1945, de l'acte de capitulation du IIIème Reich à Reims....
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Par FANNOU93 le 5 Mai 2021 à 14:29
En mai 1940, des millions de français prennent le chemin de l'Exode et se retrouvent du jour au lendemain nomades. Dépossédés de tout, ils fuient l'avancée allemande. Tous espèrent que la défaite de l'armée française se transforme rapidement en victoire pour retrouver leurs foyers. Au total, plus de 8 millions de personnes vont prendre le chemin de l'Exode entre le 10 mai, début de la bataille de France et le 17 juin, date à laquelle le Maréchal Pétain annonce la fin des combats. Ce film raconte cette fuite à travers des archives régionales et des témoignages...
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Par FANNOU93 le 5 Mai 2021 à 14:19
Le 10 mai 1940, l'armée allemande lançait son offensive. La panique règne. Près de deux millions de Belges convergent en quelques jours vers la frontière, mais également des Néerlandais et des Luxembourgeois. Les Français de l'Est et du Nord quittent à leur tour villes et villages. En juin, lorsque les troupes allemandes s'approchent de Paris, l'exode atteint une ampleur inouïe. De nombreux Parisiens fuient aussi la capitale. En quelques semaines, 8 à 10 millions de réfugiés prennent la route, soit près d'un quart de la population française de l'époque...
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Par FANNOU93 le 1 Mai 2021 à 09:52
Découvrez l'histoire du 1er mai de 1886 à aujourd'hui à travers ce mini-documentaire :
et pour en savoir plus :
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Par FANNOU93 le 1 Avril 2021 à 21:01
Tout à mes recherches sur la vie de mes Agrand-parents, je suis tombée sur un article de Retronews qu’il m’a semblé important de partager et d’étoffer. Même si notre société française a beaucoup évolué, il reste encore du chemin à faire et à détruire bon nombre de tabous !
Je ne revendique pas être la rédactrice de cet article à l’exception des liens sur le web pour une meilleure introspection.
Pour information, Pauline MORTAS est élève à l’Ecole Nationale Supérieure de Paris a soutenu en 2015 un mémoire de Master pour lequel elle a obtenu le prix de l’Association pour le développement de l’histoire des femmes et du genre.
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Malgré une timide évolution des mentalités, la soumission de la femme et l’importance accordée à
la virginité féminine sont des invariants tout au long du XIXe siècle, comme le montre l'historienne Pauline Mortas dans son livre Une rose épineuse.
Pauline Mortas est doctorante en histoire au Centre d'histoire du XIXe siècle de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Spécialiste de l'histoire des sexualités, elle est l'autrice du livre Une rose épineuse, paru aux Presses universitaires de Rennes, qui interroge l’histoire du corps, de la sexualité et du genre à travers la question de la défloration.
Propos recueillis par Marina Bellot
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RetroNews : Comment expliquer que la défloration, longtemps considérée comme une flétrissure morale et physique, est perçue à la fin du XIXe siècle comme une transformation positive de la femme ?
Pauline Mortas : L’emploi du terme défloration par les médecins s’inscrit dans le mouvement de différenciation croissante entre les sexes : la défloration est propre aux femmes, alors que le dépucelage est un terme qui peut s’appliquer aussi aux hommes. Le mot défloration renvoie aussi à un imaginaire floral qui porte en lui toutes les considérations morales relatives à la perte de la virginité de la femme, assimilée dès lors à une fleur fanée.
Ce qui est nouveau au XIXe siècle, c’est que les médecins affirment que l'hymen, une membrane à l'entrée du vagin, est présent chez toutes les femmes vierges. C’est une conception qui met en avant une virginité vérifiable physiquement, et qui renforce le contrôle pesant sur le corps des femmes. Les médecins, lorsqu’ils décrivent la défloration comme un véritable tournant dans la vie féminine, ont plusieurs idées en tête : d’une part, la fille ne peut devenir femme que par l’intervention de son époux qui la déflore. Cela contribue à légitimer l’ordre social du XIXe qui fait de la femme une épouse passive, soumise. Cela rejoint son statut légal de l'époque.
À la fin du XIXe siècle, la description de la défloration en tant que transformation positive s’inscrit dans une volonté d’érotisation de la sexualité conjugale. L’érotisation du couple sert à encourager la natalité, car la dépopulation est à l’époque un enjeu politique important. Car si la défloration se passe mal, la femme pourrait développer diverses pathologies, comme le vaginisme, ou bien garder une vive rancœur à l’égard de son époux, ce qui pourrait mettre en péril l’ordre social (qui repose sur le mariage), et également la natalité française.
Dans votre livre, vous prenez l’exemple du premier rapport sexuel de trois couples pour illustrer l’évolution des représentations et des pratiques de la défloration au XIXe siècle. En quoi l'histoire de ces trois couples reflète-t-elle les évolutions à l'œuvre dans la société ?
Ces trois études de cas s’appuient sur des sources du for privé (journaux intimes et correspondances). Alexandre Brongniart et Cécile Coquebert de Montbret, qui se marient en 1800, sont issus de l’élite sociale parisienne. Ce qui est frappant, c'est l'ignorance et l'appréhension de Cécile à la veille du mariage. Son époux, lui, revient plutôt dans son journal sur son expérience et fait un bilan de ses maigres « conquêtes » – prostituées, servantes… Après le mariage, la description qu'il donne de la nuit de noces est beaucoup plus laconique que celle de Cécile. Il s’imaginait une nuit très intense, et il est déçu.
Pour Cécile, au contraire, le moment a été long et douloureux. Il y a une telle distance entre les deux récits que l’on n’a pas l'impression de lire la description du même événement. Leurs ressentis sont diamétralement opposés. La communication entre eux est limitée, alors même qu’il ne s’agit pas dans leur cas d’un pur mariage arrangé (ce qui est fréquent pour leur classe sociale à cette époque).
Le deuxième couple est celui de l'historien Jules Michelet et d’Athénaïs, sa deuxième femme, qui est beaucoup plus jeune que lui et qu’il épouse en 1849. La seule source dont on dispose est le journal de Michelet, qui est assez détaillé sur leur vie sexuelle.
Ce qui fait la richesse du texte, c’est que la nuit de noces ne se passe pas du tout comme prévu, puisque la pénétration s’avère impossible. Athénaïs souffre d’une pathologie qui n’est pas identifiée par les médecins qu’elle consulte, qui s'apparente sans doute à une forme de vaginisme. Ce qui est assez surprenant pour le lecteur actuel, c’est que Michelet prend très à cœur cette pathologie au point d’examiner lui-même sa jeune épouse, de suivre ses traitements… On voit bien que c’est un enjeu qui dépasse l’intimité féminine pour devenir un enjeu de couple voire un enjeu familial.
Le dernier couple est formé par Georges et Lily R., juste avant la Première Guerre mondiale. C’est un jeune couple issu du milieu commerçant parisien. Je me suis basée sur leur correspondance de fiançailles, pendant le service militaire de Georges.
Celui-ci déploie un grand nombre d'arguments pour convaincre Lily de se livrer à lui avant leur mariage. Il lui assure qu’elle ne sera pas déshonorée, que leur sexualité est de l’ordre de l’intime, que ça ne concerne qu’eux. On assiste à une sorte de privatisation des enjeux liés à la défloration. Ils vont ensuite prévoir leur « opération », ce premier rapport sexuel, avec beaucoup de détails et de minutie. Ils sont assez renseignés, surtout Georges qui lui conseille d’acheter de la vaseline, des serviettes hygiéniques, etc.
Il y a une volonté de se cacher de la famille, de la société. Cela montre une évolution, malgré des impératifs sociaux toujours forts. Georges explique par ailleurs que c’est pour lui aussi sa première fois, ce qui rend la situation plus égalitaire.
Vous évoquez la vogue des manuels conjugaux à la fin du XIXe, qui font peser sur l’homme une grande pression et questionnent sa masculinité. On pourrait se dire qu’on va vers plus d'égalité. En quoi en réalité cela entérine-t-il les rapports de genre de l’époque ?
À première vue, le nouveau modèle de masculinité présent dans ces manuels pourrait en effet être considéré comme une bonne chose pour l’égalité entre les sexes : on préconise une masculinité moins brutale, qui prenne davantage en compte le ressenti des femmes et leur ignorance des « choses de l’amour ». Mais en réalité il faut avoir en tête que ce discours a pour but principal non pas de défendre le droit des femmes au plaisir, mais bien de préserver l’institution du mariage, alors menacée par la loi de 1884 qui autorise le divorce et menace ce pilier de l’ordre social.
Et puis cette érotisation du couple conjugal vise avant tout à redynamiser la natalité française et à rediriger la sexualité masculine vers le couple – pour éviter que les hommes, en fréquentant des prostituées, ne contractent des maladies vénériennes qui mettraient en péril la nation française.
À partir de quand la défloration cesse-t-elle d’être un enjeu de société pour passer dans le champ de l’intime ?
C’est compliqué car on assiste à un mouvement de privatisation certes, mais des enjeux sociaux forts perdurent. Au début du XXe siècle, on a une certaine libéralisation mais si on regarde les chiffres des années 1960, la majorité des femmes arrivent encore vierges au mariage.
Aujourd’hui, il y aurait plutôt à l’inverse, dans certains milieux sociaux du moins, une honte sociale sur le fait de rester vierge longtemps. Toutefois cela montre bien que la virginité est toujours l’objet de normes sociales, qu’elles aillent dans le sens de la préservation ou de l'émancipation. Cela reste finalement une question qu’on a du mal à rendre strictement intime.
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Pauline Mortas est doctorante en histoire au Centre d'histoire du XIXe siècle. Spécialiste d'histoire des sexualités aux XIXe et XXe siècles, elle est l'autrice du livre Une rose épineuse, paru aux Presses Universitaires de Rennes en 2017.
Pour en savoir plus :
Pauline Mortas – Experte Recherche
L'histoire des sexualités : le plaisir féminin au XIXe siècle
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Par FANNOU93 le 29 Mars 2021 à 12:34
L'expression « Gueules cassées » est née aux lendemains de la première guerre mondiale. Depuis lors, elle a été reprise pour tous les blessés de la face, quels que soient les conflits : la guerre 39-45, la guerre d’Algérie, la guerre du Golfe… et aujourd’hui, pour ceux qu’on appelle les victimes du devoir : gendarmes, pompiers, policiers ou militaires blessés en service.
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Par FANNOU93 le 29 Mars 2021 à 10:59
Secrets d'Antan, s'intéresse non pas à un évènement marquant, non pas à un illustre personnage mais à une maladie : l'obusite... Qu'est ce que l'obusite ? La réponse dans ce reportage...
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Par FANNOU93 le 18 Mars 2021 à 15:13
Ceux qui me connaissent un peu, savent mon attachement au courage des femmes ; en recevant ce matin un article de RETRONEWS, je ne pouvais pas passer à côté de cet article et le partager avec vous.
En 1921 meurt Natalie Le Mel, figure du socialisme révolutionnaire français. La presse de gauche dresse alors le portrait de la grande militante, autrefois à l’origine du restaurant coopératif La Marmite et en première ligne devant la répression « versaillaise ». Un avant-goût des honorables Resto du Coeur de Coluche ?
Perrine Natalie DUVAL est née à Brest le 24 août 1826. IL ne m'a pas été facile de retrouver son acte de naissance sur les AD29 car seules les tables décennales sont numérisées. Pas grave, en cherchant bien, on finit toujours par trouver !
Elle épouse Jérôme LE MEL en 1845 et devient ouvrière relieuse de livres aux côtés de son mari à Quimper ; en 1861, les époux sont contraints de rejoindre Paris pour chercher du travail. Le Mel boit beaucoup, trop, et la jeune femme le quitte rapidement après leur arrivée à la capitale.
Militante socialiste, Natalie LE MEL (souvent écrit « Lemel » dans les journaux) adhère dès 1865 à l'Association Internationale des travailleurs fondée l'année précédente à Londres. Pendant les grèves des ouvriers du Livre en 1864 et 1865, elle se rapproche d'Eugène VARLIN, ouvrier relieur comme elle, militant socialiste et dirigeant de l'Internationale. Avec lui, elle fonde La Marmite, un restaurant coopératif pour « fournir au prix de revient, à tous les sociétaires, une nourriture saine et abondante à consommer sur place ou à emporter » et permettre ainsi aux ouvriers de ne pas être étranglés par les prix sur les produits de première nécessité.
« Varlin avait proclamé, l'un des premiers, que les droits et les devoirs de la femme et de l'homme étaient égaux, et il avait tenu à ce, que les femmes participent à l'administration de ‘la marmite’. Ces ainsi que l'on retrouve le nom de Nathalie Le Mel parmi les signataires des statuts de la Société, adoptés en assemblée générale le 19 janvier 1866.
Le Mel avait alors 42 ans environ. Elle militait ardemment, apportait dans toutes les réunions une ardeur de propagandiste, une foi juvénile dans les destinées du socialisme, qui forçaient l'admiration.
Charles Keller, le bon poète alsacien, qui fut membre de la première Internationale et qui fréquentait ‘la Marmite’ parle ainsi de la militante.
‘On causait (à la Marmite). On chantait aussi. Le beau baryton Alphonse Delacour, nous disait du Pierre Dupont, le Chant des Ouvriers, la Locomotive, etc. La citoyenne Nathalie Le Mel ne chantait pas, elle philosophait et résolvait les grands problèmes avec une simplicité et une facilité extraordinaires. Nous l'aimions tous elle était déjà la doyenne’. »
D'autres restaurants coopératifs sont rapidement organisés à Paris, à la suite de la réussite de La Marmite.
« D'autres Marmites furent installées, plus tard, rue des Blancs-Manteaux, rue du Château et rue Berzélius. Le bon temps ! L'ardent apostolat !
On travaillait dix heures par jour, heureux du gain de deux heures obtenu, en 1864, par la grève, et l'on se retrouvait, le soir, çà et là, souvent chez Varlin, 33, rue Dauphine, pour concerter les moyens d'obtenir davantage et d'entraîner dans le mouvement toute la classe ouvrière. »
Le 18 mars 1871, lorsque la Commune est proclamée, Natalie Le Mel, 45 ans, devient l'une des organisatrices de l'insurrection parisienne. Dès le 11 avril, elle fonde avec Élisabeth DMITRIEFF l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés.
« Pendant le siège de Paris, elle fit partie du Comité central de l'Union des Femmes, sans cesser de s'occuper de la Marmite de la rue Larrey.
Le 6 mai, sous la Commune, elle rédigeait, avec Mme Dmitrieff un appel aux armes adressé aux femmes, et pendant la semaine sanglante ; elle soignait les blessés et distribuait des munitions aux insurgés. »
« Sous la Commune, l’exaltation de son langage n’a pas connu de bornes, et on l’a entendue dans les clubs de l’église Saint-Germain l’Auxerrois, de la Trinité, de Notre-Dame de la Croix, prêcher les théories les plus subversives. De concert avec la nommée Dmitrieff, elle a rédigé le 6 mai un manifeste qui est au dossier p. 42, et qui dans les termes les plus violents, appelle aux armes les femmes de Paris.
Enfin, lors de l’entrée des troupes régulières dans Paris, à la tête d’un bataillon d’une cinquantaine de femmes, elle a construit la barricade de la place Pigalle, et elle y a arboré le drapeau rouge.
‘Vous êtes des lâches, disait-elle aux gardes nationaux... Si vous ne défendez pas les barricades, nous les défendrons’. »
Pendant l'insurrection et surtout lors de la Semaine sanglante qui fracasse les espoirs révolutionnaires, LE MEL est partout, dans les clubs de paroles comme sur les barricades.
« Nathalie Le Mel est au premier rang avec Varlin, revenu de Belgique. Elle combat par la parole, rallie les résistants à la cause, se dépense fébrilement.
Puis, c'est la Semaine Sanglante, alors, elle paie de sa personne, sur les barricades. N'a-t-on pas proclamé l’égalité de droits et des devoirs de l’homme et de la femme ?
Elle fait le coup de feu sur la barricade des Dames, vers la place Pigalle. »
Elle est arrêtée par les « Versaillais » le 21 juin et passe devant le Conseil de guerre le 10 septembre 1872. Pour la plupart des commentateurs des débuts de la IIIe République, Nathalie Le Mel est en premier lieu coupable d'être une femme hors norme.
« Mariée à un honnête ouvrier relieur, qu'elle a rendu le plus malheureux des hommes ; mère de trois enfants, parmi lesquels figure une jeune fille de seize ans, Nathalie Lemel est une forte personne de quarante-cinq ans qui, aux joies intimes du foyer, a préféré les enivrements de la tribune. »
Lorsque le président l'interroge sur sa participation aux combats, elle ne se dérobe pas.
« D. Vous avez joué un rôle à la barricade de la place Pigalle ?
R. Il y a eu environ une cinquantaine de femmes de bonne volonté qui ont construit la barricade de la place Pigalle le lendemain de l'entrée des troupes dans Paris. J'étais parmi ces femmes, c'était encore vrai ; mais je n'avais pas d'armes ; je ne suis jamais sortie de Paris pour combattre. [...]
D. Dans quel but éleviez-vous cette barricade ?
R. Dans un but de défense contre ceux qui assassinaient. »
Toujours pendant les procès des communards, le journaliste du Petit Journal dresse un portrait condescendant de la militante, dans le sillage de la ligne politique du quotidien conservateur : elle n'aurait certes pas « l'étoffe d'un Mirabeau » mais, concède-t-il, « sa voix devait quelquefois impressionner l'assistance, lorsqu'elle tonnait du haut de la chaire de Saint-Germain-L’auxerrois ou de la Trinité, où se tenaient les clubs de l'insurrection ». Mais une « étrange manie s'était manifestée en elle : elle voulait envoyer toutes les femmes aux barricades ». Malgré tout, le journaliste lui concède simplicité et franchise.
« Est-ce une personne aussi dangereuse que la représente M. le capitaine Dagon de la Conterie, commissaire de la République ?
L'habile défenseur, Me Albert Joly, fait remarquer au conseil l'attitude franche et exempte d'affectation que sa cliente n'a cessé de garder au cours des débats. Nathalie Lemel, en effet, n'a cherché à nier aucun détail de sa participation aux entreprises de la Commune de Paris.
Elle avoue qu'elle a encouragé et pourvu de munitions les combattants de la barricade de la place Pigalle ; qu'elle a publié un manifeste préconisant la ‘guerre à outrance contre les assassins de Versailles’, qu'elle a porté dans ses mains un drapeau rouge, et qu'au moment de la défaite, elle a tenté de s'empoisonner. »
Et pour vous prouver que sur internet, on trouve tout... voici son arbre généalogique sur GENEASTAR :
Pour en savoir plus :
Au cœur de l'Histoire: La commune de Paris 140ème anniversaire (Franck Ferrand)
La Marmite, 8 rue Larrey, Paris 6e
La marmite, une société civile d’alimentation
28 mai 1871 : le jour où le communard Eugène Varlin est fusillé par les versaillais
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Par FANNOU93 le 7 Mars 2021 à 16:27
Les Archives Arolsen sont un centre international sur la persécution nazie avec les archives les plus complètes au monde sur les victimes et les survivants du national-socialisme.
Bijoux, photos, papiers - les nazis ont confisqué tous les effets personnels des victimes lors de leur arrestation. Plusieurs milliers de ces objets des camps de concentration existent encore aujourd'hui. Les archives Arolsen recherchent les familles des victimes pour leur restituer leurs biens.
Je vais souvent sur le site de ces archives ; mais malheureusement, le texte est en allemand ou en anglais… J’y ai découvert l’histoire d’Helena (texte original) que j’ai traduit pour vous….
La famille
Helena est née le 25 avril 1925 à Poznań, en Pologne.
Helena a eu une enfance très protégée, dans une famille aimante, avec trois frères, une sœur.
Elle a bien réussi à l'école et est allée au lycée, elle voulait être enseignante.
En 1939, les Allemands envahissent la Pologne. Sous leur règne de terreur, la résistance polonaise est brutalement réprimée et la population juive est presque anéantie. Poznań est rebaptisée Posen et devient la capitale du Reichsgau nouvellement créé de Wartheland. Une grande partie de la population polonaise est expulsée, déportée vers des camps de concentration ou pour effectuer des travaux forcés.
Elle avait 16 ans lorsqu'elle a été arrêtée par la Gestapo.
En route pour l'école. Elle a été forcée de monter dans une voiture et kidnappée avec son amie Wanda. Juste comme ça, sans raison.
Ils ont emporté les boucles d'oreilles qu'elle portait - elle a été séparée de Wanda.
Helena a été placée dans un camp de concentration.
Le fort VII Colomb était un site de terreur. Des milliers de ressortissants polonais y auraient été assassinés entre 1939 et 1945. Le camp était dirigé par les SS locaux et la Gestapo.
Tout d'abord, ils l'ont emmenée au Fort VII de Poznań.
À partir de Poznań, elle a été envoyée en odyssée à travers divers camps de concentration et sous-camps. Un document des archives Arolsen nous apprend qu'elle a été admise au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück le 15 mars 1944.
Puis elle est allée de camp en camp. Il y avait souvent des moments où elle ne savait même pas où elle était.
Quatre années dans des conditions inhumaines.
Le dernier camp où Helena a été obligée de faire des travaux forcés était un sous-camp du camp de concentration de Neuengamme à Salzgitter. Jusqu'à 800 femmes ont dû faire 4 ans de travail forcé.
La fin de la guerre
4 ans passés à craindre pour sa vie.
Pour beaucoup de prisonniers, les libérateurs sont arrivés littéralement à la dernière minute. Des milliers de prisonniers sont morts - certains peu de temps avant la libération, d'autres dans les jours et les semaines qui ont suivi. Contrairement à ces femmes du camp de concentration de Ravensbrück, de nombreux survivants étaient trop faibles pour s'asseoir ou marcher.
Elle a été libérée au printemps 1945. Elle avait 20 ans.
Les Alliés ont inventé le terme «personnes déplacées». Lorsqu'ils ont libéré l'Allemagne et les pays occupés par l'Allemagne, ils ont trouvé jusqu'à douze millions de personnes qui se trouvaient en dehors de leur pays d'origine à la suite de la persécution nazie. Les chemins de la persécution et les histoires de vie de ces personnes sont très variés.
Beaucoup de survivants étaient extrêmement émaciés et ont été pris en charge dans les camps de personnes déplacées.
À Salzgitter, dans son «petit bungalow». Enfin, Helena a pu se sentir à nouveau comme un être
humain.
Après la guerre, des millions de soldats allemands ont été faits prisonniers de guerre en Allemagne et dans les territoires autrefois occupés.
Des prisonniers de guerre allemands passaient tous les jours devant le camp.
Helen s'est sentie désolée pour eux. Elle a jeté de la nourriture et des cigarettes aux hommes.
Et elle s'est arrêtée et a eu une conversation avec l'un d'eux. Bientôt, ils parlaient tous les jours. Alors qu'ils marchaient le long de la clôture.
Une relation impensable si tôt après la fin de la guerre.
Souvenirs
Helmut s'échappa et partit avec Helena. À pied. De Salzgitter à Würzburg.
Une évasion vers une nouvelle vie.
La guerre froide a rendu plus difficile pour elle de rester en contact avec sa famille à Poznań. Helena s'est toujours arrangée pour que des passeurs l'aident à entrer en Pologne. Elle a réussi à rentrer chez elle. Mais elle a été arrêtée un jour plus tard. Elle a passé 9 mois en prison. Sur suspicion d'espionnage. Elle a finalement réussi à rentrer en Allemagne et à retrouver son mari et son enfant. Elle n'a jamais revu sa mère ou ses frères et sœurs.
Mais les boucles d'oreilles que les nazis avaient enlevées à Helena lorsqu'ils l'ont arrêtée ont retrouvé le chemin de ses filles 77 ans plus tard. Un rappel de la jeunesse perdue d'une femme courageuse nommée Helena Poterska.
Beaucoup de familles ne savent toujours rien du sort de l’un de leurs membres après sa déportation. Mais lorsqu’il s’agit de faire une place au souvenir, l’histoire familiale possède une importance considérable.
Les Archives Arolsen effectuent des recherches pour retracer le sort des persécutés, apportent leur aide pour localiser les sépultures et, encore maintenant, réunissent des familles déchirées par le régime nazi.
Ces archives en ligne ont une importante activité en matière de recherche et d’éducation pour informer notre société sur les crimes perpétrés par les nazis. IL suffit pour cela de leur écrire, par courrier ou bien par e-mail et de faire votre demande. Le résultat peut être long, au vu d'importantes demandes, mais les Archives Arolsen garantissent une réponse de quelque nature que ce soit...
Pour en savoir plus :
Fort VII Colomb Site historique à Poznań
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