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La branche HERBEZ
La famille HERBEZ est la branche paternelle de ma mère :
des hommes et des femmes du Nord de la France....
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Par FANNOU93 le 15 Avril 2023 à 20:43
FRANCE CULTURE nous plonge dans deux siècles de vie dans les mines françaises. Au fond de la mine, ou en surface, on tente d’approcher la vie des mineurs, toute une culture familiale qui se décline entre solidarité, tradition et fierté. Les mineurs certes, mais n’oublions pas les femmes de mineurs…..
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Sous l’impulsion des compagnies privées qui se partageaient l’exploitation des gisements de charbon en France, une population de mineurs s’est stabilisée à un endroit et pour plusieurs générations
Le mineur est-il un héros ou un martyr ? Depuis le XIXe siècle, le métier de mineur fascine et suscite de nombreuses images, tour à tour misérabilistes ou héroïsantes.
Entre 1950 et 1970, c’est près de 78 000 Marocains qui seront recrutés avec des contrats de courtes durées pour venir extraire les dernières tonnes de charbon en France.
Il faut attendre les dernières décennies pour que « le pays noir » soit considéré comme un paysage digne d’être conservé et protégé.
N’oublions pas qu’il a fallu Germinal pour réhabiliter les mineurs et leurs femmes :
merci monsieur ZOLA !
En complément, voici deux videos :
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Par FANNOU93 le 2 Février 2022 à 08:18
C'est lors de la réalisation d'un "tuto" sur la fiche matricule que j'ai été amenée à faire des recherches sur cet ancêtre.
Dans les AD 62, j'ai retrouvé sa fiche matricule, sur laquelle on distingue la situation administrative du parcours militaire. J'ai pris le temps de me pencher sur cette fiche pour en savoir un peu plus....
1) l’Etat civil
IL s’agit bien d’Eugène Joseph HERBEZ, né le 21 octobre 1885 à Lens, dans le Pas-de-Calais – comme toute la fratrie par ailleurs – fils d’Elisa Tancrez et de Louis François Herbez et par conséquent, frère de mon arrière-grand-père maternel Albert Louis.
Il exerçait la profession de « mineur ».
2) Numéro matricule / Classe de mobilisation
La classe de mobilisation correspond souvent à la classe de recrutement. Mais ce n’est pas le cas dans cet exemple…
Tous les hommes ayant atteint l'âge de 20 ans révolus (ou de 19 ans à partir de 1913) et inscrits sur les tableaux de recensement appartiennent à une même classe de recrutement. Cette classe permet de retrouver la fiche matricule, elle ne change jamais.
Par contre, la classe de mobilisation est la classe avec laquelle marchent les hommes.Elle est différente de la classe de recrutement pour
- les hommes qui ont commencé leur service militaire une autre année que celle des autres hommes de leur classe de recrutement,
- les ajournés (une ou deux années),
- les engagés volontaires,
- les exemptés rappelés en cours de guerre.
Après la guerre de 1914-1918, en fonction du nombre d'enfants, de nombreux conscrits changèrent de classe de mobilisation (lois sur le recrutement du 1er avril 1923 et du 31 mars 1928). Cela a pu aboutir à des rectifications sur la fiche matricule.
Des informations précieuses pour imaginer à quoi ressemblait mon ancêtre, mais surtout, à l’époque, elles permettaient d’identifier les hommes avant l’apparition de la photo.
Outre la caractéristique de la couleur des yeux et des cheveux, je sais qu’il mesurait 1,71m et qu’il était tatoué au bras. Pour ce qui est de la forme du visage, la description est très subjective…..
Les tatouages d’hier n’ont rien à voir avec le monde normalisé des tatoueurs d’aujourd’hui ; la douleur devait être intense et la réputation de « dur » a longtemps couru auprès des tatoués. Il fallait être un « bonhomme » pour supporter la douleur de l’aiguille qui distille son encre sous la peau. Le tatouage était l’apanage des fortes têtes, des ex-taulards ou bagnards.
Eugène était peut-être un insurgé, un révolté, au même titre que son petit frère Prudent, insoumis certainement mais qui a fort bien servi son pays tout de même…. La France a toujours eu besoin de "héros" !
4) Le degré d’instruction générale tel qu’il était codifié en 1918
Source : BnF – Dispositions générales : volume mis à jour à la date du 20 septembre 1918 / Recrutement de l’armée
- 0 : ne sait ni lire ni écrire
- 1 : sait lire seulement
- 2 : sait lire et écrire
- 3 : possède une instruction primaire plus développée
- 4 : a obtenu le brevet de l’enseignement primaire
- 5 : bachelier, licencié, etc. (avec indication de diplôme)
- X : dont on n’a pas pu vérifier l’instruction.
Je sais désormais qu’Eugène sait lire et écrire.
5) Tirage au sort / Décision du conseil de révision
Eugène Joseph est classé « bon pour le service » dans la première portion de la liste suite au tirage au sort, il devra donc faire le service complet. Mais il est précisé qu’en 1906, de par l’article 22, il est déclaré « soutien de famille ». (voir article sur Elisa sa mère) ; son père est décédé en 1912, mais peut-être des suites d’une longue maladie qui l’a invalidé pour se rendre au travail ; Eugène était le second de la famille, après mon A.grand-père, mineurs de fond tous les deux.
On verra plus tard qu’il a malgré tout été mobilisé….
J’en déduis qu’il n’a effectué qu’une seule année de service militaire (1905 à 1906) au lieu des 3 régulières. Il passera « réserviste de l’armée active » le 3 décembre 1908 comme mentionné sur le cadre suivant.
6) Détail du parcours militaire
Les cadres suivants détaillent le parcours militaire dans l’armée active, dans l’armée territoriale et dans les réserves. Vous pourrez y découvrir les corps d’affectation ainsi que les dates précises d’incorporation et d’exercices.
Le 2 août 1914, un ordre de mobilisation générale réquisitionne tous les hommes valides ; Eugène Joseph n’y coupera pas !
1914, une bien triste année…. Eugène Joseph partait à la guerre « la fleur au fusil » (?) alors que son petit garçon Louis, né le 14 juillet 1914 décédait le 16 du même mois….
Donc, le 4 août 1914, Eugène Joseph est incorporé au 145ème RI, dans l’armée active.
Il sera fait prisonnier à Maubeuge le 7 septembre 1914 et ne sera libéré que le 8 décembre 1918. Il aura été interné durant 4 années au camp de Senne en Allemagne.
Pour confirmer ces déclarations je recherche l’historique du 145ème régime :
Grâce à une recherche sur Google et au site Prisonniers de guerre 14 18, j’apprends que « Senne » un « camp principal, pour prisonniers de guerre situé en Westphalie, au Sud-est de
Münster. Il existe dans un de ces camps (lequel des trois ?) un comité de secours [existe t'il une section de ce camp qui sert de camp de rapatriement ? (heimkehrlager) et de camp de triage ? (durchganslager)]. L'un ou la totalité des camps de Senne a reçu la visite des délégués Espagnols le 23 Septembre 1916, à cette date, il y a 3.161 prisonniers à l'intérieur du camp, dont 2.665 français, et 7.550 prisonniers répartis dans des détachements de travail, dont 5.516 français. » Il existe bien 3 camps : le Senne I ou Sennelager, le Senne II et le Senne III.
L’Armistice est annoncée le 11 novembre 1918 et prévoit la libération immédiate des prisonniers de guerre. La grande majorité d’entre eux est donc de retour en France entre novembre et décembre 1918.... avec tout leurs traumatismes...
Le 145ème régiment fut fait prisonnier entièrement parmi les 45 000 combattants de la poche de Maubeuge, les soldats furent soit tués, soit internés dans les camps allemands.On ne parlait pas encore de guerres de tranchées, mais ce dût être une sacrée boucherie...
Par conséquent, libéré le 8 décembre 1918, Eugène Joseph incorporera le lendemain le 8ème régiment de Saint Omer pour être ensuite envoyé en congé illimité le 12 avril 1919. IL se retirera au 1 chemin du Hallage à Lens ; ce chemin n’existe plus en tant que tel ; il été réhabilité au pied d’un terril pour la pratique du trail.
7) Domiciles successifs
Sur cette fiche matricule, je peux retrouver les différentes communes d’habitation avec les dates de déménagement et les adresses précises ; le berceau de ma famille Herbez se situe à Lens même, mais Eugène a fait le choix (était-ce réellement un choix d'ailleurs !) d'aller s'installer sur Sallaumines, commune située entièrement sur la concession des mines de Courrières.
Grâce à Généanet, j’ai retrouvé quelques-uns de ses enfants, nés à Sallaumines et non à Lens. Mais les actes d’état civil, en ligne dans les AD 62, ne vont pas au-delà de 1912….. Donc impossible pour moi de vérifier les filiations : il va me falloir patienter !
Pour en savoir plus :
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Par FANNOU93 le 19 Décembre 2021 à 16:55
Le fosse 9 de Lens en maquette (cliquez sur l'image) - après y avoir travaillé, Jean Latosi a reproduit le plus fidèlement possible la fosse 9 de Lens où se tient actuellement le musée du Louvre.
Pour en savoir plus :
Les métiers du jour à la Mine - conférence de MIneurs du Monde 17/03/2016 Oignies
Comment créer une maquette de maison (Musée Louvre-Lens)
La fosse 9 des mines de Lens (Wikipedia)
Les ouvriers de la mine (Histoire de Ch'tis)
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Par FANNOU93 le 26 Juin 2021 à 10:40
Toujours à la recherche de l'histoire de mes ancêtres, célèbres ou non, grande Histoire ou faits divers, j'ai trouvé sur Retronews cet article de La Patrie, daté du 3 juin 1889 :
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Par FANNOU93 le 24 Juin 2021 à 11:49
Puisque les technologies de Geneanet et de GIMP m’offrent cette opportunité, j’ai recensé les enfants nés de mes AAgrands-parents en me souciant, de l’adresse du domicile et du temps écoulé entre chaque naissance (tableau ci-dessous).
Et mes recherches m’ont conduites à certaines conclusions (ou réflexions).
Si la famille a résidé sur Lens, la plupart du temps, il semble qu’elle ait souvent changé de domicile, très vraisemblablement au regard de la configuration familiale qui ne cesse de s’agrandir.
Elisa a eu des grossesses régulières espacées de 16 à 22 mois ; « les naissances se succédaient au rythme imposé par les conditions naturelles d’espacement, comme les périodes de lactation, les aménorrhées, les fausses couches, ou encore des périodes de continence « culturelle » d’origine religieuse, comme l’Avent ou le Carême ».
Mais au vu de tous ces « bébés » j’en conclus qu’elle n’a pas subi d’avortement ou bien abandonné un enfant…. Oserai-je parler de « mère courage »….
J’ai toujours été portée vers la condition féminine et je mesure le travail qu’Élisa a enduré ; on parle toujours du travail pénible dans les mines, mais quid de leurs femmes, de leurs mères… Pas de confort, pas de douche ou d’eau chaude, des latrines au fond du jardin, pas de machine à laver, pas d’aspirateur et j’en passe….
Il me semble « indécent » de parler de la vie sexuelle de mes AAgrands-parents (respect oblige) mais inévitablement, je pense qu’Élisa devait être une femme très docile et dans l’incapacité de se mesurer à son époux : il était inenvisageable pour une femme autrefois de se refuser à mon mari….
Sous le régime de Napoléon déjà, en 1810, l’article 317 du code pénal énonçait les peines encourues pour toute pratique abortive. Quant aux abandons, le Roi de France Henri II avait déjà proclamé un édit en février 1556 « sur le recelé de grossesse et d’accouchement ».
Et les moyens de contraception ?....
Quoiqu’il en soit, et quoiqu’il en a coûté, Élisa a élevé ses enfants tandis que mon AAgrand-père partait travailler….
A l’inverse d’un modèle de famille bourgeois, Malthusien et ayant accès « aux savoirs », co-existe un autre modèle de famille, ouvrier, populaire, pauvre et ayant peu, voire pas du tout accès à la connaissance ; très jeunes, les enfants devaient aller travailler pour soutenir leurs parents. Il faut dire que les salaires étaient si maigres (à peine quelques francs par semaine) que tous travaillaient pour la mine, hommes, femmes et enfants….
Il y avait peu de place pour les loisirs et la préoccupation première de mes AAgrands-parents n’étaient très certainement pas de faire de longues études… faute d’argent ! N’oublions pas non plus, que la Compagnie des Mines pourvoyait (ou presque !) aux besoins de ses mineurs, qui avaient notamment obligation d’envoyer toute leur famille travailler dans les carrières, sinon, ils se retrouvaient tous à la rue !
Nos aïeux n’avaient pas de congés payés (il faudra attendre 1936 et le Front Populaire !) ; les journées de travail étaient pénibles et longues (près de 14h pour certains) ; aucune place pour les conditions de travail et de sécurité ! Quant aux 35 heures hebdomadaires, même pas en rêve ! A l’arrivée de leur unique repos de la semaine, le dimanche, ils devaient être épuisés, au-delà de tout entendement….
L’excès de travail n’engendre pas à la réflexion : il abrutit ; et sans vouloir faire de politique, je dirai qu’il est aisé de dominer un peuple harassé et courbé ; les objecteurs de conscience n’ont jamais eu bonne presse… et pourtant...
Pour en savoir plus :
Comment prévenait-on les naissances avant la contraception moderne ?
Evolution des idées dans les méthodes de contraception
Edit d'Henri II de février 1556 contre l'infanticide
Nos ancêtres dans l’Histoire – Atelier enfants trouvés, abandonnés, assistés (1)
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Par FANNOU93 le 24 Juin 2021 à 09:53
Grâce à une cousine, j’ai pu mettre un visage sur mon AAgrand-mère Elisa.
Que de misère endurée sur ce visage…. Comme beaucoup de femmes habitant dans les corons, Élisa présente un visage « fatigué », avec des cernes creusées sous ses yeux foncés et tombants, une peau parcheminée… Épuisée, mais élégante : elle a ramené en chignon ses cheveux longs et propres. Quel âge peut-elle avoir sur cette photo (à gauche) ? 40 ans ? Elle semble porter tout le désespoir des mères qui ont enterré frères, sœurs, cousins et enfants…. Et quoiqu'il arrive, se doivent de continuer à avancer...
Élisa est la petite dernière d’une très longue fratrie, au destin quelquefois tragique. Pour les mineurs qui ont échappé aux accidents graves de la mine, et qui ont pu atteindre l’âge de la retraite, nous savons tous que la silicose ou autre maladie respiratoire les guette... Et dans de terribles souffrances.
Je me suis donc attachée à rechercher chacun des enfants d’Élisa.
Tous les enfants du couple, avant la date du mariage sont mentionnés sous le nom de jeune fille d’Elisa, c’est à dire TANCREZ ; la reconnaissance des trois premiers enfants a bien été régularisée – et inscrite dans la marge de l’acte de naissance – N’ayant pas pris en compte cette première indication, j’ai recherché les enfants au seul nom d’HERBEZ dans les tables décennales ; et bien évidemment, il m’en manquait.
Comme dit monsieur Boileau, « vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage » j’ai donc repris « l’épluchage » de mes registres virtuels sur la commune de Lens.
Mes AAgrands-parents ont eu 18 enfants :
- Albert Louis est né le 15 novembre 1878 à Lens, au domicile de sa grand-mère Clotilde ; je suppose qu’Élisa rendait visite à sa mère et que les deux femmes se voyaient régulièrement ; en effet, Clotilde est venue s’installer sur Lens et a assisté au mariage de sa fille, puisqu’elle est mentionnée sur l’acte de mariage ; Albert Louis est décédé le 19 avril 1951, à Paris au 4 rue de la Chine ; cette adresse est celle de l’hôpital Tenon, réputé pour ses services de pneumologie ; voir l’article Les corons de ma famille ; Albert Louis est mon Agrand-père maternel
- Augustine Eugenie, née le 7 février 1882 à Lens,
- Louise, née le 22 août 1883 à Lens,
- Eugène Joseph, né le 22 octobre 1885 à Lens ; réquisitionné dans les mines durant la Première Guerre mondiale ; sur sa fiche matricule, il est notamment mentionné « refus de certificat de bonne conduite » ; il semble qu’il n’ait pas apprécié la collaboration imposée par les Allemands… mais peut-on lui en vouloir !
- Marie, née le 2 juillet 1887 à Lens ; elle a épousé Émile HOOWEGYS d’origine belge ; Émile est décédé en 1915, pris dans le tourmente de la Première Guerre Mondiale
- Angélique, née le 16 mars 1889 à Lens
- Prudent Louis, né le 15 novembre 1890 à Lens, mentionné souvent « absent » et sur sa fiche matricule il est précisé qu’il a des brûlures au cou et sur la poitrine : un casse-cou ? Une tête brûlée ? Ou tout simplement un mineur au caractère bien affirmé….
- Germaine, née le 16 septembre 1892 et décédée le 25 mai 1893 : elle avait à peine 8 mois
- Germaine, née le 5 mars 1894 à Lens, vient remplacer sa petite sœur, décédée précédemment : peut-être une aide pour Elisa qui doit faire le deuil de cette mort mais un héritage difficile à porter pour cette petite Germaine
- Léonie, née le 5 décembre 1895 à Lens
- Louis, son jumeau, né le 5 décembre 1895 ; il est décédé le 22 mai 1940, des suites de ses blessures, à Calais, lors d’une terrible offensive de l’armée allemande
- Eléonore, née le 16 juillet 1897 à Lens
- François Adolphe, né le 27 janvier 1899 à Sallaumines
- Louis Quatorze, né le 29 mars 1900 à Sallaumines, il serait décédé en 1944, sans aucune autre information trouvée ; on sait toutefois que la région était une « zone interdite » et qu’elle a payé un lourd tribut dans cette guerre contre les Allemands
- Olga, née le 28 août 1901 à Sallaumines
- Joseph, né le 24 mars 1903 à Sallaumines
- Marthe, née le 14 août 1904 à Sallaumines
- Felix, né le 4 décembre 1905 à Sallaumines.
Beaucoup d’informations à exploiter dans les seuls actes de naissance et de mariage ; pour certains enfants, il me manque les dates de décès ; pour avoir un ordre d’idée, il me faudra chercher précisément le nombre de petits-enfants nés et visionner la présence des parents aux mariages.
Grâce à Geneanet (rubrique chronologie) et à GIMP, j’ai pu résumer brièvement l’histoire d’Elisa, avec ses joies (naissances et mariages) mais également ses peines (décès).
A la lecture de ce tableau, je me suis posée plusieurs questions :
- pourquoi tous ces enfants ?
- la famille a résidé sur Lens et Sallaumines, mais toujours dans le même logement ?
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Par FANNOU93 le 16 Juin 2021 à 19:06
Fille naturelle de Clotilde TANCREZ, mon AAgrand-mère maternelle Elisa TANCREZ a eu plusieurs frères et sœurs ; pour chacun, j’ai recherché l’acte de naissance et l’acte de décès dont vous retrouverez aisément les références sur Geneanet, numéro de l’acte et numéro de page du registre (lorsque j’ai trouvé l’information « non vérifiée » je précise simplement « Geneanet » et les actes sont à chercher ! ) :
- Clémence CABOCHE née le 18.05.1840 à Carvin, domestique dans la famille Mordacq, charcutier de la commune (Recensement Carvin 1856) ; elle avait donc quitté le « cocon » familial lorsqu’Elisa est née,
- Auguste Joseph CABOCHE, né le 11 novembre 1841 à Carvin et serait décédé en 1891 (source FILAE)
- Elisa CABOCHE, née le 18 septembre 1843 ; contrairement à ce qui est écrit sur Geneanet (une erreur de plus !) elle n’est pas décédée en 1843 ou du moins pas à Carvin !… je n’ai trouvé aucun acte de décès dans cette commune ; je peux toutefois envisager qu’elle soit décédée suffisamment jeune pour que sa mère donne son prénom quelques années plus tard à mon AAgrand-mère….
- Charles François CABOCHE, né le 11 août 1845 et décédé le 2 février 1905 à 59 ans ; ouvrier mineur de profession ;
- Louis Joseph CABOCHE, né le 6 juin 1847, ouvrier mineur de profession, pas de date de décès mais un mariage en 1877 et deux enfants nés en 1859 et 1864
- Enfant morte-née CABOCHE, le 12 juin 1849
- Jules CABOCHE né le 17 juin 1850 et décédé le 6 août 1858 à l’âge de 8 ans
- Floribonne CABOCHE, née le 02 juillet 1852 et décédée 15 juillet 1852
- François CABOCHE, né le 02 juillet 1852 et décédé le 10 juillet 1852
- Emile CABOCHE, né le 26 novembre 1853, et décédé le 1er septembre 1904 ; charbonnier – ouvrier mineur, dont la 1ère épouse est décédée 12 jours après la naissance de leur premier enfant ;
- Jean Baptiste CABOCHE, né le 13 février 1857, ouvrier mineur, marié en 1879 et au moins un enfant en 1888.
A cette époque, il existait une très forte mortalité : si les conditions d’insalubrité des logements ne sont plus à prouver (voir références ci-dessous), nos ancêtres ont également à subir de nombreuses maladies : angines de poitrine, maladies épidémiques (choléra, typhus, diphtérie, coqueluche, variole), la tuberculose bien sûr, et les maladies vénériennes dont on parle peu…la plus connue étant la syphilis. Et n'oublions pas l'alcool....
Bien avant son mariage avec son AAgrand-père Louis François HERBEZ, Elisa a déjà vécu de douloureuses épreuves. Née de père inconnu, elle a du se construire sans image « paternelle ». Elle a vite quitter le foyer de sa mère et a eu son premier enfant à 17 ans.
Pour en savoir plus :
Louis-René Villermé (1782-1863) Aperçu biographique
La vie dans la maison du mineur dans les années 1900
Les conditions de vie et de travail des jeunes mineurs du XIXe siècle
Une famille de mineurs de fond
Contribution à l’étude de la pratique médicale en France au 19ème siècle
Histoire d’Antan et d’à présent
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Par FANNOU93 le 17 Mai 2021 à 13:39
Ecrire l’histoire d’un ancêtre est compliqué et tout récit n’en demeure pas moins une supputation. D’où l’importance de bien lire les documents...Qu’ils soient actes d’état civil ou bien recensements, tous apportent une « petite pierre » à l’édifice. Ensuite, il faudra réfléchir un peu et en tirer certaines déduction. Démonstration.
Elisa TANCREZ est née le 9 juillet 1861 à Carvin ; sur son acte de naissance (AD 62 n°125 page 1203), il est inscrit dans la marge « enfant naturel » ; par opposition à un « enfant légitime » reconnu par ses deux parents, Elisa n’a pas été reconnue par son père. Si je continue la lecture de cet acte, j’apprends que :
- Marie Joseph Debay, sage-femme de 34 ans et épouse de Charles Louis Colard, a assisté la maman lors de l’accouchement,
- la mère d’Elisa se nomme Clotilde Tancrez, journalière de 46 ans et veuve de Louis Caboche, décédé le 3 novembre 1857,
- les témoins étaient Henri Duquesne, Maréchal-Ferrand de 60 ans et Ferdinand Leperou, cultivateur de 40 ans.
Pour en savoir un peu plus, j’ai décidé de rechercher quelques informations sur la commune de Carvin :
- par une simple recherche sur Google, j’apprends que la commune appartient au bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, pas de surprise pour moi….
- Sur les AD 62, je visionne les recensements des années précédents la naissance d’Elisa, puis quelques années après :
Recensement 1856 : Elisa n’est pas encore née ; sa mère Clotilde est mariée à CABOCHE Louis, tailleur d’habits, et a eu 6 enfants de cette union ; la famille réside rue d’Oignies
Recensement 1861 : très certainement réalisé avant la naissance d’Elisa puisqu’elle n’y figure pas ; Louis est décédé mais Clotilde accueille son petit-fils ; pour connaître la filiation exacte de cet enfant, il me faudra rechercher sa date de naissance dans les tables décennales puis son acte de naissance ; mais là n’est pas le propos de ma recherche
Recensement 1866 : la famille réside toujours sur Carvin, mais a déménagé rue des Courrières ; Clotilde est bien mentionnée « veuve de Louis Caboche » et Elisa est mentionnée pour « une pièce rapportée » ; aucun père n’est mentionné et il ne peut s’agit de Louis puisqu’il est décédé plusieurs années auparavant. Elisa est-il le fruit d’un amour « éphémère » ? d’une « erreur » ? Difficile à dire. Il n’y a que Clotilde qui le sache et elle a emporté le secret avec elle…. A moins que...
Recensement 1872 : aucune trace sur la commune de Carvin, par contre on retrouve la famille DELOBEL dans le hameau de Garguetelle ; je sais qu’Edmond DELOBEL a été témoin du mariage d’Elisa avec Louis François HERBEZ, né sur Lens.
J’ai en ma possession l’acte de mariage d’Elisa et Louis François sur lequel est écrit que Clotilde réside sur Lens. Je vais donc changer de ville et retrouve bien toute la famille sur cette commune :
Recensement 1876 : en consultant toutes les pages, quelle ne fut pas ma surprise de trouver plusieurs familles HERBEZ ; que de cousins ! - là n’est pas l’objet de ma recherche actuelle mais je l’exploiterai plus tard ! Il est indéniable que j’ai matière à reconstituer chaque membre d’une même famille. Mon arbre va pouvoir se remplir, richement, précisément, avec tous les actes concordant… un vrai bonheur !
Avant de retrouver traces de tous ces foyers sur les recensements, je n’avais pas idée que ma famille était si nombreuse… si nombreuse ? Et bien pas tant que ça… Mon AAgrand-mère a eu de nombreux frères et sœurs, de nombreux enfants, mais beaucoup sont décédés…
Et une fois de plus, ce sont les actes qui vont m’apprendre combien l’Histoire n’a pas toujours été tendre avec ma famille….
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Par FANNOU93 le 10 Mai 2021 à 13:45
Ces images nous plongent dans la vie de ces personnes, entre déterminisme social et rêve d'une autre vie pour leurs enfants... un autre temps ?
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Par FANNOU93 le 13 Janvier 2021 à 16:52
HERBEZ est le nom de famille de mon grand-père maternel. Voici le tableau de ses ascendants :
D’après GENEANET, « Derbez » est un nom de famille porté dans les Alpes-de-Haute-Provence, et devrait désigner celui qui est originaire des Herbez, hameau à Méolans-Revel (04).
Pour le site de Jean TOSTI, la famille « Herbez » n’existe pas ! Toutefois, FILAE précise que « Herbez » est une variation régionale nord-est de herbet, forme affective de herbert, nom de personne d'origine germanique issu de heri qui signifie armée et berht qui signifie célèbre, illustre ancien surnom de guerrier. Et la grande majorité de cette famille est originaire du Nord-Pas-de-Calais.
D’après GEOPATRONYME.COM, la famille « Herbez » a trouvé ses origines dans le Nord-Pas de-Calais et semble y avoir résidé encore fort fort longtemps.
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Mes recherches vont se trouver simplifier car je n'ai que les AD 62 à consulter !.... à moins que mes ancêtres m'aient réservée une surprise en me faisant passer la frontière... allez savoir ! Ce ne serait pas pour ne déplaire de devoir faire des recherches dans d'autres pays....Et par là même d'envisager un voyage généalogique à travers l'Europe.
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