• La Résistance à Vigneux sur Seine

    VIGNEUX LIBERE

    Tous n'ont pas été des résistants ou déportés célèbres, mais ils n'en sont pas moins importants.

    Il m'est primordial de ne pas les oublier....

  • Charlotte DelboPoint de rue ni de place et encore moins d’allée Charlotte Delbo, mais une bibliothèque : au cœur de Vigneux-Sur-Seine, petite commune de naissance de Charlotte, la bibliothèque est accessible à tous, librement et gratuitement.

    Charlotte Delbo est donc née le 10 août 1913 à Vigneux-sur-Seine (Essonne). Bien évidemment, j’ai retrouvé son acte de naissance dans les Archives Départementales de l’Essonne (AD 91 n°66 page 35/288)….

    Elle est née au 40 avenue Henri Martin ; son père était charpentier en fer et sa mère sans profession.

    Charlotte Delbo

     Issue d’une famille d’ouvriers, Charlotte habiterait au 58 allée Georges Sand à Vigneux.

    En 1932, elle adhère au mouvement des « Jeunesses Communistes » où elle rencontre Georges Dudach un communiste engagé comme elle. Le couple se marie à Paris le 17 mars 1936 (AD 75 n°158 page 27/31). Commence alors une étroite complicité.

    Charlotte Delbo

    Sténographe et secrétaire de Louis JOUVET, elle part en tournée avec lui en Amérique du Sud au début de la guerre. Elle rentre en France le 15 novembre 1941 pour participer à la lutte contre l'occupant, dans la clandestinité avec son mari Georges DUDACH, membre du réseau POLITZER.
    Elle travaille pour le journal clandestin Les Lettres françaises. Mais le 2 mars 1942 Charlotte et Georges sont arrêtés.

    Si Georges DUDACH est fusillé au Mont Valérien le 23 mai 1942, Charlotte est internée à la Santé puis à Romainville.
    Elle est déportée à Birkenau (Auschwitz) le 24 janvier 1943 dans le convoi des « 31000 », avec Danielle CASANOVA, Marie-Claude VAILLANT-COUTURIER, Marie POLITZER, Hélène SOLOMON, cette « équipe de France » dont parlera Aragon dans le poème Le Musée Grévin, dans l'été 1943.Charlotte Delbo
    Une des 49 rescapées de ce convoi, Charlotte écrit ses souvenirs de déportation, notamment Le Convoi du 24 janvier 1943 relatant l'histoire des 230 femmes de ce convoi des « 31000 », convoi singulier de résistantes politiques à destination d'Auschwitz-Birkenau. « Nuit et brouillard », ce transport a son équivalent pour les résistants hommes dans le convoi des « 45000 » du 6 juillet 1942 pour Auschwitz.

    Déportée au camp de concentration de Ravensbrück, elle sera libérée le 23 avril 1945.

    *

    Pour se donner du courage et ne pas sombrer dans la folie à la suite des traitements inhumains et épouvantables des camps, Charlotte  se jure d’écrire une œuvre sur la déportation qu’elle a subie si Charlotte Delboelle en ressort vivante et en choisit même le titre “Aucun de nous ne reviendra ”, d’après un vers tiré de l’ouvrage de poèmes de Guillaume APPOLINAIRE.

    Aussi pour s’occuper et faire passer le temps, elle fait des exercices de mémoire en se répétant mentalement d’anciennes pièces de théâtre. (...) Le passage des camps à la vie normale, la douleur d'avoir perdu son époux, choquée et traumatisée, Charlotte a pourtant tenu...

    Pour ne pas sombrer dans la dépression et commettre l’irréparable, elle se fait soigner dans une clinique en Suisse et se lance dans la rédaction de son ouvrage : la thérapie par l'écriture.

    Une manière pour elle d’expier sa douleur....

    Charlotte reprend également son activité chez Louis JOUVET tout en vendant ses copies de manuscrits à des journaux. IL faut bien continuer à vivre....

    * 

    Charlotte Delbo mourut à Paris des suites d’un cancer du poumon en 1985. Elle repose au cimetière de Vigneux sur Seine.

    Pour en savoir plus :

    Charlotte Delbo, une vie de combats (France Culture)

    Convoi du 24 janvier 1943, dit convoi des 31000

    La biographie de Charlotte Delbo (PCF Vigneux sur Seine)

    Mémoire vive

    DUDACH Georges, Paul (Le Maitron)

    Les œuvres de Charlotte Delbo (Wikipedia)

    Les hommes et l’idéal dans l’œuvre de Charlotte Delbo (Cairn)

    Charlotte Delbo (1913 – 1985) (BNFData)

    Charlotte Delbo

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  • Le couple CORRINGERIl est bien dit que l’on trouve « tout » sur internet, pourvu que les Archives départementales aient numérisées les registres…..

    Jean Louis CORRINGER est né le 8 novembre 1906 à Robert-Espagne dans la Meuse (Lorraine). Il ne m’a pas été possible de retrouver son acte de naissance puisque les AD 55 sont numérisées jusqu’en 1902.

    Par contre j’ai retrouvé celui de son épouse.

    Sur son acte de naissance (AD 75 n°2185 page 23), il est donc mentionné que Marguerite HELLERINGER est née le 15 juin 1902 à Paris 20ème.

    Le couple CORRINGER

    Sur cet acte, on peut donc lire que :

    • elle est née au domicile de ses parents, au 9 rue des Haies à Paris
    • elle est la fille de Jean Michel HELLERINGER, tôlier de 24 ans et de Elisa Catherine PINCK,
    • en présence de deux témoins : Jean PINCK, ébéniste de 30 ans résidant au 2 rue du Volga et de Nicolas PINCK, ébéniste de 50 ans, habitant au 18 rue des Haies

     

    Le couple CORRINGERA noter que la famille résidait dans un quartier populaire, à la limite du 11ème (quartier de Charonne) et du 20ème arrondissement.

    Dans la marge de l'acte, il est précisé qu’elle a épousé

    • en 1ère noce Jean Nicolas PINCK, le 6 décembre 1919 à Paris 20ème
    • en 2de noce Jean Louis CORRINGER, le 26 mai 1928 à Paris 7ème.

    Le couple CORRINGERMarguerite CORRINGER, née HELLERINGER, est décédée le 13 juin 1999 à Villejuif.

    *

    Le couple CORRINGER a payé un lourd tribut dans sa lutte clandestine contre le nazisme, pour la défense de la Liberté ; il met son appartement du 54 rue Haxo à Paris 20ème à la disposition du parti communiste ; Jean Corringer est un partisan actif dès 1934 et devient trésorier du PCF de la cellule de Vigneux sur Seine.

    Mais le couple est arrêté le 6 mars 1942 par la Gestapo, en même temps que Georges Betemps, présent ce jour-là.

    Marguerite CORRINGER est « transférée au quartier allemand de la Maison d’arrêt de la Santé » puis, par le convoi des 31000, est déportée le 26 janvier 1943 à Auschwitz, puis Ravensbruck, puis Mathausen pour ensuite être libérée le 22 avril 1945.

     *

    Jean CORRINGER quant à lui est interné à Romainville jusqu’au 21 septembre 1942, date de son exécution au Mont Valérien ainsi que 46 autres résistants, dont Georges BÉTEMPS et Raymond BALLET, deux personnalités incontournables de Vigneux. Ils ont tous été fusillés comme otages, en répression des attentats contre l’ennemi, notamment :

    • l'attentat du 8 août 1942 au restaurant de l'hôtel Bedford, occupé par des militaires allemands,
    • l’attentat à la bombe du 26 août 1942 au cinéma Olympia à Clichy,
    • l’attentat à la bombe du 17 septembre 1942 au cinéma Le Grand Rex,
    • l’attentat du 13 octobre 1942 à la gare de Paris-Montparnasse

    Sur le site "Mémoire des Hommes", il m'a été facile de retrouver sa fiche :

    Le couple CORRINGER

    « En représailles de divers attentats commis depuis la mi-août, dont celui à la sortie du cinéma Rex (trois soldats allemands tués), la Sipo-SD fait exécuter 46 otages au Mont-Valérien : Henri Aubergier, Raymond Ballet, Roger Bastion, André Bavouzet, Georges Betemps, Lucien Bialé, Marcel Bidot, Georges Bieret, Louis Bigaud, Roger Bolleau, Henri Boubou, Francis Bretheau, Gaston Breton, Gaston Bussiere, André Cantet, Louis Canton, Marcel Champion, André Chassefiere, Jean-Louis Corringer, René Cousin, Robert Datagnan, Remy Davaine, Noël David, Robert Delasalle, Marceau Delorme, Louis Dorland, René Froissart, Bernadet Godard, Raymond Gourdin, Raoul Hédiart, Charles Lachiver, Paul Laguesse, Marcel Lamant, Joseph Lamy, Marcel Lavigne, René Le Pape, Roger Lefebvre, Jean Maréchal, René Melin, Achille Mesnil, Henri Messager, Madavin Mouchilotte, Stanislas Oboda, Victor Schavelson, Emmanuel Thepault ». (Source FB Mont Valérien)

     

    Pour en savoir plus :

    Jean Corringer (fiche GENEANET)

    Marguerite HELLERINGER (fiche GENEANET)

    Le Maitron

    Hommage aux martyrs de la vallée de la Saulx

    Mémoire Vive

    Le convoi des 31 000

    La résistance vigneusienne

    La répression allemande et vichyste contre la Résistance

    Déportation à Mauthausen Loibl Pass 1943-1944

    Caractères Draveillois

    La politique des otages

    Le couple CORRINGER

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  • Paulette BONDONDe nombreux résistants ont œuvré dans l’ombre… les administrateurs du site Société d’Histoire Draveil-Vigneuxet je les en remercie – ont rendu hommage à Paulette BONDON, pour la journée internationale des droits des femmes.

    Paulette BONDON a résidé à Vigneux sur Seine durant près de 17 ans, de 1965 à 1982.

    Elle est née le 2 février 1915 à Paris 20ème ; sur son acte de naissance (AD 75 n°317 page 25), on peut y trouver les informations suivantes :

    Paulette BONDON

     

    • Paulette BONDON est née à domicile avenue Gambetta, Paris 20ème

    • son père est Paul Louis BONDON, 32 ans, employé de commerce,

    • sa mère s’appelle Céline Désirée Valentine PAYEN, 34 ans, employée de commerce également,

    • les témoins étaient Marie KOWALKI, concierge de l’avenue Gambetta et Madeleine PAYEN, caissière

    • et dans la marge, sont mentionnés son mariage avec Manuel BLACHER le 13 janvier 1955 à Paris 3ème ainsi que sa date de décès, le 26 juin 2010 à Saint-Jean en Haute Garonne (dept. 31).

    Soulignons que le père de Paulette a activement participé à la Grande Guerre : 39ème régiment d’artillerie, 60ème régiment d’artillerie lourde et 260ème régiment d’artillerie de campagne. On peut aisément envisager les difficultés de la maman de Paulette (qui a repris le nom de son père...) à élever seule sa fille, en l'absence de son conjoint, reparti sur le front.

    Paulette BONDON est décédée à 95 ans, après s’être engagée pour la France libre refusant une France bafouée et la privation de libertés.Paulette BONDON

    La Résistance intérieure s’organise dès 1940 en réseaux et en mouvements.

    Les réseaux sont de petites structures organisées autour d’un projet commun : sabotages, filières d’évasion, renseignements… Ils sont dans l’action, mais dans le secret et la discrétion. IL en va de leur vie. Ils n’ont aucune activité de propagande et ne publient pas de journal ; ils travaillent pour les Alliés, la France Libre à Londres et agissent au contact direct avec l’ennemi.

    Paulette BONDONLes mouvements quant à eux sont politiques et civils. Leur objectif est de remobiliser la population française, la sortir de sa léthargie et reprendre la lutte contre l’occupant. Rappelons que la presse n’a plus aucune liberté que la propagande est sans limite sous Vichy. C’est la guerre et il manque de tout… mais les « résistants » n’ont pas dit leur dernier mot et ils improvisent...face aux pillages et aux oppressions qui ne cessent de s’accentuer.

    Les mouvements, au regard des Allemands qui s’installent confortablement en France, n’auront pas d’autres choix que de prendre également les armes.

    Paulette BONDON était membre actif du mouvement de résistance « Vengeance » sous le pseudo « Paule Nod ». Durant l’occupation, elle a crée la chorale des petits Poulbots de Montmartre ; pianiste de formation, elle a écrit pour la Légion Etrangère.

    Paulette BONDON a été décoré de la Croix de la Libération, symbole de la France Libre.

    Je n’ai trouvé aucun renseignement faisant état de ses « services » et je le regrette... Mais nous savons tous ce que nous devons à ces « résistantes » de l’ombre ; elles étaient nombreuses à combattre « la nuit » et à lutter pour, qu’aujourd’hui, nous soyons libres « de l’envahisseur germain ».Paulette BONDON

    Ne les oublions pas….

    Pour en savoir plus : 

    Paulette BONDON (fiche GENEANET)

    Fanion Vert Rouge

    Archives du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale

    Le Réseau Vengeance (Résistance française)

    Ceux de la Résistance (CDLR)

    La résistance intérieure

    « La recherche biographique sur un résistant »

    Parcours individuels dans la Résistance

    La lutte clandestine en France. Une histoire de la Résistance, 1940-1945

    Paulette BONDON

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  • Maurice Alexandre MARIONMaurice MARION est une « personnalité » incontournable de Vigneux sur Seine (Essonne).

    Je n’ai aucune information précise sur la date de naissance, ni le lieu de naissance ; par conséquent, je pars du postulat qu’il est référencé sur Mémoire des Hommes (Service historique de la Défense, Vincennes).

    Maurice Alexandre MARION

    Maurice Alexandre MARION

    Sur ce dernier document du SHD, il est mention que Maurice Alexandre MARION appartenait au FFI (Forces françaises intérieures) et au triste registre DIR (déportés et internés résistants).

    Maurice Alexandre MARION est donc né le 21/04/1904 à Saint-Vinnemer, aujourd’hui commune de Tanlay (89) ; j’ai retrouvé son acte de naissance dans les AD de l’Yonne (acte n°4 page 11) sur lequel j’ai pu apprendre que :

    • son père s’appelle Alexandre MARION, 21 ans et soldat au 4ème zouave (régiment d'infanterie appartenant à l'Armée d'Afrique qui dépendait de l'armée de terre française), domicilié à Rosny sous Bois,
    • l’enfant est né au domicile de Matthieu SABATIER, et qu'il a été reconnu lors du mariage de ses parents le 15 décembre 1904,
    • sa mère s’appelle QUINETTE Louise, 18 ans, sans profession,
    •  il s’est marié à Vigneux sur Seine le 28 février 1928 avec Marguerite HARLANT.

    Les AD de l’Essonne sont numérisées jusqu’en 1904 ; il ne me sera donc pas possible de récupérer sur le web l’acte de mariage.

    Maurice Alexandre MARION

    Avec toutes ces informations, j’ai recherché l’acte de mariage de ses parents afin de confirmer sa filiation et les coordonnées exactes de son père et de sa mère :

    Maurice Alexandre MARION

    Maurice Alexandre MARION

    Maurice Alexandre MARION

    Sur l’acte de mariage (n° 6 page 37 AD 89), j’ai plusieurs informations :

    • son père MARION Alexandre est né le 25/12/1882 à Collon, dans l’Yonne ; il était « manouvrier », fils majeur de MARION Charles, 57 ans et cultivateur, et de MERLE Adélaïde, 57 ans et sans profession ;

    • sa mère QUINETTE Louise est née le 13/02/1886 à Saint-Vinnemer, dans l’Yonne, fille majeure et légitime de QUINETTE Auguste (?), 42 ans et vigneron, et SABATIER Madeleine, sans profession.

    • Les témoins et le cercle familial sont de condition modeste : manouvrier, vigneron, cultivateur, charretier, chaudronnier.

    Avec la date de naissance exacte, j’ai pu retrouver sur le site Mémoires des Hommes les références de Maurice Alexandre MARION ; j’ai pu entre autres apprendre qu’il portait le pseudo de « bougie » ; servait-il « d’éclaireur » ou bien était-il « la lumière » de son groupe ?

    Maurice Alexandre MARION

    Résistant actif, il est fusillé par les nazis le 16/08/1944 rue Leroux à Paris, avec deux gendarmes de Draveil (Émile FRUCHART et Lucien MALAVIOLE), et le résistant draveillois Léon SORBIER.

    « Le manque d'armes à la veille de l'insurrection pousse les FFI à toutes les audaces et à toutes les imprudences. Une quarantaine de jeunes gens de Paris, Chelles, Draveil et Clamart, parmi lesquels des membres de l'OCMJ et des Jeunes chrétiens combattants ont rendez-vous ce mercredi 16 août 1944 au matin avec un certain Marcheret, prétendu capitaine envoyé par Londres, en fait agent de la Gestapo. Il doit les conduire à un important dépôt. Capturés avenue de la Grande Armée, rue Troyon et rue Armaillé, les jeunes FFI sont emmenés de force avenue Foch, rue Leroux et rue des Saussaies où ils sont interrogés sous la torture. Le lendemain matin, on relèvera sept cadavres devant l'immeuble du 14 de la rue Leroux. Les autres seront découverts mitraillés et achevés à la grenade près de la cascade du Bois de Boulogne. Ils seront exposés dans un garage de la rue Chardon-Lagache où les familles viendront les identifier » Source Musée de la Résistance.  

    Pour en savoir plus : Maurice Alexandre MARION

    Guet-apens Porte Maillot

    Le Maitron

    Le massacre de la cascade du Bois de Boulogne

    La veuve du lieutenant FFI

    Les Zouaves au fort (FB)

    Le Paris de l’Occupation

    Maurice Alexandre MARION

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  • Maurice CHAROLLAISEn évoquant la résistance à Vigneux Sur Seine, il était impossible de ne pas évoquer Louis Joseph Maurice CHAROLLAIS.

    Médecin vigneusien, Maurice CHAROLLAIS était membre du mouvement de résistance Libération-Nord depuis juillet 1942. Engagé volontaire dans les forces médicales FFI (Forces françaises de l'intérieur), il a également aidé les réfractaires au STO (Service du Travail Obligatoire), et hébergé des parachutistes américains ou alliés. Il est reconnu « Juste parmi les Nations ».

    Mais qu’est-ce qu’un « juste » ?

    Par définition, une personne juste est une personne qui agit avec équité et conformément au droit. Un « Juste parmi les Nations » est une haute distinction de l’État d’Israël pour avoir incarné le « meilleur » de l’humanité.

    Maurice CHAROLLAIS est né le 11 décembre 1909 à Saint-Symphorien-de-Marmagne (71710, Saône-et-Loire). Je n’ai malheureusement pas pu trouver son acte de naissance sur la toile, puisque les AD 71 sont numérisées jusqu’en 1902.

    Toutefois, petit miracle de Geneanet, j’ai consulté l’arbre généalogique de son fils, qui a très gentiment répondu à un message, en précisant : « D'ailleurs deux autres justes de Vigneux sont de ma famille : Marcel Guillet et sa femme qui étaient son oncle et sa tante. Ces trois distinctions ont été attribuées à la requête d'un adolescent juif qu'ils avaient sauvé en le transférant de Vigneux à Genouilly (Saône et Loire) chez mes grands-parents Marcel Charollais et Jeanne Guillet (sœur de Marcel Guillet) ».

    Cet adolescent s’appelait Joseph Klejner et le récit de son sauvetage se trouve sur AJPN.

    Si les nazis ont pu nous montrer le « côté obscur » de l’humain, il y a eu de bien belles personnes autour de ce petit Joseph…. Pour témoignage cet article d’InfoLilas (n°180 de mai 2018) :

    Maurice CHAROLLAIS

    Il est facile aujourd’hui d’écrire l’héroïsme de ces hommes et de ces femmes, tous en mouvement dans un même élan de solidarité, partout en France. Pourtant il y a moins de 80 ans, ils ont été menacés, dénoncés, traqués et condamnés…

    Présenté comme le « médecin des pauvres » le docteur CHAROLLAIS a été inculpé à la suite d’une dénonciation d’un collaborateur ; il pratiquait alors des IVG encore illégales (il faudra attendre 1975 et la loi Veil) mais avait dû sauver un nombre certains de femmes en grand désœuvrement. Servant la cause des plus démunis, il ne sera réhabilité qu’après son décès…Maurice CHAROLLAIS

    Son fils me précisera toutefois que « outre la médaille des Justes, il avait reçu de son vivant l'US medall of Freedom (médaille américaine de la liberté) pour avoir hébergé chez lui trois aviateurs américains pendant trois semaines en juin 1944 » ; cette distinction est une récompense pour services rendus à la nation par des civils.

    La bravoure et la générosité de ce médecin m’ont particulièrement touchée, d’autant plus que les parents de Maurice CHAROLLAIS ont été instituteurs à Chissey en Morvan (berceau de la famille BAROIN de ma grand-mère paternelle) dans les années 1920-1930 avant d'être nommés à Genouilly (71). Il y a donc vécu avant de s'installer comme médecin à Lucenay l'Evêque, puis à Draveil et Vigneux sur Seine. Que le monde est petit...

    Le Dr CHAROLLAIS est décédé le 5 septembre 1959 à Châteaumeillant, dans le Cher : il avait 49 ans et de belles réussites....

    Sur GENEANET, j'ai pu retracer son arbre généalogique, tout en supprimant les descendants, par souci de confidentialité.

    Maurice CHAROLLAIS

    Pour en savoir plus :

    Geneanet

    M. Charolais, juste parmi les Nations

    Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie (AJPN) 

    Nomination

    L'allée des Justes à Paris

    Un refuge pour les enfants juifs

    Résister sous l’Occupation

    Les médecins face à l’avortement

    Maurice CHAROLLAIS

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  • Les fusillés du Mont Valérien

    Pour en savoir plus :

    "Mémoires du Mont-Valérien",documentaire réalisé par Ciné Histoire avec le soutien du Comité d'action de la Résistance et de la Fondation pour la mémoire de la Déportation

    Léo Ferré - L'affiche rouge - L'armée du crime

     

    Les fusillés du Mont Valérien

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  • Georges BETEMPSGeorge BETEMPS est une « personnalité » incontournable de Vigneux sur Seine (Essonne).

    Il est né le 18 mars 1888 à Paris 20ème rue Elisa Borey, de père inconnu ; voici son acte de naissance ( n°1063 page 15) rédigé sous le nom de sa mère :

    Georges BETEMPS

    Sa mère s’appelle Rossignol Célestine, elle a 17 ans, elle est boutonnière et domiciliée au 13 impasse Samson à Paris.

    Dans la marge de l’acte, il est mentionné

    • sa reconnaissance par Charles Ulric BETEMPS lors du mariage de sa mère
    • son mariage avec Marie Charlotte PEROT le 13 mars 1912 à Paris.

    Son livret militaire nous apprend qu’il n’a pas pu combattre longtemps, réformé le 11 septembre 1914 pour « insuffisance mitrale » ; le professeur Ch. Barnard n’était alors pas encore né !

    Georges BETEMPS

    Monteur mécanicien, bandagiste, Georges Bétemps n’avait pas dit son dernier mot ; militant communiste sur la commune de Vigneux-sur-Seine, le voici responsable du Parti communiste clandestin, sous l’Occupation.

    Nous savons tous que les résistants ont été persécutés et que s’ils n’avaient pas été là…. Et bien, peut-être, ne serai-je pas là, moi non plus….

    Arrêté le 6 (ou le 12) mars 1942 à Paris par la police de Vichy au cours d’une réunion du Parti communiste clandestin, il est emprisonné au Cherche-Midi le 12 mars, interné à Romainville le 24 août 1942, puis fusillé comme otage au Mont-Valérien le 21 septembre 1942 avec Raymond BALLET et Jean CORRINGER de Vigneux, en représailles à l’attentat du cinéma Rex

    G BETEMPS sera inhumé le 30 septembre 1942 au cimetière-du Père Lachaise à Paris 20ème.

    Dès février 1943, la Résistance va s’accélérer... l’engagement de nombreux Français y sera pour beaucoup et les hommes qui auront défendu leurs valeurs ne seront pas morts pour rien.

    Ne les oublions pas !

    Georges BETEMPSLes sources :

    Arbre sur Généanet

    Le maitron

    La rue Elisa Borey

    Le 72 ème RI

    Vigneux-sur-Seine en 1939-1945 (AJPN)

    Le parti communiste clandestin

    Vigneux sur Seine rend hommage à ses militants

    Bd Poissonnière – Paris Révolutionnaire

    Le groupe Valmy

    Le cinéma Rex devient SoldatenKino (AD 75)

    La répression des communistes en 1942

    La résistance vigneusienne

    Crime de guerre à Vigneux-sur-Seine

    Histoire pénitentiaire et justice militaire

    Images inédites de la prison militaire du Cherche-Midi, filmées en août 1944

     Georges BETEMPSGeorges BETEMPS

     

    Georges BETEMPS

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  • Eugénie DUVERNOISEugénie DUVERNOIS est une « personnalité » incontournable de Vigneux sur Seine (Essonne).

    Eugénie MONEDERO est née le 21 septembre 1909 à Nice (Alpes-Maritimes). Voici son acte de naissance (n°2604 page 230 des AD 06) :

     Eugénie DUVERNOIS

     Cet acte nous informe que

    • son père, d’origine espagnole, s’appelait MONEDERO Joseph Romain, il avait 54 ans en 1909 (donc né vers 1855), qu’il était né à Madrid et exerçait la profession de « musicien »,
    • sa mère se nommait FOURNOT Marie Germaine ; née à Clermont-Ferrand, elle était ménagère ; au moment de la naissance d’Eugénie, elle avait 33 ans (née vers 1876)
    • le couple résidait alors au 19 route de la Corniche à Nice ; sur « google map » la maison n’existe plus mais la route de la corniche demeure un lieu emblématique aux innombrables lacets qui ont fait sa réputation ;
    • les deux témoins sont des commis : Sevateo Dominique, 60 ans et Sauvaigo Marius, 52 ans
    • dans les marges, il est mentionné qu’Eugénie s’est mariée à Vigneux sur Seine le 18 janvier 1937 avec DUVERNOIS Henri
    • et qu’elle est décédée le 11 mai 1983 à Toulouse.

    La famille résidait sur Nice ; je suis donc partie du postulat que le couple MONEDERO s’était marié dans cette commune ; j’ai pu retrouver leur acte de mariage (n°55 page 57 des AD 06), ce qui m’a permis de vérifier la filiation :

    Eugénie DUVERNOIS

    Le père d’Eugénie est né à Madrid le 28.02.1855 et sa mère, de profession « couturière » est née le 03.06.1876.

    L’état civil n’explique pas pour quel motif MONEDERO Joseph Romain est venu en France : pour son travail ? Pour fuir les putschs militaires et les soulèvements populaires sous le règle d’Isabel II ?...

    En tout état de cause, il semble que le cœur d’Eugenie soit resté à gauche….

    Après avoir passé un début de vie commune avec Jean TOUJAS, instituteur et homme politique du PCF dans la région de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), Eugénie devient madame DUVERNOIS en s’unissant à Henri DUVERNOIS, militant et résistant communiste.

    Secrétaire de la section du PCF à la Mairie de Vigneux sur Seine, Henri DUVERNOIS entre dans la clandestinité dès le début de la Seconde Guerre mondiale.

    Infirmière à Vigneux, Eugénie est connue sous les pseudos de résistante Viviane Michèle Georgette. Si certaines femmes sont cantonnées dans un rôle d’assistance et restent dans l’anonymat, elle a choisi d’être une militante active ; elle est responsable sanitaire des FTPF (Francs-tireurs et partisans français) ainsi que d’un comité de femmes à Paris.

    Eugénie DUVERNOIS

    Fort de son implication citoyenne et patriotique, Eugénie DUVERNOIS sera arrêtée le 13 janvier 1944 et déportée le 6 avril 1944 à Ravensbrück (Allemagne) avec notamment Geneviève DE GAULLE-ANTHONIOZ, Marie-Jo CHOMBART de LAUWE, pour être ensuite transférée à Mauthausen (Autriche). On peut aisément entrevoir les interrogatoires qu’elle a dû subir sous les assauts de la Gestapo…. Les violences, les sévices, les privations, et les actes innommables pour les femmes que nous sommes….

    Eugénie DUVERNOIS

    Son conjoint Henri DUVERNOIS a déjà été arrêté plusieurs fois en 1939 et 1942, interné à la prison de Blois (hiver 43-44), puis à Compiègne. Déporté le 22 mars 1944, arrivé au camp de Mauthausen le 25 mars, il y décédera le 10 avril de la même année.

    Eugénie DUVERNOIS

    Eugénie DUVERNOIS sera libérée le 22 avril 1945 ; elle reprend alors son militantisme communiste et obtient le mandat de Secrétaire de la Fédération de Seine-et-Oise au PCF.

    En 1945, elle est élue deuxième adjointe à la mairie de Vigneux sur Seine, puis maire le 9 août 1946 remplaçant Henri Charon, élu en 1935 et décédé en déportation.
    Très active au sein du PCF de Seine et Oise, et réputée pour être une oratrice passionnée, elle est nommée députée de Seine-et-Oise durant trois législatures, de novembre 1946 à décembre 1958.

    En 1958, elle est nommée vice-présidente départementale du Secours populaire et quittera la scène politique, victime d’un changement du mode de scrutin. Elle se retire dans la région toulousaine, où elle décédera le 11 mai 1983.

    Si Eugénie a été décorée de la Médaille de la Résistance et de la Croix du combattant volontaire de la Résistance, Henri DUVERNOIS voit son nom inscrit sur une plaque de rue dans la commune de Vigneux sur Seine.

    Eugénie DUVERNOISLes sources :

    Geneanet (fiche)

    Biographie sur le site de l’Assemblée Nationale

    La résistance vigneusienne

    La préparation de la manifestation de ménagères, rue Daguerre à Paris, le 1er août 1942

     Ricol Lise (le Maitron)

    Monument Mathausen

    Le Maitron

    Parti communiste français (PCF) / Fédération de la Seine-et-Oise

    Histoire de Draveil et VigneuxEugénie DUVERNOIS

    Repères chronologiques (AJPN)

    70 ans après sa libération, portrait du camp de Mauthausen

    Mauthausen Concentration Camp (images d’archives pouvant choquer)

    L'histoire des femmes au défi de la déportation

    Itinéraire : Geneviève de Gaulle-Anthonioz

    Femmes en résistance à Ravensbrück

    Les femmes détenues à Mauthausen

    Yvette Lundy, 101 ans, résistante et déportée à Ravensbruck

    Ravensbrück : "Dans la chambre des enfants, l'espérance de vie tournait autour de trois mois"

    Eugénie DUVERNOIS

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