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Le jardin secret de Violette
Ce roman « régional » évoque la mémoire des nourrices morvandelles, très prisées dans la capitale à la fin du XIXesiècle.
Nous sommes en 1885, à Lormes, petite commune de la Niève dans la région du Morvan. Le couple Vital attend son premier enfant ; Bertin est galvacher et part plusieurs mois sur les routes avec ses bœufs ; Violette se retrouve souvent seule dans leur masure, pauvre et dénuée de tout confort, mais où la jeune femme cultive un bonheur simple ou du moins sait s’en contenter.
Mais Bertin se lasse de cette vie itinérante, harassante ; il a une idée en tête : que son épouse aille en « nourriture » chez des bourgeois à Paris. Les nourrices morvandelles ont fières réputations ; elles sont « choyées » durant plus d’une année et s’en reviennent au pays avec un petit pécule qui améliore les conditions de vie de leur famille. Au prix d’un lourd sacrifice toutefois : se séparer de leur tout-petit……
A 19 ans et pour l’amour de Bertin, Violette part dans la demeure parisienne des Brissac, loin de sa famille, loin de sa petite Alexine. Et quel terrible secret cache la chambre du fond ? Qui est Colombe, la nièce « différente » de madame Brissac ?La vie de Violette va être totalement chamboulée et d’autant plus lorsqu’elle rencontre le docteur Zacharie Mayer. Simple aventure ou grand amour ? Doit-elle revenir dans son Morvan natal cher à son cœur, ou bien rester sur Paris, ville de plaisirs et de culture ?
A travers l’histoire de Violette, l’auteur Lyliane MOSCA revisite ce fait historique qu’est le déracinement des nounous morvandelles ; le récit oppose deux milieux sociaux :- celui des morvandiaux, rustre, précaire, impitoyable, aux maisons froides qui laissent passer les vents des hivers rigoureux ; un Morvan aux paysages verts, une « région sauvage, repliée sur elle-même », aux coutumes tenaces mais bien ancrées dans la terre qui les porte, la vie au village avec ses potins et ses langues de vipères, mais aussi le souci du quotidien, faire bouillir la marmite comme on dit, tandis que l’homme est au bistrot….
- celui des bourgeois parisiens, aux demeures chichement aménagées et accueillantes, aux pièces démesurées et raffinées, débordantes de luxe, aux bibliothèques bien fournies, à la vie apparemment sans souci, et pourtant, il existe tant de secrets….
Malgré la droiture et la loyauté dont fait preuve la jeune nourrice, le retour au pays sera plus compliqué qu’il n’y paraîtra…. Tourments, épreuves et humiliations, il faudra pourtant que Violette y survive.
Pour en savoir plus :
Un Morvan très nourrissant (Libération)
Tags : morvandelle, nourrice, Morvan
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