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Les amants du silence
Après l’armistice de novembre 1918, Marie MOULINIER désespère de recevoir des nouvelles de son mari. Pierre a quitté la ferme familiale d’Hostun, petite bourgade du Vercors lorsqu’il a été mobilisé au début de la guerre. Depuis, il n’a pas donné signe de vie et même le ministère de la Guerre est incapable de retrouver sa trace. C’est la débâche totale !
Marie décide alors de se rendre sur la ligne de front, et coûte que coûte de retrouver le père de sa petite Pauline. C’est dans un hôpital de fortune, l’abbaye de Royaumont qu’elle retrouve Pierre. Traumatisé par une explosion, il est muet et a totalement perdu la mémoire.
Pierre a tout oublié des « tranchées, des bombardements, de ma peur, des plongeons dans la boue, de la pluie, du froid, de la faim, de la vermine, de la crasse, de cette détresse que j’ai lu dans les journaux (….) ces épreuves m’ont détruit, elles ont saccagé mon cerveau. » La jeune femme le ramène dans leur maison, essayant de raviver ses souvenirs. Mais Pierre n’est plus « qu’un livre dont on a arraché les pages » ; le vide est dans sa tête.
« La barbarie qu’il vivait était plus insupportable que nos cauchemars. Nous raisonnions comme des humains alors que cette boucherie avait depuis le début perdu toute humanité pour le soldat enterré vivant ».
« Le silence, cela lui avait cruellement manqué dans l’enfer du Nord, quand les pilonnages couvraient les cris de douleur, les plaintes des soldats. »
Jour après jour, Marie, la petite Pauline et les grands-parents vont essayer de raviver la mémoire de Pierre. Marie est toutefois persuadée que « la quiétude révèle ce qui se chuchote au plus profond de chacun. » Elle attend que « son Pierre » se réveille à la vie.
Jusqu’au jour où une autre femme Jeanne PLAGNAT DE LALOUVESC, une ardéchoise, se présente à la ferme et affirme que Pierre est son mari...
Pour en savoir plus :
Blessures invisibles et morts vivants de la Grande Guerre
Blessures invisibles et Grande Guerre ( Cycle de conférences – Musée des Armées)
Blessés psychiques de la Grande guerre : cachez ce mal que l'on ne saurait voir
Secrets d'Antan - Le mal de la guerre... L'obusite !
Tags : Guerre, traumatismes, 14 18, livre
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