• Histoire au quotidien

    Parce qu'il nous est impossible de comprendre l'histoire de nos aïeux sans connaître l'Histoire....

    Mais l'Histoire, il ne faut pas l'apprendre, il faut la comprendre !

    HISTOIRE QUOTIDIENNE

  • MANOUCHIAN et l'histoire de la résistance immigréeLa panthéonisation, mercredi 21 février, de Missak Manouchian et de son épouse, Mélinée, est très attendue par les descendants de son groupe de résistants communistes et étrangers. Exécutés il y a 80 ans par les nazis, ils sont pendant longtemps tombés dans l'oubli.

    Comme d’autres, Missak Manouchian est mort apatride - son dossier de demande de naturalisation, conservé aux Archives Nationales, renferme deux demandes inachevées....

    MANOUCHIAN et l'histoire de la résistance immigrée

    Missak Manouchian (1906-1944) : à l’apatride la Patrie reconnaissante

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    MANOUCHIAN et l'histoire de la résistance immigréeCette série s’attache à faire revivre quelques-unes de leurs histoires, du pays d’origine qu’ils ont dû quitter jusqu’à la France de l’immédiat après-guerre. Il y a tous ceux qu’on n’a jamais interrogés, et ceux bien moins nombreux dont on peut encore entendre les voix archivées. Pour n’en citer que quelques-uns, Dora Schaul, Allemande, Irma Mico et Cristina Boïco, Roumaines, Julia Pirotte et Paulette Sarcey, Polonaise et Française d’origine polonaise, Arsène Tchakarian, Henri Karayan et Hrispsime Vézirian, Arméniens… Il y a ceux qui sont repartis dans leur pays d’origine après-guerre, ceux qui ont émigré et ceux qui ont décidé de rester. Il y a la multiplicité de leurs origines et appartenances - culturelles, nationales, internationalistes - mais aussi ces constantes qu’on peut lire dans leurs parcours pendant trois décennies. Le point d’orgue de cette histoire est leur rôle au sein de la Résistance, mais qui étaient ces étrangers de la M.O.I ?

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    Qui étaient les étrangers de la M.O.I ? D’où venaient-ils et elles ? Comment sont-ils accueillis, trouvent-ils leurs repères en France ?

    Fuir les répressions et la récession

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    Les hommes et les femmes de la galaxie MOI prennent part à la vie française des années 30 et se retrouvent emportés dans ses remous politiques et économiques.

    Vivre et militer en exil

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    Alors que nombreux communistes étrangers et ressortissants des puissances ennemies sont internés après la déclaration de guerre, les premiers actes de résistance voient le jour. 

    Résister quand même

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    Une traque implacable des résistants communistes est conduite par les brigades spéciales de la police française. Elle aboutit à la chute de nombreux réseaux… À la fin de la guerre se pose pour les étrangers de la MOI une question : partir ou rester ?

    De l’affiche rouge à l’après-guerre

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    Léo Ferré : L'Affiche rouge (Aragon)

    MANOUCHIAN et l'histoire de la résistance immigrée

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    Pour en savoir plus :

    "Tu sauras qui je suis quand je serai morte" : "Missak et Mélinée Manouchian", documentaire pour ne pas oublier (France3)MANOUCHIAN et l'histoire de la résistance immigrée

    Missak Manouchian entre au Panthéon (Archives Nationales)

    Missak Manouchian, héros de la Résistance d’origine arménienne, va faire son entrée au Panthéon (Le Monde)

    Missak Manouchian (Le Maitron)

    Missak Manouchian (Wikipedia)

    Le Camp Oddo (Wikipedia)

    Camp Oddo, 1922-1927, Réfugiés Arméniens (Tourisme Marseille)

    Les indésirables du camp de Gurs

    En 1939, plongée dans les camps de réfugiés espagnols en France (le Monde diplomatique)

    Recherche nominative d’un interné du camp d’Argelès-sur-Mer (1939 - 1941)

    Musée virtuel La section juive de la Main-d’Œuvre immigrée

    MANOUCHIAN et l'histoire de la résistance immigrée

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  • Madeleine PELLETIER, une femme avant-gardiste (1874 - 1939)

    Anne Pelletier est née le 18 mai 1874 à Paris 2ème au 38 rue des Petits Carreaux (AD 75 n° 727 page 7/31), un quartier très pauvre ; son père Louis, 43 ans, ancien cocher de fiacre, s’est reconverti dans un commerce de fruits et légumes. Sa mère Anne Passavy, 37 ans, secondait son époux dans le magasin.

    Madeleine PELLETIER, une femme avant-gardiste (1874 - 1939)

    Alors que Anne avait 4ans, son père s’est retrouvé invalide à la suite d’un accident vasculaire cérébral ; il passa alors beaucoup de temps à s’occuper de sa fille jusqu’à son décès en 1889 : Anne avait 15 ans.

    Si Anne était une brillante élève à l’école, sa mère l’a peu encouragée dans les études ; elle était une femme rude et peu maternelle ; on peut aisément comprendre la situation entre mère et fille, dans un environnement de grande précarité, où la mère devait faire face au quotidien ; elle aurait eu douze grossesses, mais seulement deux enfants à l’âge adulte….. Il a fallu malgré tout, continuer à vivre, faire bouillir la marmite et régler les factures.

    Madeleine PELLETIER, une femme avant-gardiste (1874 - 1939)Pour se démarquer d’une mère qu’elle appréciait peu, Anne prend le prénom de « Madeleine » ; à l’encontre d’un père qui lui a transmis « un message de démystification des mensonges et des hypocrisies, notamment sexuelles », d’un père aimant qui la traitait en garçon, sa mère veut l’enfermer sans son rôle féminin et lui inculque la « moindre valeur des femmes » précisant qu’une femme doit se marier, avoir des enfants et savoir faire la cuisine. Madeleine concède toutefois que, si sa mère n’est pas cultivée, elle n’en demeure pas moins intelligente.

    Sous la domination d’une mère maltraitante, Madeleine fait alors preuve d’une grande force de caractère, avec une ambition hors du commun et un goût certain pour la politique. Très tôt elle fréquente des groupes socialistes et anarchistes qui l’ont façonnée jusqu’à sa mort.

    Madeleine attendra le décès de sa mère pour commencer des études de médecine en 1898. Elle a passé son baccalauréat en autodidacte et entre en Faculté ; sur 4500 étudiants inscrits, elles ne sont que 129 femmes ! Après avoir brillamment soutenue sa thèse, elle entre en 1904 à l’hôpital Saint-Anne.

    Madeleine ne cessera jamais de se battre contre les « tracasseries naissantes de ses collègues de travail », contre une société d’hommes misogynes qui affirment haut et fort que « la seule carrière consentie pour la femme, c’est le mariage. »

    Toute sa vie, Madeleine Pelletier a lutté pour être reconnue et démontrer « comment en France, on traite les femmes qui se disent intellectuelles. »

    Elle revendique sa différence, à commencer par son apparence physique : « mon costume dit à l’homme : je suis ton égal ! »

    Parallèlement à sa carrière médicale, Madeleine continue à militer activement pour ses convictions ; membre de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), elle travaille activement pour faire avancer la cause des femmes au sein de cette organisation et de la franc-maçonnerie.Madeleine PELLETIER, une femme avant-gardiste (1874 - 1939)

    Car Madeleine Pelletier était effectivement franc-maçonne. En 1906, elle a été initiée à la franc-maçonnerie à la Loge n°3 « Philosophie sociale », de la Grande Loge Symbolique Ecossaise, qui était ouverte aux femmes. Elle est ensuite entrée dans la loge Diderot, dont elle est devenue « Vénérable Maître ». Après la guerre, elle a adhéré au Droit Humain.

    Toujours soucieuse de réhabiliter les femmes dans leurs droits, refusant par ailleurs toute domination et toute exploitation, elle est mise à l’écart des partis politiques et se voit contrainte de se rapprocher des mouvements anarchistes.

    En 1937, Madeleine Pelletier est victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) qui la rend hémiplégique du côté droit. Malgré son handicap, elle continue à se battre pour ses causes. Mais en 1939, elle est accusée d’avoir aidée une jeune fille violée à avorter ; elle est internée d’office à Perray Vaucluse, jugée irresponsable de ses actes, atteinte d’une démence totale ( au regard de l’article 64 du Code Pénal / en vigueur de 1810 à 1994) reconnue dangereuse pour l’ordre public et la sécurité des personnes, et atteinte d’affaiblissement intellectuel.

    Elle meurt, seule et malheureuse, dans cet asile psychiatrique, ne recevant que la rare visite de son amie Hélène Brion.

    Madeleine PELLETIER, une femme avant-gardiste (1874 - 1939)

    Anne (Madeleine) Pelletier est donc décédée le 29 décembre 1939 à Epinay sur Orge (AD 91 n°284 page 75/81) ; son nom est bien inscrit sur le registre des entrées et des sorties, mais son dossier médical a disparu.

    Madeleine répondrait tout simplement : « voilà comment en France on traite les femmes qui se disent intellectuelles. » Et elle aurait bien raison...

    *

    Pour en savoir plus :

    Généalogie de Madeleine Pelletier (Geneanet)

    WikiRougeMadeleine PELLETIER, une femme avant-gardiste (1874 - 1939)

    Savoirs d’histoire

    Wikipedia

    La Franc-Maçonnerie féminine

    Mon voyage aventureux en Russie communiste / Dsse Pelletier (Gallica)

    Madeleine Pelletier, la santé des femmes à cœur (FeministoClic)

    Le mensonge du féminisme : opinions de Léon H... / recueillies et publiées par Théodore Joran (Gallica)

    PELLETIER Madeleine [PELLETIER Anne, Madeleine] (Le Maitron)

    Madeleine Pelletier, psychiatre travestie (Double genre)

    Madeleine Pelletier (1874-1939) : conférence du lundi 23 janvier 2012 / Christine Bard, aut. du texte (Gallica)

    L’incroyable histoire de l’asile psychiatrique de Perray-Vaucluse (Paris-Saclay et son histoire)

    L'émancipation sexuelle de la femme

    Madeleine PELLETIER, une femme avant-gardiste (1874 - 1939)

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  • Huile, pain, pâtes et pommes de terre, une histoire populaireAvec l’huile d’olive, ça baigne pour les Anciens, et quand la pomme de terre conquiert le monde, nous avons la patate ! C’est une histoire des aliments du quotidien… avec du pain, pour mener le peuple à la baguette, et des coquillettes, préparées à toutes les sauces pour un triomphe

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    EPISODE 1 : Huile d’olive, ça baigne pour les Anciens !

    Huile, pain, pâtes et pommes de terre, une histoire populaire

    L’huile d’olive irrigue le monde méditerranéen antique. De la cuisine aux thermes en passant par les temples, l’huile d’olive est plus encore qu’un aliment de première nécessité : elle s’impose comme un marqueur civilisationnel qui sépare le monde gréco-romain de celui des peuples barbares…

    Comment imaginer l’histoire de l’Antiquité sans huile d’olive ? Dans l’assiette et sur le corps, dans les cuisines et dans les thermes, il n’est pas possible de s’en passer. C’est l’aliment des élites et celui des travailleurs (oui, mais quelle huile d’olive ?) C’est le produit cosmétique de la patricienne, et celui du lutteur : mets de l’huile petit homme, dans la vie, il faut que ça glisse. Huile d’olive, ça baigne pour les Anciens !

    Pour en savoir plus :

    L'origine de l'Olivier cultivé et ses variations (Persée)

    L’olivier, les origines supposées et les croyances associées (Negoplantes)

    Les pressoirs antiques (France Culture)

    Le poème de l’olive (J. GIONO)

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    EPISODE 2 :Avoir la patate ! Comment la pomme de terre conquiert le monde

    Huile, pain, pâtes et pommes de terre, une histoire populaire

    "Lundi, des patates…" La pomme de terre semble depuis toujours occuper une place de choix dans nos assiettes. Il faut pourtant attendre le 19e siècle pour que les bourgeois comme les paysans trouvent évident d'en consommer quotidiennement.

    Nous avons la patate ! Ah ces belles variétés de pommes de terre : Charlotte, Carole, Amandine, Belle de Fontenay, Juliette, Jeannette, Rosebelle, Roseval, autant de beau nom à consonance un tantinet féminine. L’histoire de la pomme de terre est à la fois politique, sociale, économique et culturelle : quand la pomme de terre conquiert le monde, il y a de quoi se dilater la Ratte !

    Pour en savoir plus :

    Histoire de la pomme de terre : ses origines et le rôle de A. Parmentier (Futura)

    Bauhin, Caspar (Gaspard) (Paris Descartes)

    « La Société Royale d’Agriculture d’Alençon » (1762-1790) (Open Book)

    La pomme de terre (Gallica)

    Jean Bauhin et le contrôle des compositions médicinales à Montbéliard (Persée)

    Jean Bauhin et Gaspard Bauhin (Botanique.org)

    Les frères Bauhin et la pomme de terre aux xvie et xviie siècles (Open Book)

    La Gazette de l'Agriculture, du Commerce et de Finance, et le débat sur la population à la fin du XVIIIe siècle (Persée)

    Gazette agricole : journal hebdomadaire, politique, agricole et commerciale de 1890 à 1922 (Gallica)

    Une histoire riche et mouvementée (Les pommes de terre.com)

    Le chataîgnier: "l'arbre à pain", providence de nos ancêtres

    *

    Episode 3 : Mener le peuple à la baguette, une histoire politique du pain

    Huile, pain, pâtes et pommes de terre, une histoire populaire

    Nourriture roborative par excellence, le pain a une portée symbolique forte. Qu'il représente le corps du Christ dans l’eucharistie ou que les rois fixent son prix, comment la société s’est-elle organisée autour du pain et en quoi cet aliment est-il une préoccupation pour le pouvoir ?

    Prenez et mangez en tous ! Au levain ou de froment, de campagne ou de seigle, noir ou blanc, est-il un aliment plus riche de symboles que le pain ? C’est celui de l’eucharistie et celui que partagent les ouvriers à l’usine, les paysans dans les champs, au moment du casse-croûte : le peuple est l’ami du pain ! Puisqu’il est porteur de sens, et qu’il est indispensable à la survie, le pain devient dès lors un enjeu pour le pouvoir : mener le peuple à la baguette, une histoire politique du pain !

    Pour en savoir plus :

    L’observatoire du pain

    Le pain où tout est dit (Cairn)

    Histoire du pain (Espace Pain Information)

    Le pain, une longue histoire d’innovations techniques et sociales (UBFC)

    Histoire du pain : Qu'est-ce que le pain ? (Le Mot)

    A l’origine de la baguette de pain

    Pierre Dupont, chansonnier de 1848 (Persée)

    *

    Episode 4 : Coquillettes à toutes les sauces ! Histoire d’un triomphe industriel

    Huile, pain, pâtes et pommes de terre, une histoire populaire

    Des coquillettes aux spaghettis, les pâtes sèches sont aujourd’hui un produit de consommation mondiale. Pourtant, ce n’est qu’au 18e siècle qu’elles entrent véritablement dans les mœurs françaises…

    Portez à ébullition un grand volume d’eau salée, parfois avec un filet d’huile d’olive.
    Remuez avec une spatule : attention à la vapeur, c’est chaud.
    Huit minutes environ pour être
    al dente ou plus longtemps pour une cuisson à la française.
    Pâtes de Lyon, vermicelles, nouilles, macaroni... Coquillettes à toutes les sauces ! Histoire d’un triomphe industriel.

    Pour en savoir plus :

    Rivoire et Carret (Wkipedia)

    Usine de pâtes alimentaires Rivoire et Carret (Ministère de la Culture)

    La fulgurante saga de la maison Panzani : une petite affaire familiale devenue multinationale (Niort – Marais Poitevin)

    L'explosion d'après-guerre… (La Nouvelle République)

    Huile, pain, pâtes et pommes de terre, une histoire populaire

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  • Aux origines du syndicalismeSyndiquée depuis de nombreuses années et passionnée du monde ouvrier auquel ma famille appartient, je ne pouvais pas passer à côté de ces podcasts, toujours d'excellente qualité, et avec des intervenants passionnés.

    Guildes et compagnonnage, pour défendre son métier au Moyen Âge, et faire corps dans la ville des Lumières : d’une grève sur le Nil – bâtisseurs de pyramides, unissez-vous ! – à la Première Internationale ouvrière, comment s’organise le monde du travail, avant l’invention des syndicats ?

    *

    Épisode 1/4 : Grèves sur le Nil. Bâtisseurs de pyramides, unissez-vous !

    « Comment s’organise le travail dans l’Égypte antique, en particulier dans le cadre des chantiers commandés par les pharaons pour l'édification de leurs tombes ? Les Égyptiens ont-ils inventé la grève sous Ramsès III ? »

    Aux origines du syndicalisme

    Pour en savoir plus :

    Guillemette ANDREU-LANOË (Orient & Méditerranée / Unité Mixte de Recherche) 

    Tous les podcasts de Guillemette ANDREU-LANOE (France Culture)

    Les thèses de Guillemette Andreu-Lanoë

    Toutes des œuvres de Guillemette Andreu-Lanoë (BnF)

    Pierre TALLET (Orient & Méditerranée / Unité Mixte de Recherche)

    Les thèses de Pierre TALLET

    Tous les podcasts de Pierre TALLET (France Culture)

    *

    Épisode 2/4 : Guildes et compagnonnage, défendre son métier au Moyen Âge

    « Guildes, confréries ou communautés de métiers, les travailleurs du Moyen Âge s’organisent ! Ces associations de métiers, constituées d’artisans ou de marchands, se rassemblent afin de représenter leurs intérêts communs face au pouvoir royal… »

    Aux origines du syndicalisme

    Pour en savoir plus :

    François RIVIERE - Docteur en histoire médiévale (CV)

    Travailler en ville au Moyen Âge (conférence de Julie Claustre du mercredi 13 décembre 2017)

    Guildes du Moyen-Âge (Encyclopédie de l'Histoire du Monde)

    Guildes et Confréries au Moyen âge (Blog Chroniques du Moyen Age)

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    Épisode 3/4 : Épiciers, orfèvres, merciers, faire corps dans la ville des Lumières

    « Les Six Corps, une immense fédération où se réunissent les corps de marchands les plus prestigieux, règnent en maîtres sur le Paris des Lumières. Comment le corporatisme s’est-il imposé comme une force économique et politique de premier plan dans la France d’Ancien Régime ? »

    Aux origines du syndicalisme

    Pour en savoir plus :

    Laurence CROQ (Dept Histoire – Université Paris-Nanterre)

    Les thèses de Laurence Croq

    *

    Épisode 4/4 : Première Internationale ouvrière, à l’aube du syndicalisme

    « Le 28 septembre 1864, réunis au Saint-Martin's Hall à Londres, des travailleurs anglais, français, allemands et italiens fondent ensemble l'Association Internationale des travailleurs. En quoi cette Première Internationale ouvrière est-elle un jalon fondateur de l’histoire des luttes sociales ? »

    Aux origines du syndicalisme

    Pour en savoir plus :

    DUCANGE Jean-Numa (Université de Rouen)

    Tous les podcast de Jean-Numa DUCANGE (France Culture)

    Emmanuel JOUSSE (Sciences Po)

    La Première Internationale et son histoire (Cairn)

    Sens du juste et usages du droit du travail : une évolution contrastée entre la France et la Grande-Bretagne au xixe siècle (Open Edition)

    Le livret ouvrier 1803-1890 > document commenté (Napoléon.org)

    La survie du livret ouvrier au début du XXe siècle (Persée)

    Aux origines du syndicalisme

     

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  • Jean Moulin, un Français libre (2)Jean Moulin : un héros de la Résistance, un préfet de la République, un homme de gauche, un saint, un sauveur, « l’honneur de l’espèce humaine », grand séducteur, un « peu » coureur, artiste passionné… Qui était-il : Max ? Jean Romanin ? Joseph Mercier ? Tout simplement un homme à multiples facettes, un chef de l’Armée des Ombres…

    Avec les 5 podcasts de France Culture, j’ai appris à mieux connaître ce « monsieur » ; j’ai recherché son acte de naissance et ses lieux de vie. Pour lire la 1ère partie, c'est ICI....

    *

    Épisode 4 : Le martyr

    Trahi, Jean Moulin est arrêté le 21 juin 1943 à Caluire. Assassiné par la Gestapo de Lyon et son chef Klaus Barbie, le résistant est tombé, sa mission achevée. Récit d’une poignée de jours qui empoisonnent l’histoire de la Résistance et qui ont fait de Moulin un martyr de l’armée des ombres.

    Jean Moulin, un Français libre (2)

    Pour en savoir plus :Jean Moulin, un Français libre (2)

    Les funiculaires de la Croix-Rousse (Transport Urbain)

    René Hardy (AJPN)

    2e Guerre Mondiale - Jean Moulin-Klaus Barbie. La justice de l'histoire

    2 bis, rue Vaucanson ( Bibliothèque municipale de Lyon)

    Maison dite du docteur Dugoujon (Monumentum)

    Prison Montluc (AJPN)

    La mort de Jean Moulin racontée par sa sœur Laure (Culture Prime)

    L'hommage d'André Malraux à Jean Moulin : "Entre ici" (19 décembre 1964)

    *

    Épisode 5 : La légende

    Au sortir de la guerre, le nom de Jean Moulin est peu connu. Du travail de mémoire accompli par sa sœur et par Daniel Cordier jusqu'à sa panthéonisation le 19 décembre 1964 et au discours d'André Malraux, comment celui qui a disparu comme une ombre est-il devenu l’incarnation de la Résistance ?

    Jean Moulin, un Français libre (2)

    Pour en savoir plus :

    Jean Moulin, dit Max, Romanin (AJPN)

    Antoinette Sachs sur les traces de Jean Moulin arrêté le 21 juin 1943 (France Inter)

    Laure MOULIN évoque Jean MOULIN - Archive vidéo INA

    Laure Moulin, la résistante dans l'ombre du héros (CHRD de Lyon)

    Jean Moulin, un Français libre (2)

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    Quoique que ses détracteurs osent dire, Jean Moulin est un « résistant » digne de ce nom ; jusqu’à son dernier jour, il a « répondu à la barbarie par l’art » ; peut-être était-il un homme doué d’une grande sensibilité ; toujours est-il qu’il a refusé de ne pas être libre.

    Rappelons-nous aussi, que sans l’aide de la police de Vichy, les allemands n’auraient pas obtenu ce qu'ils étaient venus prendre et sans l’aide d’une poignée d’hommes qui ont risqué le tout pour le tout, les Français sont aujourd’hui libres.

    Jean Moulin, un Français libre (2)

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  • Jean Moulin, un français libre (1)Jean Moulin : un héros de la Résistance, un préfet de la République, un homme de gauche, un saint, un sauveur, « l’honneur de l’espèce humaine », grand séducteur, un « peu » coureur, artiste passionné… Qui était-il : Max ? Jean Romanin ? Joseph Mercier ? Tout simplement un homme à multiples facettes, un chef de l’Armée des Ombres...

    Avec les 5 podcasts de France Culture, j’ai appris à mieux connaître ce « monsieur » ; j’ai recherché son acte de naissance et ses lieux de vie.

    *

    Épisode 1 : L’épreuve

    1940 : le premier combat de Jean Moulin. De l’invasion allemande jusqu’à sa révocation en fin d’année, ses fonctions de préfet d’Eure-et-Loir le placent aux premières loges de la catastrophe. Il en garde une cicatrice à la gorge : celle qu’il s’est faite en tentant de mourir, le 17 juin.

    Jean Moulin, un français libre

    Pour en savoir plus :

    Visite virtuelle de la Maison natale de jean moulin

    Mémoire des lieux (Geneanet)

    « Le 17 juin 1940, face au déshonneur, Jean Moulin préfère mourir » (Ministère des Armées)

    Jean Moulin à Chartres (Chartres Tourisme)

    Carte d’identité de Jean Moulin (Musée de la Résistance en ligne)

    Circulaire du Préfet Jean Moulin, 1940 (AD Eure et Loir)

    Jean Moulin, un français libre (1)

    Jean Moulin, un français libre (1)

    *

    Épisode 2 : L’apprenti

    Comment devient-on Jean Moulin ? Y a-t-il quelque chose dans la vie de cet homme qui laisse présager qu’il deviendra un héros ? Lui qui, contrairement à Charles de Gaulle, n’a jamais imaginé qu’il avait un destin…

    Jean Moulin, un français libre (1)

    Pour en savoir plus :Jean Moulin, un français libre (1)

    Le saviez-vous ? Jean Moulin était aussi l'auteur de dessins humoristiques (France Info Culture)

    Alias "Romanin" : Jean Moulin derrière le pinceau (France Culture)

    Jean Moulin - Artiste, Préfet, Résistant... (le site de la famille)

    Musée Jean Moulin de Saint Andiol (le site officiel)

    Le cercle Jean Moulin

    Au tournant du 6 février 1934

    « Jean Moulin et Tristan Corbière », par Christine Levisse-Touzé (Fondation Charles de Gaulle)

    *

    Épisode 3 : Le résistant

    Rex, Régis, Max… Sa grande œuvre, Jean Moulin l’a accomplie sous pseudonyme. Au cours de ces deux années qui lui ont valu sa légende, il a unifié la Résistance et l’a mise sous le contrôle du général de Gaulle. Jean Moulin n’est pas un poseur de bombes, c’est un homme d’Etat clandestin.

    Jean Moulin, un français libre (1)

    Pour en savoir plus :Jean Moulin, un français libre (1)

    Le maset de Jean Moulin (Petit Patrimoine)

    Le Bureau Central de Renseignements et d'Action de la France libre (BCRA) (Cairn)

    9 février 1943 : Rex encouragé par le général de Gaulle (L’histoire en rafale)

    L'Armée secrète, le général Delestraint (INA)

    La mission Rex (1942 – 1943) (Itinéraire Jean Moulin)

    Le 48 rue du Four (L’Histoire)

    Pour lire la suite, c'est ICI !

    Jean Moulin, un français libre (1)

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  • Haut les mains ! histoires de bandits« Mauvaise graine ou génie de la cambriole, le voleur appartient à notre histoire et à notre imaginaire. Admiré et craint à la fois, il alimente la rubrique des faits divers et parfois les pages les plus sombres de notre histoire.

    Le policier et le voleur sont deux figures qui s’opposent, mais qui se construisent l’une par rapport à l’autre. Ils forment un couple indéfectible dont la confrontation est inéluctable : s’ils s’opposent - le plus souvent - ils n’existent pas l’un sans l’autre ».

    Voici une série de quatre podcasts bien intéressants, comme beaucoup d’émissions de France Culture….

    J’espère qu’ils vous plairont et qu’ils n’évoqueront pas de souvenirs trop douloureux, pour certains du moins et que ce sera l'occasion de vous pencher sur vos ancêtres, comment dirai-je : rebelles ?

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    Épisode 1/4 : Jouer au gendarme et au voleur, une histoire

    « Jouer au gendarme et au voleur : le jeu semble vieux comme le monde. Il anime toutes les cours de récréation et chacun conserve le souvenir d’un de ces contes enfantins avec un arbre chargé de cerises, une belle journée d’été, la tentation du vol par quelques chenapans, bientôt punis. La figure du voleur évolue au XIXe siècle, au moment où la propriété privée devient un droit absolu et où la réprobation du vol se construit lentement ».

    Haut les mains ! histoires de bandits

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    Épisode 2/4 : Mauvaise graine, la petite délinquance sous surveillance

    « Les dossiers judiciaires de la délinquance juvénile des années 1950 et 1960 mettent face à face la parole des travailleurs sociaux, des psychiatres, des psychologues et celle des mineurs. Victimes de préjugés, les propos de ces enfants révèlent des parcours douloureux.

    Mauvaise graine, apaches, voyous, blousons noirs, racailles : les mots changent mais la délinquance juvénile demeure. Issus des classes laborieuses, ces petits bandits vivent de quelques larcins, de friponneries, de fourberies… Une question revient sans cesse : quelle réponse apporter à la petite délinquance ? »

    Haut les mains ! histoires de bandits

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    Épisode 3/4 : Destins de truands sous l’Occupation

    « Salauds, meurtriers, gestapistes, bandits, les termes ne manquent pas pour qualifier ces sous-traitants français des exactions nazies. Qu'ils agissent par conviction idéologique ou par opportunisme, retracer leurs itinéraires, c'est dessiner en creux les violences subies par leurs victimes.

    Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’épuration sauvage et la justice se confondent parfois. Les traîtres sont inlassablement recherchés et punis tandis que l’unité nationale se reconstruit autour de la légende dorée de la Résistance. Cependant, la légende dorée vire parfois au roman noir et certains sont près à tout pour faire oublier leur passé de collaborateur ou de milicien afin de se convertir en résistant de la dernière heure. Les rues de Paris sont, à l’été 1944, pleines d’Allemands qui se prétendent Alsaciens et de miliciens qui se prétendent agents doubles. Ces transfuges parviennent à leurs fins grâce à des méthodes souvent peu avouables et sont prêts pour cela aux escroqueries, aux rapines, aux intimidations voire au meurtre. » 

    Haut les mains ! histoires de bandits

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    Épisode 4/4 : Faits divers, la fabrique d’une obsession

    « La presse du XIXe siècle a bien compris la fascination pour les faits divers qui brisent les codes sociaux et régalent nos instincts voyeurs. Ces évènements se racontent au gré des évolutions de la justice, des méthodes d'enquête et de nos sensibilités.

    Pour comprendre d’où vient cette passion française, il faut regarder d’abord les années 1860 et l’expansion de la presse écrite, et les années 1930 et le rapport trouble que la profession entretient alors avec la vérité et le réel. Pourquoi le genre journalistique du fait divers prend-il un tel essor au XIXe siècle ? Quels liens entretient-il avec la fiction et la littérature ? Et comment ce genre, sa grammaire, ses dispositifs narratifs, ont-ils durablement marqué en retour la littérature et l’enquête policière ? »

    Haut les mains ! histoires de bandits

    *

    Pour en savoir plus :

    Les Misérables (1934) - Version restaurée - Bande-annonce

    DVD Vidocq - INA EDITIONS

    Conférence - Les "mauvaises filles" de Brécourt (1950-1960) – AD du Val d’Oise

    Quand la France chargeait les bonnes sœurs de redresser « les mauvaises filles » (France Inter)

    Enfants en justice (Portail Enfants en Justice – XIXème / XXème siècle)Haut les mains ! histoires de bandits

    Les Apaches de Paris, les premiers gangs parisiens (Gang de Paris)

    1960 : Les loubards des Batignolles (Archive INA)

    Les Brûlures de l’Histoire - 1940-1944 : Les collabos (Culture Tub)

    La face sombre de la résistance française : l'épuration (Nota Bene)

    5 Colonnes A La Une, la 1ère émission (Archive INA)

    Jean-Pierre Rosenczveig : une heure en tête-à-tête avec le magistrat

    Haut les mains ! histoires de bandits

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  • Le statut de la femme au Moyen AgeVoici plusieurs podcasts qui vont vous retourner la tête ! Oubliez tout ce que vous avez appris à l’école sur la condition des femmes au Moyen Age….

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    « Pourquoi l’histoire des femmes au Moyen Âge a-t-elle été si longtemps ignorée ? D’abord parce que c’était les hommes – souvent des clercs, les seuls à maîtriser l’écrit – qui produisaient des documents. Ensuite, parce que ce que faisaient les femmes était considéré comme si peu important que l’on ne jugeait pas digne de le conserver. Enfin, parce que les médiévistes n’ont longtemps été que des hommes, bien peu intéressés par l’histoire du "deuxième sexe".

    On imagine les femmes du Moyen Âge comme des êtres entièrement soumis à l'autorité des hommes, pères, maris, prêtres. Pourtant, on rencontre régulièrement des femmes étonnantes, de toutes conditions, qui échappèrent à cette domination ».

    « Dans sa thèse Des femmes dans la ville : Amiens (1380-1520), Julie Pilorget étudie la place des femmes en milieu urbain au Moyen Âge tardif. L’historienne démontre comment une somme de facteurs a permis à ces citadines – et parfois, travailleuses – d’obtenir certaines libertés ».

    Les femmes au Moyen Âge, loin des idées reçues

    Le statut de la femme au Moyen Age

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    Épisode 1/5 : Le statut de la femme / Deuxième partie : Hélène Guénin

    Le statut de la femme au Moyen Age

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    Épisode 2/5 : Les femmes au travail / Deuxième partie : Valérie Marin La Meslé

    Le statut de la femme au Moyen Age

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    Épisode 3/5 : Femmes d’honneur et honneurs de femmes au Moyen Âge / Deuxième partie : Ghassan Salhab

    Le statut de la femme au Moyen Age

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    Épisode 4/5 : Les femmes seules: entre émancipation et marginalisation / Deuxième partie : Vénus Khoury-Ghat

    Le statut de la femme au Moyen Age

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    Épisode 5/5 : La délinquance féminine à la fin du Moyen-Âge / Deuxième partie : Lewis Trondheim

    Le statut de la femme au Moyen Age

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    Pour en savoir plus :

    Les publications de Julie PILORGET (Cairn)

    Julie PILORGET (Mnémosyne)

    Femmes et justice au Moyen-Âge, par Julie Pilorget (Unipop Pessac) 

    Le statut de la femme au Moyen Age

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  • Claude Monet et l'impressionnisme A la lecture de mon dernier livre Nymphéas Noirs de Michel Bussi, j'ai cherché à en connaître un peu plus sur ce grand peintre. Au passage, lisez ce livre, c'est un monstre de poésie.

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    Oscar-Claude Monet est né 14 novembre 1840 à Paris et mort le 5 décembre 1926 à Giverny ; peintre français mondialement connu, il « serait » l’un des fondateurs de l'impressionnisme. Mais chut….. écoutez plutôt ces 4 podcasts de France Culture, car Monet ne se revendiquait d’aucun mouvement : encore une idée des « critiques »…..

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    « Les autres peintres peignent un pont, une maison, un bateau. Je veux peindre l’air dans lequel se trouvent le pont, la maison, le bateau. » Ainsi Claude Monet définissait-il le motif de sa recherche picturale, qui le jetait à chaque séance de travail « dans les transes » — devant la toile, le voici « bouleversé et comme fou », écrit-il dans sa correspondance — et qu’il qualifiait lui-même de recherche de l’impossible. »

    La compagnie des œuvres dresse son portrait et tente d’esquisser l’analyse d’une œuvre mobile et changeante comme la lumière, que constituent, entre autres, La femme en robe verte, Impression, soleil levant, Les coquelicots, ainsi que les vues des Nymphéas et des Cathédrales de Rouen.

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    Épisode 1/4 : Une vie en peinture

    Peindre l’air, la beauté de l’air, tel était le désir de Claude Monet. « Et ce n’est rien d’autre qu’impossible », reconnaissait-il, mais il s’y efforça pourtant, vouant son existence à cette recherche. Une vie en peinture, dont La compagnie des œuvres fait aujourd’hui le récit

    Claude Monet et l'impressionnisme

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    Épisode 2/4 : Monet veut l'impossible

    De la naissance de l’impressionnisme à l’enfer blanc de la Norvège, qui résiste à son œil, en passant par la découverte de Giverny et l’émergence des tableaux en série — meules, peupliers —, Monet peignit sa vie durant, « dans les transes », « bouleversé et comme fou ».

    Claude Monet et l'impressionnisme

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    Épisode 3/4 : Les Nymphéas ou la jeunesse retrouvée de Monet

    la genèse des Nymphéas, leur entrée au musée de l’Orangerie et leur réception chez les grands artistes américains.

    Claude Monet et l'impressionnisme

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    Épisode 4/4 : La peinture impressionniste a plus d'un tour dans son sac

    L’impressionnisme, dont le nom même doit son origine à un bon mot paru dans le journal satirique Le Charivari, est-il l’histoire d’un malentendu ? Un autre récit est-il possible, qui fasse la part belle au véritable projet artistique de ses plus dignes représentants, parmi lesquels Claude Monet ?

    Claude Monet et l'impressionnisme

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    Vous pensez bien que j’ai recherché les actes d’état civil ; mais ils étaient déjà en ligne sur Généastar.

    Par contre, j’ai trouvé un recensement de 1906 :

    Claude Monet et l'impressionnisme

    Monet vivait bien à Giverny, avec sa seconde épouse, son fils Michel alors étudiant et son « petit personnel » : le valet de chambre Julien, la cuisinière Joséphine, la femme de chambre Marie, et le jardinier Léon.

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    Pour en savoir plus :

    Claude Monet (Wikipedia)

    La généalogie de Claude Monet (Geneastar)

    Les secrets méconnus de Monet (Paris ZigZag)

    Claude Monet à son épouse Alice (RadioFrance)

    Vie et œuvre de Claude Monet

    Dans le reflet des Nymphéas, l'amitié profonde de Monet et Clemenceau (Radio France)

    Le musée Marmottan

    Claude Monet et l'impressionnisme

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  • Histoire de la chirurgieFrance Culture dresse l'histoire d'une pratique longtemps demeurée dans l'ombre de la médecine : la chirurgie. Alors que le chirurgien n'a gagné ses lettres de noblesse qu'au cours du XXe siècle, sa position ne se trouverait-elle pas menacée par l'avènement du robot ?

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    La dissection du corps humain à des fins de connaissance anatomique a été très peu pratiquée jusqu'au XIIIe siècle. Comment cette pratique a-t-elle finalement émergé pour s'imposer comme l'une des sources de la médecine et de la chirurgie occidentales ?

    Histoire de la chirurgie

    Pour en savoir plus :

    Vincent Barras (Institut des Humanités en Médecine)

    Les publications de Rafael Mandressi (Cairn)

    Les thèses de Renaud Bouvet

    Les trésors du Musée d'histoire de la médecine

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    La vie d'Ambroise Paré est un modèle d'ascension sociale au XVIe siècle. Comment ce modeste barbier né dans un bourg de Laval au début du siècle a-t-il fini premier chirurgien du roi, au nez et à la barbe de médecins lettrés et omniscients...

    Histoire de la chirurgie

    Pour en savoir plus :

    Ambroise Paré (portrait de médecins)

    Ambroise Paré : maître barbier-chirurgien (Gallica)

    Les œuvres d'Ambroise Paré, conseiller et premier chirurgien du Roy (Gallica)

    [Illustrations de La manière de traicter les playes faictes tant par hacquebutes que par flèches…] (Gallica)

    Les traités et les œuvres d'Ambroise Paré

    1545 : la chirurgie « raisonnable » d’Ambroise Paré (Futura)

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    C'est une révolution que la chirurgie connaît dès le milieu du XIXe siècle, grâce aux "3A" : anesthésie, antisepsie et asepsie. Les chirurgiens se lancent à l'assaut de l'intérieur du corps humain. Tous azimuts. C'est la naissance de la chirurgie moderne...

    Histoire de la chirurgie

    Pour en savoir plus :

    Histoire des premières anesthésies générales en Franche Comté (Muséum d’Anesthésie et des techniques médico-chirurgicales)

    L'anesthésie française entre reconnaissance et stigmates (Cairn)

    La saignée, du XVIe au XVIIIe siècle (Futura)

    Malgré des siècles de controverses, la saignée est toujours pratiquée (National Geographic)

    De l'Asepsie et de l'antisepsie en obstétrique, par S. Tarnier,... leçons professées à la clinique d'accouchements, recueillie (Gallica)

    Histoire de la chirurgie

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  • Vivre en temps de guerre, une histoireSoudain, un conflit armé éclate, il emporte tout sur son passage et les vies sont bouleversées. Ce sont des histoires de conscription, de désertion, de femmes sur tous les fronts en 1914, de républicains espagnols fuyant le franquisme ou encore d'enfants qui racontent leur guerre....

    Voici 4 podcasts d'excellente qualité, comme France Culture sait si bien le faire....

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    En 1798, la loi Jourdan-Delbrel énonce : "Tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie". Cette loi inaugure un long XIXe siècle où, loin de l’armée de métier de l’Ancien Régime, l’apprentissage du fait militaire devient l’un des piliers essentiels de la vie civique.

    Vivre en temps de guerre, une histoire

    Pour en savoir plus :

    Odile Roynette-Gland (Université de Bourgogne)

    Les publications d’Odile Roynette-Gland (Cairn)

    Les thèses soutenues par Odile Roynette-Gland

    Les publications d’Annie Crépin (Cairn)

    Les thèses soutenues par Annie Crépin

    La conscription sous le Ier Empire (le site d’Histoire de la Fondation Napoléon)

    « Tout français est soldat et se doit à la défense de la patrie » - retour sur la naissance de la conscription militaire (Persée)

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    S’intéresser aux femmes pendant la Grande Guerre, c’est travailler sur la question des rôles sociaux qui leur étaient dévolus et leur évolution. C’est aussi appréhender les rapports hommes-femmes au sein du cercle privé jusque dans l’intimité et se poser la question de l’émancipation des femmes.

    Vivre en temps de guerre, une histoire

    Pour en savoir plus :

    Françoise Thébaud (Association Mnémosyne)

    Les publications de Françoise Thébaud (Cairn)

    Le site de Jean-Yves Le Naour

    Années 1920 : lois contre l'avortement et la contraception (Retronews)

    Chronologie du droit relatif à la contraception et de l'avortement en France (Wikipedia)

    Le Planning familial face à la loi (1956-1967) : entre arrangements et transformation (Cairn)

    Le planning familial crée en 1956 sous le nom de « La maternité heureuse »… (France Bleu)

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    En 1939, les républicains espagnols prennent la route de l’exode. Ils fuient la dictature franquiste et se dirigent vers la France où ils espèrent trouver refuge et soutien. La réalité est tout autre. Après l'épreuve de la Retirada, ils sont parqués dans des camps d'internement inhumains.

    Vivre en temps de guerre, une histoire

    Pour en savoir plus :

    La mémoire des résistants espagnols en France, par Geneviève Dreyfus-Armand

    Les publications de Geneviève Dreyfus-Armand (Cairn)

    Geneviève Dreyfus-Armand, L'exil des républicains espagnols en France. De la Guerre civile à la mort de Franco (Persée)

    Les thèses de Geneviève Drefus-Armand

    Maëlle MAUGENDRE

    Les publications de Maëlle Maugendre (Cairn)

    Les thèses de Maëlle Maugendre

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    À partir des années 1980, la question de l’enfance s’impose comme un objet d’étude dans l’histoire de la Shoah. Cet intérêt s’étend bientôt à tous les enfants et pas seulement aux premières victimes des persécutions : qu’est ce qu’un quotidien d’enfant dans la Seconde Guerre mondiale ?

    Vivre en temps de guerre, une histoire

    Pour en savoir plus :

    Isabelle von Bueltzingsloewen (CNRS Lyon)

    Les publication d’Isabelle von Bueltzingsloewen (Cairn)

    Les thèses d’Isabelle von Bueltzingsloewen

    Laura Hobson Faure (Panthéon-Sorbonne)

    Les publications de Laura Hobson-Faure

    Les thèses de Laura Hobson-Faure

    Vivre en temps de guerre, une histoire

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  • Ravitailler la ville, hier et demain

    LSD, la Série Documentaire de France Culture, explore les coulisses de l’approvisionnement alimentaire des villes : comment à travers l’histoire s’est organisée cette opération désormais presque invisible qui permet de remplir chaque jour les étals de nos marchés et supermarchés ?

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    Ravitailler la ville, hier et demain

    Épisode 1/4 : Et du grain germa l’Etat

    Alors que le prix du pain augmente partout au gré des crises contemporaines, nous cherchons dans le passé de l’Europe comment les autorités politiques des villes se sont comportées pour assurer que le pain ne manque pas : un passage obligé par la superbe ville de Gand, en Belgique puis l’élégante Florence, en Italie.

    Pour en savoir plus :Ravitailler la ville, hier et demain

    Petite escapade d’une journée à Gand (jolis circuits)

    Les Docks des herbes et des céréales

    L’histoire des Gras­lei et Koren­lei

    Gand (le blog d’un grand blond)

    Les grands mythes de la gastronomie : L'histoire du pain (Université de Liège)

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    Ravitailler la ville, hier et demain

    Épisode 2/4 : Conserver : le frais dans tous ses états

    Aujourd’hui, grâce à une immense chaîne du froid, des tonnes de produits frais affluent chaque jour vers nos grandes villes d’Occident. Mais comment nos ancêtres faisaient-ils pour conserver les aliments fragiles avant l’invention de la réfrigération artificielle ?

    Pour en savoir plus :

    Aux origines du suicide de Vatel : les difficultés de l'approvisionnement en marée au temps de Louis XIV (Cairn)

    Barrières du mur des Fermiers généraux (WikiGenweb)

    Ravitailler la ville, hier et demainLa barrière d’Italie ( Histoires de Paris)

    Histoire anecdotique des barrières de Paris / par Alfred Delvau ; avec 10 eaux-fortes par Emile Thérond (Gallica)

    La Grande Halle de la Villette, anciennement « Halle aux boeufs » ( Une fleur à PARIS°

    Histoire de la Villette (Genealexis)

    Histoire: retour sur les abattoirs du vieux Paris (Ile de France – Terre de nos saveurs)

    Photos d’autrefois en noir et blanc

    L’approvisionnement de Paris en viande et la logistique ferroviaire, le cas des abattoirs de La Villette, 1867-1974

    Les abattoirs de Paris (Le piéton de Paris)

    Atlas historique de Paris

    Histoire de la Petite Ceinture de Paris (l’Association pour la Sauvegarde de la Petite Ceinture de Paris et de son Réseau Ferré - ASPCRF)

    Ravitailler la ville, hier et demain

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  • Les fantômes de l'hystérie : histoire d'une parole confisquéeDepuis la nuit des temps, la parole des femmes a « bousculé » ; les femmes dérangeaient, la société les traitait d’hystériques à enfermer. Dans notre société patriarcale du 19ème siècle, l’homme avait droit de vie et de mort sur sa femme et ses enfants….. Ou du moins exerçait un contrôle total dans sa sphère privée. La femme devait notamment une totale obéissance à son conjoint, et il n’y a pas encore si longtemps….

    Voici 4 podcasts de France Culture : « les fantômes de l’hystérie : histoire d’une parole confisquée », pour aider à mieux comprendre, les femmes d’hier et, hélas, encore aujourd’hui….

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    « Mal de mère” ou “Mal du diable”, l’hystérie est utilisée depuis l’Antiquité pour qualifier tantôt des femmes en mal d’enfants (qui ont "l’utérus baladeur"), avides de semence masculine (atteintes de suffocation de matrice), tantôt débordée de semence (nymphomanie et “fureur utérine”). Elle disqualifie tour à tour les femmes du peuple, les célibataires, les femmes esclaves… et les réduit à d’éternelles malades par nature, possédées et dépossédées de leur corps. Pour autant, elle nie leurs véritables douleurs ».

    Les fantômes de l'hystérie : histoire d'une parole confisquée

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    « L’histoire de la neurologie et de la psychanalyse commence avec le traitement des “hystériques” à la Salpêtrière à la fin du XIXe siècle. Face à ces femmes qui présentent des symptômes impressionnants -paralysie, cécité, torsion en arc de cercle, convulsions…- mais sans lésion organique, Jean-Martin Charcot, neurologue à la Salpêtrière, décrète que l’hystérie n’est pas une maladie de l’utérus mais une névrose de l’encéphale. Pour autant, il en fait une maladie essentiellement féminine dont le principal soin consiste à compresser les ovaires ».

    Les fantômes de l'hystérie : histoire d'une parole confisquée

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    Traits hystériques... Posture de théâtralisme… forte demande de reconnaissance narcissique et phallique”, voici comment est décrite Emma, victime de violences conjugales, dans les expertises psychiatriques réclamées par la justice, qu’elle nous a présentées lors de notre rencontre.

    Le sociologue Pierre Guillaume Prigent analyse ce genre d’expertise : “On est face à un jugement catégorique qui présuppose qu'elle est inauthentique et donc qu’elle n'est même pas capable d'accéder au contenu de son histoire. Il y a une minimisation de sa souffrance qui viendrait d'elle et pas de ce qui lui est arrivé et donc on retrouve finalement la stratégie de l'agresseur, c'est-à-dire que c'est elle qui est responsable de sa situation. On est face à ce que j'appelle parfois la complicité institutionnelle”.

    Les fantômes de l'hystérie : histoire d'une parole confisquée

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    « Si le stigmate d’hystérie fonctionne toujours, c’est que nos imaginaires sont peuplés d’hystériques, de folles enfermées dans le grenier, de crises de nerfs de femmes au foyer. Comment cesser de croire à ces fictions ? Comment sortir de la maison hantée ? »

    Les fantômes de l'hystérie : histoire d'une parole confisquée

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    Pour en savoir plus :

    Les possédés de Morzine

    Le bal des folles

     

    Les fantômes de l'hystérie : histoire d'une parole confisquée

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  • Les procès de Nuremberg ont été très médiatisés, par contre les procès de Rastatt sont longtemps restés dans l’ombre ; en effet les accusés étaient souvent « de parfaits anonymes »…. (cliquez sur l’image pour visualiser le film)

    Les procès de Rastatt - Des criminels de guerre devant la justice française

    Pour en savoir plus :

    • Procès de Rastatt (Wikipedia)
    • Neuengamme – liste des camps extérieurs
    • Le camp de Neuengamme était un camp de concentration nazi situé près de la ville de Hambourg, en Allemagne ; créé en décembre 1938 il était initialement destiné aux prisonniers politiques, mais a ensuite été utilisé pour interner des Juifs, des Roms, des prisonniers de guerre soviétiques, des résistants et des travailleurs forcés ; les « prisonniers » ont été contraints de travailler dans des conditions dangereuses et insalubres dans les nombreuses usines et industries situées dans les environs du camp, notamment dans la construction navale ; le camp a été libéré par les forces britanniques en mai 1945 ; aujourd'hui, le site du camp de Neuengamme est un mémorial et un lieu de commémoration pour les victimes du régime nazi.
    • Septembre 1944 : il faut évacuer le camp de Natzweiler - Document Pdf
    • Prusianisme et nazisme – Document Pdf Les procès de Rastatt - Des criminels de guerre devant la justice française
    • La dénazification était le processus de purification politique et morale mené en Allemagne après la fin de la Seconde Guerre mondiale pour éliminer les idéologies et les pratiques nazies de la société allemande ; il a été dirigé sous le contrôle des Alliés, principalement les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Union soviétique ; il a consisté en plusieurs mesures, notamment l'interdiction de l'utilisation des symboles nazis, la dissolution des organisations et des partis nazis, l'arrestation et le jugement des criminels de guerre nazis, l'interdiction de l'enseignement de la propagande nazie et la purge de tous les individus qui avaient occupé des postes importants sous le régime nazi ; le processus complet n'a été achevé qu'en 1951...
    • La loi sur les crimes contre l'humanité a été adoptée pour la première fois par les Nations unies en 1945 dans le Statut de la Cour militaire internationale de Nuremberg, et utilisée pour juger les dirigeants nazis responsables des crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale / loi en vigueur aujourd’hui ; cette loi énonce les crimes les plus graves qui peuvent être commis contre des civils ou des groupes de personnes, notamment le meurtre, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation ou le transfert forcé de population, la torture, la violation sexuelle, la persécution pour des raisons politiques, raciales, ethniques ou religieuses, ou tout autre acte inhumain qui cause de grandes souffrances ou des atteintes graves à l'intégrité physique ou mentale.Les procès de Rastatt - Des criminels de guerre devant la justice française
    • Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof était un camp de concentration nazi situé dans les Vosges, et créé en mai 1941 par la Schutzstaffel (SS) pour incarcérer des prisonniers politiques, des résistants et des Juifs ; il était situé dans une ancienne carrière de granit, près du village de Natzwiller, à environ 50 kilomètres de Strasbourg ; il était initialement destiné à être un camp de travail forcé, mais est rapidement devenu un camp de concentration avec chambres à gaz et crématoires ; après la libération du camp par les Alliés en septembre 1944, il a été utilisé comme centre de détention pour les criminels de guerre nazis avant d'être fermé en 1945 ; aujourd'hui, le site est un mémorial et un musée pour commémorer les victimes et rappeler les horreurs de l'Holocauste.
    • « Nacht und Nebel » était un décret secret émis par Adolf Hitler en décembre 1941, utilisé pour capturer et déporter des personnes soupçonnées de résistance et/ou d'activités anti-nazies dans les pays occupés par l'Allemagne nazie ; ce décret a été nommé d'après les termes allemands « Nacht » (nuit) et « Nebel » (brouillard), car les captifs étaient destinés à disparaître sans laisser de trace.

     Les prisonniers de toute origine ont été soumis à des conditions de travail extrêmement dures - au-delà de l’entendable - et ont subi des abus tant physiques que psychologiques.

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    N’oublions jamais que l’Histoire est un éternel recommencement…..

    Les procès de Rastatt - Des criminels de guerre devant la justice française

     

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  • Mousseline la SérieuseVoici l’histoire de la fille du couple royal, rescapée et orpheline du Temple. Ce n’est ni un roman au sens « romanesque » du terme, ni une biographie ; c’est en quelque sorte un récit historique racontée par Marie-Thérèse-Charlotte de France, que sa mère surnommait « Mousseline la Sérieuse ».

    Que savons-nous au juste des enfants de Marie-Antoinette et de Louis XVI ? Nous connaissons tous le tableau de Vigée-Lebrun : la petite Marie-Sophie, symbolisée par berceau vide près de sa mère, le 1er dauphin Louis-Joseph emporté par la maladie le 4 juin 1789 au moment de la réunion des Etats Généraux, le 2ème dauphin Louis-Charles, destiné à devenir Louis XVII, disparu trop jeune à la prison du Temple et enfin, Marie-Thérèse Charlotte, unique survivante de la dernière monarchie absolue.

    L’auteure Sylvie YVERT prête donc sa plume à Mme Royale dans un écrit rédigé à la première personne, pour narrer la vie bouleversée d’une petite fille éduquée dans les règles de l’art et de l’étiquette à Versailles, bousculée sans ménagement par l'irruption brutale de la Terreur révolutionnaire.

    Le livre se présente en deux parties d’inégale longueur ; la 1ère partie est la importante puisqu’elleMousseline la Sérieuse marque la destinée douloureuse d’une jeune enfant dont les terribles blessures ne s’effaceront jamais et conditionneront tout le reste de son existence.

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    LIVRE I : la suppliciée (1778 – 1795)

    Marie-Thérèse-Charlotte est née le 19 décembre 1778 à Versailles. Et très vite, elle comprend que sa mère attendait un garçon : « Si je n’étais pas désirée, je ne lui en serais pas moins chère. Car un fils eût davantage appartenu à l’État, tandis qu’une fille serait à elle. »

    Au début de la Révolution, Marie-Thérèse n’a que 11 ans ; mais son discours est très mature ; son éducation à Versailles y a très certainement contribué.

    « Otage de cette révolution, mon père aurait pu sauver sa vie s’il avait osé trancher le nœud gordien en se défendant plus vigoureusement. »

    Après une petite enfance très dorée (dans tous les sens du terme) au sublime château de Versailles, sa vie bascule au mois d’octobre 1789 alors que le peuple ramène toute la famille royale, à Paris. Jusqu’alors préservée des émeutes, elle est mise à mal dès son arrivée aux Tuileries, un immense palais occupé par des courtisans mais n’offrant pas tout le confort versaillais.

    Mousseline la Sérieuse

    Mousseline la SérieuseLe 21 juin 1791 est le jour de l’arrestation de la famille royale à Varennes : un projet d’évasion qui a mal tourné et qui emportera le couple vers la guillotine. La jeune Marie-Thérèse assiste impuissante aux insultes, aux crachats, aux massacres sous ses yeux d’enfant non averti.

    Le 3 septembre 1791, la nouvelle Constitution entre en vigueur : elle se nomme désormais Melle Capet, citoyenne de la Nation. Les évènements s’accélèrent : du couvent des Feuillants, où la famille a été logée en urgence, et sous bonne garde, elle devient effectivement prisonnière à la Conciergerie, puis à la Tour du Temple. Le cauchemar continue pour la jeune, devenue adolescente. Rien ne lui sera épargnée….

    Marie-Thérèse vit dans une « terreur » perpétuelle : « lorsque la barbarie se découvre, elle ne se peut contenir : déluge de sang et montagnes d’ossements, tel fut le legs des meutes d’enragés qui pénétrèrent sauvagement dans les prisons, hospices et couvents ; prêtres réfractaires, nobles, fous, tout était bon pour le viol, la torture et les coups de hache. »Mousseline la Sérieuse

    Alors que la Convention de Robespierre venait de déclarer « Louis traitre à la nation française, criminel contre l’humanité », Danton déclare à son tour : « nous ne voulons pas juger le roi, nous voulons le tuer. » Et que dire de l’enragé, l’ordurier Hébert, comme elle le nomme, le fondateur de la feuille Le Père Duchêne, et le plus extrémiste des Jacobins, ils veulent tous la tête du roi…..

    • le 21 janvier 1793, Louis XVI est décapité,

    • puis le 16 octobre 1793, c’est l’exécution de Marie-Antoinette le 16 octobre 1793

    • le 10 mai 1794, c’est au tour de Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI de monter sur l’échafaud,

    • entre temps, Hébert est guillotiné le 24 mars 1794, suivi de Danton le 5 avril 1794

    Si Marie-Thérèse a su que son père était mort, elle est tenue dans l’ignorance totale du devenir de sa mère Marie-Antoinette, sa tante Élisabeth et même son petit frère, isolé à l’étage...

    Elle est seule, et s’habitue peu à peu à se servir seule, faire son lit, s’habiller, tout ce quotidien que de petites servantes effectuaient pour elle.

    Les condamnés se succèdent et monsieur SAMSON, le bourreau, n’a pas de repos : il guillotinera entre autre Robespierre le 28 juillet 1794.Mousseline la Sérieuse

    Le futur roi Louis XVII meurt dans son cachot le 8 juin 1795 ; se pose alors la question du devenir de la dernière des Capet…. 

    Et puis une nuit, du 18 au 19 décembre 1795, Marie-Thérèse est conduite hors du Temple. « Ainsi je n’étais plus même une prisonnière ou un otage, mais plutôt une marchandise… » puisqu’elle est échangée contre des prisonniers français.

    *

    LIVRE II : la survivante (1795 – 1851)

    Commence alors une longue période d’exil avant de pouvoir reposer le pied sur le sol français.

    On peut se demander comment cette petite fille devenue femme a pu résister à tant de turpides et d’humiliations, de brimades et de cruauté…. Parce que Marie-Thérèse a effectivement survécu à trois révolutions ( Révolution Française en 1789, Révolution de Juillet en 1830 et Révolution de 1848) et une succession de régimes politiques : la Première République (1792-1804), le Premier Empire (1804-1815), la Restauration et les Cent-Jours (1815-1830), la Monarchie de Juillet (1830-1848), et enfin la Deuxième République (1848-1852).

    Comme elle le précise au début de son livre, l’auteure Sylvie YVERT s'est appuyée sur les textes de l'époque, à savoir dix-huit feuillets écrits de la main de Marie-Thérèse Charlotte de France : « ces trop pudiques originaux ont inspiré ce texte, de même que sa correspondance et les témoignages de contemporains tels que la femme de chambre de Marie-Antoinette, la gouvernante des Enfants de France, les valets de Louis XVI, les gardiens du Temple ou de la Conciergerie, sans oublier les plus illustres, Chateaubriand, Balzac ou Hugo (……) les biographies et histoires de référence des nombreuses périodes traversées…. » ; c’est donc un ouvrage sérieusement travaillé et richement documenté, même si quelquefois les réflexions de cette « princesse » peuvent agacer. Certes, elle a traversé de dures épreuves, les brutalités sanguinaires de la Terreur, des conditions indignes d’incarcération, la perte de toute sa famille proche, mais pouvons-nous oublier les souffrances endurées par le peuple depuis plus de deux siècles ?

    Mousseline la SérieuseIl est indéniable que cette famille royale a payé le fruit d’une monarchie absolue, dure et impitoyable, qui a muselé ses « paysans » depuis le grand siècle de Louis XIV : les impôts, les famines, les maladies, la pauvreté extrême sans aucune porte de sortie ; Louis XVI est devenu LE responsable de tous les maux du royaume ; Marie-Thérèse ne s’y trompe pas lorsqu’elle déclare que son père – qu’elle chérissait particulièrement – a été guillotiné pour avoir été trop faible, pour n’avoir pas voulu verser le sang des Français. Elle ajoute par ailleurs que Napoléon, lui, ne s'est pas embarrassé de tirer dans la foule ! Elle reste toutefois lucide et fait la différence entre ses compatriotes français et ses tortionnaires ; elle espérera jusqu’à sa mort, le 19 octobre 1851 en Autriche, la renaissance de la Monarchie et son retour en terre natale chérie.Mousseline la Sérieuse

    *

    Ceci est donc l’Histoire de la France telle qu’aucun professeur n’a jamais su me la transmettre. Durant ma scolarité, on m’a toujours enseigné la chute de la monarchie absolue par un peuple « souverain » en omettant toutefois de m’indiquer que « certains notables » tiraient les ficelles de nos pantins « sans-culottes »…..On ne nous disait pas tout, et j’ai bien peur que cela continue….

    Malgré tout, ce livre reste une très belle lecture.

    *

    Pour en savoir plus :

    Au cœur de l'histoire: Mme Royale, la survivante (Franck Ferrand)

    Madame Royale (Château de Versailles)

    Liste des portraits réalisés par Élisabeth Vigée Le Brun (Wikipedia)

    Marie Antoinette et ses enfants (Histoire et Secrets)

    Sur les pas de Marie Antoinette (J’aime mon patrimoine)

    Marie-Thérèse de France, l'orpheline du Temple (Au cœur de l’histoire)

    La Conciergerie fait peau neuve - Visites privées

    Pourquoi Louis XVI n’a-t-il jamais eu de maîtresse ? (Geo)

    Louis XVII, sa vie, son agonie, sa mort de Monsieur de Beauchesne (Gallica)

    LOUIS XVII : la mort tragique de l’enfant du Temple

    Charles-Henri Sanson (1739-1806) (AD 77)

    La tour du Temple de Paris

    Histoire et Secrets : la généalogie des Bourbons

    « Les XXXII Quartiers paternels et maternels de Monseigneur le Dauphin » (Gallica)

    The opulent style of Marie Antoinette, The Queen's Chamber- Versailles

    L’exhumation des corps de Louis XVI et Marie Antoinette

    La sépulture de madame Royale

    Mousseline la Sérieuse

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  • Descendant d'une longue lignée de bourreaux, Anatole Deibler eut une carrière aussi longue que prolifique : en 54 ans, il exécuta près de 400 personnes parmi lesquelles plusieurs grandes figures du crime (la suite sur Retronews)

    Pendant des siècles, les bourreaux ont été chargés d’exécuter les condamnés. Et, tranchant des têtes de père en fils, ont créé de véritables dynasties... de parias. Jouënne, Sanson ou Desfourneaux : retour sur quelques-unes des plus célèbres lignées d’exécuteurs des hautes œuvres de la justice…

    Anatole Deibler

    Armand Fallières, élu président de la République en 1906, était un abolitionniste convaincu, et signait systématiquement la grâce des condamnés à mort. Dans ces conditions, Anatole Deibler s'est retrouvé au chômage, et privé d'une bonne partie de ses émoluments.

    Anatole Deibler

    Anatole Deibler, le bourreau 

    Pour en savoir plus :

     

    La famille Sanson, bourreaux de père en fils (Un jour de plus à Paris)

    Généalogie de Charles Henri SANSON (Geneastar)

    La famille Sanson

    Généalogie d’Anatole Deibler (Geneastar)

     

    Anatole Deibler, le bourreau

     

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  • L'histoire du maillot de bain

    Par cette période estivale et particulièrement caniculaire, l’heure est à la baignade et aux maillots de bain.

    Lorsque l’on parle « maillot de bains » tout le monde a en tête le merveilleux bikini de Brigitte Bardot… pour ma part, j’ai toujours été Norma Jean ! (Marilyn Monroe, pour ceux qui ne savent pas…) ; mais peut-être êtes-vous plutôt Ursula Andress et son look sportif….

    *

    Depuis quand existe le maillot de bain ? J’ai une petite idée ( avec l’émancipation des femmes, par exemple ? ) mais je préfère m’en assurer…..

    Tout d’abord, nager, se prélasser, appartient au domaine de la bourgeoisie ; il faut dire que le peuple n’a pas le temps de s’adonner aux loisirs, car il travaille. C’est un peu moins vrai aujourd’hui, encore que ! « Presque » tout le monde part en vacances….

    *

    Dans l’antiquité, les nageuses se baignaient nues. Les sportives, quant à elles, portaient une bandeau de tissu qui recouvraient les seins et les hanches. Vous ne trouvez pas qu’il ressemble à nos bikinis ?

    L'histoire du maillot de bain

    Au Moyen Age, le corps est devenu tabou ; la religion a d’ailleurs sa part de responsabilité, où l’image féminine doit être « gommée ». Elle devient indécente et doit se cacher, et pour très L'histoire du maillot de bainlongtemps encore….

    Etre bronzée est un signe de précarité ; la femme aristocrate se doit de rester « blanche », propre et sans tâche, tandis que les ouvrières sont noircies, burinées par le labeur en plein soleil.

    Il faudra attendre le XIXème siècle pour envisager le soin par le soleil, l’héliothérapie en quelque sorte… Mais attention, les maillots de bain de cette époque n’ont rien à voir avec les nôtres ! Ils ressemblent plus à une camisole de force qu’à un petit bikini….

    Après la Première Guerre Mondiale, la marche des femmes commencent….

    Mais vous laisse regarder l’histoire nous le dira, une histoire contée avec humour et bonne humeur …. Et le souci du détail, bien sûr.

    L'histoire du maillot de bain et de la baignade

    L’athlète australienne Annette Kellerman fait scandale avec son maillot de bain et accélère le changement ; la nageuse revendique le droit de bouger et ne ne pas entraver ses gestes. Après la Grande Guerre, la mode bouge et les femmes veulent du confortable, du pratique : Coco Chanel notamment, ne s’est pas trompée !

    L'histoire du maillot de bain et de la baignadeL'histoire du maillot de bain et de la baignade

     

     

     

     

    L'histoire du maillot de bain et de la baignade

    Le début de l’émancipation est enclenchée et désormais, la mode ne s’arrêtera plus…

    Avez-vous noté que l'Histoire et la Mode sont inextricablement dépendante l'une de l'autre ? 

     L'histoire du maillot de bain et de la baignadeL'histoire du maillot de bain et de la baignade

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     L'histoire du maillot de bain et de la baignadeL'histoire du maillot de bain et de la baignade

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L'histoire du maillot de bain et de la baignade

     

     

     

     

     

     L'histoire du maillot de bain et de la baignade

     

     

     

     

     

     

    L'histoire du maillot de bain et de la baignade

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Pour en savoir plus :

    Jessica Alba, Brigitte Bardot, les maillots de bain cultes (Vogue)

    Quels maillots de bains autrefois ?

    Comment le maillot de bain est-il né ? | L’instant culture

    Annette Kellerman, la « sirène » arrêtée pour indécence ! (Cultea)

    1974 : L'histoire du maillot de bain | Pathé Journal

    La place des femmes dans le sport

    L’histoire du bronzage (France Culture)

    Petite histoire des maillots de bains de 1850 à 1928 (Gallica)

    Révolution à la plage : les baigneurs se déshabillent (Retronews)

    L'histoire du maillot de bain et de la baignade

     

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  • Il y a Pâques et les oeufs....Sur Facebook, il y a le pire, mais aussi le meilleur, mais il faut faire le bon choix ; je trouve souvent de magnifiques articles et j’avais envie de partager ceux-ci avec vous….. Merci à Histoire d’Apprendre (je vous invite d’ailleurs à vous y abonner !)

    « La Pâque juive est une fête commémorant la libération du peuple hébreu ayant fui l’Égypte en traversant la mer Rouge.

    La tradition chrétienne commémore la passion, « souffrance », du Christ : l’ensemble des évènements menant à la mort de Jésus par crucifixion et sa résurrection qui eurent lieu pendant les festivités juives. Nous parlons alors des Pâques chrétiennes.

    Selon une légende orthodoxe, Marie Magdala se serait présentée devant Tibère pour lui reprocher la mort de Jésus et lui annoncer sa résurrection. Devant le scepticisme de l’empereur, elle lui montre un œuf qui se teint en rouge.Il y a Pâques et les oeufs....

    Dans la mythologie de nombreuses cultures et civilisations, l’œuf symbolise la création et la tradition de s'offrir des œufs au printemps remonte à l’Antiquité. Des œufs d’autruche peints ont étés retrouvés en Afrique australe et dans des tombes à Sumer. En Perse et en Égypte on s’offrait en guise de porte-bonheur des œufs de poule décorés en signe de renouveau. Dans le judaïsme l’œuf est le symbole du cycle de la vie. Dans la tradition anglo-saxonne, on faisait offrande d’œufs peints à la déesse Éostre d’où l’appellation Easter, en anglais. Dans le christianisme, l’œuf évoque la résurrection du Christ et sa sortie du tombeau.

    Chez les orthodoxes, le premier œuf peint, en rouge vif, doit être pondu le Jeudi saint. La tradition veut que lors du repas de Pâques on brise la coquille de son œuf contre celui de son voisin de table en invoquant : « Christ est ressuscité ». Dans les églises orthodoxes, il y a souvent des œufs d’autruche suspendus devant l’iconostase.

    Il y a Pâques et les oeufs....En France, depuis le XVe siècle, on offre des œufs pondus pendant le carême catholique et on les décore pour les offrir à Pâques. Cette tradition se développe dans les cours royales et les familles bourgeoises. Louis XIV faisait bénir de grandes corbeilles d’œufs dorés qu’il distribuait aux courtisans. À la fin du XIXe siècle, le tsar Nicolas II offrait à sa famille des œufs de Fabergé, pièces d’orfèvreries en or et pierres précieuses.

    Chez les catholiques, les cloches cessent de sonner à partir de Jeudi Saint, le jeudi qui précède Pâques, signe de deuil pour la mort du Christ, et elles sonnent de nouveau le jour de Pâques. On dit que les cloches sont parties à Rome et qu’elles reviennent chargées d’œufs en chocolat.

    Dans la culture protestante, c’est le lapin de Pâques, symbole de fécondité antérieur au christianisme, qui apporte les œufs.

    Pâques est célébré le dimanche qui suit la pleine lune de printemps. L’équinoxe de printemps étant le 21 mars, Pâques est toujours fêté entre le 22 mars et le 25 avril ».

    IL existe des œufs pour tous les goûts ; nos ancêtres avaient déjà beaucoup d’imagination… Mais ceux que je préfère, ce sont les œufs de Karl Fabergé. Des goûts de luxe, me direz-vous, et alors !

    « Pierre-Karl Fabergé naquit le 30 mai 1846 à Saint-Pétersbourg, fils d’un joaillier qui possédait son propre atelier. Après avoir passé quelques années à acquérir les pratiques de la joaillerie dans différentes villes d’Europe, il prit en 1872 les rênes de l’atelier de son père et à partir des années 1880, commença à fournir la Cour impériale de Russie. Il sut vite gagner la faveur de la noblesse russe en accordant des services d’estimation, de réparation et de restauration des objets de joaillerie à titre gracieux au musée de l’Ermitage.Il y a Pâques et les oeufs....

    La fameuse collection des œufs de Pâques de Fabergé fut créée sur commande des empereurs de Russie et comptait 54 œufs à l’origine. L’empereur Alexandre III décida en 1885 d'offrir à sa femme un oeuf de Pâques et fit appel au joaillier. L'œuf renvoie à une tradition païenne de célébration du renouveau de la nature au printemps, tradition associée par la suite à la résurrection du Christ à travers les œufs de Pâques. L'impératrice Marie fut tellement enchantée par cet œuf que Fabergé devint « orfèvre par nomination spéciale à la couronne impériale ». Un ou plusieurs œufs furent désormais commandés chaque année, Fabergé ayant une totale liberté de création pour les commandes des œufs impériaux de Pâques. Leurs dessins et modèles deviendront plus complexes et selon la tradition, pas même le tsar ne savait quelle forme ils allaient prendre : la seule obligation était que chacun devait contenir une « surprise » rappelant l'histoire de la famille impériale.

    Lors de la révolution de 1917, les ateliers Fabergé furent nationalisés et convertis en fabriques d'armes de guerre. Une partie de la collection des œufs impériaux fut vendue à l'étranger afin d'obtenir des devises. Rassemblés par l'éditeur américain Malcom Forbes une douzaine de ces œufs seront revendus ensuite par ses héritiers à l'homme d'affaires russe Viktor Vekselberg qui acquit l'ensemble de la collection pour 100 millions de dollars afin de « rendre à son pays l'un de ses trésors les plus vénérés ». Transportée en Russie, cette collection est exposée depuis novembre 2013 à Saint-Pétersbourg au Palais Chouvalov dans lequel est ouvert le musée Fabergé.

    Pierre-Karl Fabergé mourut le 24 septembre 1920 à Lausanne où il s’était exilé avec sa famille. »

    Il y a Pâques et les oeufs....

    Pour en savoir plus :

    Pierre-Karl Fabergé (Geneanet)

    Oeufs de Pâques (Les) : venus d’Orient ? (La France Pittoresque)

    Le Musée Fabergé à Saint-Pétersbourg

    Plume d’Histoire

    Il y a Pâques et les oeufs....

     

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  • "A l’image de la physicienne Marie Curie ou de l’actrice Sarah Bernhardt, certaines héroïnes de la Première guerre mondiale nous sont bien connues. Mais d’autres femmes tout aussi admirables n’ont pas connu la même postérité… Dans ce nouvel épisode (1ère partie) du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l’Histoire", Clémentine Portier-Kaltenbach rend hommage à trois grandes dames passées aux oubliettes de l’Histoire : Bertha Von Suttner, militante pour la paix, ainsi que Nicole Girard-Mangin et Suzanne Noel, deux femmes médecins.Les héroïnes oubliées de la guerre de 14-18

    Bertha Von Suttner est la première femme à recevoir le Prix Nobel de la Paix, une distinction dont elle a même contribué à la création. Nicole Girard-Mangin est la seule femme médecin à avoir été envoyée au front pendant la guerre de 14-18. Suzanne Noël est quant à elle la première femme chirurgien esthétique. Leur point commun ? Malgré leurs accomplissements, elles sont tombées dans l’oubli. Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'Histoire", Clémentine Portier-Kaltenbach présente les exploits de ces héroïnes de la Grande Guerre".

    *

    "Leur histoire est peu connue. Pourtant, ces femmes ont joué un rôle déterminant pendant la Première Guerre mondiale. Dans ce nouvel épisode (2ème partie) du podcast Europe 1 Studio “Au cœur de l’Histoire”, Clémentine Portier-Kaltenbach dresse le portrait de trois héroïnes oubliées de la Guerre de 14-18 : Emilienne Moreau, qui participera aux combats, ainsi que Anna Guérin et Charlotte Mallterre, militantes pour la cause des victimes de guerre.

    Qui sont-elles, ces femmes qui ont marqué l’Histoire de la Première Guerre mondiale ? La première confiait les positions ennemies aux troupes britanniques et met en place chez elle un poste de secours. La seconde aidait les blessés à se reconstruire et à collecter de l’argent. La troisième reversait la moitié de son salaire aux orphelins de guerre et sensibilisait le public américain à cette cause. Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'Histoire", Clémentine Portier-Kaltenbach rend hommage à trois femmes Emilienne Moreau, Anna Guérin et Charlotte Malterre, trois destins uniques qui méritent aujourd’hui d’être tirés de l’oubli".

    Les héroïnes oubliées de la guerre de 14-18

    Les héroïnes oubliées de la guerre de 14-18Pour en savoir plus :

    Bertha Von Suttner (Wikipedia)

    La généalogie de Bertha Von Suttner (Geneastar)

    Le palais de la paix

    Histoire par les femmes

     

     

    Nicole Girard-Mangin (Wikipedia)Les héroïnes oubliées de la guerre de 14-18

    Le docteur Girard-Mangin était une femme ! (Gallica)

    La généalogie de Nicole Girard-Mangin (Geneastar)

    Edith Cavell et Nicole Mangin deux femmes en guerre

    Les héroïnes oubliées de la guerre de 14-18

     

     

     

     

     

    Suzanne Noël (Wikipedia)

    Suzanne Noël, pionnière féministe de la chirurgie esthétique (France Culture)

    L'histoire de Suzanne Noël, pionnière de la chirurgie esthétique

    Suzanne Noël : Pionnière d e la chirurgie esthétique et du mouvement féminin Soroptimist

    Suzanne Noël, journal d'une pionnière de la chirurgie esthétique

    Les héroïnes oubliées de la guerre de 14-18

     

     

    Émilienne Moreau-Évrard (Wikipedia)

    Naissance d’Émilienne Moreau-Évrard, dite Émilienne la Blonde ou Jeanne Poirier (AD Pas de Calais)

    Généalogie de Emilienne MOREAU-EVRARD (Geneastar)

    Musée de l’ordre de la Libération

    Fondation de la Libération

    Emilienne MOREAU, une femme engagée héroïne de deux conflits mondiaux

    Le Maitron

     

     Les héroïnes oubliées de la guerre de 14-18

     

    Le « Poppy Day » et Anna Guérin

    Anna Guérin, la french lady du Poppy

    Généalogie de Madame GUÉRIN (Geneastar)

     

    L’oeuvre nationale du Bleuet de FranceLes héroïnes oubliées de la guerre de 14-18

    Généalogie deCharlotte NIOX Mme Malleterre 

    La malle des ancêtres

    Les origines du bleuet de France

    et toutes les autres anonymes (cliquez sur l'image ci dessous)....

    Les héroïnes oubliées de la guerre de 14-18

     

     

     

    Les héroïnes oubliées de la guerre de 14-18

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  • Osez Joséphine ! (2/2)

    Pour Robert Le Flers, ce n’est pas à l’humanité primitive que fait penser le spectacle mais à une « humanité dégénérée ». Avec « des êtres minables, métissés ou réglissés qui ne donnent en aucun cas l’impression d’être des sauvages ingénus s’ébattant au seuil de la forêt vierge mais des paumés de la Civilisation ». D’ailleurs pour Roger Le Flers ce succès inouï à Paris serait impossible aux Etats-Unis. 

     

    3. Déjà star, déjà capricieuse

    Forte de sa soudaine célébrité, Joséphine Baker devient une vedette et se comporte immédiatement comme telle. Ainsi, elle ne respecte pas ses contrats et n’en fait qu’à sa tête. À tel point qu’elle se retrouve régulièrement devant les tribunaux pour répondre à diverses assignations. 

    Ainsi dès mars 1926 la danseuse est attaquée par sa « protectrice » Caroline Duddley qu’elle trahit en quittant sans brutalement troupe de la Revue nègre en pleine tournée. Après Nice, c’est à Berlin au début de l’année 1926 que la troupe se produisait. Lassée, Joséphine est revenue secrètement à Paris pour signer un nouveau contrat en vue de participer à une revue concurrente aux Folies Bergères, sous la direction de Louis Lemarchand. Mais, devant les prud’hommes et sous les foudres de Caroline Duddley, elle s’en tire dans la mesure où son avocat fait valoir qu’elle était mineure à la signature de son contrat avec la Revue nègre et que celui-ci n’est pas légal. 

    Le succès du nouveau spectacle auquel elle prend part, « La folie du jour » (2 actes, 45 tableaux), est souligné par André Rivollet dans L’Intransigeant, ce qui confirme sa bonne adaptation à la France et à ses mœurs, de telle sorte qu’elle est un peu plus sage sur scène, moins « provocatrice » selon le Figaro. Le Tout-Paris l’appelle désormais « Joséphine » : Henri Jeanson fustige ce snobisme selon lui mal venu, voire malsain.

    L’homme de lettres François Ribadeau-Dumas (1904-98) offre l’un des premiers reportages nous faisant entrer dans l’intimité de Joséphine dans les pages littéraires et artistique du quotidien volontiers humoristique La Lanterne. En compagnie du caricaturiste Pierre Payen (1902-44) qui croque son portrait, le journaliste est allé à sa rencontre dans son petit hôtel du Parc Monceau.Osez Joséphine ! (2/2)

    À midi elle dormait encore, mais, une fois réveillée, en robe de chambre, vive et endiablée, elle parle en anglais et joue avec ses petits chiens, son chat, ses canaris et perruches. Triste après la mort de ses deux poissons rouges, elle parle avec gentillesse et simplicité, sans fard, oubliant qu’elle est une vedette. Elle évoque son amour pour le public français témoignant de sa passion pour son métier.

    Culture physique tous les matins, nage, course, sauts, boxe et danse : le menu est varié. Mais passionnée de vitesse, son sport préféré c’est l’automobilisme.

    Les lecteurs de L’Excelsior suivent pas à pas l’obtention de son permis de conduire en juin 1927. Outre son amour des animaux : serpents, crocodiles, panthères, on apprend que Joséphine aime aller au cinéma.

    Bon cœur, elle se lance déjà dans des actions caritatives comme elle le fera tout au long de sa carrière. Elle organise par exemple un arbre de Noël pour les enfants de policiers aux Folies bergères, avec distribution de jouets à des centaines de bambins pour lesquels elle chante et danse. Le Gaulois, décrit cet après-midi en « noir et blanc » sous le titre « Joséphine et les petits enfants ».

    D’ailleurs, lors des fêtes de fin d’année de décembre 1926, Joséphine Baker bat tous les records avec une nuit de Saint-Sylvestre qui a consacré le « triomphe des Noirs » : notamment au cabaret « Chez Joséphine », proche du Moulin Rouge que lui a offert celui qu’elle a rencontré au cours de l’année, Giuseppe « « Pepito » Abatino (1898-1936), qui deviendra son nouvel impresario et bientôt son mari en juin 1927. À grands coups d’annonces publicitaires dans la presse, Chez Joséphine devient l’un des plus cabarets les plus célèbres de Paris.

    Dans Le Soir, sous le titre « Avec Joséphine au petit matin », Pierre Lazareff propose au lecteur de suivre la star jusqu’au petit matin du réveillon du jour de l’an.

     

    4. Écrire ses mémoires à vingt ans

    La presse adore l’image de Joséphine Baker et les caricatures de son personnage sont nombreuses. Dans L’Intransigeant, la spécialiste de la mode Blanche Vogt met en lumière la vogue de la coupe de cheveux « noix de coco » promue par la danseuse : le cheveu court collé et aplati Osez Joséphine ! (2/2)fait fureur chez les coiffeurs. Il n’est pas rare de rajouter un doigt de cirage noir : on parle alors de « cheveux cirés ».

    On consulte même l’Américaine lors des crues du Mississippi qui touche sa région natale au printemps 1927. Celle-ci propose dans la presse une leçon de géographie que L’Ère Nouvelle ou L’Intransigeant s’empressent de publier. Ce qui suscite l’ironie de nombreux observateurs tel Jacques Barty dans L’Homme Libre, dénonçant le tissu de banalités et d’âneries proférés par la danseuse sur lesquels on s’extasie stupidement.

    Dans une démarche peu banale, dès septembre 1926, Joséphine Baker envisage de publier ses souvenirs : elle veut les écrire à l’âge d’à peine vingt ans. Preuve de son immédiate notoriété, cette opération marketing va aboutir assez rapidement. L’ouvrage, initialement titré Dans le tourbillon noir, sera co-écrit par l’un des journalistes les plus en vue de l’époque, Marcel Sauvage (1895-1988), recruté par L’Intransigeant en 1926. L’actrice se plait à dire qu’il lui a fallu une vingtaine de minutes pour en écrire les deux premières pages avant de dicter la suite.

    Le livre paraît en 1927 aux éditions parisiennes Kra illustré par l’affichiste Paul Colin (1892-1985). L’Intransigeant en livre les « bonnes feuilles ».

    Toutefois une polémique va naître autour d’un propos maladroit qu’elle tient dans l’ouvrage sur les mutilés : 

    Osez Joséphine ! (2/2)

    Ces lignes choquent les associations de mutilés de guerre et plus largement l’opinion. « Va-t-il y avoir un nouveau procès Joséphine Baker ? » titre La Patrie. Attaquée, la star se retourne contre Marcel Sauvage, qu’elle juge responsable d’avoir mal retranscrit sa pensée. Se sentant trahi, celui-ci menace de révéler les dessous de ce livre avec des détails croustillants... 

    Les choses rentrent finalement dans le rang : pour se faire pardonner, Joséphine Baker dansera pour l’association des grands mutilés de guerre dans la grande salle du palais d’Orsay à l’approche de Noël 1927.

    Au terme de ses premiers pas en France et de ces deux premières années de notoriété déjà bien remplies entre 1925 et 1927, Joséphine Baker connaîtra un itinéraire aussi intense qu’exceptionnel, tant dans le monde du spectacle – à travers la danse bien sûr, mais bientôt également dans le cinéma et la chanson – que dans ses engagements politiques – son affiliation à la Résistance – ou sa vie privée. Au point de devenir une figure majeure du XXe siècle en France, véritable icône de ce que l’on nommera bientôt la diversité.

    Osez Joséphine ! (2/2)

    On peut s’amuser et/ou aimer faire rire, rendre de la joie, mais Joséphine a vu d’un très mauvais œil l’invasion des Allemands durant la Seconde Guerre Mondiale ; elle a souhaité s’associer à la souffrance et à la libération des gens qui l’avaient accueillie en France.

    Madame BAKER, vous avez bien mérité votre place au Panthéon.

     

    Pour en savoir plus :

    Joséphine BAKER (fiche GENEANET)

    Joséphine Baker, une femme libre fait son entrée au Panthéon (Ministère de la Culture)

    Qui sont les femmes célébrées au Panthéon ? (journal Les Echos)

    Liste des personnes transférées au Panthéon de Paris

    Ecouter de la « musique noire » en France au début du XXe siècle (Retronews)

    Joséphine Baker - Première icône noire | Documentaire | ARTE Cinema

    Josephine Baker : une vie

    Joséphine Baker l’artiste, résistante et militante entre au Panthéon • FRANCE 24

    La demeure de Joséphine BAKER

    Joséphine Baker, la résistante

    Joséphine Baker a encore de la famille dans l'Hérault

    Osez Joséphine ! (2/2)

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  • Aujourd’hui, Freda Josephine McDonald alias Joséphine BAKER fait son entrée au Panthéon : les femmes ne sont pas bien nombreuses d’ailleurs… nous sommes bien loin de la parité !

    Elles sont désormais six femmes :

    • Sophie Berthelot (1837 – 1907) panthéonisée avec son mari, le célèbre chimiste et homme politique Marcellin Berthelot,
    • Marie Curie (1867 – 1934) chimiste et physicienne de renommée mondiale, connue également pour sa participation à la Grande Guerre,
    • Germaine Tillion (1907 – 2008), résistante, ethnologue, combattante acharnée des droits de l'homme,
    • Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1925 – 2002), résistante active, rescapée de Ravensbrück, engagée auprès de Joseph Wresinski dans le mouvement ATD Quart Monde
    • Simone Veil (1927 – 2017), magistrate et militante pour la cause des femmes, rescapée d'Auschwitz, ministre de la Santé (1974-1978), présidente du Parlement européen (1979-1982), présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (2001-2007), membre de l’Académie Française,

    Et désormais, Joséphine BAKER, une meneuse de revue… pas que !

    Elle a épousé la cause de la France Libre et celle du Peuple Noir, notamment aux côtés de Martin Luther King. On ne va pas se mentir : la plupart d’entre nous la connaissent comme chanteuse et artiste de music-hall ; en témoigne cet article de Rétronews…..

    En 1925, tandis que la célèbre « Revue nègre » se produit à Paris au son du jazz et du charleston, les journaux de la capitale assistent émerveillés à la mise en orbite d’une talentueuse danseuse afro-américaine. Son nom : Joséphine.

    C’est avec un franc enthousiasme que la presse française commente les premiers pas d’une inconnue sur la scène parisienne. Nous sommes à l’automne 1925. 

    Freda Joséphine Mac Donald alias Joséphine Baker, jeune danseuse afro-américaine de 19 ans, née dans le Missouri dans une famille plutôt pauvre et désunie mais en provenance de New York, où elle tentait non sans mal de faire carrière à Broadway, n’est en France que depuis quelques jours. Après avoir débarqué à Cherbourg le 25 septembre, elle a juste eu le temps de rejoindre Paris, de se consacrer à quelques répétitions avant d’être lancée dans le « grand bain ». 

    En effet, le 2 octobre, elle apparaît pour la première fois dans la « Revue nègre » au Théâtre Music-hall des Champs-Élysées, l’une des salles les plus courues du « Tout-Paris ». Ces spectacles mettant en scène des musiciens ou danseurs exclusivement « Noirs », mêlant sonorités musicales et danses (comme le jazz ou le charleston), existaient déjà depuis quelques années mais ils connaissaient un certain essoufflement. Avec Joséphine Baker, ils vont susciter une nouvelle passion hors du commun à la mesure de la personnalité de la jeune danseuse. 

    Repérée à New-York par Caroline Dudley Reagan, mondaine, épouse de l’attaché commerciale de l’ambassade des Etats-Unis à Paris et qui deviendra son premier impresario, elle a su saisir sa chance. Inconnue outre-Atlantique, c’est en France qu’elle triomphera. Mélange de surprise et de curiosité, ses premières apparitions ne tardent pas de faire de Joséphine Baker une star consacrée dès ses premiers mois de présence sur le sol national.

     

    1. Un magnétisme immédiat

    La Liberté alors dirigé par Camille Aymard est le premier quotidien à délivrer ses impressions favorables le 4 octobre 1925. Quelques jours plus tard, alors que Le Gaulois compare la Revue nègre à une « babel de couleur et une babel de sonorités », dans Le Journal, quotidien très conservateur, l’influent critique Georges Le Cardonnel s’extasie :

    Et de considérer que le clou du spectacle est incontestablement la figure de Mademoiselle Baker : 

    Il est vrai que dans cette première revue, Joséphine Baker s’illustre au milieu de 25 artistes parmi lesquels se trouve le danseur Louis Douglas (1889-1939). Vêtue d’un simple pagne de fausses bananes elle surgit dans un tableau intitulé « La danse sauvage », agitant son corps sur un rythme d’une musique totalement inconnue en Europe que l’on nommera bientôt Charleston.

    Et le succès est au rendez-vous : Joséphine Baker attire les regards grâce à son superbe corps dénudé mais aussi grâce à son extraordinaire énergie et son sens de l’humour. Gustave Fréjaville, dans le quotidien d’informations culturelles d’Henri Desgranges Comœdia, avoue son admiration pour « cet être inquiétant et agité, crâne étroit aux cheveux aplatis et cirés, joues pleines et sombres frottées de rose, large sourire qui a l’air de mordre, regard vif, jambes sveltes et spirituelles ».

    Marcel Fourrier, critique de L’Humanité est au diapason : il apprécie le caractère étonnant et captivant du spectacle, « quelle leçon nous donnent ces Nègres ! » qui proposent un retour à une forme de « pureté originelle ». Quant à Joséphine Baker, stupéfiante, elle emporte la mise du journaliste communiste :

    Après le vif succès du Théâtre des Champs-Élysées, la Revue nègre rebaptisée « Ballets nègres » pour la circonstance, est programmée le 3 décembre dans le prestigieux Opéra de Paris comme le témoignage d’une immédiate consécration.

     

    2. « L’étoile Noire »

    La Revue nègre révolutionne les spectacles parisiens en les détournant de la danse classique et de l’opéra. Chaque soir, la salle est archi-comble. Ici c’est le plaisir des danses nerveuses forcenées au rythme des stridences syncopées du Charleston Jazz band qui prévaut.

    Osez Joséphine ! (1/2)La tendance de l’époque peut être qualifiée de « négrophile » : en 1921, le prix Goncourt a été accordé au Martiniquais René Maran pour son texte Batoula ; une exposition « Les Nègres de Paris » est proposée par la galerie Mantelet en juillet 1926, l’affiche publicitaire Banania est placardée partout dans les villes de l’Hexagone, tandis que les « tirailleurs sénégalais » ont laissé une image plutôt positive depuis la Guerre. La mode est aux « étoiles noires » comme le précise à la Une du journal de droite Le Gaulois le journaliste Alfred Guignard (1873-1928).

    Dans Cœmedia, le critique averti Paul Brach (1893-1939) traduit cette tendance à travers un billet intitulé « Nuit noire », évoquant le goût des Français pour les « Nègres » et leurs spectacles qui font le succès des nuits parisiennes. Le quotidien féministe La Fronde va jusqu’à considérer qu’il s’agit du « Miracle de la femme noire » sa Une tandis que dans les pages « mode » de L’Excelsior, la journaliste spécialisée Marcy Ducray s’amuse à pointer cette « invasion noire » touchant simultanément le théâtre et la mode avec « l’intoxication » par la danse, le fantasme du bronzage et l’intérêt pour les tons vifs et heurtés dans le domaine vestimentaire.

    Ainsi, dans le quotidien Le Siècle au chapitre « La femme et la maison » l’une des premières photographies publiée de la danseuse la présente avec son « ton de peau bronzé » qui dépasse « peut-être un peu ce que les femmes cherchaient à obtenir cet été par tous les moyens naturels ou pharmaceutiques. Nul doute que nous n’essayions d’obtenir un bronze aussi parfait après avoir vu Jospéhine Baker ».

    Avec le recul, ce « snobisme noir » relève d’une curiosité ambiguë : assister à une « Revue nègre » à l’instar des expositions coloniales c’est éprouver une forme d’exotisme, s’enticher d’altérités profondes dans leurs éléments naturels, essentialisés par le poids des préjugés raciaux. Ainsi les Noirs auraient la danse dans la peau, de belles dents blanches que l’on voit souvent parce qu’ils sourient tout le temps, grands enfants un peu niais.

    Ces idées reçues mettent en scène le sentiment de supériorité de cette France qui se passionne pour cette différence radicale souvent magnifiée, parfois dénoncée.

    En effet, le spectacle n’est pas du goût de tous : à la Une du Figaro, l’académicien et dramaturge Robert De Flers (1872-1927) se montre véhément, fustigeant « l’offense la plus directe qu’ait jamais reçu le goût français ». Il qualifie la Revue nègre de « lamentable exhibitionnisme transatlantique qui semble nous faire remonter au singe », raillant les « vagues hululements et les mimiques à l’obscénité puérile ». Un culte de la laideur, l’apothéose de la discordance avec Joséphine Baker en ligne de mire :

    Osez Joséphine !

     

    Pour la suite (ici)

    Osez Joséphine ! (1/2)

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  • Conçue exclusivement à partir d’archives de l’Ina, de la radio belge ou des Laut Archiv de l’Université Humboldt de Berlin, cette série de FRANCE CULTURE en quatre parties retrace la Première Guerre mondiale à travers les voix des protagonistes. Enregistrements d’époque ou témoignages recueillis dans les années 50 et 60, les anciens soldats racontent leur guerre.

    Pour chaque épisode, j’ai effectué des recherches complémentaires pour une meilleure lecture ; mais à mon sens, les paroles des différents témoins n'ont pas leur pareil....

    14-18 : la Grande Guerre (2)

    Épisode 3 : A l’arrière la vie continue

    A l’arrière, la guerre bouleverse la vie des femmes et la création artistique.

    Les premières permissions (AD 62)

    14-18 : la Grande Guerre (2)L'échappée belle : permissions et permissionnaires du front à Paris pendant la Première Guerre mondiale (HAL Archives Ouvertes)

    S'évader du front : les permissions (AD Yonne)

    Le courrier : un enjeu vital (AD 71)

    Les femmes et la 1ère guerre mondiale

    Le rôle des femmes pendant la Première Guerre mondiale (Mairie de Paris)

    Le travail des femmes dans les usines de guerre de la France méridionale (1914-1918) – Persée

    Le droit du travail s'en va-t-en guerre (1914-1918) – Cairn

    Travail : Quel rôle les femmes ont-elles tenu lors de la Grande guerre?

    14-18 : la Grande Guerre (2)

    Épisode 4 : La fin d’un monde

    L’armistice sonne non seulement la fin de la guerre mais aussi et surtout la fin d’un monde.

    La mutinerie des soldats russes à La Courtine en 1917

    L’histoire des soldats russes en France et la mutinerie du camp de La Courtine

    Chemin des Dames : la bataille qui déclencha les mutineries de 1917

    Les mutineries de 1917, un refus de la guerre « massif et multiforme »

    Le Chemin des Dames

    L’armistice de 1918 a 100 ans

    1914-1918 : les grandes Unes de l'armistice 1/2 (Retronews)

    14-18 : la Grande Guerre (2)

     

    14-18 : la Grande Guerre (2)

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  • Conçue exclusivement à partir d’archives de l’Ina, de la radio belge ou des Laut Archiv de l’Université Humboldt de Berlin, cette série de FRANCE CULTURE en quatre parties retrace la Première Guerre mondiale à travers les voix des protagonistes. Enregistrements d’époque ou témoignages recueillis dans les années 50 et 60, les anciens soldats racontent leur guerre.

    14-18 : la Grande Guerre

    Pour chaque épisode, j’ai effectué des recherches complémentaires pour une meilleure lecture :

     

    Épisode 1 : La mobilisation en plein été

    La déclaration de guerre retentit comme une déflagration au beau milieu de l’été 14. 14-18 : la Grande Guerre

    Jean Jaurès assassiné (Gallica)

    16 septembre 1873 : les troupes allemandes évacuent la France (SAMA)

    Chanson qu’on apprenait aux enfants avant la guerre de 14-18 : « la France attend » de P. GAILLARD (Gallica)

    La baïonnette Rosalie

    Août 1914, Alsace : "Il y a eu encore plus de morts qu'à Verdun" France Inter

    Discours de l’empereur d’ Allemagne Guillaume II – 4 août 1914

    Ceux de 14

    Quatre victoires de l'armée russe pendant la Grande Guerre

    Histoires 14-18 : Tannenberg et le front russe

    Compiègne en 1914 (Société Historique de Compiègne)

     

    Épisode 2 : Les tranchées ou "la fosse aux murènes"

    14-18 : la Grande Guerre (1)Sur le front, les Poilus racontent les combats et la vie dans les tranchées.

    Les soldats de l’armée allemande

    L’évolution du costume français

    Le Pigeon-voyageur et le rôle qu’il a joué dans la guerre 1914-1918

    1914-1918: l'Afrique a payé un lourd tribut à "la Grande guerre"

    Témoignages de guerre : La vie dans les tranchées (AC GRENOBLE)

    La chasse aux rats dans les tranchées, décembre 1915

    Les souffrances dans les tranchées : témoignages

    La guerre des tranchées

    Grande Guerre : plongée dans l'enfer des tranchées

    Films d'archives 14-18 / Les tranchées de première ligne en Argonne

    Boezinge - Attaque allemande au gaz, du 22 avril 1915

    Première Guerre Mondiale : 1915, La Globalisation du conflit - Documentaire histoire

     

    14-18 : la Grande Guerre (1)

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  • Une incroyable collection de photographies de "petites gens" du Paris de la fin du XIXe siècle, vient d'être redécouverte. Ces étonnantes prises de vue, notamment de nombreux commerçants, témoignent des balbutiements de la société de consommation, de l’optimisme de la Belle Époque et du quotidien du Paris populaire.

    Documentaire de Bernd Boehm (Allemagne, 2018, 26mn)

    Paris : Flâner à travers la Belle Époque | ARTE

    Paris : Flâner à travers la Belle Époque | ARTE

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  • A la lecture d’un article de Retronews, j’ai souhaité partagé mes quelques connaissances et trouvailles.

    Pendant longtemps, j’ai cru que les allocations familiales dataient d’après la Seconde Guerre Mondiale ! Il m’a si souvent été raconté que les « alloc » n’existaient pas et « qu’avant il y avait moins d’aide » ; alors j’ai fait quelques recherches….

    A la fin de la Première Guerre mondiale, l'État français esquisse les premières mesures de soutien aux familles ; mais ces aides sont sporadiques et loin de faire l’unanimité sur le territoire français :

    • en 1917, l’État verse aux seuls fonctionnaires des allocations temporaires pour leurs enfants âgés de moins de 16 ans
    • en 1918, l’État accorde des indemnités pour charge de famille à tous les fonctionnaires non soumis à l’impôt sur le revenu ; ces allocations sont croissantes à partir du 3ème enfant, versées jusqu’au 16 ans du dernier enfant, voire 18 ans si poursuite des études…

    Il faudra donc attendre le 11 mars 1932 : la loi Landry généralise les allocations familiales pour tous les salariés de l'industrie et du commerce, mentionnant l'adhésion obligatoire des employeurs à une caisse de compensation.

    Nous sommes entrés dans l’ère des usines chrétiennes et du paternalisme.

    Le 24 mars 1932, L’Ouest-Éclair se fait l'écho d’un évènement historique qui se doit d’améliorer les conditions de vie de nombreuses familles françaises de l’entre-deux-guerres :

    1932 : Généralisation des allocations familiales

    1932 : Généralisation des allocations familiales

    Toutefois, l’idée d'un salaire familial n'est pas récente. Dès 1860, pendant le Second Empire, une circulaire impériale avait instauré une rétribution complémentaire pour les marins, sous la forme d'une indemnité de 10 centimes par jour et par enfant de moins de dix ans. Une première qui ressemble bien à de la charité….

    Cette initiative sera reprise, à la fin du XIXe siècle, par quelques patrons philanthropes, notamment Émile Romanet, directeur des établissements Joya à Grenoble, qui décide, en 1916, de créer la toute première « caisse de compensation » au bénéfice des salariés de son usine.

    Mais c’est véritablement à partir de 1919, suite à la saignée démographique occasionnée par la Grande Guerre, que les premiers suppléments salariaux publics accordés aux travailleurs en charge d’une famille voient le jour. Il s'agit de relancer au plus vite la natalité dans un contexte économique très difficile. Seules les familles les plus modestes y ont droit, et selon des critères très précis.

    En 1920, Maurice Bokanowski, député de la Seine et membre de l'Union républicaine et sociale, souhaite étendre ce complément de revenus à toutes les familles de France. Il dépose un premier projet de loi visant à rendre obligatoire pour chaque employeur l'adhésion aux caisses de compensation. Sans succès.

    1932 : Généralisation des allocations familiales

    Après deux autres tentatives infructueuses, le projet de loi déposé par le député radical socialiste Adolphe Landry est voté au Sénat le 11 mars 1932. Les allocations familiales pour tous sont nées.

    Dans son édition du 3 mai, le Courrier de Saône-et-Loire précise les conditions de paiement de ces allocations :

    1932 : Généralisation des allocations familiales

    1932 : Généralisation des allocations familiales

    Aujourd'hui, 85 ans après le vote de la loi Landry, les allocations familiales jouent toujours leur rôle essentiel de compensation salariale.

    1932 : Généralisation des allocations familiales

    1932 : Généralisation des allocations familiales

    Depuis 1932, de nombreuses mesures sont venues compléter le dispositif, comme l'allocation de rentrée scolaire en 1974, ou celle concernant les parents isolés en 1976.

     

    Pour en savoir plus :

    Des aides aux familles aux politiques familiales 1870-1914

    Premiers jalons d’une politique familiale

    Le journal officiel du 12 mars 1932

    Les débuts des allocations familiales (1860-1945)

    Contexte de Thierry Sabot un guide chrono-thématique

    La politique de la famille depuis 1932 : chronologie

    Histoire et pouvoir d’achat des allocations familiales (UDAF de la Meuse – UDAF de la Lorraine)

    1932 : Généralisation des allocations familiales

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  • Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 débute, en Allemagne nazie, une série de pogroms anti-Juifs d’une violence extrême (cliquez sur l'image).

    La nuit de cristal - France Inter

    Pour en savoir plus :

    La nuit de cristal - France Inter

    La nuit de cristal - France Inter

    La nuit de cristal - France Inter

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  • Fée verte ou péril vert ?Tout le monde connaît le tableau de Degas, mais tout le monde ne sait pas qui est cette « fée verte » et pourquoi l’on nomme ainsi l’absinthe… enfin, nous ne le savons pas exactement, mais nous nous en doutons ; poètes, peintres de renommée et autres la consommaient quotidiennement pour atteindre des paradis artificiels et fantasmagoriques. Mais pas qu'eux !

    Parmi nos ancêtres, peut-être avons nous eu également quelques aïeux un peu trop « penchés » sur la boisson….

    IL est bien évident que nous ne sommes pas là pour juger leurs comportements.

    Fée verte ou péril vert ?

     Voici une petite vidéo bien sympathique (cliquez sur l'image)

    Fée verte ou péril vert ?

    Pour en savoir plus :

    la solitude de l’alcoolique (Musée critique de la Sorbonne)

    le spiritueux absinthe

    L'absinthe, l'alcool qui rend fou

    Absinthe musée Auvers sur Oise

    Les artistes à la rencontre de la fée verte (France Culture)

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  • 150 ans de la Commune : alors que Paris bascule, le nombre de nouveaux titres de presse explose. Dans le même temps, la presse « versaillaise » propage avec virulence sa haine de la Commune. Comment une définition des « crimes de la Commune » émerge-t-elle dans un moment politique, et quelles traces demeurent après l’expérience communarde ?

     

    Le 18 mars 1871, un soulèvement populaire marque le début de la Commune de Paris. C'est le début d'une expérience démocratique inédite, alors que la ville entre en conflit ouvert avec la IIIe République née quelques mois plus tôt. Or, la commune fut aussi une expérience médiatique : chez les communards, à Paris, des centaines de journaux naissent en quelques mois. Au même moment, à Versailles, les journaux favorables à la République exaltent la haine de la commune, construisant l'image d'une révolution barbare, sanglante et violente. C'est la naissance des « crimes de la Commune ».

    La Commune et les communards

    Intervenants

    • Sarah Al-Matary, maîtresse de conférences en littérature des XIXème et XXème siècle à l’Université Lyon 2, spécialisée dans les écrits anti-intellectualistes, de la presse aux œuvres de femmes et d’ouvriers, elle est co-rédactrice en chef de la Vie des idées
    • Quentin Deluermoz, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Paris, spécialisé en histoire sociale et culturelle du XIXème siècle, éditeur scientifique des Chroniques du Paris apache parues en 2008 au Mercure de France

     

    Pour en savoir plus :

    Jules Vallès, la Commune et la province

    Commune de Paris : Louise Michel, Jules Vallès, Gustave Courbet... Les figures de l'insurrection

    Le cri du peuple (Gallica)

    Tardi et la Commune de 1871 à travers Le Cri du peuple : roman graphique ou histoire graphique ?

    Femmes de la Commune et Pétroleuses

    Louise Michel pendant la Commune de Paris (PPO)

    De la « tricoteuse » à la « pétroleuse » ou les figures répulsives de la « femme publique »

    Les 150 ans de la Commune

    La Commune et les communards

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  • Le camp d'internement de Drancy ou camp de Drancy fut  LA plaque tournante de la politique de déportation antisémite en France d'août 1941 à août 1944.

    Voici un article de Retronews qui atteste que les Français n’ignoraient rien des horreurs pratiquées dans ces camps ; alors que l’on arrête d’apprendre à nos collégiens que les « persécutés » des camps ont été découverts à la Libération !

    Pendant longtemps, je me suis demandée pourquoi les « rescapés » n’en parlaient pas… et puis j’ai compris : comment parler de l’inexplicable… de l’inconcevable.. ?

    *

    Entre 1941 et 1944, le camp d'internement, surnommé l'« antichambre de la mort », a vu passer des milliers de détenus en attente de déportation vers les camps d'extermination. La presse française n'y trouve rien à redire.

    D'août 1941 à août 1944, le camp de Drancy a été le principal lieu d'internement avant déportation vers les camps d'extermination nazis, en particulier Auschwitz. Neuf juifs déportés de France sur dix sont passés par le camp de Drancy lors de la Shoah.

    Le camp apparaît dans la presse française fin 1939, lorsqu'il est installé au cœur de la cité de la Muette, un quartier d'habitation de Drancy. Deux ans plus tard, plusieurs milliers de prisonniers y sont détenus. En septembre 1941, Le Petit Parisien rapporte : 

    « Ces constructions composent aujourd'hui un camp de concentration pour les Juifs de la capitale et de la région parisienne. [...]
    Ces 4 500 hommes travaillent-ils ? Non. On ne leur demande rien. Quelques-uns seulement sont occupés aux cuisines. 17 médecins juifs et internés soignent les malades et sont répartis dans les bâtiments. [...]
    Leur âge ? De dix-huit à soixante-dix ans. Leur alimentation ? Par jour 360 grammes de légumes frais, 275 grammes de pain, 10 grammes de matières grasses et 90 grammes de viande par semaine. À midi, un peu de fromage ou des fruits en plus
    . »

    Nulle part sa légitimité n'est remise en question. 

    Et quand les journaux dénoncent le « scandale du camp de Drancy », c'est pour évoquer de marginaux cas de corruption ou de marché noir, comme Paris-Soir en novembre 1941 : 

    « Faisant fonction de juge militaire, M. Jadin, juge d'instruction, a inculpé de violation de consigne trois gendarmes, coupables d'avoir fait le trafic de lettres et de paquets avec les internés et de leur avoir vendu des marchandises à des prix défiant toute concurrence (125 francs la cigarette !). »

    Un entrefilet fait parfois mention ça et là d'une tentative d'évasion, comme dans Le Matin, qui relate froidement en avril 1942 : 

    « Évadé du camp de Drancy un Juif est repris à Paris. Le Juif Max Mayer-Waijbort, surnommé Carotte, s'était évadé du camp de Drancy le 3 septembre dernier, et avait réussi à se rendre à Marseille, puis en Bretagne où il réussit, à force d'intrigues, à se faire délivrer une carte d'identité française au nom de Jean Cantel.
    De retour à Paris, alors qu'il s'apprêtait à fêter la Pâque juive par un copieux repas, il fut arrêté par la police des questions juives. Max Mayer-Waijbort va regagner Drancy.
    »

    La presse, sous contrôle allemand, multiplie les saillies antisémites. En 1943, l'hebdomadaire collaborationniste Je suis partout dans un paragraphe ignoblement intitulé « Les Juifs entre eux », écrit avec un cynisme absolu : 

    « À la suite de scandales répétés, on vient, parait-il, de renforcer sérieusement la surveillance des Juifs internés au camp de Drancy. Ce qui, d’ailleurs, n’empêche pas qu’à l'intérieur même du camp les fils d’Israël ont organisé leur petit marché noir personnel. Ceci dans des conditions particulièrement odieuses, car l'appât du lucre est si fort que les prisonniers se montrent impitoyables les uns pour les autres. Passons sur le paquet de Gauloises à 600 francs et sur ies cigarettes détaillées à 20 francs la bouffée...
    Le plus répugnant, c’est le marché noir des... W.C. !!! Et il faut bien convenir que seuls des Juifs pouvaient imaginer pareil trafic : chaque matin, à l’ouverture des baraques, des gaillards agiles et résolus se ruent vers les lieux d’aisance, les occupent et ne cèdent leurs places que moyennant finance et après de sordides marchandages...
    »

    Et-il utile de rappeler que le journal « je suis partout » est « Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française ». (Retronews)

    À l'issue de la guerre, le camp sera utilisé pour l'épuration. Plusieurs gendarmes en charge de l'administration du camp seront condamnés – à de très courtes peines, toutefois.

    Sur les quelque 67 000 hommes, femmes et enfants internés à Drancy entre 1941 et 1944, seuls 2 000 reviendront vivants.

    *

    Pour en savoir plus :

    Les enfants du silence

    Hebdomadaire Je suis partout

    « Je suis partout », hebdomadaire antisémite et collaborationniste

    Etude de cas : le camp de Drancy (1941-1944)

    Le camp de Drancy (AJPN)

    Les heures sombres du camp de Drancy

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