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Qui est la sœur cadette de Pierre César ?
Pour finir en beauté cette année 2022, monsieur BEAUCARNOT nous a offert une nouvelle énigme (ICI).
Toute sa vie, Pierre CÉSAR, décédé à Paris en mars 1937, a souffert d’être sans nouvelles de sa soeur, Marie, sa cadette d’un an, née en avril 1867, orpheline comme lui, et dont il avait été séparé suite à la guerre. Qui saura lever le voile de cette mystérieuse soeur, et se montrer grand « cler » en généalogie pour, en suivant cette voie, trouver ses dates et lieu de décès ?
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Dans la description, Jean Louis-Beaucarnot nous informe que Marie est la cadette de Pierre : Marie est née un an après son frère, donc Pierre serait né vers 1866.
Je pars de la date dont je suis sûre : Pierre est décédé en mars 1937 à Paris, malheureusement, je n’ai pas l’arrondissement. Je tente d’abord ma chance avec FILAE et bingo !
Cet acte (AD 75 n°459 page 47/195) m’apprend que Pierre est décédé le 21 mars 1937 à Paris 4ème au 1 place du Parvis ; plusieurs informations sont à utiliser :
- il est né à Plantières-les-Metz en Moselle (dept 57) le 17 février 1866
- il était sans profession : il a 71 ans !
- il était domicilié au 16 rue Pierre au lard (quartier derrière Beaubourg)
- il est le fils de Charles CESAR et de Anne ROLLIN, tous deux décédés
- il était divorcé de Charlotte MITREUX ;
La place du Parvis est l’adresse de l’établissement hospitalier de l’Hôtel-Dieu, le plus ancien hôpital de Paris et réputé pour accueillir la plupart des indigents.
Par une simple recherche sur Google Maps, je visualise la rue Pierre au lard, une petite ruelle derrière le centre Georges Pompidou.
Je continue mes investigations et retrouve très vite l’acte de naissance de Pierre :
J’en connais un peu plus sur le milieu social de la famille de Pierre :
- Son père Charles avait 25 ans à sa naissance – donc né vers 1841 – et il était « débitant » ; on dirait aujourd’hui « aubergiste »,
- Sa mère Anne Victoire ROLLIN avait également 25 ans et était « sans profession », comme beaucoup de femme à cette époque, mais nous savons tous le rôle que les épouses ont joué auprès de leurs maris, notamment en travaillant avec eux, mais dans l’ombre, tout en s’occupant des enfants !
- Les témoins étaient Pierre JEAMME, jardinier de 37 ans et Pierre JUNGBLUTH, journalier de 23 ans.
Les témoins sont toujours très importants à préciser ; ils peuvent être de simples voisins, des collègues de travail ou bien de la famille à venir….
Sur FILAE, je trouve également le nom de Pierre dans le Bulletin des Lois ; Pierre CESAR a opté pour la nationalité française en 1872 et était accompagné d’un « tuteur » puisque durant la guerre de 1870, il a perdu ses deux parents ; en 1871, la Moselle disparaît dans l’Empire Allemand au même titre que le Bas-Rhin et le Haut-Rhin.
Grâce à cette information, je sais que Pierre est parti s’installer dans les Vosges à Lerain. Il est également accompagné de Sophie CESAR, épouse JUNGBLUTH - le témoin à la naissance de Pierre - soeur de son père, donc sa tante.
J’effectue donc une recherche dans les AD des Vosges ; mais les recensements ne sont en ligne qu’à partir de 1886 ; Pierre a alors 20 ans, et a peut-être déjà quitter la région.
Et en effet, je n’ai rien trouvé dans les archives des Vosges.
Je décide donc de tenter ma chance sur GENEANET, maintenant que j’ai des informations plus précises sur la filiation de Pierre : peut-être retrouverais-je sa soeur Marie….
Je retrouve le couple Charles CESAR – Anne ROLLIN, les parents de Pierre et Marie (Fiche GENEANET)
Charles est né à Saint-Bernard en Moselle, le 2 juillet 1840 et est décédé le 30 septembre 1868 à Plantières ; quant à son épouse, Anne est née le 11 septembre 1840 à Ancerville, en Moselle, et décédée le 23 décembre 1870 à Metz ; il semble que le couple de trentenaire n’ait pas survécu à l’invasion allemande. Que sont donc devenus leurs enfants ?
Sur cette fiche GENEANET, Marie est mentionnée comme née le 2 avril 1867 à Plantières (AD 57 n° 14 page 138/422).
Me voici arrivée à ce stade de mes recherches, sans grande difficulté ; mais pour ce qui est de la suite, ça se complique...
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En effet, ça se complique : c’est le statu quo total ! Aucune information n’est disponible sur Marie ; il me faut donc réfléchir :
- En 1871, Marie avait 4 ans et était déjà orpheline ; peut-être a-t-elle été confiée à un orphelinat ou une famille d’accueil, et n’a pas quitté sa commune ; je m’empresse donc de rechercher les recensements de Plantières : mais les listes nominatives de recensement françaises d’avant 1872 n’ont pas été conservées par l’administration allemande et les années suivantes ne sont pas en ligne…..
- Je peux rechercher l’acte de mariage de son frère : mais non, puisque Pierre dit n’avoir aucune nouvelle de sa sœur depuis la guerre…. Donc elle ne peut être témoin à son mariage...
- Les tables de succession et absences, sur Paris, m’incitent à penser que Pierre est décédé, seul et sans un sou,
- Le bulletin des lois alors… mais Marie n’y figure pas !
- Je tente une dernière chance en recherchant Marie par recensement national avec FILAE ; je trouve une petite Marie en nourrice, dans la Loire, mais c’est une fausse piste….
- Je fouille également les répertoires alphabétiques des admissions (1742-1930) sur Paris, mais aucun enfant assisté au nom de Marie CESAR…
Alors, alors….
Le désespoir aidant, j'ai alors pensé que le tuteur de la petite Marie était un membre de sa famille ; par exemple, dans le cadre d’un baptême, qui sont les parrain et marraine ?
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Pour un premier enfant, c'est la mère de la jeune femme ( mais la mère d’Anne Victoire est décédée) et le père du mari ( donc Mathias César) qui, de droit, sont parrain et marraine ; en effet, Pierre est parti sur la commune de Lerain (Vosges), comme mentionné sur le Bulletin des Lois,
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Pour un second enfant, donc Marie, ce droit revient au père de la jeune femme (Jean Rollin) et à la mère du mari (Marguerite Gillet).
Par conséquent, les deux enfants ont été effectivement séparés : Pierre est parti sur Lerain, tandis que Marie aurait rejoint Ancerville….
Je sèche et désespère de trouver…. J'ai bien essayé de faire participer le groupe de généalogie auquel je participe, mais personne ne s'intéresse à ce genre d'énigme....
C’est alors que le facteur dépose dans ma boite aux lettres le magazine n’264 de la RFG… Je vais enfin savoir….
Tags : énigme, RFG, cesar, soeur
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