• F comme Fuite

    F comme FuiteDepuis ce jour du mois de mars 1943, Henri ne survivait que dans l’espoir de la fuite ; ensemble, avec son compagnon Maurice, ils ont élaboré un plan…. Mais ça ne s’est pas passé comme prévu…. Pas suffisamment d’opportunité, trop de surveillance.

    Au camps de Wetzlar, quelques nouvelles arrivaient par-ci par-là ; il y avait toujours des camarades qui transmettaient des papiers au péril de leur vie ; Henri savait que Paris était libéré depuis le 25 août 1944 après de rudes combats contre les Allemands. Il voyait bien des avions au loin qui survolaient en reconnaissance ; ils entendaient tous les bombardements qui se rapprochaient. Montreuil, sa ville, a été l’une des premières à retrouver une certaine autonomie. Ils attendaient avec espoir….

    Après l’opération Overlord en juin 1944 en Normandie, Français, Américains, Britanniques, et Canadiens, progressaient à travers la France et la Belgique ; les hommes du camp savaient que les Alliés arrivaient, mais quand ? Ils guettaient chacun des gestes de leurs gardiens, tendus, nerveux, inquiets.

    Les forces soviétiques avançaient au travers de l'Europe de l'Est ; ils avaient déjà libéré des camps en Pologne, en Tchécoslovaquie et en Allemagne de l'Est. En janvier 1945, les russes avaient découvert toutes les abominations du camp d'Auschwitz. Personne ne mesurait encore l'ampleur de l'horreur nazie, avec des millions de victimes de l'Holocauste.

    Plus les bombardements approchaient de Wetzlar, plus les gardes étaient agressifs, hargneux comme des chiens sauvages. La tension montait ; les Allemands pressentaient que la fin étaient proches…. La chute de la race des seigneurs était pour bientôt...

    Et puis, tout à coup, c’est la faille : un moment d’inattention… Maurice et Henri saississent aussitôt l’égarement de leur gardien ; il lève les yeux, ébahis du survol du bombardier, un bombardier américain, il en est sûr. Alors, sans réfléchir, les deux copains s’enfuient, ils courent, courent jusqu’à en perdre haleine, ils courent mais sans jamais se retourner. Les balles sifflent autour d’eux, mais les Allemands ont bien d’autres chats à fouetter que ces deux fuyards sans importance. C'est la débâcle dans le camp.

    Nous sommes le 27 mars 1945 : cela fait 24 mois et 14 jours qu’Henri a été capturé. Il est temps de rentrer à la maison.

    Le camp de concentration de Wetzlar sera libéré deux jours plus tard par les troupes américaines. 

    Mais Henri et Maurice n’en savent encore rien.

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  • Commentaires

    2
    Jeudi 23 Novembre 2023 à 18:18

    J'ai toujours un pincement en lisant des articles sur les deux guerres mondiales

    1
    christiane Bruneau
    Mardi 7 Novembre 2023 à 18:51
    christiane Bruneau

    A la fois triste et passionnant !  beau challenge.

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