• Fille

    FilleQuatrième de couverture : « Laurence Barraqué grandit avec sa sœur dans les années 1960 à Rouen.
    "Vous avez des enfants? demande-t-on à son père. – Non, j’ai deux filles", répond-il.

    Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c’est toujours mieux qu’une garce. Puis Laurence devient mère dans les années 1990. Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ?
    L’écriture de Camille Laurens atteint ici une maîtrise exceptionnelle qui restitue les mouvements intimes au sein des mutations sociales et met en lumière l’importance des mots dans la construction d’une vie

    Etre une fille ou une femme, comme dirait Gisèle Halimi, c’est une malédiction, et nous ne sommes pas en Tunisie – pays natal de l’avocate – mais bien en France !

    Ce livre pourrait être une banale histoire de femme désireuse de sortir de la condition dans laquelle sa famille veut l’enfermer, mais dès le début, on découvre l’univers de Laurence : un père médecin, patriarche et mandarin, une mère au foyer, soumise et effacée et une sœur aînée Claude, au prénom épicène, c’est-à-dire non genré, qui la traite aussi mal que le « paternel ». De l'enfance à sa condition de mère, elle décline tous les épisodes qui marquent l'évolution d'un destin ordinaire mais aussi du regard de la société sur le statut de la femme, en détaillant les conditions dictés par le langage : en somme, une existence de femme et autant d'étapes cruciales où chacune d’entre nous peut y retrouver des similitudes : déceptions amoureuses, agressions sexuelles, perte d'un enfant.Fille

    Camille LAURENS pointe du doigt des anomalies que l'on ne relèverait pas, tant l'habitude et les automatismes nous en cachent le sens profond : comme par exemple, le père va le matin à la mairie déclarer la naissance, la « née-sans ». L’auteure joue sans cesse avec les mots et les associations d’idées, parfois très surprenantes.

    On plonge dans l’univers d’un machiste, une société conservatrice où le devenir d’une jeune fille est d’être une bonne épouse, serviable, méritante, sachant bien tenir son foyer. On peut se demander comment Laurence pourra se construire dans ce cercle familial si « arriéré » où la règle d’or est de « laver son linge sale en famille »…..

    Les féministes seront révoltées à la lecture de ce livre, mais n’est-ce pas le but ? Réfléchir et s’insurger pour mieux avancer….

    Mesdames, avez-vous conscience que nous sommes un gros caillou dans la chaussure de certains messieurs…?!

    Pour en savoir plus :

    Lettres et caractères

    « Fille » de Camille Laurens : c’est quoi être une femme ?

    Camille Laurens, le poids de naître fille

    Fille

    « Une farouche libertéLa psychogénéalogie ou l'analyse transgénérationnelle (1 à 3) »
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