• Ils rêvaient des dimanches

    Ce roman régional est un très bel hommage que l’auteur rend à son grand-père, courageux, persévérant, aussi rude que les montagnes qui l’entourent, mais fier de ses racines et dont le « bleu des yeux ressemblait à celui d’un ciel délavé par la pluie ».

    Christian SIGNOL est originaire du Quercy ; cette histoire se passe donc dans le causse de Martel, département du Lot.

    L’auteur explique : « Pour la plupart des familles françaises, passées en trois générations de la paysannerie à l'université, le XXe siècle a été un formidable ascenseur social. L'histoire de ma famille maternelle est symbolique de cette évolution, et c'est pourquoi j'ai eu envie de la raconter. Ce que nous sommes aujourd'hui, nous le devons au travail acharné, aux sacrifices, à l'obstination de nos aïeux, de nos parents, qui ont lutté pour que leurs enfants, leurs petits enfants, un jour, vivent mieux. Leur vie sur une terre que souvent ils ne possédaient pas était rude, difficile : ils rêvaient des dimanches pour prendre enfin un peu de repos, leur seule récompense avec le pain de chaque jour. Nombreux seront ceux qui se reconnaîtront dans ces pages où s'exprime avant tout la gratitude que nous devons à ces hommes et ces femmes humbles et courageux. »

    *

    Né d’une mère célibataire, qui elle-même vivait dans une extrême précarité, Germain est confié de famille en famille jusqu’au jour où sa mère Eugénie décide de le garder auprès d’elle, estimantIls rêvaient des dimanches qu’elle possède assez d’argent pour s’occuper de « son petit ». Il n'a alors que sept ans. Mais le bonheur de vivre à deux ne dure pas bien longtemps ; malgré la misère et le dur labeur, la mère et le fils sont des « gens simples, pas habitués à se plaindre, mais seulement à courber le dos sous les orages, avant de trouver la force de se redresser. »

    Germain subira deux guerres, dont la Der des Der, la plus terrible parce que « coupable de revenir vivant alors que d’autres étaient morts ».

    Mais Germain est un battant, s’accrochant à une « éternelle obsession d’offrir à sa famille des conditions de vie moins précaires », se jurant de devenir son maître : « un jour, je serai patron ! ».

    Avec son épouse Germaine, ils n’auront qu’un seul objectif : « … qu’importaient la fatigue et les journées sans fin ? Pour lui comme pour elle, construire une vraie famille, se conduire en parents responsables, représentaient une revanche sur leur vie, ayant tous les deux souffert de l’absence d’un père ».

    Ils rêvaient des dimanchesTout dans ce livre résonne en moi….

    « …. j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression – la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus, : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

    Ma famille « ordinaire » a pu elle aussi s’émanciper de cette condition paysanne, au prix de terribles sacrifices sans commune mesure avec ma vie d’aujourd’hui.

    Qu’ils soient tailleurs, journaliers, tanneurs, cultivateurs, mineurs de fond, couturières ou dentellières, tous mes ancêtres ont permis à leurs descendants de prendre l’ascenseur social et de sortir de leurs conditions de « serfs ». Respect pour ces aïeux qui montraient autant d’attachement aux valeurs de travail et d’engagement.Ils rêvaient des dimanches

    Christian SIGNOL nous parle d’un monde qui n’existe plus, « d’une époque, d’une génération témoin d’un siècle qui vit le monde changer plus vite que pendant les dix neuf siècles précédents ! »

    Que d’émotions à la lecture de ce roman…..

    *

    Pour en savoir plus :

    Le portail patrimoine du Lot

    L’architecture rurale en Quercy : l’habitat aux XVIIIe et XIXe siècles

    L’évolution de la maison individuelle sur les Causses du Quercy (à partir de la page 10)

    L'architecture rurale en Quercy

    Maisons paysannes de France : le Lot

    Généalogie dans le Cantal : les ressources généalogiques utiles (Geneafinder)

    Généalogie dans le Lot : les ressources généalogiques utiles (Geneafinder)

    Journaux des unités engagées dans la Première Guerre mondiale (Mémoires des Hommes)

    Ils rêvaient des dimanches

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