• J comme J’étais médecin dans les tranchées de Louis MAUFRAIS

    J comme J’étais médecin dans les tranchées de Louis MAUFRAISEtudiant en médecine, prêt à entrer à  l’internat Louis Maufrais se voit mobiliser le 3 août 1914 comme tous ses camarades.

    Dès le début de sa mobilisation il rédige des carnets de note et photographie les lieux de vie où il séjourne. Quatre année d’enfer, et le terme est léger….

    IL est tout d’abord cantonné à la sélection des soldats, faire le « tri » des valides, les vacciner contre la typhoïde et la variole et les envoyer combattre le konprinz (prince héritier de l’empire allemand). Pressé de se rendre utile, il demande à partir pour le front.

    Son périple commence avec la terrible bataille d’Argonne, dans la Meuse, dès l’automne 1914.

    J comme J’étais médecin dans les tranchées de Louis MAUFRAIS

    Les soldats sont mal préparés ; l’humidité du terrain est constante ; les hommes ne sont armés que de vieux matériels qui datent de 1870… oui, vous avez bien lu ! Les soldats, partis la fleur au fusil, ne croyaient pas que cette « boucherie » durerait aussi longtemps…

    Pour les passionnés de guerre et de stratégie, il existe de nombreux sites qui relatent les faits de cette période ( ou bien l’histoire d’un régiment) et notamment du poste de secours de Marie Thérèse…

    Le quotidien des troupes y est relaté : travailler les mains nues et tirer les bobines de fil de fer barbelé par un temps froid et humide, glacial, planter des pieux et monter les « réseaux » ; les pieds macéraient dans l’eau, des pieds gonflés et douloureux, des pieds gelées enserrés dans des chaussures dont il était formellement interdits de déchausser

    Avec pudeur, le médecin décrit les jambes arrachées, les fractures ouvertes, les plaies béantes de l’abdomen, les poumons perforés, les plaies par éclats d’obus, les arrachement de doigts ; tout n’est que hurlements des hommes, sifflement des balles, éclatement des obus, délires de soldats devenus fous.J comme J’étais médecin dans les tranchées de Louis MAUFRAIS

    La gnole et le café n’arrivent plus à réconforter….« dans les moments durs, de pauvres gars buvaient dès le réveil, d’un seul coup, le café chaud, le vin et la gnôle. Maintenant je peux crever, disaient-il, c’est toujours ça que les Boches n’auront pas ».

    Les blessés « légers » sont orientés vers le poste de secours avancé, tandis que les grands blessés sont évacués vers les ambulances et la ville la plus proche ; cette évacuation est une préoccupation constante pour Louis Maufrais ; l’eau manquaient pour se laver les mains, les plaies étaient « désinfectées à la teinture d’iode qui fixait le sang » ; avec désarroi, il constate amèrement que pour « les soldats très choqués, il n’y avait rien ».

    Les hommes sont désespérés ; ils fabriquent des « grenades artisanales surnommés pétards à clous, et souvent si mal réalisés qu’elles pouvaient exploser dans les mains de celui qui l’avait faite et lorsqu’ils n’ont plus de munitions, ils pissent dans les boites de conserves qu’ils balancent à la tête des allemands ».

    Parlera t-on des odeurs, des odeurs d’explosifs, d’étoffe brûlée, de chairs déchiquetées encore chaudes….C’est une terrible guerre contre les Allemands, mais aussi contre les poux, les rats...

    Médecin au 94ème régiment d’infanterie, puis au 40ème régiment d’artillerie de campagne, Louis Maufrais terminera la guerre comme assistant à l’ambulance 1/10 de la 42eème division. Il n’ira jamais cherché les médailles dont il a été décoré : peut-on célébrer la guerre ?

    Et parce que ce challenge est avant tout un challenge de généalogie, j’ai retrouvé sur Généanet le profil de Louis Maufrais. Ce livre m’a passionné et permis de retracer le parcours de certains régiments, et notamment celui de mon Agrand-père.

    Pour en savoir plus :

    "Récit de guerre" : un médecin dans les tranchées durant la Première Guerre mondiale

    Les obus shrapnels

    quelque grenades allemandes

    Témoignages de 1914 - 1918

    Des médecins dans la Grande Guerre : le courage et la peur

    Maufrais 2 : le retour

    Le régiment de tradition, la garde 94 RI

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    « Ma chère LouiseK comme KADEAU ! »
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