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S.T.O Service du Travail Obligatoire (2)
A l’unanimité, les déportés français parlent de baraquements en bois, sales, non chauffés et entourés de barbelés. Les lits superposés étaient recouverts d’une unique paillasse (et non pas d’une couverture) où punaises, poux et vermines proliféraient. Ils effectuaient près de 12 heures de travail par jour, avec seulement 2 jours de repos par mois.
La nourriture était insuffisante et « l’usure physique » se faisait sentir de plus en plus. Mais les malades ne souhaitaient pas se faire connaître, ne voulant pas intégrer les « hôpitaux dépotoirs » ; ils attendaient leur rapatriement, un rapatriement qui tardait à venir…. Certains toutefois seront renvoyés pour diphtérie, tuberculose.
Aussi, dans leurs baraques puantes, les travailleurs français ne rêvaient que d’évasion, de rentrer au pays… Alors ils tentaient le tout pour le tout : une main volontairement écrasée dont la plaie est ravivée par du sel, un « pied à vif frotté avec un papier de verre et une goutte d’acide sulfurique versée sur la plaie »...
Il existait bien certains permissionnaires, mais en cavale ; ’ils sont repris, ce sera un bref passage à la Pépinière, ensuite la prison, voire le camp de concentration.
Mais la grande majorité des STO n’obtiendront jamais de permission. « La résistance, c’est d’abord la force d’inertie ».
Ils en voulaient beaucoup à Laval ou à Pétain de les avoir vendus à l’Allemagne. Les STO tentent alors de ralentir la cadence : des blessures volontaires, des maladies imaginaires en passant par le sabotage.
Le sabotage et le refus de travailler envoyaient les STO directement en AEL (camps d’éducation par le travail) ; les déportés politiques et les résistants partaient directement en camps de concentration…. L’AEL est « l’antichambre des camps de concentration (…) on peut toutefois espérer en sortir » ; ils ont une valeur de dissuasion excessive.
A partir du débarquement du 6 juin 1944, les conditions de vie se durcissent encore… Et le 19 janvier 1945, c’est le début de la débâcle. Mais les STO ont très peur de l’arrivée des Russes, réputés pour être « barbares ». Ils seront soulagés à l’arrivée des Alliés et des Français.
Pour en savoir plus
DAF (Front allemand du travail)
Liste des unités de la Waffen-SS (unité d’élite d’Hitler)
Otto ABETZ (nazi s’occupant des questions de la presse, de la propagande et du STO)
Pierre LAVAL et Philippe PETAIN
Tags : travail, Vichy, STO, 39 45
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