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Charlotte Delbo
Point de rue ni de place et encore moins d’allée Charlotte Delbo, mais une bibliothèque : au cœur de Vigneux-Sur-Seine, petite commune de naissance de Charlotte, la bibliothèque est accessible à tous, librement et gratuitement.
Charlotte Delbo est donc née le 10 août 1913 à Vigneux-sur-Seine (Essonne). Bien évidemment, j’ai retrouvé son acte de naissance dans les Archives Départementales de l’Essonne (AD 91 n°66 page 35/288)….
Elle est née au 40 avenue Henri Martin ; son père était charpentier en fer et sa mère sans profession.
Issue d’une famille d’ouvriers, Charlotte habiterait au 58 allée Georges Sand à Vigneux.
En 1932, elle adhère au mouvement des « Jeunesses Communistes » où elle rencontre Georges Dudach un communiste engagé comme elle. Le couple se marie à Paris le 17 mars 1936 (AD 75 n°158 page 27/31). Commence alors une étroite complicité.
Sténographe et secrétaire de Louis JOUVET, elle part en tournée avec lui en Amérique du Sud au début de la guerre. Elle rentre en France le 15 novembre 1941 pour participer à la lutte contre l'occupant, dans la clandestinité avec son mari Georges DUDACH, membre du réseau POLITZER.
Elle travaille pour le journal clandestin Les Lettres françaises. Mais le 2 mars 1942 Charlotte et Georges sont arrêtés.
Si Georges DUDACH est fusillé au Mont Valérien le 23 mai 1942, Charlotte est internée à la Santé puis à Romainville.
Elle est déportée à Birkenau (Auschwitz) le 24 janvier 1943 dans le convoi des « 31000 », avec Danielle CASANOVA, Marie-Claude VAILLANT-COUTURIER, Marie POLITZER, Hélène SOLOMON, cette « équipe de France » dont parlera Aragon dans le poème Le Musée Grévin, dans l'été 1943.
Une des 49 rescapées de ce convoi, Charlotte écrit ses souvenirs de déportation, notamment Le Convoi du 24 janvier 1943 relatant l'histoire des 230 femmes de ce convoi des « 31000 », convoi singulier de résistantes politiques à destination d'Auschwitz-Birkenau. « Nuit et brouillard », ce transport a son équivalent pour les résistants hommes dans le convoi des « 45000 » du 6 juillet 1942 pour Auschwitz.Déportée au camp de concentration de Ravensbrück, elle sera libérée le 23 avril 1945.
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Pour se donner du courage et ne pas sombrer dans la folie à la suite des traitements inhumains et épouvantables des camps, Charlotte se jure d’écrire une œuvre sur la déportation qu’elle a subie si elle en ressort vivante et en choisit même le titre “Aucun de nous ne reviendra ”, d’après un vers tiré de l’ouvrage de poèmes de Guillaume APPOLINAIRE.
Aussi pour s’occuper et faire passer le temps, elle fait des exercices de mémoire en se répétant mentalement d’anciennes pièces de théâtre. (...) Le passage des camps à la vie normale, la douleur d'avoir perdu son époux, choquée et traumatisée, Charlotte a pourtant tenu...
Pour ne pas sombrer dans la dépression et commettre l’irréparable, elle se fait soigner dans une clinique en Suisse et se lance dans la rédaction de son ouvrage : la thérapie par l'écriture.
Une manière pour elle d’expier sa douleur....
Charlotte reprend également son activité chez Louis JOUVET tout en vendant ses copies de manuscrits à des journaux. IL faut bien continuer à vivre....
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Charlotte Delbo mourut à Paris des suites d’un cancer du poumon en 1985. Elle repose au cimetière de Vigneux sur Seine.
Pour en savoir plus :
Charlotte Delbo, une vie de combats (France Culture)
Convoi du 24 janvier 1943, dit convoi des 31000
La biographie de Charlotte Delbo (PCF Vigneux sur Seine)
DUDACH Georges, Paul (Le Maitron)
Les œuvres de Charlotte Delbo (Wikipedia)
Les hommes et l’idéal dans l’œuvre de Charlotte Delbo (Cairn)
Charlotte Delbo (1913 – 1985) (BNFData)
Tags : charlotte, delbo, convoi, 1943, camp
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