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I comme Intuition
Cet article est un peu particulier : j’ai déjà rédigé plusieurs « billets » sur Henri, et j’avais besoin de me poser pour faire le point.
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Le hasard est un concept qui fait référence à l'absence de dessein, de prévisibilité ou de cause indéfinie. Il s'agit d'une notion associée à l'aléatoire. En généalogie, le hasard peut prendre toute sa dimension lorsque l’on « fouille » dans des archives historiques sans savoir réellement ce que l’on cherche.
Et l’intuition alors ? Je définirai l’intuition comme un ressenti émotionnel sans en comprendre « le pourquoi ». Un peu comme lorsque vous avez pressenti qu’il existe un secret dans votre famille ; vous « sentez » que quelque chose vous échappe, mais vous ne pouvez pas encore l’expliquer.
On peut dire que l’intuition est une forme de « connaissance implicite » qui émerge sans recourir à un raisonnement conscient ou à une analyse structurée.
Dans la recherche généalogique, il est tout à fait possible de relier intuition et sensibilité ; votre sensibilité émotionnelle peut vous aider à percevoir des liens familiaux profonds ou des histoires personnelles qui ont un impact émotionnel ; votre intuition peut ensuite vous guider pour explorer davantage ces pistes.
Mais sensibilité et intuition sont des ressources personnelles subjectives. Elles peuvent vous orienter, mais elles ne doivent pas remplacer une démarche méthodique de recherche, de vérification des preuves et de documentation. En combinaison avec une approche rigoureuse de la recherche généalogique, l'assemblage de l'intuition et de la sensibilité peut enrichir votre expérience et vous permettre de mieux comprendre et de mieux vous connecter à votre histoire familiale.
Mais attention, s’il existe une part de « prédispositions » dans l’intuition, celle-ci peut également être développée et améliorée par les expériences passées, l'éducation, la formation, l'observation, la pratique ; un généalogiste expérimenté peut affiner son intuition et la rendre plus précise grâce à des années de consultation de registres historiques.
Comme a dit une certaine humoriste « on ne nous dit pas tout », non pas par souci de cacher, mais tout simplement par ignorance. Si je reprends la situation de mon grand-père Henri, mon père savait peu de choses sur lui – ou pas ! Je ne le saurais jamais ; j’ai simplement l’intuition que des zones d’ombre restent à éclaircir.
A l’évocation de ce personnage auprès de ma famille, j’ai détecté des « non-dits », j’ai perçu des tensions ; certaines incohérences dans les dates me poussent à suspecter l'existence d’un secret ; et des réactions de colère m’incitent à penser que je n’ai peut-être pas tort.
Donc, je vais devoir combiner cette intuition – fondée ou non - avec une réflexion logique et une analyse critique pour mieux appréhender la situation.
Au cours des ateliers de généalogie numérique que j’anime, j’insiste toujours sur la non-culpabilité que nous devons ressentir : nous ne sommes pas responsables des actes de nos ancêtres.
Alors, même si mon grand-père a fait quelque chose d’insupportable, ou du moins innommable pour le reste de la famille – je vais continuer à chercher, en suivant mon intuition ; j’ai le sentiment profond que son histoire renferme des leçons, des valeurs, des enseignements importants pour moi.
Tags : intuition, sensibilite
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Commentaires
Je suis bien d'accord. Des intuitions nous titillent parfois et nous poussent à poursuivre l'enquête, à persévérer... et peuvent nous conduire à de surprenantes decouvertes, celles qui précisément font le sel de la généalogie. Et sage réflexion, oui, nous nz sommes responsables que de nos propres actes
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Oui il faut parfois suivre ses intuitions même souvent, c'est ce qui m'a permis de faire le lien entre mon arrière grand-père et son cousn, connu d'aucun de la famille (voir sur mon blog mon enquête généalogique)