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La maison du feuillardier
1922, Dournazac, petit village du Limousin. La Première Guerre mondiale est terminée mais Léon Chalard, un feuillardier réputé, garde encore sur son bras les stigmates des terribles combats. IL aurait pu finir tranquillement ses jours auprès de son épouse Lucienne, mais des évènements viennent tout chambouler….
Ce roman régional dresse une jolie galerie de portraits :
- Léon, le feuillardier, un robuste et honnête homme, qui m’a fait découvrir ce métier ancestral,
- Lucienne, son épouse, éprise de liberté, mais la femme du 19ème ne peut vivre librement… sans homme,
- le père Maillard, le rebouteux, un personnage incontournable dans le village, au même titre que le facteur,
- l’ami Jules, le menuisier, vieux garçon à la recherche d’une âme sœur,
- le cafetier Dubreuil, qui cache aussi quelques secrets,
- les autres feuillardiers, qui revendiquent leurs conditions de travail et des salaires insignifiants,
- la famille Duroy, modèle d’une bourgeoisie, inatteignable,
- Rose, une jeune serveuse, qui cherche à fuir Roger, un amant violent,
- et puis bien sûr le notaire, et monsieur Vérat, ancien conservateur des monuments historiques.
*
Ce récit m’évoque immanquablement la condition de la Femme…
On pourrait croire que la Révolution et son principe de liberté-égalité apporterait une amélioration et un changement de statut dans la condition des femmes, mais il n’en est rien ! La femme est toujours placée sous l’autorité du père ou de son époux… Elle est considérée comme une enfant qui n’a pas toute sa maturité…
Sous la IIIème République, la Première Guerre Mondiale leur laissera quelques libertés (si on peut parler de liberté !) celles de diriger, de travailler, d’être autonomes et de s’avérer indispensables au bon fonctionnement de l’économie, et surtout, d’être un incontournable maillon à l’effort de guerre.
Après ces quelques années d’espoir et d’émancipation tant espérée, retour à la case Départ ! La plupart des femmes retournent à leur fourneau et à l’éducation des enfants…. Je pense aux femmes de ma famille, qui n’ont pas toutes eu accès à l’instruction – il fallait aller travailler – et qui ont dû, très rapidement, assumer le quotidien des ouvriers. Nous avons tous entendu : « si tu veux manger, tu dois travailler ! » Les bouches inutiles n’avaient pas leur place dans la maison….
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Pour en savoir plus :
Tradition : au pays des derniers feuillardiers
Les feuillardiers du Périgord-Limousin
Evolution du rôle des femmes au XXème siècle
Quelques réflexions pour l’étude de la condition féminine
Les trois temps de l'emploi féminin : réalités et représentations
Tags : feuillardier, femme, condition, lecture
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