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Le rappel du tambour
Août 1914. Jeune ouvrière dans la chapellerie de Fismes en Champagne, Antoinette est décidée à se révolter face au patriarcat ancestral.
Insatisfaite, elle l’est !
Elle se sent étriquée dans son travail à l’usine, au milieu « des femmes de 12 à 70 ans qui empilaient les chapeaux melon avant de les ranger dans des caisses », à côté de l’équipe des hommes « qui faisaient corps avec les machines, bielles, rouages, poulies, chaînes, engrenages... tout un univers de vibration, de chocs et de grincements »
Elle est Indignée du sort des femmes de son siècle, résignées au mariage forcé et aux avortements clandestins…..
Affligée au décès de sa mère, Antoinette se destine à devenir infirmière. Elle veut se rendre utile. Elle est résolue à tout faire pour parvenir à ses fins et la grande guerre va lui donner l’occasion de réaliser son rêve…
Dès le début du conflit, Antoinette s’engage dans un hôpital de campagne, là où « les femmes et les jeunes filles qui avaient pris le voile laïque avaient des allures de dames blanches des contes et des légendes (….) qui travaillaient au plus près des bombardements et soignaient sous le feu ennemi des malheureux soldats rongés de vermines, ravagés par le typhus, les fièvres et épuisés par les privations ».
Il y aura des moments de lassitude et de privations, mais jamais de doute même si l’on « fabriquait plus d’obus et de balles que de seringues et de médicaments, plus d’uniformes que de bandages »
Avec ses allures de roman, ce livre nous embarque au cœur des tranchées, crûment, durement, sans langue de bois. Dans l’enfer des obus, l’odeur des chairs brûlées : « les Allemands avaient décidé avec Verdun d’en finir, d’écraser le symbole de la France sous le marteau de Thor ». Mais les soldats n’étaient pas dupes, « ils n’ignoraient pas que ce grand massacre d’hommes et bêtes profitait aux riches industriels de l’armement et aux spéculateurs en tout genre. (…) On parlait à mi-voix de ces choses, du sacrifice inutile imposés à leurs grands-pères par les castes dirigeantes en 1870. »
Les infirmières dans les premiers temps de la guerre de 1914-1918
Grand-gouvernement de Lorraine-et-Barrois
Histoires 14-18 : l'histoire singulière du pont de Fismes
Les inondations défensives de 1914
Archives départementales de Meurthe et Moselle
Tags : Fismes, 1ère guerre mondiale, 1914
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