• U comme Un bon bout de temps....

    En effet, il m’a fallu un bon bout de temps pour reprendre le fil de l’histoire…. (suite R comme Retrouver un ancêtre disparu)

    U comme Un bon bout de temps....

    En généalogie, il faut être méthodique dans les recherches, vérifier les sources et documenter soigneusement chaque information, à l’image d’une investigation policière. J’ai égrené les recensements, les actes de naissance et actes de mariage de chacun des enfants d’Emile.

    Reprenons depuis le début : Émile est arrivé à Reims fin 1871. La famille a résidé successivement au 34 rue du Mont-d’Arène – jusqu’au décès de Gustave Alphonse Hubert en 1882 - puis au 2 rue des Trois-Piliers. Trop bouleversée par le décès de son enfant, on peut comprendre que Marie Anne n’ait pas souhaité rester dans le logement qu’ils occupaient tous depuis leur arrivée dans « la cité des rois ». Le dernier-né de la fratrie a donc vu le jour à Warmeriville en 1883. C’est Émile en personne qui a fait la déclaration en mairie.

    Sur le recensement de 1886, la famille n’est pas inscrite comme résidant à Warmeriville. Pas plus qu’en 1891, par contre j’ai pu voir qu’une famille GOURDAIN y résidait : Gourdain, comme le nom de jeune fille de Juliette, brue d’Emile et épouse de Gustave Joseph. Un petit indice qui me permet d’expliquer la nouvelle destination sur Mouy, dont est originaire Juliette.

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    Que s’est-il donc passé entre Wamerille et Mouy ? J’ai totalement perdu sa trace… Et en fin de compte, je ne suis même plus sûre qu’il ait jamais atteint Mouy.

    Pour avoir les idées plus claires, j’ai réalisé un tableau récapitulatif :

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    Je n’ai aucune trace de la famille avant 1901 ! Marie Anne, épouse d’Emile vit seule avec les deux derniers enfants de la fratrie et sa belle-fille Marie Clémence, épouse d’Emile Théophile, alors partit au service militaire.

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    Sur le recensement de 1906, Émile Théophile a créé son foyer ; il a déjà deux enfants, André et Charles, les deux frères aînés de mon grand-père Henri.

    Marie Anne vit désormais avec son « petit dernier » …. mais toujours pas d’Emile. Et dans mon tableau, j’ai un trou de plus de 10 ans !

    Je suis au bord du gouffre : j’ai recherché les bagnards dans les ANOM, j’ai commencé à compulser les faits divers dans Gallica, j’ai même sollicité Ancestry et FamilySearch mais rien ! Il semble qu’Emile se soit totalement volatilisé !

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    Désespérée par une situation qui m’échappe, je me suis lancée dans une recherche titanesque par département limitrophe de la Marne avec Filae ; j’ai donc pris une carte de France ( AD de la Somme) et j’ai « revisité » chaque région :

    • la Meuse (55) : rien

    • la Meurthe et Moselle (54): décès d’Emile Deiber, « Mort pour la France » en 1914, mais né en 1884,U comme Un bon bout de temps....

    • la Moselle (57) : j’ai retrouvé Louis Deiber (1835 – 1888) un cousin d’Emile, fils d’Antoine, le frère de son père Nicolas ; Louis demeure à Carling, peut-être une piste à suivre, mais les recensements de la Moselle ne sont pas encore en ligne….

    • les Vosges (88) : la région du poilu Émile précédemment retrouvé dans le département 54 ; il est le fils de Léon Deiber – également tisseur – et petit-fils de Jean Baptiste Deiber… Tiens, tiens, Jean-Baptiste ? Celui qui est mentionné sur l’acte de décès de Jules Victor Albert (voir lettre N comme Neveu), comme le monde est petit !

    • le Haut-Rhin (68) : j’ai retrouvé Émile Deiber, né en 1881, fils d’Antoine, né à Chatenois – dont aucun Deiber ne figure dans le recensement de 1886 – mais le berceau de cette famille semble se situer à Liepvre ; seul le recensement de l’année 1866 est disponible en ligne…

    • retour aux sources : le Bas-Rhin (67), où le seul recensement disponible sur Oberhaslach est celui de 1885 et allemand ! Occupation oblige.U comme Un bon bout de temps....

    Alors oui, j’ai passé un bon bout de temps à croiser mes sources, examiner mes résultats, et j’en ai trouvé des « Emile » mais toujours pas le mien !

    Ayant exploré les archives en ligne mises à ma disposition, j’en viens à échafauder des situations rocambolesques : a t-il été victime d’un accident ? Ou d’un meurtre ? A t-il été agressé au détour d’une rue et la rixe a mal tourné ? A t-il été enrôlé de force pour se battre, ou bien envoyé en prison, au bagne.... Il ne faisait pas bon avoir un accent alsacien prononcé (ou allemand diraient certains) ; les Prussiens n’étaient pas très appréciés.

    Peut-être me faudra t-il élargir ma recherche géographique ; je ne perds pas l’idée qu’Emile n’a pas quitté son Alsace natale le cœur léger et que, peut-être, il voulait regagner sa terre…. Qu’il pourrait avoir retraverser la frontière et se retrouver en territoire annexé.

    Et là, je ne donne pas cher de sa peau : il est désormais un « étranger ».

    Et puis, l’idée qu’il ait abandonné femme et enfants ne me plaît pas du tout ; mais je ne suis pas responsable des choix de mes ancêtres.

    Je finirai bien par le retrouver…..

    *

    Pour en savoir plus :

    L'Alsace entre 1870 et 1914 (Base numérique du patrimoine d’Alsace)

    Les rues de Reims (la vie rémoise)

    Intérieur ; Police. Forçats évadés : états et dossiers nominatifs (1814-1844)

    Les archives nationales d’Outre-Mer (ANOM)

    Retrouver le décès d’un ancêtre (le blog d’Elise Lenoble)

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