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Un cousinage célèbre... ou pas ! (4) ou l'importance d'une mère
Marie Omérine est donc l’Agrand-mère paternelle de Marcel BARBEAULT, « le tueur de l’ombre ». Pourquoi une telle remarque, me direz-vous ?
Dans tous les écrits que j’ai parcourus, il est toujours précisé que Marcel BARBEAULT a commencé ses crimes après le décès de sa mère. Il est vrai que l’environnement familial et les expériences de l’enfance peuvent avoir un impact significatif sur le développement d’un individu ; selon une étude du Docteur Kenji Abe, de l’Université Toin de Yokohama, certains chercheurs soulignent l’importance des événements traumatiques sur le développement des futurs tueurs en série.
Mais est-il nécessaire de préciser que des milliers de personnes ont eu une enfance difficile sans devenir des tueurs en série !
En psychogénéalogie, on peut remonter sur trois voire quatre générations pour identifier des schémas familiaux, des traumatismes, des secrets, des deuils non résolus, des répétitions de destins, etc.… Et puis, on nous a souvent dit que « c’est la faute des femmes ».
N’avez-vous jamais entendu dire que lorsque la maison n’est pas suffisamment bien rangée ou tout simplement propre, c’est la faute de la femme ; lorsque la cuisine n’est pas suffisamment bonne, c’est la faute de la femme ; lorsque les enfants sont mal éduqués – et surtout les filles ! - c’est la faute de la femme, lorsque le mari boit et/ou va trop souvent au bistrot, c’est la faute de la femme…. De la mère, dirai-je.
Dans un arbre généalogique – et dans la société française en général - la place de la femme est essentielle mais égale à celle de l'homme : équité oblige. Certes, chaque branche de la famille, qu'elle soit masculine ou féminine, apporte des détails uniques qui contribuent à la compréhension de l'histoire familiale dans son ensemble.
Mais que dire de la place de la « mère » ? N’en déplaise aux hommes, la place d'une mère dans un arbre généalogique est fondamentale ; elle est un élément clé pour comprendre l'histoire familiale dans toute sa diversité et sa complexité. A mon sens – et cela n’engage que moi – si le père transmet le « nom », la mère, elle, est le garant de la perpétuation de la lignée familiale, de ses valeurs et de ses traditions. Et oui, mesdames, nous la payons chère cette responsabilité ; et malgré l’évolution des mentalités, c’est une charge qui nous incombe depuis des siècles, et ce n’est pas près de changer….
Bien évidemment, la mère est responsable de la transmission de la moitié des gènes de chaque enfant, mais les détails de sa vie, tels que les circonstances de sa naissance, son éducation, son mariage - par amour ou pas, ses métiers et/ou ses passions, ont une influence importante sur la dynamique familiale à travers les générations. Traditionnellement, elle joue un rôle primordial dans la structure familiale en tant que figure de soutien, éducatrice et gardienne des traditions, des photographies, des lettres, et autres éléments qui permettent de reconstituer le puzzle de l'histoire familiale.
N’oublions pas également que, dans de nombreuses familles, la femme joue le rôle de « matriarche », offrant un soutien émotionnel, intellectuel et souvent financier – ne dit-on pas qu’elle tient les cordons de la bourse - jouant ainsi un rôle clé dans la cohésion de la famille. Oui, on peut le dire, la mère est une pieuvre, aux innombrables tentacules, capable d’effectuer plusieurs tâches en même temps – aujourd’hui, on parle de charge mentale – une métaphore imagée pour souligner la polyvalence et l'habileté d'une mère à s'occuper de multiples aspects de sa vie quotidienne et professionnelle.
Le changement de comportement Marcel BARBEAULT, le tueur de l’ombre, aurait coïncidé avec le décès de sa mère. Encore la mère….
Le deuil d'une mère est une expérience profondément douloureuse pouvant entraîner des traumatismes importants ; la personne endeuillée peut avoir du mal à accepter la réalité de la perte. Le choc peut déclencher une profonde tristesse, une dépression, un sentiment de vide, de désespoir et de découragement ; les réactions de Marcel BARBEAULT ont certainement dépendu des relations qu’il entretenait avec sa mère, des circonstances du décès, du soutien social qu’il a pu apporter et/ou qu’il a reçu et bien sûr de ses ressources émotionnelles.
Suscitant des sentiments d'incertitude et d'anxiété quant à l'avenir, la perte d'une mère est toujours une épreuve angoissante où chacun réagit différemment, selon son histoire, selon sa résilience ; certains deuils entraînent des troubles du sommeil, des insomnies, des cauchemars, voire des symptômes de stress post-traumatique avec des flash-back et une anxiété intense. D’autres peuvent affecter la capacité de concentration et de mémoire, rendant difficile la réalisation d’activités quotidiennes.
D’autres encore peuvent inciter à s’isoler, évitant les interactions, se repliant sur soi-même, ou bien au contraire ressentent de la colère, une extrême agressivité, un déchaînement de violences, envers eux-mêmes ou envers les autres.
Car la colère peut être une réaction naturelle au sentiment d'injustice lié à la perte. Mais il est difficile de généraliser les causes d’un comportement criminel, car il n'existe pas de schéma unique pouvant expliquer les mécanismes d’un tueur en série.
Tous les spécialistes sont d’accord : il existe une multitude de facteurs pouvant contribuer à la « formation » d’un tueur en série ; il y a la biologie, la psychologie, des circonstances sociales et économiques.
Alors, s’il vous plaît, ne rejetons pas toujours la faute sur « la mère »…..
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Pour en savoir plus :
Faites entrer l'accusé : Marcel Barbeault
Marcel Barbeault : l’histoire terrible du serial killer, plus ancien détenu de France (Femme actuelle)
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Tags : mere, familiaux, barbeault, marcel
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