• X comme... jocker ! MOUY - Patrimoine industriel

    X comme... jocker ! MOUY - Patrimoine industrielAprès avoir arpenté Mouy et ses vieilles pierres, arrêtons-nous un peu sur le patrimoine industriel de la ville.

    Si je regarde la carte de Mouy, je vois que le Thérain la traverse ; mais en réalité, ce sont les habitations qui se sont regroupées autour d’un réseau de rivières car le Thérain se divise en plusieurs bras. Long de plus de 94 km, il dessert quarante trois communes, dont les usines ont fleuri ça et là, des usines, mais bien avant elles, des moulins.

    X comme... jocker ! MOUY - Patrimoine industriel

    Aujourd’hui, les moulins sont détruits, beaucoup d’usines ont fermé et ma famille mouysarde s’est vite retirée sur Paris et sa proche banlieue.

    Les usines situées près des rivières tiraient avantage d’une source d'énergie renouvelable : les roues hydrauliques étaient utilisées pour convertir l'énergie de l'eau en énergie mécanique, ce qui alimentait les machines.

    Les rivières étaient également des voies de transport importantes avant l'ère des routes et des chemins de fer. Les entreprises situées près des cours d'eau pouvaient utiliser ce transport fluvial pour acheminer les matières premières vers l'usine et distribuer les produits finis, facilitant ainsi le commerce et réduisant les coûts de transport.

    Les hommes et les femmes de ma famille ont travaillé soit en qualité de tisseur, soit en tant de cordonnier et/ou chaussonnier ; je recherche donc les filatures et/ou les usines à chaussures de Mouy, où il reste encore quelques vestiges :

    • au 31 rue Jean Corroyer : ancien moulin à blé, dit moulin Berthault, devenu filature de laine (carderie) Achez, puis usine de chaussures Collard, puis usine de peintures et vernis Moreau, puis JM Paillard (détruit) (historique et illustration)
    • au 5 Quai du Thérain : anciens moulins à foulon et à blé, devenus filature de laine Léger-Leroy et filature de laine Hubert Horoy, puis Désiré Horoy, puis minoterie Deloingce (historique et illustrations)
    • au 3 rue de la gare : ancienne filature de laine Parmentier, puis brosserie Ménard, puis usine de talons de chaussures Parmentier et Petit, puis usine de construction mécanique Flandre (historique et illustrations)
    • au 5 rue de la gare : ancienne usine de tabletterie Léville, devenue usine d'articles en matière plastique, puis usine de composants électroniques Seser (histoire et illustrations)
    • au 20 rue de la Gare : ancienne filature de laine, dite d'Egypte, puis usine de teinture Dilliseger, puis brosserie Lhoyer et Biet, puis Société Franco-Suisse de Brosserie, puis Société Générale de Brosserie (histoire et illustrations)
    • au Square Jean Moulin, Av. du 8 Mai 1945 : moulin à blé et moulin à foulon Crouzet, puis filatures de laine Honoré Horoy et Descoins, puis Achille Horoy et Descoins-Legrand, puis Legendre, puis tannerie Basset, puis Lannier & Basset, devenu jardin public (détruit) (histoire et illustrations)
    • au 56 rue Léon-Bohard : ancienne fonderie de bronze de la Société des Bronzes Forgeables, puis scierie Desse, devenue usine de construction mécanique Rabourdin (histoire et illustrations)
    • au 58 rue Léon-Bohard : ancienne usine de chaussures Garnier, puis Cléo, actuellement Coopérative agricole de la vallée du Thérain (histoire et illustrations)
    • au 15 place du Docteur-Avinin : ancienne usine de préparation de produits textiles (carderie) Achez, puis cartonnerie Ramousset (Histoire et illustrations)

    Mais comme nos ancêtres ne répugnaient pas à faire plusieurs kilomètres à pieds, j’ai également recherché dans les communes alentours où mes aïeux avaient résidé :

    • à Bury :
    • à Heilles : ancienne filature de laine Crosnier, puis usine de passementerie (usine de lacets) Barbier (histoire et illustrations)
    • à Balagny-sur-Thérain : filature de laine Lefèvre, puis Poiret Frères et Neveu, puis filature de laine et usine de teinturerie des Laines du Bon Pasteur, puis de la Société des Filatures et Teintureries de Saint-Epin (histoire et illustrations).

    Au XIXe siècle, la révolution industrielle a apporté des changements majeurs dans le secteur manufacturier en France. L'industrie textile a connu un essor significatif, avec le développement de filatures et de manufactures de textiles, notamment dans la région de Mouy…. Et des logements ouvriers. 

    Les logements ouvriers, sont construits en brique rouge, à l’image des corons du Pas-de-Calais. Comme les constructions destinées à loger les travailleurs des mines de charbon, les cités de l’Oise abritaient les travailleurs des filatures, des brosseries et autres usines. Les cités formaient une bande d’habitats continus établis le long des routes.

    Toutes identiques, elles étaient dotées d'une petite cour arrière ou d'un jardinet. Une cité, construite en forme de U – la Cité Herminie à Bury – révèle un caractère particulier.

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    Chaque maison était destinée à loger une famille ouvrière et répondait à un besoin rapide, abordable et fonctionnel. Ces logements étaient construits sciemment sur un modèle uniforme avec un minimum de commodités, et à proximité des usines pour faciliter l’accès au travail.

    Nous sommes au début du XIXème siècle et « le Paternalisme » est la politique de référence : un logement fourni par l'entreprise, des conditions de vie standardisées, visant à créer une communauté ouvrière homogène et facilement gérable, des services fournis (école, dispensaire, magasins…) et un contrôle sur la vie quotidienne (gestion des heures de travail, comportements sociaux et/ou déviants).

    L’ouvrier était stigmatisé : individu vulgaire, alcoolique, oisif, voire dangereux, il avait besoin d’être éduqué…..

    Les ouvriers engagés dans des mouvements de contestation et de défense des travailleurs étaient souvent étiquetés comme agitateurs ou radicaux. A cette époque, on considérait que la réussite individuelle était le résultat d’un mérite personnel, que la pauvreté était attribuée à des lacunes individuelles (manque de discipline ou de travail acharné, fainéantise, absence de moralité, résistance au changement...) plutôt qu'à des systèmes économiques ou sociaux.

    Ces stigmatisations ont alimenté des mouvements ouvriers et syndicaux qui ont cherché à améliorer les conditions de travail et à lutter contre les injustices sociales : et je suis fière de dire que mon grand-père Henri, né à Mouy, était un ouvrier syndiqué, appartenant à « ma famille ordinaire ».

    Son engagement, il l’a payé de sa vie….

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