• D comme DEIBER

    D comme DEIBERDEIBER est un patronyme présent 11 231 fois sur Geneanet ! Il est porté dans le Bas-Rhin et les départements voisins, et devrait, comme « Daiber », désigner un éleveur de pigeons (moyen-haut-allemand "tiuber" = pigeon). Il peut également avoir pour sens « un musicien », celui qui souffle dans un instrument (moyen-haut-allemand "töuber").

    L'orthographe des noms de famille a parfois évolué au cours des siècles. Il peut arriver que ce patronyme subisse les variations suivantes : Dauber / Deuber / Daiber / Deuber / Deyber.

    Ce challenge 2022 a commencé avec Eugénie ARNOLD, épouse de Charles DEIBER. Il aurait été facile de poursuivre cette histoire, d’autant plus que Charles est un frère d’Emile, mon AAgrand-père paternel. Charles et Émile ont quitté l’Alsace en 1872, contrairement à leur frère ainé Edouard. On parle souvent des optants qui se sont exilés mais aujourd’hui, j’ai plutôt envie de parler de ceux qui sont restés….

    Je vais donc vous parler d’Edouard ; DEIBER est le nom de mon père et je suis une nièce à la 4ème génération d’Edouard.

    Quand Edouard est né le 1er octobre 1842 à Oberhaslach, Bas-Rhin, son père Nicolas avait 29 ans et sa mère Anne avait 23 ans.

    Puis arrivent ses frères et sœurs :

    • Émile, né en 1844, mon AAgrand-père paternel
    • un premier petit Charles en 1846 – dont je n’ai pas retrouvé trace encore….
    • Un second Charles né en 1848 : j’en ai donc déduis que l’enfant précédent était décédé trop vite….
    • Marie Catherine, née en 1850
    • Florent, né en 1854
    • Thérèse, née en 1856 et n’ayant vécu que quelques heures….
    • Et enfin Louis, né en 1858.

    Toute la famille est bien présente dans le recensement de 1861 sur la commune d’Oberhaslach (Bas-Rhin).

    Edouard n’a jamais quitté son village natal ; il y a épousé Marguerite THEISSEN le 31 janvier 1870. Marguerite est également native d’Oberhaslach, sur au minimum deux générations.

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    Lorsque le couple s’est uni, Edouard avait 28 ans tandis que Marguerite avait 26 ans. Si le mariage peut sembler tardif, rappelons toutefois que la majorité matrimoniale était à 21 ans pour les femmes et 25 ans pour les hommes.

    Edouard et Marguerite auraient pu se marier plus tôt, mais n’oublions pas que

    • nous sommes à la veille de la guerre de 1870,
    • Edouard a perdu sa mère Anne Marie en novembre 1869 et en sa qualité de fils aîné il a dû soutenir son père (un enterrement coûte cher)

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    • Marguerite a également perdu sa mère, mais en décembre 1868 ; peut-être a-t-elle attendu que son père reprenne une nouvelle épouse…. Nous savons tous que la plupart des hommes se savent pas vivre seul !

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    Le 19 juillet 1870, la France déclarait la guerre à la Prusse ; nous connaissons tous l’issue fatale de ces offensives : le dept du Bas-rhin, dans sa globalité, fut cédé à l’Empire Allemand et les délais pour opter ont été fixés jusqu'au 1er octobre 1872.

    L’Alsace, chère à mon cœur et dont les racines ont toujours été entretenues dans ma famille, a  changé plusieurs fois de nationalité :

    • avant 1870 : française
    • entre 1871 et 1918 : allemande
    • entre 1918 et 1940 : française
    • 1940 et 1944 ; allemande puis enfin française

    Les familles alsaciennes ont alors toutes été confrontées à un choix cornélien : quitter sa régionD comme DEIBER natale et rester français, ou bien rester et devenir allemand.

    Devenir allemand, c’était aussi prendre le risque d’être un citoyen de seconde zone ; quant à quitter l’Alsace, l’optant devait affronter le regard de leur semblable ; il est difficile de porter un nom de famille à consonance allemande et se faire traiter de « boche » lorsque l’on a décidé de rester français ; mais les alsaciens ont la réputation d’avoir un moral d’acier et une ténacité à toute épreuve.

    Donc  « le traité de Francfort, conclu le 10 mai 1871 après la défaite de la France face à la Prusse et à ses alliés, prévoit que les Alsaciens peuvent opter pour la France jusqu’en 1872. Les déclarations d’option se font en mairie. Elles sont enregistrées chronologiquement.(...)

    Les optants devaient être domiciliés en France ou dans ses colonies. La déclaration d’option pouvait être faite au lieu du nouveau domicile. L’option est donc synonyme d’émigration. Cependant, plusieurs déclarants n’ont pas, au final, quitté l’Alsace-Lorraine. » ( AC STRASBOURG )

    La guerre de 1870 a donc été une véritable déchirure au sein des familles du Bas-Rhin mais aussi du Haut-Rhin et de la Moselle.

    « En exécution de l'article 2 du traité de Francfort du 10 mai 1871 et de l'article 1 de la convention additionnelle du 11 décembre 1871, les personnes nées dans les territoires annexés par l'Empire allemand (Haut- et Bas-Rhin, Moselle) eurent la faculté d'opter. Celles qui voulaient conserver la nationalité française devaient être domiciliées ou se domicilier en France non annexée, aux colonies ou à l'étranger. Elles devaient faire avant le 1er octobre 1872 (pour celles qui résidaient en Europe) ou le 1er octobre 1873 (pour celles qui résidaient hors d'Europe) une déclaration d'option pour la nationalité française à la mairie de leur domicile (métropole, colonies) ou auprès des ambassades et des consulats français. Opter pour la nationalité française signifiait souvent émigrermais non pour autant abandonner ses biens en Alsace-Moselle. Les Alsaciens-Lorrains restant domiciliés dans les territoires cédés n'avaient aucune déclaration à faire auprès des autorités françaises pour perdre leur nationalité française ; ceux qui, à l'époque de l'annexion, ne résidaient pas dans les territoires cédés eurent la faculté d'opter pour la nationalité française ou la nationalité allemande auprès de la mairie de leur résidence.
    Les enfants mineurs (moins de 21 ans à l’époque) figurent sur l’option de leur père ou bien ont opté séparément en leur propre nom (cas moins fréquent). Les enfants mineurs orphelins ont opté en leur propre nom, assistés de leur tuteur » (AD 67)

    Si Émile, mon AAgrand-père a décidé de s’exiler, Edouard est resté. Pour preuve, les recensements d’Oberhaslach de 1880 et 1885.

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    Le couple Edouard et Marguerite a eu 4 enfants :

    • Florent, né en 1871
    • Joseph, né en 1874
    • les jumeaux Marie Marguerite et Charles Alphonse en 1879

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    Florent et Marie Anne sont époux ; mais ils ont surtout les mêmes AAgrands-parents.

    Nicolas (mon SOSA 64) et son frère Jean ont épousé deux sœurs : Anna Maria et Marie Anne.

    Vous n’avez pas idée du casse-tête que m’a valu la réalisation de cet partie de l’arbre !

    Pour en savoir plus :

    Apprendre la généalogie

    Le Code civil (Gallica)

    Les listes nominatives des recensements (AD 67)

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