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Y comme Y'a plus qu'à....
Dans les écrits en général, on peut lire que la généalogie apporte une compréhension de son histoire familiale avec son lot d’évènements marquants et d’anciens métiers, une préservation de la mémoire familiale pour les générations futures, un renforcement des liens familiaux avec partage des découvertes, des histoires et des photos, et j’en passe….
La généalogie est d’abord, pour ma part, un passe-temps fascinant qui stimule la curiosité intellectuelle et offre une occasion d'en apprendre encore plus, sur l'histoire, la sociologie, et d'autres domaines connexes ; c’est un hobby enrichissant.
Mais la recherche généalogique ne se limite pas aux membres directs de ma famille ; en explorant mes ancêtres – et notamment les collatéraux – j’ai découvert des branches familiales éloignées, des cousins fort fort lointains et même un tueur en série ; oh, non, ne riez pas… je vous en parlerai un peu plus tard, car le personnage vaut le détour.
La généalogie m’a aidée à mieux comprendre certains aspects de ma personne ; en examinant les histoires, les traditions et les expériences de certains ancêtres, j’ai découvert des éléments, des explications à certaines attitudes : pourquoi dans ma famille on faisait telle ou telle chose, pourquoi on employait tel vocabulaire plutôt qu’un autre…..
Retracer le parcours de ses ancêtres et comprendre d'où l'on vient, fournit des informations sur sa culture, ses traditions, les origines géographiques de sa famille ; ce qui peut aider à comprendre les valeurs familiales transmises à travers les générations : mon père n’a eu de cesse de me transmettre des valeurs de respect, de travail, d’un travail bien fait, minutieusement élaboré. Combien de fois ai-je dû réécrire des pages jusqu’à ce que l’écriture en soit parfaite et propre.
D’où mon père tenait-il cette obsession de la perfection ? De son père ? De son grand-père ? Il paraît qu’Henri, mon grand-père paternel, était un excellent ouvrier ; mais adolescente, je n’y ai pas cru ; j’ai toujours pensé que mon père idolâtrait son « paternel ».
Et puis, j’ai grandi ; j’ai appris et compris la douleur que mon père avait ressentie ; la perte d'un être cher est une expérience profondément émotionnelle et en mesure de déclencher un océan de bouleversements psychologiques. Certaines personnes éprouvent du chagrin, de la tristesse, de la colère, de la confusion, voire de l'anxiété. Dans le cas de mon père, sa détresse a contribué au développement de TOC, les troubles obsessionnels-compulsifs.
A la maison, mon père vérifiait la lumière plusieurs fois : allumer, éteindre, allumer, éteindre l’interrupteur de manière répétée, chaque soir, comme dans un rituel avant d’aller se coucher. La porte d’entrée, verrouillée, déverrouillée, subissait la même routine rassurante.
Mon père travaillait dans la mécanique de précision ; ses outils étaient impeccablement nettoyés, rangés : chaque chose à sa place et une place pour chaque chose. D’un seul coup d’œil, il pouvait s’apercevoir qu’un objet avait été déplacé et mal positionné. Il était méticuleux, ordonné, et excellent dans tout ce qu’il entreprenait. Rien n’était fait au hasard. Il était dur avec les autres, mais encore plus intransigeant avec lui-même.
Aujourd’hui, je pense souvent à lui et il m’arrive de me demander ce qu’il ferait dans telle ou telle situation ; je sais que mon père se posait la même question : « qu’est-ce que mon père ferait dans cette situation ? ». Dans des moments de doute ou de stress, il est courant de se tourner vers une figure importante, un « modèle » pour trouver du réconfort ou de la guidance, même symbolique.
La généalogie offre une opportunité de se connecter avec ses racines, un sentiment de compréhension de soi.
A l’issue de ce challenge, la recherche généalogique est devenu un projet significatif, une quête personnelle qui donne un sentiment d'accomplissement et de progression.
Donc, « Y’a plus qu’à rédiger » l’histoire de ma famille. Comme une évidence.
Tags : pere, genealogie, grand-père, écrire
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Commentaires
très bel article ! bravo.