Il y a près de 12 ans, j'ai ressenti un besoin profond de me reconnecter avec mes racines et de mieux comprendre l'histoire de ma famille.

Mes grands-parents étaient déjà décédés depuis quelques temps, et je n’avais pas conscience que mon père les rejoindrait si vite….

La généalogie s'est rapidement imposée comme une passion, un moyen de voyager à travers le temps et de découvrir les vies et les histoires de ceux qui m'ont précédée. J’ai toujours beaucoup aimé l’Histoire, mais la façon dont on me l’a enseignée à l’école n’était pas suffisamment approfondie ; il faut dire qu’internet n’existait pas ! Alors lorsque le « numérique » a explosé - surtout après le Covid – j’ai repris toutes mes recherches, laissées en jachère. Et depuis, je n’ai plus rien lâché….

Chaque nom, chaque date, chaque lieu découvert est comme une pièce d'un puzzle, permettant de reconstituer le tableau de cette histoire familiale. Combien je regrette aujourd’hui de ne pas avoir discuté avec mes aïeux ! Mais m’auraient-ils seulement répondu…..

Je me suis toujours interrogée sur les raisons qui ont poussé mon père à me faire étudier la langue allemande – dont il ne me reste plus grand-chose aujourd’hui – alors que tous les copains et copines de classe prenaient « espagnol » en seconde langue ; pourquoi un tel intérêt pour une langue qui ne se parle pratiquement qu’en Allemagne ? Pourquoi un tel élan pour ce pays alors mon grand-père paternel a vécu l’enfer là-bas et qu’il en a perdu la vie….

Il est courant de dire qu’à mesure que l'on vieillit, on ressent un désir croissant de comprendre d'où l'on vient et de transmettre un héritage familial aux générations futures. IL paraît que ce besoin de se reconnecter avec le passé et de préserver la mémoire familiale pousse beaucoup de personnes âgées à se tourner vers la généalogie. C’est un peu comme « c’était mieux avant »…

Je n’ai en ma possession aucun récit, très peu de photo et pas du tout de document ancien. Et je n’ai pas commencé l’arbre généalogique de ma famille au décès d’un de mes parents ; mais j’ai toujours eu le pressentiment - vague mais persistant – de la présence d’un secret ; vous soupçonnez des zones d'ombre dans les récits, des noms manquants, des indices épars avec des histoires incomplètes, un embarras évident, voire un échange de regards entre certains membres de la famille lorsqu'un sujet est abordé, un passé que l'on préfère ne pas évoquer. Alors, vous laissez tomber, vous ne voulez pas faire pleurer votre grand-mère, ou indisposer votre mère et puis votre sœur est persuadée que les secrets de famille, c’est chez les autres ! Ben, voyons….

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la généalogie, je voulais simplement connaître mes ancêtres et creuser plus profondément dans l'histoire familiale pour découvrir ce qui a été caché ou non-dit. Mon désir de comprendre pleinement cette histoire est bien plus fort que la peur de ce que je pourrais y découvrir.

J’ai simplement besoin de connaître la vérité, même si elle est difficile à accepter ; j’ai besoin de savoir, car je pense que les non-dits sont pires que tout…. C’est comme un abcès qu’il faut nécessairement percer, pour éviter la propagation de l’inflammation, éviter des douleurs émotionnelles et le stress, et accepter les mots libérateurs.

Le chemin est souvent long….

Tracer son arbre ou bien écrire l’histoire de sa famille – pour moi l’un et l’autre sont indissociables - est un moyen de rendre justice à des personnes dont l'histoire a été occultée, « des invisibles », on dirait.

Cette quête me permet non seulement de mieux comprendre d'où je viens, mais elle a aussi renforcé mon lien avec mes ancêtres. Elle m'a donné une perspective unique sur les défis qu’ils ont du mener, les triomphes qu'ils ont vécus, et sur l'héritage qu'ils ont transmis de génération en génération, sans en avoir conscience.

Aujourd'hui, je poursuis cette passion avec la même curiosité et le même enthousiasme qu'au début, cherchant toujours à en apprendre davantage sur les racines profondes de ma famille, qu’elle vienne de Bavière ou d’Alsace, de la province du Hainaut ou du pays minier de Lens, du Morvan ou des Landes ; mon objectif n’est pas de transmettre cet héritage aux générations futures – elles apprendront en temps utile – mais de renouer avec mes racines, aussi diverses et variées soient-elles. C’est d’ailleurs une mixité multiculturelle qui me va bien….

Si la généalogie est un outil pour rétablir une identité complète et authentique, intégrant toutes les vérités, même les plus douloureuses, elle est aussi un hobby de pure curiosité pour explorer des origines ethniques ou géographiques, apprendre des anecdotes fascinantes et se plonger dans la petite histoire de mes ancêtres, qui à leur manière, ont intégré la grande Histoire.

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