• Louis François PINAGOT et l'école (3)

    Comme dirait monsieur J. Racine, « qui veut aller loin ménage sa monture » et je ménage, je ménage… J’avance à petits pas, ce qui permet de prendre un maximum de notes et d’élaborer des tableaux.

    A. CORBIN s’est intéressé aux différents actes d’état civil ; il nous rappelle que ces documents sont incontournables en généalogie, tant les actes de naissance, mariage, décès que tout document inhérent à la vie communale et/ou religieuse :

      - Pas de livret militaire, donc aucune trace de l’état physique de Louis François PINAGOT,

      - Au vu des différents documents qu’il doit signer (par ex. les déclarations de naissance de ses enfants), l’essayiste apprend que Louis François ne sait pas écrire et que vraisemblablement il ne sait pas lire.

     En effet, né en 1798, L.F PINAGOT aurait dû fréquenter l’école vers 1805 -1811, mais il n’y a pas d’école dans son village ; il doit se rendre jusqu’à Chemilly. Et c'est beaucoup trop loin ; allez faire plusieurs kilomètres en sabot, vous m'en direz des nouvelles !

    L’alphabétisation était monnaie courante au sein du peuple ; il était préférable d’apprendre un métier, voire d’aider son père, plutôt que de perde du temps à lire !

    Louis François PINAGOT et l'école (3)

     A. CORBIN s’est alors penché sur les registres de délibération municipales pour connaître le niveau d’illettrisme des concitoyens du canton de Bellême ; il faudra attendre 1869 pour que la commune accepte de loger un instituteur à Origny le Butin, un instituteur digne de ce nom et de « bonne moralité ».

    L.F PINAGOT a donc dû admettre que ses enfants et petits-enfants lisent à sa place tous les actes importants de la vie quotidienne. Dans les archives paroissiales, bien que « pauvres » apparemment, elles témoignent toutefois que tous les enfants ont été baptisés et qu’à chaque décès, l’extrême-onction est prononcée.

    Après les écrits, A. CORBIN s’est intéressé au parler des paysans et plus exactement au niveau d’alphabétisation de nos régions. En effet, le patois est perçu par la « grande bourgeoisie » comme « désagréable à l’oreille » ...Louis François PINAGOT et l'école (3)

    L’auteur s’interroge sur les difficultés que Louis François a rencontré ; en sa qualité de sabotier, il a été confronté au comptage et à la monnaie. Quid alors du système métrique d’autrefois ?

    Par l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539, François 1er officialise la francisation de la France ; le français deviendra tout naturellement la langue officielle de notre pays ; telle fut la volonté du roi, issu de Paris et sa région, berceau historique de ce « franceis » qui s'est enrichi des autres régions et qui lui doivent allégeance. Mais il faudra de siècles pour cela se mettre en place sur tout notre territoire !

    Alors A. CORBIN s'autorise à penser que Louis François PINAGOT n'est peut-être pas un grand bavard, mais que sur les marchés ou les foires, il se plaît à certains échanges verbaux à défaut de grands conversations....

     

    Pour en savoir plus :

    La signature des actes de mariage au 18ème siècle

    La croissance de l'alphabétisation en France (XVIIIe-XIXe siècle)

    1539, l'ordonnance de Villers-Cotterêts et l'histoire de la langue française

    Depuis quand enseigne-t-on le Français en france ?

    Histoire du sabot

    L'industrie des sabots et galoches en France et particulièrement dans le Sud-Ouest

    Les langues régionales (Ministère de la Culture)

    Une approche de l’illettrisme en France

    La croissance de l'alphabétisation en France (XVIIIe-XIXe siècle)

    L’éducation des enfants au XVIIIe siècle

    Louis François PINAGOT et l'école (3)

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