• N comme NE PAS OUBLIER....

    N comme NE PAS OUBLIER....On ne peut pas parler de Lens sans évoquer les mines et le travail des mineurs ; et je pense qu’il faut être descendu dans une mine pour en comprendre toute la dimension, tout le labeur, la misère et les terribles conditions de travail ; chaque  jour, les ouvriers mineurs mettaient en péril leur vie….

    Je ne pense pas que la mine soit aussi silencieuse dans les entrailles de la Terre ; j’image les coups de pioche, les jurons, les cris, le hennissement des chevaux, les hurlements et les insultes des porions.N comme NE PAS OUBLIER....

    Ils voudraient tous quitter cet enfer, mais c’est la mine qui paient à manger, qui paie le loyer et qui donne du travail ; alors si vous demandez à un mineur ce qu’il compte faire de son fils, il vous répondra : « le petit descendra avec moi aussitôt qu’il le pourra ».

    Que se passe t-il dans la tête de ces hommes lorsque pressés dans la cage ils descendent tous au fond à une vitesse vertigineuse à une profondeur de plusieurs centaines de mètres ? La trouille…. Et c’est humain.

    En bas, ils doivent s’agenouiller, ramper, se coucher sur le côté pour détacher les morceaux de charbon, éviter l’éboulement ou l’inondation ; quant au grisou, ils ne préfèrent pas y penser, même si la peur reste présente.

    En 1827, dans les 1ère mines, la journée de travail d’un mineur est de 14 heures, sans compter les temps de descente, de remontée et de repas. Elle passera ensuite à 12 heures en 1848, puis 10 heures en 1882 et enfin une journée de 8 heures à compter de 1905.

    Les ouvriers travaillaient par équipe, surveillés par les porions et les chefs-porions. A partir de 1919, la journée de travail est divisée en 3 postes : abattage, remblayage et boisage pour l’équipe de nuit.

    N comme NE PAS OUBLIER....Au fond les conditions de travail sont éprouvantes ; le manque d’air, la température élevée, une ventilation inefficace forcent les mineurs à respirer un air pauvre en oxygène et lourdement chargé de poussières. Nous avons tous entendu parler de la « silicose »...

    Les éboulements sont fréquents. L’eau est continuellement pompée ; les mineurs équipés de sabots (les godillots viendront beaucoup plus tard), sont contraints de marcher dans la boue, dans des galeries parfois si étroites qu’ils avancent « à col tordu » ou travaillent couchés. Les outils, actionnés à bout de bras, peuvent peser jusqu’à 30 kg.

    Chaque ouvrier occupe un poste bien précis.

    Mais la mine, ce ne sont pas uniquement des mineurs.

    Ce sont aussi des menuisiers, qui préparent le bois à l’étayage des galeries, des mécaniciens, des forgerons, qui entretiennent le matériel de la mine, comme les berlines et les outils.

    Le carreau de mine est la zone qui regroupe l’ensemble des installations nécessaires auN comme NE PAS OUBLIER.... fonctionnement de l’exploitation ; les hommes du jour y côtoient ceux du fond :

    • des ouvriers chargés du traitement de la houille : triage, pesage, acheminement ; ce sont notamment les femmes qui trient, calibrent et lavent le charbon sur le lavoir-criblage, à sa remonté du fond,
    • des employés qui s’occupent du fonctionnement de la mine : machinerie, lampisterie (encore des femmes!), ateliers, mécanique, menuiserie, forge…
    • des ouvriers qui stockent le charbon dans le hangar-cockerie avant son expédition,
    • le personnel d’encadrement, l’ingénieur, le géomètre...

    Bien sûr, au premier abord, on ne voit que le chevalement…. haut de plusieurs mètres et dominant le carreau ; il porte à son sommet deux grandes roues ou « molettes » sur lesquelles reposent des câbles actionnés par la machine d’extraction ; il permet la montée et la descente des cages au fond du puits, pour la circulation des hommes, du charbon et du matériel.

    Il ne faudrait pas oublier tout ce « peuple noir » qui gravite autour des mineurs. Qu’il soit lampiste, « about » chargé de l'entretien des puits, « cafu » femme affectée au triage, « accrocheur » chargé de décrocher les berlines pleines, « encageur » chargé de rentrer et de sortir les berlines de la cage, galibot, conducteur de machine d'extraction, hercheur chargé de pousser les berlines de charbon, machineur, maçon, chacun s’acquitte au mieux de sa tâche, dans cette ruche laborieuse qui permettra aux actionnaires des Bureaux des Mines de faire leur renommée et leur richesse.

    Pour en savoir plus :

    Le mineur, héros ou martyr ? (Mineurs du Monde – Site de l’INA)

    L’Homme et l’industrie minière dans le Pas de Calais

    Les métiers de la mine

    Histoire du charbon en Nord Pas-de-Calais

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    N comme NE PAS OUBLIER....

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