• J -6 / Léo Schnug (1878 - 1933)

    J -6 / Léo Schnug (1878 - 1933)Léo Schnug est né le 17 février 1878 à Strasbourg dans l’Empire allemand (AD67 n°573 page 294/339) ; il est le fils de Marguerite LOBSTEIN et de Maximilien Christian Henri, greffier au tribunal de Strasbourg, et petit-fils de Johan Friederich Karl SCHNUG « Fürstlicher Kammerbot » (Chambellan princier).

    Au vu d’un statut social élevé, on aurait pu croire que la famille coulerait des jours heureux, mais c’était sans compter sur une destinée tragique.

    En 1881, Léo Schnug perd sa sœur Berthe (de 2 ans son aînée) à l’âge de 5 ans ; en 1919, son père décède à l’hôpital psychiatrique de Brumath, un hôpital où lui-même sera interné….

    J -6 / Léo Schnug (1878 - 1933)

    Pour survivre, sa mère « loue des chambres dans sa maison du 7 rue Graumann, au centre de Strasbourg, à des artistes du Théâtre Municipal. Par leur biais, Léo Schnug a accès aux costumes de l’Opéra dont les collections seront une source d’inspiration ».

    Malgré une enfance aussi perturbée – ou bien à cause de cette enfance perturbée – Léon Schnug est un enfant indiscipliné, mais qui se révèle un brillant dessinateur. Il n’a alors que 17 ans lorsqu’il illustre des ouvrages pour Gerlach & Schenk, éditeurs à Vienne.

    Et comme la plupart de ces compatriotes artistes, il se forme à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, puis à l’Académie des beaux-arts de Munich ; il adhère au Cercle de Saint-Léonard.

    Son travail est fortement influencé par le Moyen Âge et porte l’empreinte du Jugendstil (Art Nouveau) ; « il a réalisé de nombreux dessins et allégories pour Ex-libris, des affiches, des gouaches, des eaux-fortes, menus, cartes de vœux et faire-part, s’intéressant particulièrement aux personnages historiques. Il a dessiné des lansquenets, des saints Georges terrassant des dragons, des centurions romains d’Argentoratum, et il a traduit un monde médiéval fantastique ».

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    Il a marqué de son empreinte et de ses fresques les murs du château du Haut-Koenigsbourg ; l'empereur Guillaume II lui avait alors confié la réalisation des décors, notamment de la salle du Kaiser. Léo Schnug a également laissé de plus petites réalisations hors des grandes salles du château ; il a peint d’autres fresques en Alsace, comme la maison Kammerzell à Strasbourg.

    1914, la guerre éclate et Léo Schnug est enrôlé comme sous-officier dans l’armée allemande. Côté allemand ou côté français, la « boucherie » fut la même ; Dieu seul sait ce que l’artiste a vu et vécu…. Mais ses excès d’alcool lui ont valu plusieurs réprimandes, et jugé inapte, il est vite réformé. La guerre ne l’empêche toutefois pas de créer : son travail sera d’ailleurs récompensé par l’empereur allemand Wilhelm II, en l’honorant de l’Ordre de l’Aigle Rouge pour la restauration du Château du Haut-Kœnigsbourg.

    J -6 / Léo Schnug (1878 - 1933)

    Léo Schnug sombrera dans l'alcoolisme ; si cette pathologie n’est pas une maladie mentale en soi, les troubles tels que dépression, anxiété, schizophrénie ou paranoïa deviennent problématiques chez un individu dépendant. En 1921, le peintre perd une mère omniprésente, et peut-être même fusionnelle. Même si tous motifs sont entendables, le peintre sera interné à l’hôpital psychiatrique de Stephansfeld, où il finira ses jours.

    L’artiste est décédé le 15 décembre 1933 à l’hôpital psychiatrique de Stephansfeld, à Brumath (Bas-Rhin).

    Si sa vie a été marquée par plusieurs épreuves personnelles, la mort de sa jeune sœur, l’internement de son père, le décès de sa mère, Léon Schnug nous a laissé un héritage artistique significatif et des plus créatifs.

     

    Pour en savoir plus :

    Wikipedia

    Le peintre Leo SCHNUG (le site de Lampertheim)

    Alsace Collections

    Les archives des hôpitaux psychiatriques de Brumath, Hoerdt et Erstein (AD67)

    Notice sur le service médical de l'asile d'aliénés de Stéphansfeld (Bas-Rhin) pendant l'année 1841 / par M. Ro (Gallica)

    Stephansfeld (Histoire de la psychiatrie)

    Le peintre Léo Schnug, enfant de Lampertheim

    Léo SCHNUG, un virtuose ! (Neustadt Galerie)

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