-
Je trouve ce « mot » très vilain ; il fait référence à « autorité » un autre vilain mot, mais qui vont si bien ensemble….
Si la loi du 18 février 1938 signe la fin de l’incapacité civile des femmes mariées, il faudra attendre les années 1960-1970 pour que l’obéissance soit contestée par les femmes... L’obéissance au père, l’obéissance à la mère… une obéissance inconditionnelle.
Les femmes de ma génération ont très certainement été les premières à se rebeller face au pouvoir patriarcal, voire marital. Les hommes, dans leur grande majorité, n’ont pas attendu le Code Civil pour nous imposer leur loi.
Je me demande si Eléonore a été une enfant obéissante, une femme soumise et/ou bienveillante, soucieuse de reproduire à l’identique le modèle éducatif et maternel de sa mère. Si elle a été heureuse…
Mariée à 23 ans, mère de 10 enfants – avec toutes les souffrances des grossesses, des maladies et des deuils – elle s’est retrouvée veuve à 42 ans…. IL a dû en falloir du courage et de la volonté pour continuer à avancer dans une époque pas très tendre avec les femmes…
Loin de moi l’idée de porter la pierre à celles qui ont « exposé » leur enfant, mais j’admire Éléonore de n’avoir jamais abandonné les siens.
Dans les milieux mondains, les jeunes filles apprennent les bonnes convenances, ce qu’il faut dire et ne pas dire, apprennent à danser - bien évidemment avec un chaperon - et à bien « se tenir en société » en vue d’un mariage « bien comme il faut ». Mais dans les milieux ouvriers, les petites filles n’ont pas le temps de flâner ! Il existe bien de rares moments de loisirs et de jeux dans la cour.
Dans le cercle bourgeois, accoucher d’un enfant de sexe féminin apportait la désolation dans la famille ; seul le garçon était le garant de la pérennité du nom... et des terres !
Dans nos « familles ordinaires » la fille devait seconder sa mère. Très vite, elle était affectée aux tâches ménagères, et au 19ème, il y avait fort à faire. Par contre, en sortant de l’usine, le garçon pouvait se reposer : il était libre !
Contrairement au modèle du libre-arbitre protestant, l’éducation à la française est celle de « l’oie blanche » ; les femmes font perdurer l’ordre social auquel elles se plient, et notamment elles transmettent à leurs filles les silences qui leur ont été imposé ; on ne parle pas des règles, de la nuit de noces et encore moins de sexualité ou du danger des maladies vénériennes… Le corps est un sujet tabou qui a longtemps perduré. Combien de nos ancêtres ont été « livrées » en pâture lors de leur premier rapport avec leur mari !
Très jeune, Éléonore a dû suivre l’enseignement de sa mère pour apprendre la broderie à la dentelle. Elle a dû également la suivre dans chacun des actes de la vie quotidienne : aller chercher l’eau au puits, s’occuper des petits frères, aller faire des courses, balayer la maison….
Au stade de mes recherches, les enfants de la fratrie MATHE-LECOINTE (les parents d’Eléonore) ne sont qu’au nombre de 5, ce qui me semble peu pour l’époque….
La mère d’Éléonore avait dix frères et sœurs. Éléonore a également mis au monde dix enfants, dont trois seulement atteindront l’âge adulte ; Angélique est l’aînée des survivants.
Inévitablement, Angélique a été mise à contribution… Elle a peut-être été à l’école ; mais l’école maternelle n’existe pas encore en 1856 et les religieux enseignaient aux filles essentiellement les travaux d’aiguille et le maintien d’une maison… ben voyons ! L’école républicaine aura bien du mal à s’imposer !
Dans les documents que j’ai pu trouver, Angélique est toujours mentionnée comme « journalière » (ou ménagère) et non « dentellière » comme sa mère et sa grand-mère. GENEANET a mentionné neuf enfants mais je n’ai pas encore vérifié ces renseignements ; donc je ne peux les utiliser. Toutefois, je peux supposer qu’avec autant d’enfants (recensement 1886), il est fort difficile d’aller travailler au quotidien ; avec certitude je sais qu’elle a épousé Edmond Delobel, ouvrier mineur et nous savons tous le labeur des femmes de mineur.
Alors oui, il faut un peu d’obéissance et un peu d’autorité, sinon, ce serait l’anarchie ; les extrêmes ne sont pas des modèles à suivre.
Et fort heureusement, nos filles ont désormais accès à la lecture et à l'éducation !
Pour en savoir plus :
Épisode 3 : L’empire des mères et la filiation au féminin au XIXème
La socialisation des filles au XIXe siècle (Persée)
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
votre commentaire -
On ne peut pas parler de Lens sans évoquer les mines et le travail des mineurs ; et je pense qu’il faut être descendu dans une mine pour en comprendre toute la dimension, tout le labeur, la misère et les terribles conditions de travail ; chaque jour, les ouvriers mineurs mettaient en péril leur vie….
Je ne pense pas que la mine soit aussi silencieuse dans les entrailles de la Terre ; j’image les coups de pioche, les jurons, les cris, le hennissement des chevaux, les hurlements et les insultes des porions.
Ils voudraient tous quitter cet enfer, mais c’est la mine qui paient à manger, qui paie le loyer et qui donne du travail ; alors si vous demandez à un mineur ce qu’il compte faire de son fils, il vous répondra : « le petit descendra avec moi aussitôt qu’il le pourra ».
Que se passe t-il dans la tête de ces hommes lorsque pressés dans la cage ils descendent tous au fond à une vitesse vertigineuse à une profondeur de plusieurs centaines de mètres ? La trouille…. Et c’est humain.
En bas, ils doivent s’agenouiller, ramper, se coucher sur le côté pour détacher les morceaux de charbon, éviter l’éboulement ou l’inondation ; quant au grisou, ils ne préfèrent pas y penser, même si la peur reste présente.
En 1827, dans les 1ère mines, la journée de travail d’un mineur est de 14 heures, sans compter les temps de descente, de remontée et de repas. Elle passera ensuite à 12 heures en 1848, puis 10 heures en 1882 et enfin une journée de 8 heures à compter de 1905.
Les ouvriers travaillaient par équipe, surveillés par les porions et les chefs-porions. A partir de 1919, la journée de travail est divisée en 3 postes : abattage, remblayage et boisage pour l’équipe de nuit.
Au fond les conditions de travail sont éprouvantes ; le manque d’air, la température élevée, une ventilation inefficace forcent les mineurs à respirer un air pauvre en oxygène et lourdement chargé de poussières. Nous avons tous entendu parler de la « silicose »...
Les éboulements sont fréquents. L’eau est continuellement pompée ; les mineurs équipés de sabots (les godillots viendront beaucoup plus tard), sont contraints de marcher dans la boue, dans des galeries parfois si étroites qu’ils avancent « à col tordu » ou travaillent couchés. Les outils, actionnés à bout de bras, peuvent peser jusqu’à 30 kg.
Chaque ouvrier occupe un poste bien précis.
Mais la mine, ce ne sont pas uniquement des mineurs.
Ce sont aussi des menuisiers, qui préparent le bois à l’étayage des galeries, des mécaniciens, des forgerons, qui entretiennent le matériel de la mine, comme les berlines et les outils.
Le carreau de mine est la zone qui regroupe l’ensemble des installations nécessaires au fonctionnement de l’exploitation ; les hommes du jour y côtoient ceux du fond :
- des ouvriers chargés du traitement de la houille : triage, pesage, acheminement ; ce sont notamment les femmes qui trient, calibrent et lavent le charbon sur le lavoir-criblage, à sa remonté du fond,
- des employés qui s’occupent du fonctionnement de la mine : machinerie, lampisterie (encore des femmes!), ateliers, mécanique, menuiserie, forge…
- des ouvriers qui stockent le charbon dans le hangar-cockerie avant son expédition,
- le personnel d’encadrement, l’ingénieur, le géomètre...
Bien sûr, au premier abord, on ne voit que le chevalement…. haut de plusieurs mètres et dominant le carreau ; il porte à son sommet deux grandes roues ou « molettes » sur lesquelles reposent des câbles actionnés par la machine d’extraction ; il permet la montée et la descente des cages au fond du puits, pour la circulation des hommes, du charbon et du matériel.
Il ne faudrait pas oublier tout ce « peuple noir » qui gravite autour des mineurs. Qu’il soit lampiste, « about » chargé de l'entretien des puits, « cafu » femme affectée au triage, « accrocheur » chargé de décrocher les berlines pleines, « encageur » chargé de rentrer et de sortir les berlines de la cage, galibot, conducteur de machine d'extraction, hercheur chargé de pousser les berlines de charbon, machineur, maçon, chacun s’acquitte au mieux de sa tâche, dans cette ruche laborieuse qui permettra aux actionnaires des Bureaux des Mines de faire leur renommée et leur richesse.
Pour en savoir plus :
Le mineur, héros ou martyr ? (Mineurs du Monde – Site de l’INA)
L’Homme et l’industrie minière dans le Pas de Calais
Histoire du charbon en Nord Pas-de-Calais
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
votre commentaire -
Voici des actualités glanées ça et là,
des articles repérés sur des blogs...
Et ce mois-ci ENORMEMENT de choses à lire....
EVENEMENTS
Le Challenge AZ 2021 a bel et bien commencé ! Pour suivre la « production » des bloggeurs… Vous allez vous ré-ga-ler ! C’est ici !
Apothicaires et pharmaciens - Remèdes aux malades : une exposition à découvrir du 13 septembre au 23 décembre 2021 aux Archives départementales de Loire-Atlantique
*
LES LOGICIELS
Sortie de la version 2022 du logiciel Généatique (RFG)
Search Connect™: Un outil pour se connecter avec d’autres utilisateurs
463 millions de documents français sur MyHeritage (Généalogie Pratique)
Généatique 2022, une présentation des nouveautés par Cécile (Généatech)
*
L’état civil de l’Allier complété sur Filae
490 millions d’actes d’état civil indexés disponibles sur Geneanet
Dictionnaire biographique du Finistère (Gallica)
Dictionnaire et album alsacien tome 1 et tome 2 de 1896 à 1898 (Gallica)
Toujours plus d'état civil en Haute-Vienne (RFG)
4 millions de photographies de tombes disponibles sur Geneanet
Adresses des camps de prisonniers de guerre du IIIème Reich
Les décès reconstitués mis en ligne sur le site des Archives de Paris (RFG)
Les cimetières de la ville de Paris
Archives de la Manche : de belles mises en ligne en 2021 (RFG)
Généalogie dans le Nord : mode d’emploi
Archives en ligne : de nouvelles collections seine-et-marnaises
Guide pour la recherche d’informations sur les incorporés de force d’Alsace et de Moselle
Liste des membres des Forces Françaises Libres (18 juin 1940 – 31 juillet 1943)
ANOM : Base de données des dossiers individuels des condamnés au bagne
Archives notariales et hypothèques dans les archives en ligne de Savoie
Rechercher un prisonnier civil ou militaire au CICR (Comité International de la Croix Rouge)
Archives nationales : Récompenses honorifiques et secours aux insurgés de 1848
Rechercher un soldat de la guerre franco-allemande 1870-1871 (GénéalomaniaC)
Généalogie dans les Vosges : retrouvez la trace de vos ancêtres (Geneafinder)
Les familles pionnières de la Nouvelle-France (Société de recherche historique Archiv-Histo / Quebec)
Base de données des poilus de Saint Denis (Archives communales)
1945 en Loire-Inférieure : histoire d’archives (Archives départementales)
Ressources généalogiques par département (uniquement les départ. Rédigés)
Votre Ancêtre Italien dans la Grande Guerre 14-18 (Généafranco-belge)
Une nouvelle visionneuse pour les archives de Lyon (RFG)
Militaires du 1er Empire décédés entre l’An XII et 1815 par lieu de naissance (A.H.P.E)
Top 5 des erreurs à ne pas commettre en généalogie (Geneafinder)
Généalogie dans le Tarn : le guide pour trouver vos ancêtres (Geneafinder)
Un nouveau portail pour les archives d'Alès (RFG)
Des fonds inédits mis en ligne par les Archives de Corse (RFG)
Société Française d’Histoire de la Police (SFHP)
Le portail Grand Mémorial s'enrichit des fiches matricules des soldats ayant participé à la Grande guerre et issus du département de la Marne. Ces fiches sont intégralement indexées, ce qui permet de retrouver son ancêtre Poilu issu du département de la Marne en seulement quelques clics.
*
DES SITES, DES BLOGS et aussi des histoires….
Petite histoire du ticket de métro parisien (Paris ZigZag)
L’anonyme du jour : Marguerite Dislère (GENEANET)
Blanche de Castille VS Marguerite de Provence
L’anonyme du jour spécial Grande Guerre : Marcel Bertal (GENEANET 2018)
Séries Noires à la Une (Retronews) : de l’affaire Borlet à Violette Nozière, les silences de l’inceste
Pourquoi vous devriez revoir vos recherches généalogiques : La Gazette des Ancêtres
Votre ancêtre a t’il rédigé un acte respectueux ? : Généa-Logiques
30 questions pour approfondir la vie de vos ancêtres : La Gazette des Ancêtres
Ce qu'il faut savoir en Généalogie : Le Temps qui passe
1931 : la fin des bandits corses ? (Retronews)
Petite histoire du berceau (AP-HP)
Le Challenge AZ, écrire sur la vie de ses ancêtres (guide de généalogie)
France: découverte d'un cimetière abandonné en Lorraine (Histoire de Rouler)
L'histoire des Cadets de Gascogne (J’aime mon patrimoine)
Comment utiliser la presse ancienne en généalogie (La Gazette des Ancêtres)
L’anonyme du jour : Marguerite Dislère (GENEANET 2018)
“Par les sentiers du passé”, un bel hymne à la généalogie (GENEANET 2014)
Scandales au XVIIIe siècle : curés et prostituées (GENEANET 2013)
D comme... Défricheurs d'eau (Blog Traces et Petits cailloux)
Les épizooties en France de 1700 à 1850 (Cairn)
Les Auvergnats de Paris, de parias moqués à Bougnats respectés (Retronews)
A nos métiers perdus – Challenge AZ sur les métiers anciens (blog A nos Racines Perdues)
Le dessin humoristique comme objet de réconfort des poilus (AD de la Loire)
Pérégrinations ancestrales : Expressions malicieuses berrichonnes
Feu d’artifice au mariage de Louis XVI : 132 morts (Retronews)
Georges Chicotot : peintre, médecin, radiologue (Archives AP-HP)
La camaraderie dévoilée dans les carnets de Louis Barthas, tonnelier (1914-1918) – Persée
Un aspect du service militaire : le « remplacement dans les corps » - La Gazette du Vendredi
Et pour finir, les podcasts de Retronews… à ne pas manquer, je vous assure !
Bonne lecture et belles découvertes !
votre commentaire -
Mademoiselle Papillon est une « histoire sur le pouvoir du don de soi (...) lorsque l’on prend soin d’un autre être humain, on prend soin de ceux qui croiseront sa route. L’amour suscite l’amour »… Deux destins de femmes, infirmières.
Gabrielle, 30 ans, s'occupe de prématurés dans un service de néonatologie intensive. Son quotidien est rythmé par les actes techniques et le fonctionnement des machines ; dans un univers où l’incertitude domine, où le temps est une obsession, où rien n’est jamais acquis, où chaque victoire, si infime soit-elle, est le résultat d’une lutte de chaque instant, Gaby glisse lentement dans l'indifférence, traversée par un questionnement perpétuel, vidée par la brutalité de son travail.
C’est alors qu'elle découvre l'histoire de Thérèse Papillon, reconnue Juste parmi les nations : sa mère romancière lui remet son dernier manuscrit et lui demande de le lire. Au fil des pages, Gabrielle devine qu’il est question de son histoire mais elle ne comprend pas ; Thérèse, « elle persévère avec aisance là où je m’écroule (…) Elle serait faite d’une étoffe qui résiste alors que la mienne s’abîme au contact de la souffrance ? Je refuse cette réponse. »….
En 1920, dans une France ravagée par la guerre, Melle Papillon est envoyée par la Croix-Rouge dans un dispensaire à Vraignes-en-Vermandois, une petite commune rurale de la Somme, à 58 km d’Amiens. Alors qu'elle tente d'accomplir sa mission, la vision d’enfants rachitiques et affamés lui est insupportable. Se forme alors la grande ambition de tous les protéger. Melle Papillon part à la recherche d’une demeure pour les accueillir ; l’abbaye de Valloires lui est alors confiée ; elle va y créé un un préventorium pour les enfants au sortir de la Première guerre mondiale. Elle a accueilli des milliers d’enfants malnutris et mal soignés, des proies idéales pour la tuberculose, le mal de l’époque.
C’est un roman richement document comme je les aime, et bien évidemment, je n’ai pu résister à l’envie de faire des recherches sur cet étrange personnage du début du 20ème siècle.
J’ai retrouvé son acte naissance : AD 77 n°84 page 34 (Tournan en Brie – Seine et Marne)
Sur GENEANET, j'ai pu retrouvé l'arbre de sa famille (ICI)
N’oublions de saluer le courage et la technicité des infirmières qui évoluent en soins intensifs.
Pour en savoir plus :
L’Abbeye de Valloires (site officiel)
Le préventorium de Valloires (cartes postales)
Programme NIDCAP : à l'écoute des enfants prématurés (Magazine de la Santé)
Thérèse Papillon, Juste parmi les Nations
L'histoire de Thérèse Papillon et de l'Abbaye de Valloires
L'histoire du dimanche - Thérèse Papillon, l'infirmière résistante qui a sauvé des enfants juifs à l'abbaye de Valloires (FR3 Hauts de France)
Thérèse Papillon (AJPN)
1 commentaire -
Pour faire suite à l’article précédent, j’ai cherché à repérer les différents puits sur LENS par rapport à l’adresse de mes ancêtres. Pas facile, puisque je ne sais pas comment on été renommées les rues anciennes.
Sur le dernier recensement de 1886 (AD 62 en ligne), je retrouve
- l’aînée de la fratrie, Angélique HERBEZ et son conjoint Edmond DELOBELLE habitant rue Neuve du Rempart
- Louis François HERBEZ et Elisa TANCREZ (mes AAgrands-parents) résidant également rue Neuve du Rempart,
- tandis que le dernier des enfants Eugène HERBEZ est logé avec sa mère Eléonore MATHE rue Basse.
Eléonore MATHE, épouse HERBEZ, a eu 10 enfants avec mon AAA grand-père, mais seulement 3 atteindront l'age adulte et auront la joie d'être eux-mêmes parents.
La rue Basse n’existant plus, il m’a fallu faire des recherches : sur le plan ci-dessous trouvé dans les Archives Départementales du Pas-de-Calais (notez par ailleurs la délicatesse et la justesse du trait à l’encre de Chine), je repère très facilement l’église Saint Léger ainsi que la rue Bayart. J’en déduis que la rue Basse se nomme désormais rue F. Gautier ; merci Google mon ami, sans qui je n’aurai pas trouvé !
Ensuite, avec les coordonnées GPS de chaque puits (toujours grâce à Google mon ami), j’ai pu retracer chaque puits de LENS, les autres étant installés sur les communes environnantes….
Avec Google Maps, il est aisé de repérer une rue, une maison et la rue F. Gauthier est une petite rue aux maisons traditionnelles de briques rouges. Par contre, difficile de trouver la maison exacte puisque les numéros ne sont pas indiquées sur le recensement de 1886 ; donc, place à l’imagination !
Pour en savoir plus :
La découverte du charbon dans le valenciennois (INA)
Historique de l’exploitation charbonnière dans l’ex-bassin minier du Nord/Pas-de-Calais
L'évolution de la toponymie dans le Bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais - Persée
Cartes postales anciennes de Lens
La compagnie des mines (Wikipedia)
Comment était le site du Louvre-Lens au temps de la mine (FR3 Hauts de France)
La fosse 1 de Lens (Patrimoine Minier)
Imaginaire et symbolique de la généalogie
"Et voici Lens, la perle de l'Artois" (AD 62)
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
votre commentaire -
LENS, berceau de la famille HERBEZ sur au moins 6 générations ! (vérifications effectuées bien sûr)
Si Arras a arraché sa liberté aux Espagnols, si Lille est une place de guerre fortifiée par Vauban, si Calais est un havre de paix qui abrite des vents violents de la Manche, si Valenciennes est plutôt triste comme toutes les villes du Nord, ces ville du Nord sont riches de souvenirs, où les guerres successives ont laissé des traces inoubliables de leurs passages funestes.
Point de beffroi majestueux pour Lens, point de place forte, point de maisons notables au devanture chargée de sculptures, point de colonnes sonnantes d'une cathédrale à vous donner le vertige….
Lens n’était qu’un petit bourg aux sols marécageux et pauvres avant que Decrombecque ne la rende fertile, avant qu’elle ne devienne cette triste commune du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Dès 1852, la Compagnie des mines de Lens favorise emplois et accroissement de la population ; la ville change de paysage.
- Fosse n° 1 des mines de Lens dite Sainte-Élisabeth ou Jules Casteleyn (1852)
- Fosse n° 2 - 2 bis des mines de Lens dite Grand Condé (1857)
- Fosse n° 2 ter des mines de Lens dite Auguste Descamps ( Loison sur LENS) totalement détruite durant la 1ere guerre mondiale
- Fosse n° 3 - 3 bis des mines de Lens dite Saint-Amé ou Amé Tilloy (sur Liévin – 1858)
- Fosse n° 4 des mines de Lens dite Saint-Louis ou Louis Bigo ( Éleu-dit-Leauwette )
- Fosse n° 5 - 5 bis des mines de Lens dite Saint-Antoine ou Antoine Scrive-Labbe (1872)
- Fosse n° 6 des mines de Lens dite Saint-Alfred ou Alfred Descamps, anciennement dénommée fosse d'Haisnes (1859)
- Fosse n° 7 - 7 bis des mines de Lens dite Saint-Léonard ou Léonard Danel, ou fosse de Wingles (1879)
- Fosse n° 8 - 8 bis des mines de Lens dite Saint-Auguste ou Auguste Descamps (Vendin-le-Vieil - 1879)
- Fosse n° 9 des mines de Lens dite Saint-Théodore ou Théodore Barrois, près de l’Église Saint-Théodore (1884)
- Fosse n° 9 bis des mines de Lens dite Saint-Anatole ou Anatole Descamps (1902)
- Fosse n° 10 - 10 bis des mines de Lens dite Saint-Valentin ou Valentin Cazeneuve ( à Vendin-le-Vieil 1890)
- Fosse n° 11 - 19 des mines de Lens dite Saint-Pierre ou Pierre Destombes (Loos-en-Gohelle - 1891)
- Fosse n° 11 bis des mines de Lens dite Saint Albert ou Albert Crespel ( à Liévin - 1907)
- Fosse n° 12 des mines de Lens dite Saint-Édouard ou Édouard Bollaert (Loos-en-Gohelle - 1891)
- Fosse n° 12 bis des mines de Lens dite du docteur Barrois (1904)
- Fosse n° 13 des mines de Lens dite Saint-Élie ou Élie Reumaux (Hulluch - 1902)
- Fosse n° 13 bis des mines de Lens dite Saint-Félix ou Félix Bollaert (Bénifontaine - 1908)
- Fosse n° 14 des mines de Lens dite Saint-Émile ou Émile Bigo (1904)
- Fosse n° 14 bis des mines de Lens dite Saint-Ernest ou Ernest Cuvelette (Loos-en-Gohelle - 1906)
- Fosse n° 15 - 15 bis des mines de Lens dite Saint-Maurice ou Maurice Tilloy (Loos-en-Gohelle - 1905)
- Fosse n° 16 des mines de Lens dite Saint-Albert ou Albert Motte (Loos-en-Gohelle - 1909)
- Fosse n° 16 bis des mines de Lens dite Saint-Alfred ou Alfred de Montigny ( Liévin - 1911)
Faut-il encore dire que Lens s’est construite sur la sueur et la misère des mineurs, descendus au fond des puits, au péril de leur vie ? Ce n’est pas Zola qui dira le contraire…. Les terrils sont là pour en témoigner…
Les Grands Bureaux des Mines de Lens – superbe bâtiment art-déco - attestent toutefois que « certains » s’en sont bien sortis : boiseries, plafonds gigantesques, vitraux et luminaires flamboyants, cheminées, mosaïques sur les murs, carrelages remarquables, jardins resplendissants....
Aujourd’hui, Lens se veut une ville « verte » mais on n’efface pas deux siècles de précarité, même si elle prend le terme pompeux de « perle noire de l’Artois ».
Maintenant que la plupart des puits sont repérés, je vais pouvoir faire une carte de la Région avec les adresses de ma famille ; mais cela fera l’objet d’un nouvel article !
Pour en savoir plus :
Lens, cité-martyre. 1914-1918 – Persée
Mémoire en Images - l'Entité de Lens
Les Grands Bureaux des Mines de Lens
La Compagnie des Mines de Lens
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
votre commentaire -
Dans tout jeu, il existe une carte jocker ; alors autant l’utiliser puisque je n’ai pas terminé mon récit.
*
Eleonore est retournée à sa fenêtre. Eugène dort à l’étage ; demain, il lui faudra repartir au travail. La mine tourne à plein régime : de 6h à 14h, de 14 à 22 et de 22h à 6h. Le seul repos hebdomadaire est le dimanche et demain, ne sera que mardi.
Pourquoi la vie lui semble soudain si difficile….
Son époux « Prudent » l’a quittée alors qu’il n’avait que 41 ans : c’est vraiment trop jeune pour mourir…. Eugène avait alors 17 mois… autant dire qu’il n’a pas connu son père. Angélique a quitté la maison pour épouser Edmond un mineur de fond et Louis François, mineur également, est déjà parti vivre avec Elisa…
Eléonore a déjà de beaux-petits enfants : puissent-ils vivre plus longtemps et mieux que les siens. Elle soupire et reprend son ouvrage : il ne faudrait pas le rendre en retard…
*
Fouiller la vie de nos ancêtres, essayer de leur donner matière et les remettre en situation a aussi l’inconvénient de créer de la nostalgie, de l’affect. Bien évidemment je n’ai pas connu mon AAAgrand-mère, mais surtout, personne du côté maternel n’a jamais évoqué son existence, personne ne m’a racontée la misère du Nord Pas-de-Calais, et c’est en réalisant mon arbre généalogique que j’ai découvert tout ce pan de MON histoire.
Alors, j’ai eu besoin de réhabiliter la mémoire des femmes du Nord et des femmes en général (cliquez sur l’image ci-dessous) par ce si beau texte de Grand Corps Malade :
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
votre commentaire -
Conçue exclusivement à partir d’archives de l’Ina, de la radio belge ou des Laut Archiv de l’Université Humboldt de Berlin, cette série de FRANCE CULTURE en quatre parties retrace la Première Guerre mondiale à travers les voix des protagonistes. Enregistrements d’époque ou témoignages recueillis dans les années 50 et 60, les anciens soldats racontent leur guerre.
Pour chaque épisode, j’ai effectué des recherches complémentaires pour une meilleure lecture ; mais à mon sens, les paroles des différents témoins n'ont pas leur pareil....
Épisode 3 : A l’arrière la vie continue
A l’arrière, la guerre bouleverse la vie des femmes et la création artistique.
Les premières permissions (AD 62)
L'échappée belle : permissions et permissionnaires du front à Paris pendant la Première Guerre mondiale (HAL Archives Ouvertes)
S'évader du front : les permissions (AD Yonne)
Le courrier : un enjeu vital (AD 71)
Les femmes et la 1ère guerre mondiale
Le rôle des femmes pendant la Première Guerre mondiale (Mairie de Paris)
Le travail des femmes dans les usines de guerre de la France méridionale (1914-1918) – Persée
Le droit du travail s'en va-t-en guerre (1914-1918) – Cairn
Travail : Quel rôle les femmes ont-elles tenu lors de la Grande guerre?
L’armistice sonne non seulement la fin de la guerre mais aussi et surtout la fin d’un monde.
La mutinerie des soldats russes à La Courtine en 1917
L’histoire des soldats russes en France et la mutinerie du camp de La Courtine
Chemin des Dames : la bataille qui déclencha les mutineries de 1917
Les mutineries de 1917, un refus de la guerre « massif et multiforme »
1914-1918 : les grandes Unes de l'armistice 1/2 (Retronews)
votre commentaire -
Conçue exclusivement à partir d’archives de l’Ina, de la radio belge ou des Laut Archiv de l’Université Humboldt de Berlin, cette série de FRANCE CULTURE en quatre parties retrace la Première Guerre mondiale à travers les voix des protagonistes. Enregistrements d’époque ou témoignages recueillis dans les années 50 et 60, les anciens soldats racontent leur guerre.
Pour chaque épisode, j’ai effectué des recherches complémentaires pour une meilleure lecture :
Épisode 1 : La mobilisation en plein été
La déclaration de guerre retentit comme une déflagration au beau milieu de l’été 14.
Jean Jaurès assassiné (Gallica)
16 septembre 1873 : les troupes allemandes évacuent la France (SAMA)
Chanson qu’on apprenait aux enfants avant la guerre de 14-18 : « la France attend » de P. GAILLARD (Gallica)
Août 1914, Alsace : "Il y a eu encore plus de morts qu'à Verdun" France Inter
Discours de l’empereur d’ Allemagne Guillaume II – 4 août 1914
Quatre victoires de l'armée russe pendant la Grande Guerre
Histoires 14-18 : Tannenberg et le front russe
Compiègne en 1914 (Société Historique de Compiègne)
Épisode 2 : Les tranchées ou "la fosse aux murènes"
Sur le front, les Poilus racontent les combats et la vie dans les tranchées.
Les soldats de l’armée allemande
L’évolution du costume français
Le Pigeon-voyageur et le rôle qu’il a joué dans la guerre 1914-1918
1914-1918: l'Afrique a payé un lourd tribut à "la Grande guerre"
Témoignages de guerre : La vie dans les tranchées (AC GRENOBLE)
La chasse aux rats dans les tranchées, décembre 1915
Les souffrances dans les tranchées : témoignages
Grande Guerre : plongée dans l'enfer des tranchées
Films d'archives 14-18 / Les tranchées de première ligne en Argonne
Boezinge - Attaque allemande au gaz, du 22 avril 1915
Première Guerre Mondiale : 1915, La Globalisation du conflit - Documentaire histoire
votre commentaire -
Le jus c’est le café ; à la maison il y a toujours eu du café aussi loin que je m’en souvienne, et chez moi, la cafetière n’était jamais vide ; depuis quelques années déjà, je suis passée aux expresso : autre époque, plus moderne, plus rapide !
Aujourd’hui, j’ai décidé de voyager dans le passé et de rendre visite à Éléonore…..
Au 35 rue Basse, à Lens, se dresse un coron authentique du Nord Pas de Calais, fait de briques rouges, propres, malgré l’inclémence des saisons. Sur le rebord des fenêtres un petit pot de fleurs…..
Je rentre ; il fait bon et ça sent le café….
Je la vois penchée sur son ouvrage, à manier les fuseaux avec aisance, tout prêt de sa fenêtre pour bénéficier de la lumière du jour.
La cafetière tient son jus au chaud. Sur la table dressée au milieu de la « pièce du devant » trône la grosse soupière qui recevra ce soir la soupe journalière.
La pièce est propre, bien balayée ; les rideaux – sans doute en dentelle de fils – n’ont pas encore pris la grisaille de la poussière de charbon.
Dans la cuisine derrière, mijotent les légumes du jardin, dont je hume les vapeurs lointaines. La vaisselle est rangée.
A l’étage, deux chambres : celle des enfants, enfin celle d’Eugène, son petit dernier de 19 ans, tous les autres sont partis…. L’autre chambre est la sienne : son lit est froid et vide depuis tant d’années !
Éléonore s’arrête un instant et regarde par la fenêtre : elle est épuisée…. Depuis qu’elle est debout, elle n’a pu souffler...
Levée depuis 4heures et demi du matin, elle a préparé la chicorée, passé le café après l’avoir moulu et chauffé toute la maisonnée. Puis elle a préparé le briquet d’Eugène – le casse-croûte du mineur – ainsi que sa boisson de chicorée dans la gourde. Il faudra qu’au fond de la mine, son fils boive beaucoup. Pendant ce temps, Eugène se préparait pour partir à la mine.
Au départ de son fils, - « a’ ttaleure, man ! » - Eléonore a fait sa lessive ; il a fallu faire bouillir le linge, frotter et frotter encore pour enlever toute cette noirceur, puis rincer et étendre dans le jardin sur la corde à linge. Ses doigts en sont tout meurtris et rougis. Après avoir mangé une tartine beurrée trempée dans le café, elle a attaqué la couture, des vêtements à repriser ; la famille n’est pas très riche et par conséquent, elle dispose de peu d’habits. Ensuite, elle a repris son ouvrage de dentelle, après avoir épluché les légumes et préparé la soupe du soir...
Son fils va bientôt rentrer.. elle le voit qui arrive au loin, avec son pantalon et sa vareuse plus noirs que bleus, le béguin collé par la sueur de ses cheveux et l’indispensable barrette placée de côté. La musette sur l’épaule qui supporte aussi sa rivelaine (piquet à deux pointes) il avance d’un pas lourd et fatigué. Comme il est beau son fils, elle en est si fière !
Éléonore laisse son ouvrage et aide Eugène à se laver dans le baquet d’eau chaude qu’elle a eu soin de préparer. Eugène est éreinté ; il se laisse frictionné et savonné. Il se sèche, prend un dernier jus et monte se coucher quelques heures. Ensuite, il ira au jardin ; sa mère a bientôt 60 ans et il doit la préserver….
Pour en savoir plus :
La maison du mineur dans les années 1900
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
votre commentaire -
J’associe toujours la généalogie à une investigation, une enquête de détective.
Toute démarche d’investigation suit le même schéma, quelle soit policière ou généalogique :
- une phase de questionnement :
- d’où partez-vous ? Quels sont les éléments déjà en votre possession ?
- que cherchez-vous exactement ?
- une phase d’hypothèse :
- où chercher ?
- comment s’organiser?
- quel est le contexte ?
- une phase de recherches proprement dite
- avec quels outils ?
- quelle priorité ?
- une phase de structuration des « trouvailles », c’est-à-dire le bilan de vos découvertes avec le rapport documents recherchés / résultats obtenus… et peut-être une surprise !
Chaque recherche s’accompagne inconsciemment de cette méthode.
Je recherche les frères et sœurs de mon AAAgrand-mère Éléonore, et je n’ai aucun document en ma possession ; je connais toutefois la date de mariage de ses parents….
Si je pars du postulat que le 1er enfant est né peu après l’union, je n’aurais peut-être pas la fratrie entière ; des enfants auraient pu être conçus avant et hors mariage.... je recherche donc des enfants au nom du père et au nom de la mère pour multiplier mes découvertes.
Connaissant les parents d’Éléonore, aux noms de famille MATHE et LECOINTE, je vais m’attarder sur les tables décennales des AD 62 et rechercher tous les 10 ans les naissances, mariages et décès à ces deux noms de famille ; ensuite, j’irai vérifier la filiation de chaque ancêtre en trouvant les actes correspondants.
Simultanément, j’ai fait appel à des questionnements, des réflexions qui ont entraîné des hypothèses (qui pourraient d’ailleurs s’avérer fausses, « mais c’est le jeu ma pôv Lucette ! »), des recherches concrètes dans les registres d’état civil pour une phase de découverte, à l’issue de plusieurs heures…. Ah, ne vous a-t-on jamais dit que la généalogie était chronophage ?
Bienvenue dans le monde de ma passion !
Vous avez de belles heures de découvertes devant vous… et n’oubliez pas : « vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage... ». Merci monsieur Boileau.
Si vos recherches sont infructueuses, il faudra recommencer. Je me dis toujours que, si je n’ai pas trouvé, c’est que je n’ai pas cherché au bon endroit !
La généalogie, c’est aussi une histoire de pugnacité….
Pour en savoir plus :
La passion de l’ancestral (Cairn)
Construire une généalogie. Faire flèche de tout bois (Persée)
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
votre commentaire - une phase de questionnement :
-
Houille ou « ouille ouille ouille » … la houille, le coke, le charbon, la même couleur noire sur les murs des maisons, sur les vêtements des mineurs de fond, sur les mains des femmes et des enfants…. L’air est partout chargé de cette poussière qui s’infiltre dans les sols, sur la peau, dans les poumons….
Si la Société des mines de LENS a eu des débuts laborieux en 1855, l’industrialisation a été telle - la main d’œuvre si productive et si facile à embaucher - que dès 1860 la production ne cesse d’augmenter. La politique paternaliste fixe son personnel en le rendant dépendant : de nouvelles maisons sont construites, des écoles privées sont bâties, les commerces sont aménagés, les voies de chemin fer sont étendues et la Compagnie accorde des subventions aux caisses de secours et de retraites.
Comme beaucoup de Lensois, les enfants d’Eléonore ont travaillé aux mines :
- Angélique, 22 ans, épouse Edmond DELOBEL, mineur ouvrier, dont les enfants travailleront aussi pour la Compagnie des mines de Lens,
- Eugène, mineur ouvrier, a épousé à 23 ans Eugénie DERUYCK, nom de famille d’ouvriers mineurs sur Lens,
- et Louis François qui, a 25 ans épouse enfin mon AAgrand-mère Elisa TANCREZ, issue d’une grande famille de mineurs (TANCREZ et CABOCHE), après lui avoir donné 4 premiers enfants hors mariage, dont l’ainé de la fratrie, mon Agrand-père Albert Louis, ouvrier mineur également.
Qu’ils soient HERBEZ, DELOBEL, TANCREZ, LECOINTE (du côté maternel d’Eléonore) CABOCHE ou DERUYCK, tous ont participé aux creusements des puits, au triage du charbon, au boisement des galeries, et très certainement tous avec la peur au ventre ; les coups de grisou, les effondrements et autres accidents étaient leur quotidien. Ils n'étaient jamais sûr d'en revenir....
Les hommes descendaient au fond ; ils étaient abatteurs, bowetteurs, hercheurs, maçons ou menuisiers, tandis que les femmes étaient affectés au triage et à la lampisterie.
Mais tout ceci n’est plus qu’un lointain souvenir….
Le Nord-Pas-de-Calais reste toutefois associé à cette couleur noire, celle du charbon, du deuil, du camouflage, d’un système paternaliste destructeur, mais rassurez-vous, c’est aussi celle du chocolat, de la truffe et du zan !
Pour en savoir plus :
Comment était le site du Louvre-Lens au temps de la mine ?
Expositions et évènements passés (AD 62)
Dossiers professionnels des mineurs de Fonds (Archives Nationales du Monde du Travail)
Mines et mineurs de charbon, dans la veine du métier (ANMT)
Vivre les Fêtes de la Sainte-Barbe à Lens
Exposition "Soleils Noirs" au Louvre-Lens
Le travail des femmes à la mine (INA – Mineurs du monde)
Les maux de la mine, diagnostic et actions (La vie des idées)
Le mineur, son métier, sa vie (la fabrication du coke)
Les métiers de la mine (le bassin minier du Nord Pas-de-Calais)
Le pilier de soutien du mineur, c’est sa femme !
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
votre commentaire -
Après cette première semaine d’écriture et de découverte, j’ai besoin de faire le point.
Ma vision du monde a reposé sur des valeurs morales, politiques, religieuses que mes parents m’ont enseignées, des valeurs de travail et de respect. Je pense avoir été une « bonne élève » jusqu’à ce que….. Tout a volé en éclat et je suis devenue une « rebelle » ; le modèle de société que l’on m’imposait ne me plaisait pas !
De part ma profession, j’ai toujours évolué dans un monde de femmes : femmes en blanc, femmes précaires et désœuvrées, femmes abandonnées et isolées.
De part mon histoire personnelle aussi….
C’est une étrange sensation : je me sens comme un chêne ( je sais, c’est très prétentieux ! ), un arbre au tronc fort et puissant et dont les branches sont mes ancêtres : des femmes essentiellement….
Je me sens si proche de ces aïeules qui m’ont façonnée et permises d’être ce que je suis aujourd’hui…. Comme investie d’une mission de réhabilitation.
Au XIXe siècle, au siècle « haussmannien » d’Eléonore, malgré le principe d’égalité accordé par la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, malgré leurs revendications des droits politiques et sociaux en 1848, il faudra attendre 1945 pour que les femmes déposent leur 1er bulletin de vote dans l’urne, 1965 pour qu’elles aient l’autorisation de travailler sans l’accord de « monsieur », et que dire de la liberté sexuelle, du divorce pour faute, du droit à l’IVG, de l’égalité salariale… je n’ose parler du partage des tâches dans les foyers ni de la charge mentale !
En réalisant l’arbre de ma famille, je traverse l’histoire, la grande Histoire au travers des « petites histoires » de chaque femme : celle qui se lève si tôt le matin, celle qui prépare les repas et qui se demande comment finir le mois, celle qui part faire sa journée de travail et rentre épuisée, celle qui doit faire chauffer la maison et s’occuper des enfants, celle qui doit remonter le moral de tous les membres de la famille, celle sur qui l’on compte toujours, celle qui avance et ne se plaint jamais…..
Celle que l’on ne voit plus, mais qui est toujours là : ce sont toutes les femmes de mon arbre….des ouvrières qui offrent leur force de travail, qui savent tenir une maison avec peu d’argent, qui éduquent du mieux qu’elles peuvent les enfants pour qu’ils ne manquent de rien, qu’ils soient propres et polis, celles qui cousent, reprisent les vêtements de leur homme pour qu’il continue d’aller au travail…. Ou au bistrot du coin...
Eléonore a suivi la trace de ses aïeules ; on se posait moins de question qu’aujourd’hui, même si le travail qu’on lui imposait était difficile, fatigant et surtout peu payé. On était tout simplement dans la reproduction, sans se rebeller. Les petites filles ne vont pas à l’école régulièrement car il faut aider à la maison ; on leur apprend uniquement les travaux d’aiguille et/ou domestiques, mais surtout pas à réfléchir et à comprendre : c’est beaucoup trop dangereux ! A quoi pourrait bien servir une fille qui sait lire et écrire.....
Il faudra peut-être attendre la Première Guerre Mondiale pour que les femmes réalisent qu’elles sont aussi indispensables que les hommes !
En y réfléchissant bien, tous les généalogistes qui réalisent leur arbre sont les garants de leur histoire familiale.
Pour en savoir plus :
La mesure du lien familial : développement et diversification d’un champ de recherches
Chronologie des dispositions en faveur de l’égalité femmes-hommes
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
votre commentaire -
N’en déplaise aux « nordistes » de cœur, l’origine de la dentelle n’est ni française, ni anglaise, mais bien italienne, et peut-être même orientale. On différencie souvent les techniques de la dentelle de Calais (originaire de Grande Bretagne) et celle de Caudry (originaire du Hainaut).
Si les grands magasins haussmanniens de Paris sont friands d’une dentelle raffinée, les plus luxueux spécimens sont réservés à l’exportation, et pour l’essentiel à destination des hommes d’affaires du nord-est des États-Unis ou à la société aristocratique russe. N’oublions pas non plus : au tout début de son existence, la dentelle était réservée aux hommes !
Les petites dentellières suivaient souvent l’enseignement d’une « maîtresse dentellière » à son domicile durant une journée de 10 heure ; elles commençaient très jeunes, souvent avant 6 ans…
Éléonore, mon AAAgrand-mère était dentellière, comme sa mère Henriette et comme sa grand-mère sans doute. Au stade de mes recherches, je suis dans l’incapacité de dire où et pour qui elle travaillait, plutôt à domicile ou dans un atelier de tissage. Mais je vais chercher….
J’ai commencé un tour d’horizon d’éventuels ateliers ou école de dentelle, réputés dans la région Nord :
Eléonore a très certainement appris les gestes des mains de sa mère ; comment quitter la maison avec des enfants en si bas âge….IL fallait toutefois aller chercher le travail et le ramener à la maison.
Pour en savoir plus :
Petite histoire de la dentelle
Les écoles de dentellières en France et en Belgique des années 1850 aux années 1930
Hauts de France, la région qui fait dans la dentelle
Histoire de la dentelle de Valenciennes
Histoire de la dentelle de Calais
Le livre de la dentelle (Gallica)
La cité de la dentelle et de la mode à Calais (le site)
Le musée caudrésien de la dentelle et de la broderie
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
1 commentaire -
Formidable témoin de l'art sépulcral du 18e et du 19e siècle, cet ancien cimetière isolé en forêt, à la sortie d'un petit village de Lorraine, est un précieux héritage des générations passées (cliquez sur l'image ci-dessous)
votre commentaire -
Lorsqu’elle épouse Prudent HERBEZ, mon AAAgrand-père, Éléonore a 23 ans et Prudent en a 27 ; de cette union naîtront 10 enfants dont seulement 3 atteindront l’âge adulte :
- Prudent Émile HERBEZ, né le 07.06.1850 et décédé le 06.02.1852 à 7 heures du soir (20 mois / acte de décès n°12 des AD 62)
- Clémence Eléonore HERBEZ, née le 29.11.1851 et décédée le 05.02.1852 à 11 heures du matin (3 mois / acte de décès n°11 des AD 62)
Les deux enfants ont été emportés à un jour d’intervalle ; l’hiver 1851-1852 a été particulièrement rude ; dès le début de novembre 1851 sont apparues les premières neiges dans les plaines du Nord et très certainement les jeunes enfants n’ont pu survivre à une saison aussi rigoureuse dans un logement souvent mal chauffé ; et que dire d’une éventuelle disette….
- Charles Henry HERBEZ, né le 24.12.1852 et décédé le 10.01.1853 à 7 heures du soir ( 15 jours / acte de décès n°1 des AD 62) ; après une vague de chaleur caniculaire en été 1852, succède de nouveau un épisode de froid et de neige début 1853 ;
- Angélique Emilie HERBEZ, née le 4.12.1853 (acte de naissance n°94 des AD 62) suivant de très près le décès de son petit frère, qui épousera DELOBEL Edmond Augustin dont elle aura 9 enfants nés entre 1873 et 1887 ;
- Joseph Henry HERBEZ, né le 18.04.1856 et décédé le 06.02.1858 (22 mois / acte de décès n°14 des AD 62) : encore un hiver froid et verglacé ?
- Pauline Henriette HERBEZ, née le 02.10.1858 et décédée le 21.10.1871 à 11 heures du soir ( acte de décès n°281 des AD 62 ); la jeune fille avait 13 ans,
- Théodore HERBEZ, né le 23.01.1861 et décédé le 15.01.1862 à 1 heure du matin (12 mois / acte de décès n°6 des AD 62) : des hivers qui passent et se ressemblent par leur intensité….
- Louis François HERBEZ, né le 13.11.1862, mon A.grand-père, époux d’Elisa TANCREZ, et décédé le 20.09.1893 (30 ans)
- Alfred HERBEZ, né le 21.06.1865 et décédé le 21.04.1867 à 3 heures du soir (22 mois / acte de décès n°50 des AD 62) ; si le début de l’hiver s’avère exceptionnellement doux en ce début de février 1867, il ne tarde pas devenir très menacant dès le mois de mars, avec des pluies verglaçantes et de la neige ;
- Eugène HERBEZ, né le 26.03.1867 et décédé le 01.05.1938 (71 ans)
Le climat ne peut être la seule explication de ces décès successifs ; la mort prématurée peut être la conséquence d’une maladie infantile que l’on ne savait pas encore soigner, ou bien une épidémie.
Entre 1840 et 1871, les Français subissent trois pandémies de choléra…La mortalité demeure importante à cause du manque d’hygiène, des logements insalubres et bien évidemment des maladies telles que rougeole, scarlatine, typhoïde, tuberculose, grippe, coqueluche, oreillons, variole…. La liste est d’autan plus longue que la précarité est installée et que les soins ne peuvent être dispensés.
Quelle douleur pour une mère de perdre ses enfants… et peut-être pour le père aussi. C’est une terrible épreuve, un deuil impossible. Comment vivre tous ces deuils impensables tandis qu’il faut continuer de vivre pour le reste de la famille. Un enfant n’en remplace jamais un autre.
Pour en savoir plus :
Les chroniques météorologiques
De quoi mouraient nos ancêtres au 19e siècle à la campagne ? (la gazette du vendredi)
Histoire de l’histoire des maladies au XIXème siècle
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
votre commentaire -
Ce livre est un récit de chroniques racontées avec simplicité et sincérité, par le Docteur AVERLANT, médecin qui exerça durant 34 ans à Bully Les Mines, chef-lieu de canton situé entre Lens et Liévin, au cœur du bassin minier du Pas de Calais.
Avec colère quelquefois, mais surtout beaucoup de respect et de l’humour, le professionnel nous parle des liens qu’il a créés avec le « peuple du pays noir » : situations cocasses, pathétiques, des coups de cœur mais aussi des coups de gueule, son « petit théâtre » comme il aime l’écrire, des scénettes au cabinet de consultation, au domicile ou bien dans la rue.
Tout y passe : l’alcoolisme, l’ennui, la gastro-entérite, l’hôpital, la vieillesse, mais aussi les migrants et le racisme, la silicose et tous les maux propres à votre société.
Des gens ordinaires, tout simplement...
Pour en savoir plus :
Histoire de Bully les Mines (site de la ville)
Cartes postales Bully les Mines (Geneanet)
BULLY GRENAY Au fil du temps legende 12
votre commentaire -
Désiré François Guislain DECROMBECQUE est né le 18 décembre 1797 à Lens ; il a voué toute son existence à sa terre et est décédé le 8 décembre 1870 dans cette même commune. Il fut maire de sa ville natale pendant dix-neuf ans, de 1846 à 1865.
Comment parler de la commune de LENS sans évoquer ce personnage ! Rappelons que Lens est le berceau de ma famille HERBEZ.
Sur le recensement de 1848 aux AD 62, j’ai retrouvé toute la famille Decrombecque :
Vous noterez également, Lecointe Hypolite, le tout dernier frère d’Henriette, donc un oncle d’Eléonore.
En parlant de Guislain Decrombecque, Le Petit Journal du 10 juin 1905 écrivait : « En 1818 – il avait vingt ans – il se trouvait à la tête d’une petite exploitation agricole de Lens. Cette ville, que l’industrie houillère a développé aujourd’hui, n’était alors qu’une pauvre bourgade, et l’on n’eût pu rêver rien de plus aride et de plus désolé que la campagne qui l’environnait. Ce n’étaient que prairies pelées, coupées de marais et de bois. Rien n’y poussait. Decrombecque entreprit de défricher, d’assainir, de transformer ce pays inculte et misérable. (…) son œuvre, en effet, est une conquête, la conquête du progrès contre la routine, contre les saisons mauvaises, contre la terre aride, une conquête dont les bienfaits se perpétueront à travers les siècles ».
Cultivateur « conquérant pacifique de la plaine de Lens », il a entreprit d’assécher les marais autour de Lens : une prouesse. Les journaux ne se tarissent pas d’éloge ; une plaque de rue porte son nom à Lens .
Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1849, officier en 1867 (document Base Eléonore ci contre) ; il recevra également le Grand prix de l'Exposition universelle de 1867.
Pour en savoir plus :
Les gens du Nord de Pierre Pierrard
Almanach de l’Exposition Universelle de 1867 (Gallica)
1867 Exposition universelle d'Art et d'industrie
Le Petit Journal du 10 juin 1905 (Gallica)
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
votre commentaire -
Nous l’avons tous compris : pour bien connaître un ancêtre, il faut élargir le périmètre de recherche en détaillant les actes d’état civil de tout le cercle familial : parents, grands-parents, frères, sœurs mais aussi enfants et petits-enfants. Tout ceci par une fouille systématique des tables décennales et des recensements dans les archives départementales. Mais qu’en est-il du contexte historique, sociologique et politique ? Dans quelle atmosphère baignait la famille d’Éléonore ?
En 1826, Lens n’était pas encore cette grande cité où exploitation minière et industrie du textile se relayaient le 1er rang des principales activités dans le Pas-de-Calais
Avec la Révolution Française, terrible mais indispensable, le XVIIIème siècle a laissé la place à un XIXème siècle, pas moins chaotique, dont les « gouvernances » monarchiques et républicaines se sont longtemps disputées le pouvoir. Et au milieu de ces querelles, le peuple…. Le peuple qui travaille….
1815 – 1830
Après la chute du 1er Empire et le pouvoir de Napoléon Ier, la Restauration est la période qui instaure une nouvelle monarchie avec l’arrivée au pouvoir des Bourbons, Louis XVIII et Charles X, frères cadets de Louis XVI ; mais je doute que ces changements aient quelques retentissements sur la vie même de la famille : Lens est à 196 km de Paris... par contre la mauvaise production de la pomme de terre et des récoltes de céréales désastreuses ont très certainement eu des conséquences sur son quotidien et celui des enfants ; pour exemple, le prix du pain passe de 11 sous en 1827 à 21 sous en 1830 ; par contre, le montant des salaires ne cessent de baisser.
1830 – 1848
C’est la Monarchie de Juillet, durant laquelle Louis Philippe 1er est intronisé par les Français.
L’industrie textile bat son plein dans le triangle Lille-Tourcoing-Roubaix ; dès 1801, le travail des enfants de moins de 8 ans est interdit en Angleterre ; chez nous, il faudra attendre 1841 ! Nous avons tous étudié à l’école les conditions de travail des salariés (surtout les femmes et les enfants) dans les manufactures au XIXème ; la famille d’Éléonore baigne en plein dedans, à une différence près… son père est tisserand et sa mère est dentelière, très certainement à domicile, au moins durant cette première moitié de siècle.
Cette période est marquée par le gouvernement « Guizot », un homme d’état réputé pour son fort caractère, autoritaire et sans humour ; François Guizot a joué un rôle primordial en sa qualité de ministre de l'Instruction publique ; il est aussi connu pour sa répression et sa méfiance à l’égard du pouvoir populaire et sa célèbre phrase « Éclairez-vous, enrichissez-vous, améliorez la condition morale et matérielle de notre France ». Mais avant d’enrichir la France, il faut du travail et de quoi faire bouillir la marmite pour que tous puissent manger à leur faim… Ceux que l’on nomme les « boyaux rouges » ces Artésiens au sang chaud sont surtout des travailleurs acharnés et disciplinés.
1848 – 1851
La Seconde République voit son apogée avec l’avènement de Louis Napoléon Bonaparte III et le Second Empire. Alors que la Révolution Industrielle a commencé au XVIIIème siècle en Grande Bretagne, où machines à vapeur et charbon sont indissociables, la découverte de filons de houille dans le Nord de la France incite trois industriels lillois à s’associer et former la Compagnie de Vicoigne, Noeux et Drocourt en 1849.
1851 – 1870
Par un coup d’état le 2 décembre 1851, le neveu de Napoléon Ier se nomme « empereur des Français », titre que Napoléon III conservera jusqu’à sa chute en 1870. Si Napoléon est souvent décrit comme un monarque « social » il n’en demeure pas moins, que le 6 janvier 1852, il ordonne aux préfets de faire disparaître de toutes les façades des monuments la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » ; l’empereur s’installe dans ses fonctions, persuadé que « l’Empire, c’est la paix » .
S’il censure la presse et restreint les libertés individuelles, on le dit aisément sensible à la misère ouvrière : interdiction du travail le dimanche, création des cités ouvrières, des consultations médicales gratuites dans les grandes villes, des caisses nationales d’assurance pour les travailleurs, des sociétés de secours mutuels….
Le pays minier n’aura de cesse de souffrir pour survivre, à coups de révoltes et de grèves pour défendre son pouvoir d’achat et ses conditions de travail, sous les obus et les bombes des grandes guerres pour défendre sa terre, sa famille, ses valeurs.
Ecrire sur la vie d’Éléonore, c’est écrire aussi sur la vie des hommes et des femmes du Pas de Calais au XIXème siècle… des femmes surtout.
Pour en savoir plus :
Le département du Nord sous la Restauration
Aspect industriel de la crise, le département du Nord (Persée)
L’ouvrier de huit ans de Jules Simon
Louis-René Villermé - Tableau de l'état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie : original sur Gallica ou document Persée
Et l’incontournable Contexte de Thierry Sabot
Histoire de l’éducation en France – de Napoléon à Jules Ferry
Histoire de France pour tous et du monde
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
votre commentaire -
Commune de naissance du père d’Eléonore, Bruyelle appartient à la province du Hainaut, en Belgique. Pour retrouver l’acte de naissance de François MATHE, je vais devoir rechercher le document dans les archives en ligne.
Mais il va surtout me falloir en connaître un peu plus sur l’histoire de ce pays. Lens et Bruyelle sont distants de moins d’une journée de marche. La frontière franco-belge est toute proche et la Belgique n’a pas connu que des jours paisibles et heureux.
Après une multitude de guerres, la Belgique « est autorisée » à devenir indépendante le 20 janvier 1831. Mais bien avant cela, la Révolution Française de 1789 entraîne, dès 1795, l'annexion de neuf provinces belges, qu'elle transforme en départements. Le Hainaut n’y échappe pas et est renommé Département de Jemappes, en mémoire de la bataille qui s'y est déroulée en 1792. Ce département restera français jusqu’en 1815.
Se pose alors la question du pourquoi ? Oui, pourquoi François MATHE est venu en France pour épouser Henriette ? La réponse se trouve peut-être dans l’acte de mariage. Via les TD des archives, je retrouve l’acte n°21 dans les AD 62 :
Cet acte me renseigne précisément sur la filiation des parents d’Éléonore, à savoir que :
- François MATHE, né le 6 octobre 1790, est le fils légitimé par le mariage de ses parents : François MATHE décédé le 1er juin 1811 à Tournay et Marie Rose BULTEAUX
- Henriette LECOINTE, née le 1er Thermidor de l’An VI (soit le 19 juillet 1798) est la fille de Théodore LECOINTE, gendarme retraité et de Brigitte Angélique Cécile LESERRE
- les témoins au mariage sont : Constantin DÉPLANQUE, âgé de 47 ans, et Constantin DEPLANQUE, âgé de 23 ans, père et fils, tous deux marchand et tisserand, ami de l'époux, Louis Charlemagne LECOINTE, tailleur d'habits âgé de 32 ans, et Eustache LECOINTE, fileur de coton âgé de 28 ans, frères de l'épouse, tous quatre domiciliés en cette ville.
Au regard de la profession des témoins mentionnés ci-dessus, je pense tout légitimement que le père d’Eléonore est venu en France pour son travail ; tisserand de métier, il est tout indiqué de se rapprocher d’une commune telle que Lens ; au début du XIXème siècle, Lens n’est alors qu’un petit bourg (environ 2800 hab en 1821) avant de devenir une grande cité minière (42 590 hab en 1962).
Pour en savoir plus :
Archives de Belgique en ligne : mode d’emploi
Histoire de la Belgique (1830 – 1914)
Le soulèvement de la Belgique et la proclamation de son indépendance (Gallica)
La province du Hainaut (Portail de la région)
Département de Jemappes (Wikipedia)
Les deux Hainaut - Présentation géographique (Persée)
Une industrie méconnue : le textile en Wallonie et en Hainaut
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
votre commentaire -
Le 14 octobre 1826 à Lens, est née une petite fille Éléonore.
Sur son acte de naissance (AD 62 n°59 page 649) je peux lire que :
- son père MATHE François, 36 ans, est tisserand
- sa mère s’appelle LECOINTE Henriette
- les deux témoins sont les « sieurs » LECOINTE 33 ans et BOURGOIN 43 ans tous deux de professions « manouvriers »
François a déclaré la naissance de son enfant dans les 3 jours légaux. En dehors de Paris et des très grandes villes, la plupart des femmes accouchaient à domicile ; l’acte ne me dit pas si Henriette a souffert, si l’accouchement a été difficile ; je sais simplement qu’elle a mis au monde cette petite fille à deux heures de l’après-midi ; je peux toutefois espérer que les contractions n’ont pas commencé au milieu de la nuit et qu’elle a pu s’occuper des autres enfants ou bien une voisine, une sœur est venue à son chevet. N’oublions pas que la naissance est une affaire de femmes ! Et dans ces temps-là, l’entraide était naturelle.
Eléonore est la 3ème enfant de la fratrie ; elle a déjà deux petits frères :
- François Séraphin, né en 1822 : il a donc 4 ans
- Henri Charlemagne, né en 1824 : il a donc 2 ans.
La famille réside sur Lens mais l’acte ne mentionne aucune adresse. Je me tourne donc vers les recensements en ligne.
Avant son union en 1821, Henriette LECOINTE résidait avec ses parents sur Lens et ses frères et sœur aînée, Eustache 28 ans, Hippolyte 14 ans et Éléonore 32 ans
Sur le recensement de 1820 des AD 62, un simple dénombrement de la population fait état des familles dont je retrouverai les noms plus tard comme MAYEUX, LECOINTE, BOURGOIN, DELOBELLE, et bien sûr HERBEZ. Les noms de famille se succèdent sans inscription des rues :
Même constat sur le recensement de 1831 des AD 62 :
Je n’ai pas retrouvé la famille MATHE ; j’ai dû faire quelques recherches supplémentaires pour retrouver les lieux de naissance des parents d’Éléonore : si sa mère Henriette est née et vivait déjà à Lens, son père François était originaire de Belgique. D’ailleurs sur un recensement, dans les années suivantes, en parlant d’un enfant, il est précisé « François, fils du belge » : curieuse dénomination...
Pour en savoir plus :
La tenue des registres de l’état civil au 19e siècle
Convertisseur calendrier républicain
L'école des sages-femmes. Les enjeux sociaux de la formation obstétricale en France (1786-1916)
Naitre sous la Monarchie de Juillet (Paris Descartes)
Pour suivre ce challenge et lire tous les articles publiés, c'est ICI !
votre commentaire -
Vous allez me dire que tout ce travail d’approche était inutile .. ? Comment aurais-je pu m’assurer de la filiation de Louise sans ce travail préliminaire ???
Je continue mes recherches parmi les TD Mariages sur les communes de Chambouline et Lonzac : rien…
Je vais donc tenter ma chance sur GENEANET et oh miracle !
IL me reste donc à trouver l’acte de mariage de Louise Armande TEYSSIER et de PELLEGRIN (et non Pellerin comme énoncé) dans les Archives Départementales de Paris :
Le mariage a eu lieu le 27 juin 1895 ; on y apprend que :
- l’époux Fortuné Émile Théodore PELLEGRIN est né à Orpière (Hautes Alpes) le 09.11.1860, garde républicain en garnison à Paris, caserne Napoléon,
- qu’il est le fils ainé de Fortuné Pellegrin, cultivateur demeurant à Aix, et d’Eléonore Chastel, décédée,
- la mariée exerce la profession de couturière, et qu’elle réside au 12 rue de l’Echiquier à Paris
- les parents et grand-parents de l’épouse sont décédés,
- il n’existe pas de contrat de mariage
- le futur couple reconnaît leur enfant Roger Émile né le 10 février 1895
- Le nom des témoins.
Pour la 1ère fois, apparaît le nom de Roger Émile PELLEGRIN né le 10 février 1895 à Paris. Je m’empresse de retrouver l’acte de naissance dans les AD 75 en ligne (acte 677 ci-dessous) /
Que cet acte est raturé ! J’arrive tout de même à lire qu’il a été marié le 16.12.1922 à Louise Hortense MONDESSE et retrouve très aisément son acte de mariage :
Il est dit dans l’énoncé que Roger a été divorcé ; je recherche l’acte d’un second mariage ; j’utilise les TD des AD 75 en ligne ; mon 1er essai sur le 1er arrondissement (lieu de la 1ère union) est concluant et trouve la date de ce 2ème mariage dans le Registre 1923 – 1932 : le 31 août 1929.
J’apprends donc que Roger
- a épousé en 1ère noce Louise Hortense MONTESSE, de profession « plumassière » née le 25.04.1888 à Aubervillers
- au décès de sa 1ère femme, a épousé en 2de noce Lucienne MARTIN, née à Roullet le 08.06.1908
A la lecture des 2 actes de mariage, je peux désormais compléter l’arbre :
Sur son acte de naissance (AD des Charentes n°8 page 164/322) il est mentionné que Lucienne MARTIN est décédée à Paris 20ème le 23.02.1979 . Je trouve l’acte de décès (AD 75 n°346 page 8/31)
Je dois trouver la date de décès de Roger ; j’ai une fiche matricule qui précise qu’en 1940, il est sans affectation ; je suis partie du postulat qu’il réside à Paris 11ème , rue d’Oberkampf puisque c’est sa dernière adresse mentionnée et qu’il ne peut être décédé avant 1929 puisque c’est la date de son 2ème mariage.
Sur les TD Décès rien dans les tranches, 1923 – 1932 ni 1955 – 1964, 1965 – 1974
Je m’oriente par conséquent sur les Tables annuelles : 1933, 1934, 1935…. pour enfin trouver une date sur l’année 1941 !
Roger Émile PELLEGRIN est décédé le 20.02.1941 :
Donc, après toutes ces investigations, je ne suis toujours pas en capacité de répondre à l’énigme : la date et lieu du remariage de la veuve de Roger
Roger est décédé le 20.02.1941, laissant sa seule sa veuve MARTIN Lucienne ; je recherche donc la date de mariage de MARTIN Lucienne et de MEUNIER George Alfred, nom de l’époux mentionné dans l’acte de décès de Lucienne. Je recherche cette date, après le décès de Roger… et ne trouve rien, ou bien les AD ne sont pas consultables en ligne.
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ! Je reprends ma copie et mes investigations : quelque chose m’a forcément échappée !!!!
Le dernier domicile connu de Lucienne est le 4 squarre Patenne, Paris 20ème….
Peut-être que Lucienne MARTIN a divorcé et qu’elle s’est remariée…
Peut-être que Georges Alfred MEUNIER a également été marié de son côté une 1ère voire une 2de fois…..
Et en effet, dans les TD Mariages 1923 1932 – Paris 20ème, je retrouve une union au nom de MEUNIER G.A. avec une date de mariage : le 02.06.1925
Mais j’ai un doute : il me faut retrouver trace de cet acte de mariage dans les AD 75 qui me garantira soit
- qu’il s’agit bien de l’union avec Lucienne
- une autre union, voire un « autre » MEUNIER
- et avec un peu de chance, peut-être une mention « spécial » dans la marge….
Sur cet acte de mariage (AD 75 n°1085 page 13/31), j’apprends que Georges Alfred MEUNIER est né à Torcy (77) le 04.07.1903 et que son épouse s’appelle Blanche Charlotte LEFEVRE : mauvaise pioche… à moins qu’il s’agisse d’une précédente union.
Par conséquent, pour m’assurer que ce « Georges Alfred MEUNIER » est bien celui qui m’intéresse, je vais rechercher son acte de naissance dans les AD 77, et que vois-je dans la marge de cet acte ?
Dans cet acte de naissance (AD 77 n°20 page 20/179), il est bien mentionné deux mariages :
- l’un à Paris 20ème, le 2 juin 1925 avec Blanche Charlotte LEFEVRE
- l ’autre à Paris 11ème, le 13 juillet 1947 avec Lucienne MARTIN.
Fin de l’histoire !
La date et lieu du remariage de la veuve de Roger est
le 13 juillet 1947 à PARIS 11ème.
Mon "honneur" est sauf : mais je dois avouer que j'ai planché durant 3 jours et 2 nuits..... il m'a fallu des pauses et beaucoup de "réfléchissement" !
votre commentaire -
Voici une belle énigme, qui m'a demandée pas mal de travail et de recherches (Enigme de la RFG).
Le postulat de départ, ou du moins ce que j'en ai compris....
Lonzac est une commune de la Correze ; mes recherches vont donc s’effectuer sur le site des Archives départementales de Correze...
Je pars du postulat que le couple TEYSSIER – DESHORS réside dans cette ville ; et en effet je retrouve la famille dans le 1er recensement en ligne de 1906, au 1 rue Rochefort (page 25) :
Avec ce document je sais que la famille est composée de
- du père, DESHORS Antoine, 48 ans, chef de famille et cultivateur
- de la mère TEYSSIER Marie, 40 ans
- et leurs 5 enfants : Pierre 18 ans, Louis 17 ans, Léon 15 ans, Jules 12 ans et Fernand 5 ans.
Le recensement date de 1901 ; j’en déduis qu’Antoine est né vers 1858 et Marie vers 1866. Si Marie s’est mariée vers l’âge de 20 ans, et à Lonzac, je dois pouvoir retrouver une date de mariage dans les tables décennales.
En effet, je retrouve dans les TD Mariages 1873-1882 (page 66/191) la date de mariage du couple : le 8 janvier 1880.
Avec cette date, je trouve aisément l'acte de mariage dans les AD de Corrèze (acte n°2 page 368) ; l'acte de mariage est à mon sens le document le plus complet de l'état civil.
J’ai désormais la filiation exacte des deux époux ; Antoine DESHORS est né le 13.021857 à Lonzac tandis que Marie TEYSSIER est née le 11.12.1864 à Chamboulive, une autre commune de la Corrèze.
Dans les TD Naissances de Chamboulive (Registre 1863 - 1872), je retrouve bien Marie et sa sœur Louise Armande ; sachant que Casimir est né vers 1875, je pousse mes investigations sur les registres suivants, mais rien.
Réfléchissement… la famille est peut-être partie s’installer sur Lonzac….Et en effet, dans les TD Naissances sur la commune de Lonzac ( Registre 1873 -1882) j’ai retrouvé la date de naissance de Casimir :
J’ai désormais la filiation exacte des 3 enfants du couple TEYSSIER-SEIGNE ; je peux récapituler mes « trouvailles » :
et surtout l’acte de naissance de Louise puisque la question de départ est : date et lieu du remariage de Roger, l’un des deux enfants de Louise :
Vous allez me dire que tout ce travail d’approche était inutile .. ? Comment aurais-je pu m’assurer de la filiation de Louise sans ce travail préliminaire ?
Pour lire la suite.....
votre commentaire -
Depuis quelque temps déjà, j’anime des ateliers de généalogie moderne ; vous avez dit « généalogie moderne » ? Et oui, parce qu’il est désormais possible de remonter assez loin dans son arbre généalogique, sans bouger de sa chaise…. Les archives départementales sont toutes numérisées, des blogs personnels apportent de multiples renseignements sur nos régions, les forums sont actifs pour répondre à de nombreux questionnements...
Il n’y a pas que les retraités qui font de la généalogie, même si j’admets qu’il faut une grande disponibilité ; cette passion est particulièrement chronophage, au détriment de la famille, c’est d’ailleurs un drôle de paradoxe. On veut faire son arbre, comprendre ses ancêtres et en même temps, on est moins disponible pour les vivants…
On m’a déjà dit que « la généalogie, c’est démodé et ringard » ; ne dirait-on pas plutôt aujourd’hui « vintage » ?
*
Voici également l'explication de l'énigme de la Revue Française de Généalogie, telle que je l'ai résolue...En espérant avoir trouvé la bonne solution ! Article 1 et Article 2
*
Mais ça y est, nous y sommes ! C’est terrible et enivrant à la fois !
Le Challenge AZ 2021 commence lundi….
J’ai tellement lu, regardé des vidéos, pris des notes, que j’ai l’impression que ma tête va éclater ; j’ai aussi peur que je suis exaltée ! Peur de décevoir lorsque ma famille lira ces écrits ( si seulement devrais-je dire ! Elle qui s’intéresse si peu à ce que je fais ! ), si enthousiaste à l’idée de « rencontrer » mes aïeux, de mieux les comprendre et de les aimer, pourquoi pas…. Eux que je n’ai jamais vus, jamais connus, dont on ne m’a jamais parlé… comme si leur misère était un tabou.
Donc, à partir de lundi, chaque jour je mettrai en ligne un article ; j'espère pouvoir suivre le rythme... Positivons !
1 commentaire -
Novembre 1878, dans les pyrénées ariégeoises.
A 19 ans, Angelina LOUBET ses sabots aux pieds et à califourchon sur sa mule, prend seule les chemins escarpés vers la grotte du Ker pour y accoucher en grand secret ; abandonnée par son 1er amour, originaire d’une famille notable de la région, Angelina se voyait déjà mariée et exauçant son vœu le plus cher : devenir une sage femme, une « costosida » comme on dit dans sa région natale.
Henri est son « pitchoune de l’amour » mais aussi celui de son déshonneur et de celui de sa famille ; elle se résigne toutefois à le confier à une nourrice, pour devenir élève sage-femme à l'hôtel-Dieu Saint-Jacques de Toulouse et obtenir son diplôme. Les connaissances acquises auprès de sa mère défunte, et ancienne « costosida » la confortent dans ses choix ; elle est une jeune femme épanouie et fait preuve d’un grand savoir-faire auprès des femmes en couches.
Mais que lui réserve l’avenir ? A t-elle toujours fait le bon choix ?
Angelina est un personnage attachant, une femme généreuse prête à tous les combats pour que s’accomplisse son rêve. Elle est déterminée et ne lâche rien, même si les épreuves de la vie ne l’épargnent pas…. Elle est une femme résolument « moderne » pour cette fin de 19ème siècle.
L’auteure Marie-Bernadette Dupuy nous entraîne au cœur des Pyrénées, dans ces contrées montagnardes, où le climat est aussi rude que le cœur des hommes, où la religion et les mœurs mènent la vie dure aux femmes. Angelina évolue entre le monde rural, modeste, de son père cordonnier et les mondanités de son mari.
Si ce livre est avant tout un roman, il n’en demeure pas moins riche de personnages authentiques, de faits tirés du réel et qui réhabilite les matrones et les accoucheuses des petits villages. Ce sont des histoire d'amours, de la violence, des assassinats précédés de viols, des scènes de vie rurale, mais surtout des naissances avec force récits d'accouchements rapides ou laborieux….
Vous l’avez bien compris : j’ai adoré ce livre qui retrace le quotidien d’une sage-femme, tant le côté médical et les contraintes du « nouveau » sanitaire, que le côté psychologique d’une femme au sein d’un 19ème siècle pas très tendre avec la gent féminine.
L’ancien hôtel-Dieu de Saint-Lizier
Le Ker de Massat (diaporama)
L’hôtel-Dieu Saint Jacques de Toulouse (CHU)
L’hôpital de la Grave (Toulouse)
L’hôpital de la Grave (secret de quartier)
Abrégé de l'art des accouchements
Le mannequin du 18ème siècle de madame Coudray
votre commentaire -
Le CHALLENGE AZ 2021 sera le troisième challenge pour moi :
- l’année 2018, je me suis imprégnée des lectures des internautes, sidérée de tant de productions de qualité, mais incapable d’en faire de même...
- l’année 2019, je me suis lancée ; mon 1er Challenge portait sur Francine BAROIN, mon arrière-grand-mère morvandelle, du côté paternel ; il faudra d’ailleurs que je « peaufine » cet écrit car j’ai acquis « un peu » d’expérience depuis,
- l’année 2020 était axée sur des lectures m’ayant ouvert de nouveaux horizons sur la généalogie,
- cette année j’ai choisi le Pas de Calais et une histoire de femmes : mon AAAgrand-mère maternelle Eleonore MATHE.
Ces écrits seront pour moi l’occasion de revisiter cette famille du nord de la France, une famille que je n’ai jamais connue.
*
Ces écrits s’adressent surtout aux débutants,
A ceux qui ont décidé de réaliser leur arbre généalogique,
A ceux qui voudraient bien mais n’ont pas encore le temps,
A ceux qui n’osent pas parce qu’ils ont peur d’y trouver des secrets inavouables,
A ceux qui ne veulent pas parce que justement, ils savent qu’ils y trouveront des secrets
qui ne font pas toujours plaisir….
A ceux qui croient ne pas savoir,
A ceux qui pensent que l’on ne peut pas écrire l’histoire de ses ancêtres,
Faites-vous simplement plaisir….
*
Pour retrouver la trace d’un ancêtre, il faut partir de ses enfants et remonter successivement les branches, assidûment et avec méthode. Rigueur et pugnacité permettront de grimper dans l’arbre ; par contre, pour en connaître un peu plus sur cet ancêtre, il faut prendre quelques chemins de traverses : ce sont mes chemins préférés…..
Eléonore est mon SOSA 49 ; j’ai tout de suite été attirée par cette « quadrisaïeule » au prénom hors du commun et de surcroît « dentellière ». A ce jour, je sais peu de choses sur cette femme de ma famille et j’espère bien que ce Challenge 2021 va me permettre de mieux la connaître.
Sur l’arbre généalogique d'Eléonore
- les personnes susceptibles d’être encore en vie ont été floutées, par respect pour leur vie privée
- les personnes désignées par un portrait sont mes ancêtres directs et pour lesquelles j’ai les actes d’état civil.
L’histoire d’Eléonore n’a certainement rien d’exceptionnel ; elle doit ressembler à celle de nombreuses femmes du Nord de la France, mais j’ai été particulièrement touchée par le destin d’Elisa, sa belle-fille. Mon histoire personnelle a toujours été portée vers la condition des femmes, quelle qu’elle soit.
Grand dilemme : écrire une histoire ou bien détailler le cheminement de ma pensée ? J’ai opté pour la seconde solution : chacun pourra ainsi y puiser des sources (toujours citées en référence à la fin de chaque article) et se nourrir d’inspiration au cours de mes différentes investigations. A utiliser sans modération !
Je vous propose donc de vous emmener avec moi découvrir ce XIXème siècle, un siècle de transformations importantes mais pas toujours très tendre avec nos familles et malgré tout encore très présent dans nos mémoires.
J’espère faire de belles rencontres,
mais ça, je n’en doute pas !
votre commentaire -
Le CHALLENGE 2021 arrive à grands pas !... et les vacances de la Toussaint sont là... Je vais pouvoir profiter de ces derniers jours pour commencer à rédiger mes articles...
Ma 1ère mini-exposition commence la semaine prochaine ! Raconte-moi ton histoire... Je serai vraisemblablement présente sur le stand le mercredi 3 et le vendredi 5 novembre au centre social l'Amandier.
Côté lecture, la condition des femmes au 19ème siècle m'a tout simplement conduit vers le Bal des folles et 10 jours dans un asile : facile de se débarrasser d'une minorité gênante, qui n'avait pas encore son mot à dire.... Peu de livres me direz-vous, mais beaucoup de revues et d'articles par-ci par-là (ici)....
votre commentaire -
Voici des actualités glanées ça et là,
des articles repérés sur des blogs...
EVENEMENTS
La Belgique rend à la France plus de 550 archives volées, dont une lettre de Louis XIII
Le Gene@Event2021 - La Maison de la Généalogie est terminé ; il existe de nombreuses vidéos très intéressantes ; j’en ai recensé quelques-unes (ICI)
7ème SALON DE GÉNÉALOGIE : Paris 7ème les 27-28-29 et 30 octobre 2021
Et surtout, l’agenda de la RFG
*
LES LOGICIELS
Accès aux collections d'Ancestry (uniquement pour les membres Premium de Geneanet)
MyHeritage partage les collections françaises Filae pour ses abonnés (RFG)
*
GENEALOGIE : mode d’emploi
Morbihan : archives et patrimoines réunis dans un nouveau site Internet
Les Archives nationales dépositaires des documents de Gisèle Halimi
Histoire d'une restauration : les plans de Villarceaux (archives départementales du Val-d'Oise)
Archives départementales : il y a 150 ans le siège de Belfort 1871 - 2021
Le recensement de 1954 du Rhône est en ligne
« Archives publiques » propose une généalogie libre et gratuite :
Repère historiques et infographie (Généafinder)
Le Fil d'Ariane ce sont des centaines de bénévoles qui vous viennent en aide ponctuellement pour trouver, à votre place des actes qui vous sont inaccessibles ; vous n'habitez pas dans le département ou le pays de vos recherches, vous ne trouvez pas en ligne, malgré la richesse de certains sites, les documents que vous cherchez, les bénévoles du Fil d’Ariane mettront tout en œuvre pour accéder à votre requête.
Repères chronologiques pour le généalogiste
1792 ou l’état civil laïcisé (la gazette du vendredi)
Comprendre les mentions marginales (AD de Vendée)
Un poilu dans la famille ? Retrouvez sa trace dans RetroNews !
Rechercher une carte de combattant (Genealomaniac)
De nouveaux documents en ligne pour les Archives de l'AP-HP (RFG)
La bibliothèque numérique de l’École des ponts ParisTech
Archiveenligne : Portail pour la Recherche généalogique - actualité des archives en ligne
Le musée de l’AP-HP en ligne
*
DES SITES, DES BLOGS et aussi des histoires….
Blog Aujols-Laffont : Une vallée isolée et peu de dispenses de consanguinité
Il découvre l’alliance d’un soldat de la Première Guerre mondiale... et retrouve sa famille !
Au sujet du nom donné à un enfant naturel (la gazette du vendredi)
De cire, de plomb, ou d’or,
le catalogue des sceaux des archives de Vaucluse est en ligne
Initié à la faveur du classement des archives du duché de Caderousse, le catalogue des sceaux et bulles a été élargi à un grand nombre de sceaux identifiés dans les collections des Archives de Vaucluse. Il comporte 2400 notices, associées pour un tiers d’entre elles à l’image numérique du sceau et du document scellé, et demeure ouvert à des accroissements, en particulier pour l’époque moderne. Le catalogue recense les sceaux laïques, les sceaux des juridictions et officiers, et les sceaux ecclésiastiques, du Xe jusqu’au XVIIIe siècle (pour lire la suite).
Le remariage de la veuve de Roger : notre nouvelle énigme généalogique
Le registre paroissial de Givry (1334-1357) et la peste noire en Bourgogne (Persée)
Un blog très sympathique que je viens de découvrir : L'abécédaire de mes ancêtres
DOCS EN STOCK : la boîte à souvenirs d'un poilu (Archives départementales de Haute-Garonne)
De la piquette à l’absinthe : vin et alcools au tournant des XIXe et XXe siècles
La mère Poulard (AD de la Manche)
Les « spirituals », les chants d’esclaves à l’origine de la musique gospel (Retronews)
Des métiers anciens – les sages-femmes (la Gazette du Vendredi)
Vos recherches généalogiques – Le noyau familial
Archives insolites : Attaque de loups (Geneanet)
19 octobre 1783 : premier vol humain en ballon captif (La France Pittoresque)
A la recherche de mon grand-père (le blog de GeneaTrip)
Criminocorpus : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines - Musée d'histoire de la justice, des crimes et des peines en libre accès. Expositions, visites, bibliothèque et outils de recherche.
La gazette du bon ton (Gallica)
La vérité historique autour de la « légende viking » (Retronews)
Bonne lecture et belles découvertes !
votre commentaire -
"Raconte-moi ton histoire ou comment expliquer la généalogie aux enfants : venez découvrir la généalogie, comment réaliser très facilement et de façon ludique l'arbre généalogique de sa famille, faire des mots croisés simples ou répondre à un quiz autour du thème de la généalogie. Accessible à tout jeune généalogiste débutant qui aimerait mieux connaître sa famille.
Mini-exposition à destination du jeune public
Du lundi 25 octobre au 5 novembre 2021 aux heures d’ouverture du Centre social l’Amandier
Pour ma 1ère exposition, je vous attends nombreux !
1 commentaire -
Engagée en 1887 au New York World du célèbre Joseph Pulitzer, Elizabeth Jane Cochrane, dite Nellie Bly, a pour mission de se faire passer pour folle et d'intégrer un asile d'aliénés, le Blackwell's Island Hospital à New York. Elle y restera dix jours et en tire un brûlot. Cette critique la révèle comme une des premières journalistes d’investigation en dénonçant les conditions épouvantables d'internement des patientes ainsi que les méthodes criminelles du personnel incompétent voire sadique. S’il y a une chose que Nellie a bien compris c’est que : « quand on vit de la charité, on ne fait pas de caprices ! »
Ce témoignage est époustouflant : il faut une dose certaine de détermination et de courage pour se faire enfermer dans un asile d'aliénées à la fin du XIXème siècle : torture mentale, coups et injures, famine, déshumanisation, lever dès l'aube, attente dans le froid, travaux forcés, nudité en public, bains glacés…. « Je résolus à cet instant de mettre ma mission au service des mes sœurs en souffrance et de révéler les conditions parfaitement arbitraires de leur internement ».
Nellie Bly est née le 5 mai 1864 en Pennsylvanie et décédée le 27 janvier 1922 à New York. Figure légendaire de la presse américaine, pionnière intrépide du reportage clandestin, elle a fait de l'infiltration sa marque de fabrique.
Pour preuve, la deuxième et la troisième partie du livre :
- « dans la peau d’une domestique » : une étrange expérience dans un bureau de placement en se faisant passer pour une domestique à la recherche d’une place,
- « Nelly Bly, esclave moderne » : une immersion dans une fabrique de boites, « à côté de ceux qui gagnent leur vie à la sueur de leur front (…) afin de démêler le vrai du faux dans ce que racontent les ouvrières sur leurs salaires et leurs conditions de travail déplorables.»
Pour en savoir plus (pour info les textes peuvent être traduits en se rendant dans les « paramètres » de la video) :
Blackwell’s Island Hospital, New York City, 1887
Voyage dans la maison de fous : les dix jours de folie de Nellie Bly
Nellie Bly : « 10 jours dans un asile »
votre commentaire