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Les métiers d'art font partie intégrante de notre patrimoine, et nous avons parmi nos ancêtres quelques artisans aux doigts d'or.
Mais les connaissez-vous vraiment ? Testez vos connaissances....
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L’histoire des rois de France n’est pas aussi linéaire qu’elle en a l’air. Connaissez-vous bien les liens de parenté qui relient les rois à leurs successeurs ? Partez à la découverte d’anecdotes historiques !
Pour en savoir plus :
La généalogie des Carolingiens
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« Malgré les espérances révolutionnaires, la pauvreté n'a pas disparu en 1789, elle a simplement pris de nouvelles formes. De l'arrestation de Jean Valjean aux appels de l'Abbé Pierre, des grandes crises de la faim da la première moitié du XIXe siècle à la nouvelle pauvreté actuelle, voici l'histoire des pauvres en France. Une histoire d'anonymes et d'oubliés : de mendiants, de filles mères, d'enfants qui travaillent, de sans-logis, de chômeurs, tous ces laissés-pour-compte qui tentent de subsister dans une société préoccupée par son mieux-être. Pierre Pierrard nomme ces personnes et leur redonne une place dans l'histoire. Pour se souvenir et faire mémoire de ces vies, voici un beau et réaliste parcours thématique et chronologique de 1789 à nos jours ».
A l’école, nous avons appris qu’il existe 3 ordres (j’écris au présent parce que j’ai bien peur que rien n’ai changé aujourd’hui!) : la noblesse, le clergé et le tiers-état.
La Révolution Française pensait bien résorber les inégalités existantes ; elle n’a fait que permettre l’émergence d’un 4ème ordre – nous nous souvenons tous de la Cour des Miracles – qui n’est autre que les indigents, les exclus, les marginaux, les gueux, les infirmes…et j’en passe !
L’ère industrielle a transformé le paysage en classes sociales ; si le propriétaire reçoit une rente et le « patron » perçoit des profits et les prolétaires touchent un salaire.
Si le « bourgeois » est détenteur des moyens de production – donc de la richesse - l’ouvrier, ou « classe laborieuse » est défini par sa force de travail : son unique souci est de ne pas basculer dans l’indigence et de se préserver des aléas de l’existence : accidents, maladies, épidémies, guerres… ou bien la conjoncture, « la dure loi du marché du travail », avec son lot de dépression économique, de baisse brutale de salaire, de renvoi, de chômage.
Certes, ce livre est ancien puisqu’il date de 2005, mais il a eu la particularité de
- me replonger dans mes cours de politiques sociales, avec madame BEC Colette, alors maître de conférence de sociologie à l’IUT de l’Université Paris V (Descartes),
- trouver des références bibliographiques, dont j’ignorais l’existence,
- me documenter sur
- les ateliers nationaux, destinés aux chômeurs de la ville de Paris,
- la révolte des Canuts de Lyon et leur trop célèbre slogan « Vivre en travaillant ou mourir en combattant »,
- la Commune de Paris – isolée face à la France rurale – et la paupérisation ouvrière, notamment celle des mineurs du Pas-de-Calais,
- « l’immense forêt de la pauvreté - où dominent les indigents et les prolétaires mâles, célibataires ou chefs de famille – comporte un sous-bois où vivotent les pauvres qui sont les plus vulnérables, les moins visibles au sein d’une société où règne l’inégalité et, trop souvent, l’indifférence, et qui ne prendra que tardivement des mesures législatives les concernant ; on peut distinguer cinq catégories d’individus : la femme, l’enfant, le vieillard, le gagne-petit et le laissé-pour-compte de l’histoire »,
- les femmes, parlons-en, réduites à la domesticité et/ou à la prostitution (quand ce ne sont pas les deux !) ou bien accusées de supprimer « l’enfant de trop »
- les indigents, toujours en quête de passeport pour circuler sur le territoire, à la merci du bon vouloir du « maire »…. parce que le vagabondage fait peur,
- les dépôts de mendicité, qui n’étaient rien d’autre qu’un terrible moyen de « contrôler et de canaliser le monde fluctuant et menaçant des vagabonds »,
- les bureaux de bienfaisance,
- les crises économiques et frumentaires bien après la Révolution : celle de 1812, puis 1816-1817, 1829-1930, 1846-1848 qui entraîna notamment la chute du roi Louis Philippe, « la révolte des gueux » en 1905, des « émeutes de la faim » en 1911 et enfin 1935 « la marche de la faim » des ouvriers du Nord vers Paris…
Au fil des pages, je glane des informations qui pourraient m’être utiles et orienter correctement mes recherches :
- le très dur hiver 1815-1816 dans le Nord de la France : la météo peut souvent expliquer les famines, les épidémies et les décès de nourrissons ou de personnes vulnérables,
- 1850, l’Assemblée Nationale vote un secours temporaire, précisant qu’il s’agit d’une aide pour l’enfant et non pour la mère car « s’il faut éviter d’encourager l’inconduite, le but principal est de sauver l’enfant et de prévenir l’abandon »,
- la loi Roussel (23/12/1874) qui instaure un service d’inspection des nourrices : nous pensons tous aux femmes obligées de quitter leur foyer pour aller sur « la Capitale » et vivre de leur « lait » au détriment de leur propre enfant,
- la loi du 14 juillet 1905 se penche sur nos anciens de plus de 70 ans et leur prévoit assistance à domicile ou placement dans un hospice, afin de préserver les « traineaux » ou les « embesognées » de l’ardeur d’enfants mariés qui souhaiteraient la mort de leurs parents, ou des municipalités fatiguées des secours...
- des maladies dont on ne parle presque plus en France : rachitisme, typhoïde, variole, tuberculose, choléra
- et que dire du suicide, « porte de sortie de la misère »….
Pierre Pierrard, originaire de Roubaix, a été professeur d’histoire contemporaine à l’Institut Catholique de Paris pendant 30 ans. Ancien président de l’Amitié Judéo-chrétienne de France, chroniqueur à La Croix, il a consacré son œuvre d’historien à la région Nord et aux relations de l’Église catholique avec la société moderne, notamment avec les ouvriers et les exclus. En 2001, l’Académie Française lui a décerné le prix Gobert pour l’ensemble de son œuvre.
*
« Le monde des petites gens qui flirtent avec la pauvreté, voire la misère, est pratiquement sans limite ; le fait de porter un chapeau melon plutôt qu’une casquette, une redingote et non une blouse ne change rien à l’affaire. Il n’y a pas tellement de distance entre un instituteur adjoint, un choriste de théâtre et un cocher de fiacre...
Il y a une foule de petits commerçants, de boutiquiers, qui tirent le diable par la queue. (…) Innombrables sont les hommes et les femmes qui, frappés par la malchance, glissent dans la débine, la précarité.»
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Pour en savoir plus :
In memoriam Pierre Pierrard (1920-2005)
4 août 1789 Abolition des privilèges et droits féodaux (Retronews)
Classes sociales et description de la société (Cairn)
Rapport du Dr Louis-René Villermé (extrait)
Les ateliers de secours à Paris (1830-1831) précurseurs des Ateliers nationaux de 1848
Histoire des Ateliers Nationaux (Gallica)
Les archives hospitalières (Persée)
De l’abandon au placement temporaire La révolution de l’assistance à l’enfance (Paris, 1870-1920)
Hospices et secours (Archives nationales)
Mendicité, vagabondage et contrôle social du moyen âge au XIXe siècle : état des recherches
De la mendicité au vagabondage aux XVIIIe et XIXe siècles dans le Puy-de-Dôme
"Vivre en travaillant ou mourir en combattant" : les révoltes des Canuts à Lyon en 1831 et 1834
Les dépôts de mendicité (Charles Dupuy)
Le placement public à Paris De la bienfaisance à la lutte contre le chômage (1880-1910)
Les bureaux de bienfaisance (bibliographie)
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Parce qu'on sait bien que la famille est à la fois un magnifique cadeau et parfois un énorme fardeau. La bonne nouvelle est qu'il est possible de se libérer et de devenir soi-même.
Et c'est Véronique Cezard-Kortulewski qui en parle le mieux....
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Ma vie n'est "que" généalogie : je rêve généalogie, je dors généalogie, je mange généalogie, c'est une passion qui m'habite jour et nuit ; et lorsqu'une idée me "tracasse", je ne pense plus qu'à ça !
Tenez, par exemple, en continuant mon arbre sur la branche Deiber, j'ai retrouvé deux sœurs : Anne-Marie et Marie Anne qui semblent avoir épousé deux frères Deiber.... J'ai mis un peu de temps, mais j'ai fini par trouver !
Alliant ma passion de la généalogie à celle de la photo, j'ai rédigé un article sur madame HARCOURT, célèbre photographe portraitiste, tout en continuant bien sûr mes anti-sèches sur la photo.
Et puis je continue mes lectures :
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Le confident, une fiction, des thèmes non moins sérieux sont abordés : la manipulation, la trahison, le désir, la fidélité, l’abandon, l'avortement, l’amour bien sûr, et les secrets de famille.
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Today we live, une rencontre improbable entre une enfant juive et un nazi,
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Le choix d’une vie, une belle histoire émouvante autour d’un secret de famille.
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Puisque mon AAgrand-père Émile était tanneur, que mon Agrand-père Emile-Théophille était tanneur-mégissier, et que ce dernier est parti vivre dès le début du XXème sur Paris, je me suis intéressée à cette profession, dont les ouvriers ont longtemps été dénigré et montré du doigt. IL faut avouer qu’avant de m’intéresser à la généalogie, j’ignorai tout de ce corps de métier…. Et de la Bièvre...
La Bièvre est en effet, l'une des causes les plus actives de l'empoisonnement parisien.
« La Bièvre était composée de deux bras, et entrait dans Paris par la Poterne des Peupliers pour se jeter dans la Seine au pont d'Austerlitz et rue de Bièvre.
Utilisés par les industries parisiennes, un des bras, canalisé, alimentait une série de moulins, l'autre diminué par cette prise de débit était un cloaque où les tanneurs, teinturiers et abattoirs jetaient leurs déchets ».A pied, la rue de Bièvre est à environ 20 mn de marche de la rue Broca, ancienne demeure de mon Agrand-père. Avec mon « ami google » il est aisé de se repérer….
Le 25 de la rue Broca est désormais un café-restaurant… Avant, c'était un porche qui s'ouvrait sur une courette...
Et vous, avez-vous retrouvé les lieux de vie de vos ancêtres ?
Pour en savoir plus :
http://memchau.free.fr/vieux_metiers.pdf
La Bièvre un courant porteur (plaques, médaillons et LéZarts).
Tannerie près d'un petit bras de la Bièvre, boulevard Saint-Jacques, 14ème arrondissement, Paris
Les mensonges des patrons mégissiers
Les secrets enfouis de la Bièvre, rivière parisienne
L’histoire tourmentée d’une rivière : de la Bièvre paysage à la Bièvre laborieuse
L'histoire du pressing / teinturerie
Le XIIIe de Huysmans. La Bièvre, les Gobelins
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A force de pugnacité, j’ai réussi à remonter assez haut dans la généalogie de ma famille Deiber. Heureuse, mais frustrée à la fois….
Pour chaque ancêtre, j’effectue la recherche d’un acte de naissance, un acte de mariage et si possible un acte de décès. Si je reprends mon SOSA 32, Nicolas DEIBER, tailleur d’habits, j’ai pu retrouver tous les actes le concernant.
Seulement voilà, en remontant cette même branche, son père, également Nicolas DEIBER (sosa 64) mais tailleur de pierres, j’ai bien cru faire une confusion entre toutes les épouses :
Rechercher des actes dans les registres d’état civil, ce n’est pas très compliqué ; il existe une construction logique autour des « naissances – mariages - décès » ; mais lire les actes de baptèmes-mariages-sépultures dans les registres paroissiaux est une gageure !
Avoir parcouru les recensements des communes d’Oberhaslach et Niederhaslach m’a permis de me familiariser avec beaucoup de noms de famille ; les villages n’étaient pas très étendus et les familles naviguaient d’une commune à l’autre. A ma grande stupeur, en parcourant les pages du registre de la paroisse catholique de Niederhaslach, je découvre que les prénoms « Anna Maria » et « Maria Anna » étaient très souvent donnés aux petites filles. Pas facile de s’y retrouver !
Mais par chance, les actes sont rédigés en latin « classique » (pas très facile à déchiffrer tout de même car mes années d’étude latine sont très très loin…) puisque ma famille est de religion catholique ; pour les protestants, les actes sont écrits en dialecte allemand gothique.
Ma famille a fait le « choix » de s’exiler sur Reims en 1871 ; je n’ai donc pas été confrontée – pour le moment du moins et au stade de mes recherches – à cette écriture « Fraktur » bien difficile à maîtriser. Mais qui sait....
Pour en savoir plus :
Généalogie en Alsace : le B A BA
Particularités des recherches en Alsace
Histoire falsifiée : le langage des alsaciens
Essai de glossaire de patois et expressions propres à la Vallée de la Bruche
L’alsacien n’existe pas (AlterPresse68)
"Parlez le vrai alsacien ! C'est pas possible d'entendre ça, on ne comprend rien"
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150 ans de la Commune : alors que Paris bascule, le nombre de nouveaux titres de presse explose. Dans le même temps, la presse « versaillaise » propage avec virulence sa haine de la Commune. Comment une définition des « crimes de la Commune » émerge-t-elle dans un moment politique, et quelles traces demeurent après l’expérience communarde ?
Le 18 mars 1871, un soulèvement populaire marque le début de la Commune de Paris. C'est le début d'une expérience démocratique inédite, alors que la ville entre en conflit ouvert avec la IIIe République née quelques mois plus tôt. Or, la commune fut aussi une expérience médiatique : chez les communards, à Paris, des centaines de journaux naissent en quelques mois. Au même moment, à Versailles, les journaux favorables à la République exaltent la haine de la commune, construisant l'image d'une révolution barbare, sanglante et violente. C'est la naissance des « crimes de la Commune ».
Intervenants
- Sarah Al-Matary, maîtresse de conférences en littérature des XIXème et XXème siècle à l’Université Lyon 2, spécialisée dans les écrits anti-intellectualistes, de la presse aux œuvres de femmes et d’ouvriers, elle est co-rédactrice en chef de la Vie des idées
- Quentin Deluermoz, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Paris, spécialisé en histoire sociale et culturelle du XIXème siècle, éditeur scientifique des Chroniques du Paris apache parues en 2008 au Mercure de France
Pour en savoir plus :
Jules Vallès, la Commune et la province
Commune de Paris : Louise Michel, Jules Vallès, Gustave Courbet... Les figures de l'insurrection
Tardi et la Commune de 1871 à travers Le Cri du peuple : roman graphique ou histoire graphique ?
Femmes de la Commune et Pétroleuses
Louise Michel pendant la Commune de Paris (PPO)
De la « tricoteuse » à la « pétroleuse » ou les figures répulsives de la « femme publique »
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Le camp d'internement de Drancy ou camp de Drancy fut LA plaque tournante de la politique de déportation antisémite en France d'août 1941 à août 1944.
Voici un article de Retronews qui atteste que les Français n’ignoraient rien des horreurs pratiquées dans ces camps ; alors que l’on arrête d’apprendre à nos collégiens que les « persécutés » des camps ont été découverts à la Libération !
Pendant longtemps, je me suis demandée pourquoi les « rescapés » n’en parlaient pas… et puis j’ai compris : comment parler de l’inexplicable… de l’inconcevable.. ?
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Entre 1941 et 1944, le camp d'internement, surnommé l'« antichambre de la mort », a vu passer des milliers de détenus en attente de déportation vers les camps d'extermination. La presse française n'y trouve rien à redire.
D'août 1941 à août 1944, le camp de Drancy a été le principal lieu d'internement avant déportation vers les camps d'extermination nazis, en particulier Auschwitz. Neuf juifs déportés de France sur dix sont passés par le camp de Drancy lors de la Shoah.
Le camp apparaît dans la presse française fin 1939, lorsqu'il est installé au cœur de la cité de la Muette, un quartier d'habitation de Drancy. Deux ans plus tard, plusieurs milliers de prisonniers y sont détenus. En septembre 1941, Le Petit Parisien rapporte :
« Ces constructions composent aujourd'hui un camp de concentration pour les Juifs de la capitale et de la région parisienne. [...]
Ces 4 500 hommes travaillent-ils ? Non. On ne leur demande rien. Quelques-uns seulement sont occupés aux cuisines. 17 médecins juifs et internés soignent les malades et sont répartis dans les bâtiments. [...]
Leur âge ? De dix-huit à soixante-dix ans. Leur alimentation ? Par jour 360 grammes de légumes frais, 275 grammes de pain, 10 grammes de matières grasses et 90 grammes de viande par semaine. À midi, un peu de fromage ou des fruits en plus. »Nulle part sa légitimité n'est remise en question.
Et quand les journaux dénoncent le « scandale du camp de Drancy », c'est pour évoquer de marginaux cas de corruption ou de marché noir, comme Paris-Soir en novembre 1941 :
« Faisant fonction de juge militaire, M. Jadin, juge d'instruction, a inculpé de violation de consigne trois gendarmes, coupables d'avoir fait le trafic de lettres et de paquets avec les internés et de leur avoir vendu des marchandises à des prix défiant toute concurrence (125 francs la cigarette !). »
Un entrefilet fait parfois mention ça et là d'une tentative d'évasion, comme dans Le Matin, qui relate froidement en avril 1942 :
« Évadé du camp de Drancy un Juif est repris à Paris. Le Juif Max Mayer-Waijbort, surnommé Carotte, s'était évadé du camp de Drancy le 3 septembre dernier, et avait réussi à se rendre à Marseille, puis en Bretagne où il réussit, à force d'intrigues, à se faire délivrer une carte d'identité française au nom de Jean Cantel.
De retour à Paris, alors qu'il s'apprêtait à fêter la Pâque juive par un copieux repas, il fut arrêté par la police des questions juives. Max Mayer-Waijbort va regagner Drancy. »La presse, sous contrôle allemand, multiplie les saillies antisémites. En 1943, l'hebdomadaire collaborationniste Je suis partout dans un paragraphe ignoblement intitulé « Les Juifs entre eux », écrit avec un cynisme absolu :
« À la suite de scandales répétés, on vient, parait-il, de renforcer sérieusement la surveillance des Juifs internés au camp de Drancy. Ce qui, d’ailleurs, n’empêche pas qu’à l'intérieur même du camp les fils d’Israël ont organisé leur petit marché noir personnel. Ceci dans des conditions particulièrement odieuses, car l'appât du lucre est si fort que les prisonniers se montrent impitoyables les uns pour les autres. Passons sur le paquet de Gauloises à 600 francs et sur ies cigarettes détaillées à 20 francs la bouffée...
Le plus répugnant, c’est le marché noir des... W.C. !!! Et il faut bien convenir que seuls des Juifs pouvaient imaginer pareil trafic : chaque matin, à l’ouverture des baraques, des gaillards agiles et résolus se ruent vers les lieux d’aisance, les occupent et ne cèdent leurs places que moyennant finance et après de sordides marchandages... »Et-il utile de rappeler que le journal « je suis partout » est « Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française ». (Retronews)
À l'issue de la guerre, le camp sera utilisé pour l'épuration. Plusieurs gendarmes en charge de l'administration du camp seront condamnés – à de très courtes peines, toutefois.
Sur les quelque 67 000 hommes, femmes et enfants internés à Drancy entre 1941 et 1944, seuls 2 000 reviendront vivants.
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Pour en savoir plus :
« Je suis partout », hebdomadaire antisémite et collaborationniste
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Voici un podcast de RetroNews, le site de presse de la BnF
Avant la légalisation de l’avortement, elles étaient celles vers qui se tourner pour remédier à l’irréparable mais provoquaient aussi la mort sordide de centaines de jeunes femmes. La presse en dresse des portraits atroces, infernaux. Libératrices ou assassines, que penser des faiseuses d’anges, qui se sont retrouvées plus d’une fois au cœur du scandale médiatique? Construite notamment par la presse, les faits-divers et les procès qui y sont rapportés, la figure des « faiseuses d’ange » permet d’appréhender l’avortement comme un phénomène à la fois omniprésent et souterrain de la fin du XIXe siècle, au milieu du XXe siècle. C’est également parler d’un propos médiatique et moral sur le corps des femmes, entre lutte contre l'avortement et sa répression.
Intervenants :
- Claire Blandin est historienne des médias et professeur en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Sorbonne Paris Nord ; elle a codirigé en 2018 le Manuel d’analyse de la presse magazine,
- Fabrice Cahen est chercheur à l’Institut National d’Études Démographiques ; historien des naissances et des politiques de population, il a signé Gouverner les mœurs : la lutte contre l'avortement en France, 1890-1950 en 2016.
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Anna reçoit l'appel d'un généalogiste mandaté pour la retrouver : elle aurait héritée – avec sa sœur Noémie - d’une maison située dans un village de l'Yonne, patrimoine d'un arrière-grand-père décédé en 1930. Pourquoi la succession n’a t-elle pas été effectuée à l'époque du décès de son aïeul ? Anna va donc devoir se plonger dans l'histoire familiale et remonter dans le temps, avant la Première Guerre mondiale, afin de découvrir ce qui a été tenu secret durant si longtemps.
Retour vers le passé : 1910, dans un village de la Somme
Virginie, l'arrière grand-mère d'Anna, fuit une vie de misère et offre ses services en qualité de « domestique » dans le domaine d'une bourgeoise, veuve, riche propriétaire des manufactures Armandin. Le fils Felix s’éprend de la jeune et jolie bonne : contre l’avis de leurs familles respectives, le couple se marie en cachette – bravant ainsi toutes les conventions - et s’échappe sur Paris.
Renié et déshérité, Felix supporte mal la vie précaire de lendemains incertains, dans les quartiers pauvres de la capitale et dans un logement insalubre, un hôtel miteux rue Polonceau, quartier de la goutte d’or.
La guerre est déclarée, il est mobilisé...
C’est un voyage à travers le temps avec pour toile de fond le réalisme du passé historique français ; un livre poignant avec des passages douloureux autour des horreurs de la Première Guerre Mondiale, des épisodes richement documentées sur la prise en charge des traumatismes des soldats rescapés des tranchées, des séquences « émotion ».
L’histoire est bien construite, facile à lire, réservant des rebondissements, une histoire d’amour impossible et bien sûr un secret comme il en existe dans beaucoup de famille !
Pour en savoir plus :
Petite histoire des Grands Magasins Dufayel
Émile Martin employé parisien acheteur à crédit chez Dufayel de 1902 à 1912
Historique du 35e régiment d'infanterie Campagne 1914 1919
Histoire du quartier de la Goutte d’Or
Les soldats de la Grande Guerre internés dans les hôpitaux psychiatriques français
Consoler et encourager les soldats Les marraines de guerre
Le rôle des femmes pendant la Première Guerre mondiale
Les usines textiles de Saint-Quentin
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Décembre 1944, les Ardennes Belges, dans les environs de Stoumont, dans la région des Trois-ponts.
Pris de panique lors d’une rafle allemande, un curé confie Renée, une petite fille juive de sept ans, à deux soldats américains, qui s’avèrent être des SS infiltrés du commando Friedenthal, unité d’élite d’Otto Skorzeny, chargée de désorganisés les armées alliées.
Renée doit être exécutée mais Mathias tire sur son co-équipier Hans : pourquoi ? Troublé par le regard de l’enfant et « ces traits… les pommettes hautes, la bouche épaisse, le nez fort. Pas busqué, non mais bien présent, les narines dilatées »
Et même si Skorzeny a créé « une nouvelle race de guerrier. Une nouvelle espèce d’aventurier de la guerre. Un être complet, inspiré et intelligent, intuitif et organisé, un homme qui peut surgir de l’eau et tomber du ciel, un homme capable de se fondre dans la foule d’une ville ennemie, de se dissoudre en elle… Un homme capable de devenir l’ennemi…. », même si Mathias « mince et élancé, agile comme un lévrier, résistant comme le cuir et dur comme l’acier Krupp... (…) la définition du parfait Aryen selon notre Fûhrer », cette gamine a tout chamboulé….
Commence alors une infernale cavale, où l’Allemand et l’enfant verront le pire ; un lien intense s’est tissé entre eux où l’instinct de survie est plus fort. Renée est une fillette d’une lucidité désarmante et pour laquelle le mot « Juif » constitue un véritable mystère. Mathias, quant à lui, reste un guerrier, quoiqu’il arrive et malgré la débâcle : « si le Reich ne peut survivre, qu’il sache mourir, c’est à peu près les termes d’un des derniers discours de Goering ».
Au fur et à mesure de l’avancé du récit, on se prête au jeu : on en arriverait presque à oublier que Mathias est avant tout un nazi ; parce que « cette enfant lui insufflait une force, un élan vital, un goût de l’existence nouveau qui le galvanisaient et l’asservissaient plus intensément que tout ce qu’il croyait être les moteurs de son existence : la transe du combat, l’imminence du danger, la passion du risque, et la peur de la mort ».
C’est un roman captivant, troublant, plein de vie, d’authenticité et qui, quelquefois dérange. Les personnages sont empreint d’émotion, d’humanité où le côté sombre de chacun batifole avec la lâcheté, la cruauté, la tendresse, le courage ou la mort….
Certes, « la guerre c’est moche et ça ne sert à rien » comme disait France Blanche ; elle aura toutefois permis de belles rencontres…. Ce récit est tellement « vrai » qu’on aime à le croire….Quoiqu’il en soit, c’est une magnifique histoire, très émouvante.
Pour en savoir plus :
La bataille des Ardennes (wikipedia)
La bataille des Ardennes : l’offensive du désespoir
The Battle of Trois-Ponts 1944 | A bridgehead in the Ardennes
L’impasse des panzers du 18 au 25 décembre 1944
Le commando d’Otto Skorzeny dans les Ardennes
L’étrange cas d’un ancien nazi qui a tué pour le compte du Mossad
La solution finale de la question juive (Shoah)
Solution finale Expression et projet
La solution finale de la question juive en Hollande
La « solution finale de la question juive » et la mythomanie néo-nazie
La Tragédie de la Maison St-Edouard à Stoumont
La bataille des Ardennes (You tube)
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1975. Camille, jeune éditrice, vient de perdre sa mère. Parmi les lettres de condoléances, elle découvre un étrange courrier : pas de date, ni d'interpellation, pas de signature, ni de phrases compatissantes. Chaque mardi, elle reçoit un récit dans lequel un certain Louis évoque des bribes de son enfance sur fond de seconde guerre mondiale ; il raconte comment, tout enfant, il tomba amoureux d'Annie, sa petite voisine.
Camille croit d'abord à une erreur de destinataire, puis envisage un auteur espérant une publication et utilisant ce stratagème pour attirer son attention sur un nouveau manuscrit, mais les lettres continuent d'arriver, tissant le roman de deux amours impossibles, de quatre destins brisés. Peu à peu, Camille se prend au jeu, attendant le courrier suivant avec impatience, jusqu'au jour où elle comprend que ces messages lui sont effectivement bien destinés et que quelqu’un cherche à lui livrer un lourd et douloureux secret.
Ce livre est le 1er roman d’Hélène GREMILLON, qui associe admirablement récit historique et suspense psychologique, sur fond de Seconde Guerre mondiale, entre 1938 et 1942. Le suspense nous tient en haleine jusqu’à la fin ….la fin, d’ailleurs est surprenante, mais vous ne serez pas déçus, simplement surpris.
« Le confident » a obtenu cinq prix littéraires.
Le sujet pourrait sembler assez traditionnel et pourtant, je me suis laissée embarquer dans cette histoire familiale complexe autour d’une situation sordide et glauque ! Le style est fluide, clair, facile à lire (livre lu quasiment d’une traite en deux jours !) et l’auteure s’est richement documentée pour écrire ce roman.
Si cette histoire est une fiction, des thèmes non moins sérieux sont abordés : la manipulation, la trahison, le désir, la fidélité, l’abandon, l'avortement, l’amour bien sûr, et les secrets de famille.
Ceux et celles qui me connaissent un peu savent que je n’ai pu résister à l’envie de vérifier les lieux et faits historiques évoqués. Vous l’avez bien compris, j’ai littéralement été emballée par ce drame psychologique agrémenté d'une énigme.
Le roman est, en effet, excellent, riche en suspense, en émotions, en mystères où les personnages se livrent sans fioriture ni pudeur.
Pour en savoir plus :
Les églises à pan de bois en Champagne-Ardennes
Paris sous l’Occupation nazie par rue et par arrondissement
La politique de la Relève et l’image des prisonniers de guerre
La Relève – Prisonniers de guerre
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La trilogie de La Courée nous entraîne dans le monde ouvrier du Nord de la France, de la seconde moitié du 19ème siècle jusqu'au début des années 60.
Écrivain régionaliste, Marie-Paul Armand raconte - avec bienveillance, abondance de documentations et recueils de témoignages - le courage, la ténacité et l’humble vie laborieuse des personnages de cette saga familiale : chacun pourra y retrouver la vie, les gestes des cheminots, des ouvrières de filatures, les mineurs, qui ont contribué à la prospérité et à la grandeur de leur région, souvent au péril de leur vie. Sans oublier nos deux guerres.
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Après la courée et Louise, voici le livre 3.
1932 : il aura fallu que sorte le film des Croix des Bois pour que la population sache réellement ce qui s’est passé sur le front, pour que Louise et les autres comprennent... Les poilus ne parlent pas : d’ailleurs, l’innommable n’est pas racontable…
La vie continue ; chacun essaie de se reconstruire comme il le peut…. Mais surtout, chacun goutte à cet air de liberté qui a tant manqué...
Benoît, le fils de Louise, réalise son rêve d'enfant : il rejoint la grande famille des cheminots et conduit la Pacific 231, locomotive légendaire. Mais le monde perd son équilibre précaire.
La crise économique se durcit : les salaires diminuent, le chômage ne cesse d’augmenter, les hommes sont mécontents et la révolte gronde de plus en plus…. Les hommes politiques à la tête du gouvernement se succèdent et comme disait Daladier : « il faut remettre la France au travail ».
Si le Front Populaire apporte de réelles avancées sociales, l’euphorie sera de courte durée. Le spectre de la Seconde Guerre Mondiale plane sur l’Europe…..
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Pour en savoir plus :
1/ les cheminots
Cercle généalogique des cheminots
Rechercher un ancêtre cheminot
Enquête sur la piste d’un ancêtre cheminot
Revue d’histoire des chemins de fer
Le personnel des compagnies ferroviaires
Revue d'histoire des chemins de fer
Jean DELVALLEZ, résistant cheminot et Mémoire 14 45
"Pacific 231" 1949 movie: Jean Mitry-music: Arthur Honegger original !
À Nantes, à bord de la loco vapeur 231 Pacific
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2/ la guerre
1939 - 1940 : Drôle de guerre | ARTE
Mai 40 : les enfants de l’exode
Des Ardennes au Pays de Palluau : L'Histoire de l'Exode de 1940
La tragédie de juin 40 épisode 2 : L'exode des populations de Belgique et du Nord
15 MAI 1940, LA DÉFLAGRATION - Documentaire (WW2)
La résistance dans le Pas-de-Calais
La Wehrmacht, Le IIIème Reich en Guerre - Documentaire Histoire
Documentaire sur la Résistance 1940-1945 - KO Films & Photos
Le rationnement militaire durant la Seconde Guerre Mondiale (AD 77)
Les feldgendarmes ou « colliers de chien »
Massacre d'Ascq : Récits de témoins
Wehrmacht, Waffen-SS et Sipo/SD : La répression allemande en France 1943-1944
Le sabotage dans la Résistance
Lille-Roubaix-Tourcoing sous l'occupation
Les prisonniers de la Seconde Guerre Mondiale
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3/ Société
DANS LE RETRO. En 1936, le Front populaire ouvre la voie aux congés payés
Les congés ouvriers et socialistes (Léon Blum)
Mai-Juin 1936 : de la grève générale à la révolution ou à la guerre
Front populaire : que s'est-il passé au printemps 1936 ? - franceinfo
Roger Salengro, victime de la calomnie, se suicidait il y a 80 ans
Collaboration horizontale, sentimentale et économique (AD18)
Des femmes tondues à la Libération
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Le 11 décembre 1917, 1200 soldats français sont libérés du front italien pour fêter Noël. Le train 612, surchargé, ramène les permissionnaires vers la capitale, loin des horreurs de la guerre dans laquelle ils ont combattu en 1re ligne face aux troupes Austro-Allemandes. C'est le lendemain, dans la descente abrupte de la vallée de la Maurienne, que le train déraille et fait 435 victimes. Un accident si terrible qu'il fut classé «secret défense» jusqu'en 2007. Cent ans après le drame, les communes de la vallée se sont unies pour commémorer et perpétuer le devoir de mémoire de cette catastrophe ferroviaire qui reste la plus meurtrière de l'histoire du rail (cliquez sur l'image)
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Après avoir parcouru l'Alsace et le Nord de ma famille DEIBER, puis le pays minier de ma famille HERBEZ, j'ai décidé de voyager au soleil, du côté de Mont-de-Marsan dont est issue ma famille CLAVE.
En commençant cette branche, je n’imaginais pas m’attaquer à une tâche aussi ardue. Comme je l’ai fait pour les autres branches, issues pour la plupart de la même région voire de la même commune, j’ai listé les TD des AD 40 de la commune de Mont de Marsan. Et alors là…..J’ai trouvé une quantité de « CLAVE » qui ne pouvait pas être issue des mêmes parents au vu des dates de naissance très rapprochées. J'ai alors commencé à m'interroger....
A la lecture de l’article « faut-il recommencer son arbre », je dis de suite : non ! Sauf, si je dois changer de logiciel ; ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Toutefois, je veux bien envisager qu’il y ait des erreurs – et peut-être pas qu’une ! - dans mon arbre.
Je vais donc vérifier ces anomalies grâce au détecteur de GENEANET .
Dans le menu en haut à gauche, je clique sur « outils de saisie » puis « vérifier les anomalies » ; je m’attends à quelques erreurs au vu du nombre de Jean CLAVE que j’ai trouvé…..
Très rapidement, apparaissent des anomalies….
Je distingue tout d’abord une anomalie généalogique, qui me signale une possible incohérence qui, ô surprise est indiquée sur la branche "Deiber" et non "Clave" comme je le pensais :
Cette incohérence, bien sûr, n’a pas été vérifiée ; je vais donc y remédier de suite. Je m’empresse d’aller voir la fiche de cet aïeul et recherche les possibles correspondances ; il s’avère que je trouve 2 correspondances « intelligentes » quasiment identiques : curieux…. Qui a copié l’autre ?
Je fais une synthèse de ces deux fiches. Je n’ai donc pas d’autres choix que de vérifier chaque information !
Deux possibilités s’offrent à moi :
- soit je recherche les actes de naissance dans les AD, très certainement à l’aide des TD et des recensements, et hop, l’erreur est vite rectifiée !
- soit je peaufine et remonte mon arbre là où je l’avais laissé, c’est-à-dire, à Émile Deiber, le père d’Emile Théophille, mon Agrand-père paternel.
Et bien, comme je suis une « laborieuse » et que j’a-do-re (oh oui !) la généalogie et qu’il me plaît de me pencher sur l’histoire de mes aïeux alsaciens, je vais prendre la seconde méthode. Et écrire un nouvel article sur Nicolas Deiber.
Je continue mon exploration et Geneanet me signale 2 anomalies géographiques :
IL me suffit de cliquer sur le dictionnaire des lieux pour affiner ma recherche et ainsi rectifier mes erreurs.
GENEANET me précise que « les lieux qui figurent sur cette page n'ont pas été reconnus lors de la création de la cartographie. Pour bien saisir vos lieux, respectez la forme "[Lieu-dit, paroisse, abréviation] - Commune, code ville (INSEE ou postal - facultatif), Sous-région (Département), Région (facultatif), Pays". NB : pour les anciennes communes vous pouvez indiquer "Ancienne Commune (Commune actuelle)" ». Je suis rassurée : ce n'est pas une véritable erreur....
Les erreurs les plus importantes sont les généalogiques ; Généanet précise notamment qu'il travaille sur un système de détection des anomalies capable de comparer des relevés d’état civil en ligne avec notre saisie (réservé toutefois aux membres Premium), et donc de détecter non pas des erreurs de logique comme c'est le cas aujourd’hui, mais aussi des erreurs de recopie de l’information !
Erreurs rectifiées ! Je peux donc poursuivre en toute sérénité....
Côté lecture, j'ai dévoré la trilogie d'Anne Paule Armand : la courée, Louise et Benoît. Pour chaque livre, j'ai fait des recherches puisque ces "romans régionaux" font référence à des faits réels et des lieux existants.
Par exemple, je me suis documentée sur la grande famille des mineurs du Nord (famille Herbez), j'ai pu comprendre comment ma famille Deiber a rejoint Reims depuis son Alsace natale (réseau ferroviaire) ; concernant les guerres, les fiches matricules m'ont été d'une grande aide pour retrouver un ancêtre de la guerre 14-18 et pour celle de 39-45,
Et pour finir, j'ai créé un compte Fliboard, où je recense les actualités et les sites qui m'ont permis de comprendre et d'avancer. J'espère qu'il vous sera également d'une grande utilité.
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A la suite d'anomalies révélées par GENEANET (les enfants Rosine et Catherine Deiber ont des dates de naissance trop rapprochées), je m'empresse de faire une synthèse des fiches trouvées et de vérifier les informations :
Seulement, voilà : il y a deux Nicolas Deiber dans mon arbre et sur la même branche... IL va falloir jouer serrer, bien comparer les dates dans les différents actes, les générations et s'aider également des recensements....
Je pars donc de la dernière vérification sur acte, celle d'Emile Deiber, mon AAgrand-père paternel.
L’acte de naissance d’Emile, né en 1844 précise qu’il est le fils de Nicolas Deiber, 30 ans, tailleur d’habits et de Marie Anne Klein, 25 ans ; le couple est légitimement marié et réside sur Oberhaslach où il s’est d’ailleurs marié. Si Émile a quitté son Alsace natale en 1871 à la suite de l'invasion allemande, les générations précédentes se sont installées à Oberhaslach et à Niederhaslach, deux hameaux voisins du Bas-Rhin.
Je peux donc en déduire que Nicolas est né vers 1814 et Marie Anne vers 1819.
IL existe de nombreux "Deiber" sur les deux hameaux ; pour ne pas faire d'erreur, j'ai donc recensé les tables décennales de 1813 à 1842 sur Oberhaslach puis sur Niederhaslach. Ensuite j'ai repris chaque nom pour retrouver l'acte correspond... J'ai croisé les données avec les recensements sur Oberhaslach et sur Niederhaslach. Ca fait quelques heures de travail....
Mais que de bonheur lorsque l'on trouve !... seulement, voilà, en visualisant des "correspondances intelligentes", je m'aperçois que Nicolas Deiber aurait eu 10 enfants et que son épouse en aurait eu 12 ! Le compte n'y est pas....
Je vais donc devoir reprendre les tables décennales au-delà de 1813 sur la commune d'Oberhaslach mais aussi celles de Niederhaslach, pour ensuite vérifier la filiation de chaque personne en recherchant les actes de naissance correspondant.
Et si je réfléchis, la recherche me semble toute logique. Nicolas et Anna Maria se sont mariés le 31 décembre 1803 : leur premier enfant serait né quelques dix années plus tard ?! Peu vraisemblable.... Peut-être même ont-ils eu des enfants avant leur union ; dans ce cas, les enfants porteraient le nom de leur mère. Je vérifierai cette hypothèse, mais l'Alsace est une région où le respect des pratiques religieuses est très important et où l'on ne badine pas avec la tradition !
La suite : au prochain épisode !
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La trilogie de La Courée nous entraîne dans le monde ouvrier du Nord de la France, de la seconde moitié du 19ème siècle jusqu'au début des années 60.
Écrivain régionaliste, Marie-Paul Armand raconte - avec bienveillance, abondance de documentations et recueils de témoignages - le courage, la ténacité et l’humble vie laborieuse des personnages de cette saga familiale : chacun pourra y retrouver la vie, les gestes des cheminots, des ouvrières de filatures, les mineurs, qui ont contribué à la prospérité et à la grandeur de leur région, souvent au péril de leur vie. Sans oublier nos deux guerres.
*
Insouciante et joyeuse, Louise voit arriver le nouveau siècle avec allégresse : un siècle « riche de promesse et d'espoir » surtout que les conditions de travail des ouvriers sont toujours difficiles...
En 1912, Louise épouse le bel instituteur Mathieu, qui l'emmène vivre près de Tourcoing. Tout à son amour, elle n'a pas prêté attention aux événements qui ébranlent le monde. Son fils Benoit a cinq mois alors que la guerre éclate en août 1914. Mathieu doit partir….Le Nord est occupé. La désolation, la famine, la peur, et la censure allemande deviennent le quotidien des Français. Et les canons qui pilonnent sans cesse au loin de jour comme de nuit...
Un courrier sans ambiguïté annonce la mort de Mathieu. Effondrée, Louise perd courage. Mais, pour Benoît, elle fait semblant de vivre. Pourra-t-elle un jour retrouver le bonheur ?
Pour en savoir plus :
1/ La guerre :
Grande Guerre : quand le nord de la France vivait à l'heure allemande
Tourcoing 14-18 : Expo Centenaire de la Grande Guerre
Journal du 3 avril 1916: déportation des habitants de Tourcoing dans les Ardennes
Travail forcé, otages et déportation
Histoire du Virolois : Orage sur la ville , Tourcoing sous le joug allemand 1914-1918
Manger et boire entre 1914 et 1918. CR 13. Le pain en Allemagne par Nina Régis
La ligne électrifiée sur la frontière hollando-belge (1915-1918)
Joseph Willot, pharmacien, résistant pendant la Grande Guerre
Pillages, réquisitions et difficultés alimentaires
Les animaux pendant la Première Guerre Mondiale
Guide des sources de la Première Guerre Mondiale (Lille)
2/ Les camps de prisonniers
Le camp de prisonniers de Zossen-Wünsdorf
Le site des prisonniers de guerre 1914 1918
Lieu : Camp de prisonniers de Wünsdorf-Zossen (9109) : 1914-191
Histoires 14- 18 : Léon Trulin, l'adolescent martyr de la Guerre14-18
3/ La presse clandestine
La Gazette des Ardennes : listes des camps de prisonniers et autres informations
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La trilogie de La Courée nous entraîne dans le monde ouvrier du Nord de la France, de la seconde moitié du 19ème siècle jusqu'au début des années 60.
Écrivain régionaliste, Marie-Paul Armand raconte - avec bienveillance, abondance de documentations et recueils de témoignages - le courage, la ténacité et l’humble vie laborieuse des personnages de cette saga familiale : chacun pourra y retrouver la vie, les gestes des cheminots, des ouvrières de filatures, les mineurs, qui ont contribué à la prospérité et à la grandeur de leur région, souvent au péril de leur vie. Sans oublier nos deux guerres.
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1866, dans le Nord de la France. A 14 ans à peine, Constance voit son existence chavirer au décès de sa famille ; une succession d’évènements dramatiques la bascule en usine, dans une filature de Lille. Hier encore, elle jouait dans la courée avec ses amis, dans une totale insouciance…Constance découvre alors la dureté du monde ouvrier au 19ème siècle, la condition des enfants et celles des femmes.
Loin de l’appartement de la Compagnie des chemins de fer du Nord, loué par des parents, Constance est parachuté chez son oncle, dans la « ville des noirs » à Fives, où sont logés les ouvriers de la métallurgie. Avec son regard d’enfant, Constance s’aperçoit « que les gens étaient pauvrement vêtus et que les femmes que nous croisions parfois avaient un air las, presque résigné. (…) Les maisons, basses et serrées, noircies par les fumées des cheminées que j’apercevais au bout de la rue, ne présentaient pas un aspect engageant ».
« Chacune des ouvrières s’installait devant son métier et sans perdre de temps se mettait à travailler, prenant les balles d’un coton emmêlé et sale (…) elles étendaient ce coton avec la main afin de le présenter à la machine qui se mettait à éplucher et à battre. Une poussière de plus en plus épaisse ne tarda pas à s’élever, qui me piqua la gorge et me fit tousser. »
« Rouge d’énervement, dans le bruit infernal, les secousses et vibrations des machines, je m’appliquais du mieux que je pouvais, les yeux et la gorge brûlés par l’épaisse poussière formée de déchets de coton, de duvet, de débris de bois et d’écorce. Bientôt j’en eus dans la bouche, dans les narines, dans les oreilles, et je n’arrivais plus à respirer (…) Abrutie par le bruit, frottant sans cesse mes yeux qui piquaient, je parvenais néanmoins à faire marcher mon métier, et je m’émerveillais de voir qu’il transformait le coton plein de débris qu’on lui donnait en une sorte d’ouate douce et floconneuse ».
Le travail à l’usine est dur : travail tous les jours, sauf le dimanche, mains calleuses, station debout durant près de douze heures, dos courbatu, des difficultés à respirer… « Lorsque la cloche sonna, à sept heures et demi du soir, j’étais épuisée. Je quittai l’usine dans un état voisin de l’abrutissement ».
Mais ce que Constance va découvrir, s’appelle la misère : « Et c’était cela, le drame, chez tous ces pauvres gens : les hommes, attirés par les lumières et la gaieté des cabarets, s’y réfugiaient, laissant à leur femme la fatigue et les corvées. Et je les plaignias, elles qui, sans même songer à protester, subissaient avec passivité et indifférence une existence de labeur partagée entre l’usine et le taudis où elles vivaient ».
Pour échapper à sa terrible condition, Constance ne voit pas d’autre solution que le mariage : mais était-ce vraiment l’issue idéale pour une jeune femme ?
Pour en savoir plus :
Histoire d’Antan et d’à présent
L'innovation technique dans l'industrie textile pendant la Révolution
Les enfants au travail dans les usines au 19ème siècle
A l'ombre des usines ou histoire d'une courée
La filature du coton au XIX e siècle
L’autre vue de mon usine (GENEANET)
La vie quotidienne dans le nord au XIX° siècle
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Voici un article de Retronews qui m'a fait écho ; en effet, ma famille a dû quitter son Alsace natale en 1871, lorsque la France a perdu cette région....
Après l'annexion de l'Alsace-Lorraine par la Prusse à la suite de la guerre de 1870, de nombreux habitants de la région choisissent de partir. La presse, habitée par l'esprit de revanche, va faire de leur exode une cause nationale.
1871. La France vient d'essuyer une défaite cuisante face à la Prusse. Le traité de Francfort spécifie qu'elle doit céder toute l'Alsace (sauf Belfort), et une partie de la Lorraine à sa rivale d'outre-Rhin. Une annexion qui va avoir une conséquence de poids pour les habitants : la Prusse autorise ces derniers à garder la nationalité française... À condition qu'ils quittent le territoire avant le 1er octobre 1872.
Une décision relativement clémente, comme le reconnaît à contrecœur une presse française profondément anti-germanique, qui vit la perte de l'Alsace-Lorraine comme un traumatisme. Le Petit Journal commente ainsi :
Pourtant, l'exil des quelques dizaines de milliers d'Alsaciens-Lorrains qui choisissent la France (les « optants ») va rapidement devenir un symbole de l'iniquité prussienne, cristallisant le désir de revanche de la nation française humiliée.
Parmi les migrants, nombreux sont ceux qui s'installent autour de Belfort, ou à Nancy, restée française. Mais un certain nombre d'entre eux iront plus loin, à Paris, au Havre, à Lyon, à Bordeaux, voire même en Argentine et au Québec. Promus cause nationale, les optants vont voir leur sort fortement médiatisé pendant les années qui suivent l'annexion.
Neuf jours après la date limite du 1er octobre, Le Petit Journal écrit :
La Société de protection des Alsaciens-Lorrains, dans le journal conservateur Le Gaulois, peint un tableau accablant de l'exode :
À Lyon, des mesures spéciales sont prises par la municipalité :
Aux « optants », on va même donner des territoires en Algérie, alors colonie française. Ce qui va créer quelques problèmes, comme l'indique Le Journal des débats du 17 décembre :
À Noël, tandis que le sapin devient l'emblème de la diaspora alsacienne [voir notre article], on se presse, à Paris, pour recueillir des jouets à offrir aux petits exilés :
L'esprit de revanche et le souvenir de l'humiliation de 1871 se perpétueront jusqu'à la Première Guerre mondiale, et avec eux le rappel régulier de la situation des migrants. En 1911, un journal, L'Alsacien-Lorrain de Paris, est créé, promettant dans son premier édito de faire revivre « l'âme de la petite patrie perdue » en délivrant nouvelles du pays et actualités des Alsaciens-Lorrains exilés.
L'Alsace-Lorraine redeviendra française en novembre 1918, à la signature de l'Armistice. Environ 200 000 Allemands résidant sur le territoire seront contraints de le quitter. Et de nombreuses familles d'Alsaciens-Lorrains, ayant fui après 1871, effectueront le chemin inverse.
*
En 1871, ma famille a fait le choix (mais était-ce un réel choix ou de la survie ?) de partir sur Reims, puis Mouy et ensuite Paris ; je pense qu'elle a toujours privilégié son travail et le bien-être de ses enfants : n'aurai-je pas fait la même chose ?
Très certainement. En tous les cas, nous n'avons jamais quitté la région parisienne. Qui sait si, un jour peut-être, je ne reviendrai pas en Alsace, reprendre ma place dans le berceau familial.... je sais qu'il existe encore des "Deiber" sur Oberhaslach...
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Toujours à la recherche de l'histoire de mes ancêtres, célèbres ou non, grande Histoire ou faits divers, j'ai trouvé sur Retronews cet article de La Patrie, daté du 3 juin 1889 :
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Puisque les technologies de Geneanet et de GIMP m’offrent cette opportunité, j’ai recensé les enfants nés de mes AAgrands-parents en me souciant, de l’adresse du domicile et du temps écoulé entre chaque naissance (tableau ci-dessous).
Et mes recherches m’ont conduites à certaines conclusions (ou réflexions).
Si la famille a résidé sur Lens, la plupart du temps, il semble qu’elle ait souvent changé de domicile, très vraisemblablement au regard de la configuration familiale qui ne cesse de s’agrandir.
Elisa a eu des grossesses régulières espacées de 16 à 22 mois ; « les naissances se succédaient au rythme imposé par les conditions naturelles d’espacement, comme les périodes de lactation, les aménorrhées, les fausses couches, ou encore des périodes de continence « culturelle » d’origine religieuse, comme l’Avent ou le Carême ».
Mais au vu de tous ces « bébés » j’en conclus qu’elle n’a pas subi d’avortement ou bien abandonné un enfant…. Oserai-je parler de « mère courage »….
J’ai toujours été portée vers la condition féminine et je mesure le travail qu’Élisa a enduré ; on parle toujours du travail pénible dans les mines, mais quid de leurs femmes, de leurs mères… Pas de confort, pas de douche ou d’eau chaude, des latrines au fond du jardin, pas de machine à laver, pas d’aspirateur et j’en passe….
Il me semble « indécent » de parler de la vie sexuelle de mes AAgrands-parents (respect oblige) mais inévitablement, je pense qu’Élisa devait être une femme très docile et dans l’incapacité de se mesurer à son époux : il était inenvisageable pour une femme autrefois de se refuser à mon mari….
Sous le régime de Napoléon déjà, en 1810, l’article 317 du code pénal énonçait les peines encourues pour toute pratique abortive. Quant aux abandons, le Roi de France Henri II avait déjà proclamé un édit en février 1556 « sur le recelé de grossesse et d’accouchement ».
Et les moyens de contraception ?....
Quoiqu’il en soit, et quoiqu’il en a coûté, Élisa a élevé ses enfants tandis que mon AAgrand-père partait travailler….
A l’inverse d’un modèle de famille bourgeois, Malthusien et ayant accès « aux savoirs », co-existe un autre modèle de famille, ouvrier, populaire, pauvre et ayant peu, voire pas du tout accès à la connaissance ; très jeunes, les enfants devaient aller travailler pour soutenir leurs parents. Il faut dire que les salaires étaient si maigres (à peine quelques francs par semaine) que tous travaillaient pour la mine, hommes, femmes et enfants….
Il y avait peu de place pour les loisirs et la préoccupation première de mes AAgrands-parents n’étaient très certainement pas de faire de longues études… faute d’argent ! N’oublions pas non plus, que la Compagnie des Mines pourvoyait (ou presque !) aux besoins de ses mineurs, qui avaient notamment obligation d’envoyer toute leur famille travailler dans les carrières, sinon, ils se retrouvaient tous à la rue !
Nos aïeux n’avaient pas de congés payés (il faudra attendre 1936 et le Front Populaire !) ; les journées de travail étaient pénibles et longues (près de 14h pour certains) ; aucune place pour les conditions de travail et de sécurité ! Quant aux 35 heures hebdomadaires, même pas en rêve ! A l’arrivée de leur unique repos de la semaine, le dimanche, ils devaient être épuisés, au-delà de tout entendement….
L’excès de travail n’engendre pas à la réflexion : il abrutit ; et sans vouloir faire de politique, je dirai qu’il est aisé de dominer un peuple harassé et courbé ; les objecteurs de conscience n’ont jamais eu bonne presse… et pourtant...
Pour en savoir plus :
Comment prévenait-on les naissances avant la contraception moderne ?
Evolution des idées dans les méthodes de contraception
Edit d'Henri II de février 1556 contre l'infanticide
Nos ancêtres dans l’Histoire – Atelier enfants trouvés, abandonnés, assistés (1)
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Grâce à une cousine, j’ai pu mettre un visage sur mon AAgrand-mère Elisa.
Que de misère endurée sur ce visage…. Comme beaucoup de femmes habitant dans les corons, Élisa présente un visage « fatigué », avec des cernes creusées sous ses yeux foncés et tombants, une peau parcheminée… Épuisée, mais élégante : elle a ramené en chignon ses cheveux longs et propres. Quel âge peut-elle avoir sur cette photo (à gauche) ? 40 ans ? Elle semble porter tout le désespoir des mères qui ont enterré frères, sœurs, cousins et enfants…. Et quoiqu'il arrive, se doivent de continuer à avancer...
Élisa est la petite dernière d’une très longue fratrie, au destin quelquefois tragique. Pour les mineurs qui ont échappé aux accidents graves de la mine, et qui ont pu atteindre l’âge de la retraite, nous savons tous que la silicose ou autre maladie respiratoire les guette... Et dans de terribles souffrances.
Je me suis donc attachée à rechercher chacun des enfants d’Élisa.
Tous les enfants du couple, avant la date du mariage sont mentionnés sous le nom de jeune fille d’Elisa, c’est à dire TANCREZ ; la reconnaissance des trois premiers enfants a bien été régularisée – et inscrite dans la marge de l’acte de naissance – N’ayant pas pris en compte cette première indication, j’ai recherché les enfants au seul nom d’HERBEZ dans les tables décennales ; et bien évidemment, il m’en manquait.
Comme dit monsieur Boileau, « vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage » j’ai donc repris « l’épluchage » de mes registres virtuels sur la commune de Lens.
Mes AAgrands-parents ont eu 18 enfants :
- Albert Louis est né le 15 novembre 1878 à Lens, au domicile de sa grand-mère Clotilde ; je suppose qu’Élisa rendait visite à sa mère et que les deux femmes se voyaient régulièrement ; en effet, Clotilde est venue s’installer sur Lens et a assisté au mariage de sa fille, puisqu’elle est mentionnée sur l’acte de mariage ; Albert Louis est décédé le 19 avril 1951, à Paris au 4 rue de la Chine ; cette adresse est celle de l’hôpital Tenon, réputé pour ses services de pneumologie ; voir l’article Les corons de ma famille ; Albert Louis est mon Agrand-père maternel
- Augustine Eugenie, née le 7 février 1882 à Lens,
- Louise, née le 22 août 1883 à Lens,
- Eugène Joseph, né le 22 octobre 1885 à Lens ; réquisitionné dans les mines durant la Première Guerre mondiale ; sur sa fiche matricule, il est notamment mentionné « refus de certificat de bonne conduite » ; il semble qu’il n’ait pas apprécié la collaboration imposée par les Allemands… mais peut-on lui en vouloir !
- Marie, née le 2 juillet 1887 à Lens ; elle a épousé Émile HOOWEGYS d’origine belge ; Émile est décédé en 1915, pris dans le tourmente de la Première Guerre Mondiale
- Angélique, née le 16 mars 1889 à Lens
- Prudent Louis, né le 15 novembre 1890 à Lens, mentionné souvent « absent » et sur sa fiche matricule il est précisé qu’il a des brûlures au cou et sur la poitrine : un casse-cou ? Une tête brûlée ? Ou tout simplement un mineur au caractère bien affirmé….
- Germaine, née le 16 septembre 1892 et décédée le 25 mai 1893 : elle avait à peine 8 mois
- Germaine, née le 5 mars 1894 à Lens, vient remplacer sa petite sœur, décédée précédemment : peut-être une aide pour Elisa qui doit faire le deuil de cette mort mais un héritage difficile à porter pour cette petite Germaine
- Léonie, née le 5 décembre 1895 à Lens
- Louis, son jumeau, né le 5 décembre 1895 ; il est décédé le 22 mai 1940, des suites de ses blessures, à Calais, lors d’une terrible offensive de l’armée allemande
- Eléonore, née le 16 juillet 1897 à Lens
- François Adolphe, né le 27 janvier 1899 à Sallaumines
- Louis Quatorze, né le 29 mars 1900 à Sallaumines, il serait décédé en 1944, sans aucune autre information trouvée ; on sait toutefois que la région était une « zone interdite » et qu’elle a payé un lourd tribut dans cette guerre contre les Allemands
- Olga, née le 28 août 1901 à Sallaumines
- Joseph, né le 24 mars 1903 à Sallaumines
- Marthe, née le 14 août 1904 à Sallaumines
- Felix, né le 4 décembre 1905 à Sallaumines.
Beaucoup d’informations à exploiter dans les seuls actes de naissance et de mariage ; pour certains enfants, il me manque les dates de décès ; pour avoir un ordre d’idée, il me faudra chercher précisément le nombre de petits-enfants nés et visionner la présence des parents aux mariages.
Grâce à Geneanet (rubrique chronologie) et à GIMP, j’ai pu résumer brièvement l’histoire d’Elisa, avec ses joies (naissances et mariages) mais également ses peines (décès).
A la lecture de ce tableau, je me suis posée plusieurs questions :
- pourquoi tous ces enfants ?
- la famille a résidé sur Lens et Sallaumines, mais toujours dans le même logement ?
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Je pourrai parler de mon numéro Sosa 25, mais chose étrange, à force de parcourir les registres et d’enrichir son histoire, je me suis prise d’affection pour cette aïeule que je n’ai jamais connue…Elisa... Quel étrange sentiment que de se sentir lier… psychiquement ?
Ces dernières semaines, je me suis immergée dans le monde des Gueules noires (un excellent documentaire par ailleurs), le Nord et par extension, le temps de l'usine ; deux superbes reportages qui me rappellent bien d'où je viens et qui me confortent dans mon passé de syndicaliste ! N'en déplaise à certains....
Et comme d'habitude, beaucoup de lecture et de documentation sur le monde ouvrier du Nord de la France avec la trilogie La Courée ; patience, je n'en suis qu'au deuxième volume !
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Fille naturelle de Clotilde TANCREZ, mon AAgrand-mère maternelle Elisa TANCREZ a eu plusieurs frères et sœurs ; pour chacun, j’ai recherché l’acte de naissance et l’acte de décès dont vous retrouverez aisément les références sur Geneanet, numéro de l’acte et numéro de page du registre (lorsque j’ai trouvé l’information « non vérifiée » je précise simplement « Geneanet » et les actes sont à chercher ! ) :
- Clémence CABOCHE née le 18.05.1840 à Carvin, domestique dans la famille Mordacq, charcutier de la commune (Recensement Carvin 1856) ; elle avait donc quitté le « cocon » familial lorsqu’Elisa est née,
- Auguste Joseph CABOCHE, né le 11 novembre 1841 à Carvin et serait décédé en 1891 (source FILAE)
- Elisa CABOCHE, née le 18 septembre 1843 ; contrairement à ce qui est écrit sur Geneanet (une erreur de plus !) elle n’est pas décédée en 1843 ou du moins pas à Carvin !… je n’ai trouvé aucun acte de décès dans cette commune ; je peux toutefois envisager qu’elle soit décédée suffisamment jeune pour que sa mère donne son prénom quelques années plus tard à mon AAgrand-mère….
- Charles François CABOCHE, né le 11 août 1845 et décédé le 2 février 1905 à 59 ans ; ouvrier mineur de profession ;
- Louis Joseph CABOCHE, né le 6 juin 1847, ouvrier mineur de profession, pas de date de décès mais un mariage en 1877 et deux enfants nés en 1859 et 1864
- Enfant morte-née CABOCHE, le 12 juin 1849
- Jules CABOCHE né le 17 juin 1850 et décédé le 6 août 1858 à l’âge de 8 ans
- Floribonne CABOCHE, née le 02 juillet 1852 et décédée 15 juillet 1852
- François CABOCHE, né le 02 juillet 1852 et décédé le 10 juillet 1852
- Emile CABOCHE, né le 26 novembre 1853, et décédé le 1er septembre 1904 ; charbonnier – ouvrier mineur, dont la 1ère épouse est décédée 12 jours après la naissance de leur premier enfant ;
- Jean Baptiste CABOCHE, né le 13 février 1857, ouvrier mineur, marié en 1879 et au moins un enfant en 1888.
A cette époque, il existait une très forte mortalité : si les conditions d’insalubrité des logements ne sont plus à prouver (voir références ci-dessous), nos ancêtres ont également à subir de nombreuses maladies : angines de poitrine, maladies épidémiques (choléra, typhus, diphtérie, coqueluche, variole), la tuberculose bien sûr, et les maladies vénériennes dont on parle peu…la plus connue étant la syphilis. Et n'oublions pas l'alcool....
Bien avant son mariage avec son AAgrand-père Louis François HERBEZ, Elisa a déjà vécu de douloureuses épreuves. Née de père inconnu, elle a du se construire sans image « paternelle ». Elle a vite quitter le foyer de sa mère et a eu son premier enfant à 17 ans.
Pour en savoir plus :
Louis-René Villermé (1782-1863) Aperçu biographique
La vie dans la maison du mineur dans les années 1900
Les conditions de vie et de travail des jeunes mineurs du XIXe siècle
Une famille de mineurs de fond
Contribution à l’étude de la pratique médicale en France au 19ème siècle
Histoire d’Antan et d’à présent
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Pourquoi écrire son histoire familiale ? Vaste programme.... J'ai toujours aimé écrire, et lire, et dessiner, et faire de la photo et.... mon problème, c'est justement qu'il y a trop de "et". Et c'est la dispersion assurée !
Régulièrement, j'ai besoin de me recentrer. Ces derniers jours, j'ai lu
- Le secret du Docteur Lescat qui m'a plongé au coeur des Landes, sans toutefois attaquer la branche "Clave" de ma famille, mais il faudra tôt ou tard que j'y voyage....
- avec Les cigognes savaient, j'ai revisité l'Alsace de ma famille Deiber
- ma lecture en cours est la trilogie de Marie Paule Armand : la courée, Louise et Benoît... mais je vous en reparlerai...
Dans ces livres régionaux, je recherche des indices, des pistes de réflexion susceptibles de comprendre ma famille. J'envisage un jour - un jour lointain - d'écrire mon histoire ; mais pour le moment c'est celle de mes ancêtres qui m'intéresse.
Donc, parallèlement à ces lectures "rafraîchissantes" j'ai entrepris "Le syndrome du Gisant" du Dr Salomon SELLAM avec l'objectif de "découvrir certaines arcanes du chemin de la connaissance" d'une partie de moi-même et "escalader les branches de mon arbre généalogique avec méthode et précision".
Je fais de la généalogie depuis pas mal d'années déjà, mais je reste bloquée sur la 4ème voire la 5ème génération ; bien sûr, je suis remontée jusqu'au 17ème siècle mais j'approfondis l'histoire de mes Agrand-parents voire AAgrand-parents sans savoir pourquoi.
M'est alors venue l'idée de la réparation.... en débutant mon génogramme.
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