• Emile Théophile et la Grande GuerreSi la province s’épuise, Paris éblouit… Est-ce pour cette raison qu’Émile Théophile part avec femme et enfants s’installer rue de Broca dans le 5ème arrondissement. IL y vivra d’ailleurs jusqu’à ses derniers jours.

    Les recensements en ligne de Paris ne commence qu’en 1926. Je peux toutefois y lire qu’Émile Théophile exerçait toujours sa profession de « mégisseur » pour l’entreprise LEGENDRE puis l’entreprise LEMOINE ; en effet la Bièvre, un affluent de la Seine « passait par les 5e et 13e arrondissements ; longue de 33 km, elle prenait sa source dans les Yvelines et se jetait dans le fleuve au niveau de la gare d'Austerlitz » / Source Retronews.

    Grâce à l’afflux des mégissiers, cordonniers, blanchisseurs, tisserands, le quartier de la rue Broca (Val de Grâce) s’urbanise très vite mais ce déferlement excessif « aura raison de la rivière puisque cette source d’eau potable devint un bourbier pollué et sale dans une période accablée par les épidémies ». Sur les quelques gravures retrouvées sur le web, on peut aisément imaginer la densité de population et la promiscuité qui y régnait ; les familles résidaient juste au dessus de la rivière, à la merci de toutesEmile Théophile et la Grande Guerre les mauvaises odeurs toxiques.

    Marie Clémence, mon AGMP, n’y survivra pas. Le mois de janvier 1914 est particulièrement rude ; une vague de froid, de neige et de tempête s’abat sur Paris. L’épidémie de typhoïde fait également des ravages sur la capitale.

    Marie Clémence décède le 13 janvier à son domicile ; elle avait seulement 30 ans….

    Pour surajouter à la douleur de perdre son épouse, Émile Théophile est rappelé à l’activité au 119ème régiment d’infanterie territorial (RIT) le 1er août 1914….Il a alors 36 ans et est le père de 3 garçons, André 13 ans, Charles 11 ans et le jeune Henri 7 ans, mon grand-père paternel.

    Dans les AD60, il m’a été facile de retrouver sa fiche matricule, comportant de nombreuses informations susceptibles de m’en apprendre beaucoup plus sur mon AGPP.

    Cette fiche comporte :

    • son état civil : ce qui me permet de confirmer sa filiation, sa profession et son adresse,
    • son signalement : une description physique me permet de le visualiser, un petit blondinet aux yeux bleus-pales
    • son niveau d’instruction me précise qu’il sait lire et écrire, peut-être pas compter correctement ; il n’a pas son certificat d’étude et il n’a pu faire de grandes études ; je suis partie d’ailleurs du postulat qu’il a effectué un apprentissage auprès de son père, afin de suivre ses traces,
    • la décision du conseil de révision m’informe qu’il a été apte à réaliser le service militaire,
    • le détail des services et mutations permet de retracer son parcours de jeune conscrit
    • dans la colonne de droite, sont inscrites ses adresses successives
    • et dans la dernière partie, sont retracées toutes les étapes de son parcours militaire (mutations, décisions, sanctions…).

    Emile Théophile et la Grande Guerre

    Les régiments territoriaux avaient pour mission de défendre les places fortes, les tranchées de première ligne et garder des voies de communication... mais ne devaient pas coopérer aux opérations en rase campagne; les bataillons des régions du Nord et de l’Est se trouvèrent engagés d’emblée dans la bataille pour défendre villes et villages. Les hommes de l'armée territoriale avaient entre 35-45 ans.

    Emile Théophile et la Grande Guerre

    Suite à la mobilisation générale, Émile Théophile se voit donc affecté au 119ème RIT ; sur son carnet militaire, et avec l’aide des différents sites internet (en référence ci-dessous), j’ai pu retracer son parcours, malgré quelques incohérences sur les dates :

    Rappel à l’activité le 4 août 1914 :

    • En service armée du 08/08/1914 au 13/11/1916
    • Malade évacué pour « emphysème pulmonaire » du 14/11/1916 au 09/12/1916
    • Hôpital de Compiègne du 09/12/2016 au 12/02/1917 puis convalescence de 21 jours
    • Rejoint le corps armée le 23/02/2017 jusqu’au 04/03/1918
    • Malade évacué le 04/03/1918 vers hôpital auxiliaire
    • Hospitalisation du 08/03 au 27/03/1918 dans hôpital auxiliaire
    • Hospitalisation au Tréguier (Côtes du Nord) du 27/03/1918 au 18/04/1918
    • Hospitalisation à l’ hôpital de Guimgamp à dater du 21/04/1918

    Le 4 juin 1918 Comité de Réforme de Privas pour « emphysème pulmonaire base gauche » et classé service auxiliaire : pour rappel, « le service auxiliaire représentait les hommes en moins bonne santé qui ne pouvaient faire un service actif dans l'armée mais qui étaient quand même soumis au service militaire »Emile Théophile et la Grande Guerre

    Affecté en réserve du 22/05/1918 au 16/11/1918

    Classé service armée par le Comité de Réforme de Reims le 03/12/1918

    Mise en congé de mobilisation le 27 mai 1919

    Même s’il n’a pas combattu dans les tranchées, sous le feu des armées ennemies, dans l’armée active et en première ligne, cette guerre fut un enfer pour Émile Théophile, alternant hospitalisations et retour sur le front. Sa profession de « mégissier » lui a très certainement atteint soit les poumons soit la peau de part l’utilisation de produits toxiques en tannerie ; la Grande Guerre a complété ces altérations par les gaz suffocants, irritants, vésicants….

    La Grande Guerre fut terrible sur les fronts, mais qu’en était-il des enfants restés à Paris… ?

    Pour en savoir plus :

    La Bièvre dans le 5ème arrondissement

    La rue Broca

    Ancienne mégisserie (Square Adanson 5ème)

    La rivière disparue de Paris

    Le service militaire en 1900 en France

    Carnets de guerre

    Le 119ème régiment d’infanterie territorial

    Guerre de 14-18 : Vis ma vie de poilu

    La gangrène gazeuse pendant la Première Guerre mondiale (Front occidental)

    1914-1918, le gouvernement de guerre

    Le parcours du combattant de la guerre 14 1

    Tanneries et mégisseries (INRS)

    Les armes chimiques (les médecins de la Grande Guerre)

    Emile Théophile et la Grande Guerre

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  • La maison du feuillardier1922, Dournazac, petit village du Limousin. La Première Guerre mondiale est terminée mais Léon Chalard, un feuillardier réputé, garde encore sur son bras les stigmates des terribles combats. IL aurait pu finir tranquillement ses jours auprès de son épouse Lucienne, mais des évènements viennent tout chambouler….

    Ce roman régional dresse une jolie galerie de portraits :

    • Léon, le feuillardier, un robuste et honnête homme, qui m’a fait découvrir ce métier ancestral,
    • Lucienne, son épouse, éprise de liberté, mais la femme du 19ème ne peut vivre librement… sans homme,
    • le père Maillard, le rebouteux, un personnage incontournable dans le village, au même titre que le facteur,
    • l’ami Jules, le menuisier, vieux garçon à la recherche d’une âme sœur,
    • le cafetier Dubreuil, qui cache aussi quelques secrets,
    • les autres feuillardiers, qui revendiquent leurs conditions de travail et des salaires insignifiants,
    • la famille Duroy, modèle d’une bourgeoisie, inatteignable,
    • Rose, une jeune serveuse, qui cherche à fuir Roger, un amant violent,
    • et puis bien sûr le notaire, et  monsieur Vérat, ancien conservateur des monuments historiques.

     *

    Ce récit m’évoque immanquablement la condition de la Femme…

    On pourrait croire que la Révolution et son principe de liberté-égalité apporterait une amélioration et un changement de statut dans la condition des femmes, mais il n’en est rien ! La femme est toujours placée sous l’autorité du père ou de son époux… Elle est considérée comme une enfant qui n’a pas toute sa maturité…

    Sous la IIIème République, la Première Guerre Mondiale leur laissera quelques libertés (si on peut parler de liberté !) celles de diriger, de travailler, d’être autonomes et de s’avérer indispensables au bon fonctionnement de l’économie, et surtout, d’être un incontournable maillon à l’effort de guerre.

    Après ces quelques années d’espoir et d’émancipation tant espérée, retour à la case Départ ! La plupart des femmes retournent à leur fourneau et à l’éducation des enfants…. Je pense aux femmes de ma famille, qui n’ont pas toutes eu accès à l’instruction – il fallait aller travailler – et qui ont dû, très rapidement, assumer le quotidien des ouvriers. Nous avons tous entendu : «  si tu veux manger, tu dois travailler ! » Les bouches inutiles n’avaient pas leur place dans la maison….

     *

    Pour en savoir plus :

    Les feuillardiers

    Metier d'antan feuillardier

    Wikipedia

    Tradition : au pays des derniers feuillardiers

    Les feuillardiers du Périgord-Limousin

    Evolution du rôle des femmes au XXème siècle

    Quelques réflexions pour l’étude de la condition féminine

    Les trois temps de l'emploi féminin : réalités et représentations

    La maison du feuillardier

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  • Billet d'humeur - Semaine 14 - Avril 2021A la lecture d’un article de Geneanet, je me suis posée la question.. que je ne m’étais d'ailleurs jamais posée ! Que deviendra mon arbre une fois que je serai partie… en fumée ? Que deviendront mes écrits, mes histoires ?

    Réaliser son arbre généalogique est une réelle démarche d’investigations ; en ce qui me concerne, c’est un véritable hobby, transformé en nécessité : savoir d'où je viens, ce que mes ancêtres ont vécu, revenir dans le passé pour mieux les comprendre, mieux les connaître... et surtout répondre à certaines questions !

    Désormais : j’ai besoin de savoir !

    Côtoyer la grande pauvreté a atténué mes angoisses ou tout au moins les a relativisées ; j'ai rencontré des familles incroyables qui, dans le dénuement le plus total, arrivaient à puiser des ressources inestimables. Et j'ai beaucoup appris à leur contact...

    Billet d'humeur - Semaine 14 - Avril 2021Et bien, pour mes ancêtres, c'est le même phénomène ; plus j'étudie leurs histoires et plus je mesure ma chance de vivre aujourd'hui, à cette époque, même si les conditions ne sont pas idéales. Il y en aura qui affirmeront que "c'était mieux avant !"....

    Je me dis qu'il existe toujours "pire" et cela me permet de supporter. Ma vie ni celle de mes enfants ne sont pas en danger, et c'est l'essentiel. Mes ancêtres n'ont pas toujours pu en dire autant..... Et que dire des conditions de la Femme ?!

    Alors ? Que penser de ce testament généalogique ? Il est impensable pour moi d’imposer quoique ce soit à ma famille ; je ne demande rien de mon vivant, alors une fois décédée… ouste !

    Je laisserai des écrits « papier » et des clés USB : chacun en fera ce qu’il voudra…

    Billet d'humeur - Semaine 14 - Avril 2021

    Mes recherches, ce sont juste des moments entre mes aïeux et moi, une conversation « silencieuse » qui me permet d’aller bien, de me ressourcer, et de toujours faire fonctionner mon cerveau : « faudrait pas que j'me laisse aller ! » (Petit clin d’œil à Téléphone).

    C’est une aventure individuelle que je souhaite à chacun de vivre….

    Une aventure qui m’entraîne toujours un peu plus loin chaque jour ; faut dire que la généalogie est chronophage... Une journée ne fait que 24 heures ! Je n'ai pas suffisamment de temps pour consulter sur le web tout ce qui m'intéresse, pour lire les livres indispensables au déchiffrage du quotidien de mes ancêtres... Parce que tout m'intéresse !

    Tenez, cadeau, des articles intéressants au hasard de mes surfs :

    Astuces pour utiliser un moteur de recherche pour faire sa généalogie (Geneafinder, un site tout-à-fait remarquable)

    - La nuit de noces au 19ème siècle : histoire d'une domination de genre

    - A la recherche des Parisiens de mon arbre (1)

    - A la recherche des Parisiens de mon arbre (2)

    Ces deux dernières video m'ont bien été utiles ; mon AGPP Emile Théophile DEIBER, après la naissance de ses 3 enfants, est parti s'installer avec toute la famille sur Paris. Il y perdra mon AGMP Marie Clémence, mais y trouvera 3 autres épouses.... Mais je ne vous en dis pas plus !

    Billet d'humeur - Semaine 14 - Avril 2021

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  • Dans cette vidéo qui couvre principalement la période de la Révolution à 1860, Brigitte BILLARD vous explique comment utiliser les actes reconstitués d'état civil et les tables de décès pour retrouver des informations sur vos ancêtres à Paris. Cette vidéo est la 2nde partie d'une série. A voir et à revoir....

    A la recherche des Parisiens de mon arbre (2)

    A la recherche des Parisiens de mon arbre (2)

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  • Tout à mes recherches sur la vie de mes Agrand-parents, je suis tombée sur un article de Retronews qu’il m’a semblé important de partager et d’étoffer. Même si notre société française a beaucoup évolué, il reste encore du chemin à faire et à détruire bon nombre de tabous !

    Je ne revendique pas être la rédactrice de cet article à l’exception des liens sur le web pour une meilleure introspection.

    Pour information, Pauline MORTAS est élève à l’Ecole Nationale Supérieure de Paris a soutenu en 2015 un mémoire de Master pour lequel elle a obtenu le prix de l’Association pour le développement de l’histoire des femmes et du genre.

    *

    Malgré une timide évolution des mentalités, la soumission de la femme et l’importance accordée à La nuit de noces aux 19ème siècle : histoire d'une domination de genrela virginité féminine sont des invariants tout au long du XIXe siècle, comme le montre l'historienne Pauline Mortas dans son livre Une rose épineuse.

    Pauline Mortas est doctorante en histoire au Centre d'histoire du XIXe siècle de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Spécialiste de l'histoire des sexualités, elle est l'autrice du livre Une rose épineuse, paru aux Presses universitaires de Rennes, qui interroge l’histoire du corps, de la sexualité et du genre à travers la question de la défloration.

    Propos recueillis par Marina Bellot

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    RetroNews : Comment expliquer que la défloration, longtemps considérée comme une flétrissure morale et physique, est perçue à la fin du XIXe siècle comme une transformation positive de la femme ?

    Pauline Mortas : L’emploi du terme défloration par les médecins s’inscrit dans le mouvement de différenciation croissante entre les sexes : la défloration est propre aux femmes, alors que le dépucelage est un terme qui peut s’appliquer aussi aux hommes. Le mot défloration renvoie aussi à un imaginaire floral qui porte en lui toutes les considérations morales relatives à la perte de la virginité de la femme, assimilée dès lors à une fleur fanée.

    Ce qui est nouveau au XIXe siècle, c’est que les médecins affirment que l'hymen, une membrane à l'entrée du vagin, est présent chez toutes les femmes vierges. C’est une conception qui met en avant une virginité vérifiable physiquement, et qui renforce le contrôle pesant sur le corps des femmes. Les médecins, lorsqu’ils décrivent la défloration comme un véritable tournant dans la vie féminine, ont plusieurs idées en tête : d’une part, la fille ne peut devenir femme que par l’intervention de son époux qui la déflore. Cela contribue à légitimer l’ordre social du XIXe qui fait de la femme une épouse passive, soumise. Cela rejoint son statut légal de l'époque.

    À la fin du XIXe siècle, la description de la défloration en tant que transformation positive s’inscrit dans une volonté d’érotisation de la sexualité conjugale. L’érotisation du couple sert à encourager la natalité, car la dépopulation est à l’époque un enjeu politique important. Car si la défloration se passe mal, la femme pourrait développer diverses pathologies, comme le vaginisme, ou bien garder une vive rancœur à l’égard de son époux, ce qui pourrait mettre en péril l’ordre social (qui repose sur le mariage), et également la natalité française.

    La nuit de noces aux 19ème siècle : histoire d'une domination de genre

    Dans votre livre, vous prenez l’exemple du premier rapport sexuel de trois couples pour illustrer l’évolution des représentations et des pratiques de la défloration au XIXe siècle. En quoi l'histoire de ces trois couples reflète-t-elle les évolutions à l'œuvre dans la société ?

    Ces trois études de cas s’appuient sur des sources du for privé (journaux intimes et correspondances). Alexandre Brongniart et Cécile Coquebert de Montbret, qui se marient en 1800, sont issus de l’élite sociale parisienne. Ce qui est frappant, c'est l'ignorance et l'appréhension de Cécile à la veille du mariage. Son époux, lui, revient plutôt dans son journal sur son expérience et fait un bilan de ses maigres « conquêtes » – prostituées, servantes… Après le mariage, la description qu'il donne de la nuit de noces est beaucoup plus laconique que celle de Cécile. Il s’imaginait une nuit très intense, et il est déçu.

    Pour Cécile, au contraire, le moment a été long et douloureux. Il y a une telle distance entre les deux récits que l’on n’a pas l'impression de lire la description du même événement. Leurs ressentis sont diamétralement opposés. La communication entre eux est limitée, alors même qu’il ne s’agit pas dans leur cas d’un pur mariage arrangé (ce qui est fréquent pour leur classe sociale à cette époque).

    La nuit de noces aux 19ème siècle : histoire d'une domination de genre

    Le deuxième couple est celui de l'historien Jules Michelet et d’Athénaïs, sa deuxième femme, qui est beaucoup plus jeune que lui et qu’il épouse en 1849. La seule source dont on dispose est le journal de Michelet, qui est assez détaillé sur leur vie sexuelle.

    La nuit de noces aux 19ème siècle : histoire d'une domination de genreCe qui fait la richesse du texte, c’est que la nuit de noces ne se passe pas du tout comme prévu, puisque la pénétration s’avère impossible. Athénaïs souffre d’une pathologie qui n’est pas identifiée par les médecins qu’elle consulte, qui s'apparente sans doute à une forme de vaginisme. Ce qui est assez surprenant pour le lecteur actuel, c’est que Michelet prend très à cœur cette pathologie au point d’examiner lui-même sa jeune épouse, de suivre ses traitements… On voit bien que c’est un enjeu qui dépasse l’intimité féminine pour devenir un enjeu de couple voire un enjeu familial.

    Le dernier couple est formé par Georges et Lily R., juste avant la Première Guerre mondiale. C’est un jeune couple issu du milieu commerçant parisien. Je me suis basée sur leur correspondance de fiançailles, pendant le service militaire de Georges.

    Celui-ci déploie un grand nombre d'arguments pour convaincre Lily de se livrer à lui avant leur mariage. Il lui assure qu’elle ne sera pas déshonorée, que leur sexualité est de l’ordre de l’intime, que ça ne concerne qu’eux. On assiste à une sorte de privatisation des enjeux liés à la défloration. Ils vont ensuite prévoir leur « opération », ce premier rapport sexuel, avec beaucoup de détails et de minutie. Ils sont assez renseignés, surtout Georges qui lui conseille d’acheter de la vaseline, des serviettes hygiéniques, etc.

    Il y a une volonté de se cacher de la famille, de la société. Cela montre une évolution, malgré des impératifs sociaux toujours forts. Georges explique par ailleurs que c’est pour lui aussi sa première fois, ce qui rend la situation plus égalitaire.

    Vous évoquez la vogue des manuels conjugaux à la fin du XIXe, qui font peser sur l’homme une grande pression et questionnent sa masculinité. On pourrait se dire qu’on va vers plus d'égalité. En quoi en réalité cela entérine-t-il les rapports de genre de l’époque ? 

    À première vue, le nouveau modèle de masculinité présent dans ces manuels pourrait en effet être considéré comme une bonne chose pour l’égalité entre les sexes : on préconise une masculinité moins brutale, qui prenne davantage en compte le ressenti des femmes et leur ignorance des « choses de l’amour ». Mais en réalité il faut avoir en tête que ce discours a pour but principal non pas de défendre le droit des femmes au plaisir, mais bien de préserver l’institution du mariage, alors menacée par la loi de 1884 qui autorise le divorce et menace ce pilier de l’ordre social.

    Et puis cette érotisation du couple conjugal vise avant tout à redynamiser la natalité française et à rediriger la sexualité masculine vers le couple – pour éviter que les hommes, en fréquentant des prostituées, ne contractent des maladies vénériennes qui mettraient en péril la nation française.

    À partir de quand la défloration cesse-t-elle d’être un enjeu de société pour passer dans le champ de l’intime ?

    C’est compliqué car on assiste à un mouvement de privatisation certes, mais des enjeux sociaux forts perdurent. Au début du XXe siècle, on a une certaine libéralisation mais si on regarde les chiffres des années 1960, la majorité des femmes arrivent encore vierges au mariage.

    Aujourd’hui, il y aurait plutôt à l’inverse, dans certains milieux sociaux du moins, une honte sociale sur le fait de rester vierge longtemps. Toutefois cela montre bien que la virginité est toujours l’objet de normes sociales, qu’elles aillent dans le sens de la préservation ou de l'émancipation. Cela reste finalement une question qu’on a du mal à rendre strictement intime.

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    Pauline Mortas est doctorante en histoire au Centre d'histoire du XIXe siècle. Spécialiste d'histoire des sexualités aux XIXe et XXe siècles, elle est l'autrice du livre Une rose épineuse, paru aux Presses Universitaires de Rennes en 2017.

    Pour en savoir plus :

    Pauline Mortas – Experte Recherche

    France Culture

    Une rose épineuse (Amazon)

    Le couple au 19ème siècle

    L'histoire des sexualités : le plaisir féminin au XIXe siècle

    La nuit de noces aux 19ème siècle : histoire d'une domination de genre

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  •  Mes avancées - Semaine 12/13 - Mars Avril 2021Deux semaines d'intenses recherches et seulement deux articles sur mon AGPpaternel !

    - l'adolescence d'Emile Théophile, avec des heures à étudier les AD de la Marne et de l'Oise, tables décennales et recensements,

    - Marie Clémence Delarue, mon AGMpaternelle.

    et toujours mes lectures de romans régionaux : Le mal de la guerre, Retour à Tinténiac et d'autres...

    J'ai également poursuivi mes articles sur les résistants de la ville de Vigneux avec Paulette BONDON, dont j'avais par ailleurs contacté l'un de ses enfants.

    Mes avancées - Semaine 12/13 - Mars Avril 2021

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  • Marie Clémence DELARUE, mon AGMpaternelleContrairement à ce que les plus jeunes pourraient penser, la majorité n’a pas toujours été fixée à 18 ans ! Sous l’Ancien Régime, elle était même à 30 ans !!!

    Comme tous les garçons de son époque, Émile Théophile avait atteint la majorité civile à 25 ans ; mais dès 20ans, tous les jeunes hommes avaient l’obligation de se faire recenser pour le service nationale. La loi Cissey du 27 juillet 1872 fixe la durée du service militaire de 6 mois à 5 ans.

    Soldat de 2ème classe, Émile Théophile est incorporé à dater du 15 novembre 1900; il est envoyé en disponibilité le 19 novembre 1903 avec un certificat de bonne conduite; mon arrière grand-père a effectué son service militaire d’une durée de 3 ans. Comme tout «libéré» il passe dans la réserve de l’armée active.

    Mais le 1er août 1914, il sera rappelé à l’activité au 119ème régiment d’infanterie territorial (RIT)….

    Pour le moment, nous sommes en 1899 et, outre son incorporation à l’armée, il va également épouser Marie Clémence….

    Mariage d’amour ou de raison ? Marie Clémence DELARUE est la fille de Charles Alfred DELARUE et de Julie Rosa HUBERT ; le couple est originaire de l’Oise depuis quelques générations. Si Julie Rosa est mentionnée comme « journalière ouvrière en chaussures » sur les actes d’état civil, Charles Alfred exerce la profession de « cordonnier ». Pour la petite histoire, mon grand-père paternel, Henri Alfred DEIBER, 3ème fils d’Emile Théophile sera également « cordonnier » et son 2ème prénom est celui de son grand-père paternel. Quant à son prénom Henri, rappelons en toute modestie qu’il fut celui d’un certain nombre de souverains français et allemands.

    Marie Clémence DELARUE, mon AGMpaternelle

    Au moment de son mariage, Marie Clémence n’a que 16 ans ; sa mère a déjà perdu deux enfants, Rose Euphrasie à 1 mois et Mathilde Charlotte à 3 mois.

    Les deux jeunes gens ne sont encore que des adolescents, même si Émile Théophile est un homme, autonome semble t-il et qui gère la maison en l’absence de son père.

    L’acte de mariage de Marie Clémence et Émile Théophile vient confirmer des informations déjà trouvées :

    - Émile Théophile a 20 ans et 8 mois, il est tisseur et vit avec sa mère,

    - son père Émile est absent (voir commentaire ci-dessous pour explication) et qu’un acte de notoriété a été adressé par le Juge de paix (sur l’acte de mariage de Marie Thérèse DEIBER, une sœur d’Emile Théophile, le père Émile était présent en 1886 ; la famille résidait alors sur Reims au 23 cité Bethény à Reims),

    - sa mère Marie Anne est ménagère et présente pour l’union,

    - Marie Clémence est âgée de 16 ans et 5 mois, tisseuse de profession,

    - les deux familles se sont accordés pour le mariage et la publication des bancs ont bien été respectés,

    Marie Clémence DELARUE, mon AGMpaternelle

    Les témoins sont pour le conjoint :

    - Arthur LEBLOND, 27 ans et tisseur à Mouy, également le beau-frère d’Emile Théophile ; en effet, son frère Jules LEBLOND a épousé en 1898 sa sœur Florentine

    - Albert DEVOSSE, 34 ans, cordonnier et ami d’Emile Théophile

    Les témoins sont pour la mariée :

    - Julien DUSUEL, 31 ans, manouvrier – qui épousera en 1894 Rosa Adèle DELARUE, sœur ainée de Marie Clémence

    - Charles MOURET, 23 ans et ébéniste – qui épousera en 1897 Euphrasie Stéphanie, la 2ème sœur de Marie Clémence 

    Marie Clémence DELARUE, mon AGMpaternelle

    Dans un acte de mariage – le plus important à mon sens – outre les témoins et la filiation des mariés, il est important de se pencher sur les signatures. Je peux voir aisément qu’ Emile Théophile et Marie Clémence savent bien écrire leur nom et prénom ; par contre Charles Alfred Delarue, le père de M. Clémence, est en difficulté pour écrire et Marie Anne a signé « Deibur »

    Marie Clémence DELARUE, mon AGMpaternelle

    On pourrait légitimement penser que le jeune couple s’est rapidement marié car ils allaient devenir « parents » mais leur 1er enfant, André, ne naîtra qu’en avril 1901…. ou bien la naissance programmée a été douloureusement interrompue

    Je pense que le couple était follement amoureux, et cette idée me plaît bien !…

    Les deux familles Deiber et Delarue résidaient dans la même commune ; les femmes étaient tisseuses et les hommes tanneurs ou cordonniers.

    Pour en savoir plus :

    Le service militaire en France

    Nos ancêtres dans l’histoire

    Évolution de l'âge de la majorité en France à travers les siècles

    Marie Clémence DELARUE, mon AGMpaternelle

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  • Aux derniers recensements des AD 51, la famille résidait sur Reims jusqu’en 1881….

    1899 : une année décisive pour Emile Théophile

     mais le petit dernier de la famille, Jules est né en 1883 à Warmeriville, toujours dans la Marne. Les recensements sont effectués tous les 5 ans ; les recensements sur la commune de Warmeriville ont été effectués en 1881 (la famille était encore sur Reims) et 1886 (la famille était déjà partie sur Mouy, dans l’Oise).

    1899 : une année décisive pour Emile Théophile

    Pourquoi la famille est partie sur Mouy ? Peut-être pour y trouver un emploi mieux rémunéré, peut-être pour un logement plus grand et plus salubre...Le docteur Nicolas Noël (1746-1832) décrivait déjà des appartements surpeuplés ; car Reims est une ville prospère qui a toujours attiré. Avec les Juifs d’Europe fuyant les pogroms et les réfugiés Alsaciens-Lorrains, la crise du logement s’est encore accélérée, d’autant plus que les plans d’urbanismes augmentent mais que les conditions de vie des ouvriers se dégradent.

    Les années 80 sont terribles… Si en 1882, le médecin allemand Robert Koch met en évidence l’existence de la bactérie responsable de la tuberculose, cette même année voit le krak de l’Union générale provoquer un terrible marasme dans de nombreuses industries, notamment celles du textile et du cuir. 1884 sera l’année de la reconnaissance syndicale et du développement de l’esprit d’association. En 1885, le scientifique Louis Pasteur vaccine un jeune alsacien contre les effets redoutables de la rage, et dès 1887 « le paternalisme industriel ». 1889 voit le parti ouvrier de Jules Guesde prendre de l’envergure.

    Je pars souvent des recensements pour connaître la fratrie (arrivée et décès dans la famille) mais aussi les métiers et le nom des rues où mes ancêtres ont pu résider. Je m’intéresse également aux « collatéraux », mais j’y reviendrai plus tard...

    Sans pouvoir le prouver, j’ai la certitude qu’Émile et Anne Marie sont passés, même brièvement, par Warmeriville ; il existe notamment une filature dans cette petite commune ; si Émile était tanneur (mégissier) – et il existait un certain nombre de tanneries sur Reims – Anne Marie exerçait la profession de tisseuse.

    A Mouy, le couple a pu trouver logement et emploi : il existe encore une ancienne tannerie sur le Thérain et Anne Marie a pu s’occuper des enfants tout en s’investissant dans des travaux de tisseuse. Nous savons tous que les femmes sont "multi-tâches", mais ont-elles le choix ?....1899 : une année décisive pour Emile Théophile

    La commune de Mouy jouit d’un « développement industriel considérable grâce au Thérain qui fournit la force motrice nécessaire à l'implantation de l'industrie textile relayée dans les années 1860 par celles des cuirs et peaux et de la brosserie ».

    En 1889, les instituteurs d’écoles primaires deviennent des fonctionnaires d’État : Émile Théophile a donc suivi un cursus scolaire ordinaire pour ensuite suivre les traces de son père : en apprentissage ? Très certainement car les Grandes Écoles n’étaient pas gratuites.

    L’apprentissage commence à l’âge de 13 ans ; peut-on alors parler de l’adolescence, des loisirs ? Les jeunes issus des milieux populaires n’ont pas d’autres possibilités de suivre le rythmes effrénés des ateliers ; les adultes font des journées de près de 15 heures et les enfants sont souvent l’objet de brimades et de sévices. J’espère qu’Émile Théophile a été préservé de ces abominables corvées et que l’éducation alsacienne de ses parents lui ont permis de supporter….

    J'aime à penser qu'il n'est pas tomber à terre... comme l'Abbé Miroy de Reims...

    Pour en savoir plus :L'adolescence d'Emile Théophile

    Histoire de Reims

    Portail du patrimoine culturel Grand Est

    Ancienne filature de laine (inventaire à Mouy)

    La commune de Mouy (Wikipedia)

    L’histoire industrielle de l’Oise

    Contexte de Thierry Sabot

    Le travail des enfants en 1900

    Le travail des enfants en images

    Histoire du travail des enfants en France

    Le blog de Roger Colombier

    L'adolescence d'Emile Théophile

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  • Les amants du silenceAprès l’armistice de novembre 1918, Marie MOULINIER désespère de recevoir des nouvelles de son mari. Pierre a quitté la ferme familiale d’Hostun, petite bourgade du Vercors lorsqu’il a été mobilisé au début de la guerre. Depuis, il n’a pas donné signe de vie et même le ministère de la Guerre est incapable de retrouver sa trace. C’est la débâche totale !

    Marie décide alors de se rendre sur la ligne de front, et coûte que coûte de retrouver le père de sa petite Pauline. C’est dans un hôpital de fortune, l’abbaye de Royaumont qu’elle retrouve Pierre. Traumatisé par une explosion, il est muet et a totalement perdu la mémoire.

    Pierre a tout oublié des « tranchées, des bombardements, de ma peur, des plongeons dans la boue, de la pluie, du froid, de la faim, de la vermine, de la crasse, de cette détresse que j’ai lu dans les journaux (….) ces épreuves m’ont détruit, elles ont saccagé mon cerveau. » La jeune femme le ramène dans leur maison, essayant de raviver ses souvenirs. Mais Pierre n’est plus « qu’un livre dont on a arraché les pages » ; le vide est dans sa tête.

    « La barbarie qu’il vivait était plus insupportable que nos cauchemars. Nous raisonnions comme des humains alors que cette boucherie avait depuis le début perdu toute humanité pour le soldat enterré vivant ».

    « Le silence, cela lui avait cruellement manqué dans l’enfer du Nord, quand les pilonnages couvraient les cris de douleur, les plaintes des soldats. »

    Jour après jour, Marie, la petite Pauline et les grands-parents vont essayer de raviver la mémoire de Pierre. Marie est toutefois persuadée que « la quiétude révèle ce qui se chuchote au plus profond de chacun. » Elle attend que « son Pierre » se réveille à la vie.

    Jusqu’au jour où une autre femme Jeanne PLAGNAT DE LALOUVESC, une ardéchoise, se présente à la ferme et affirme que Pierre est son mari...

    Pour en savoir plus :

    Les traumatisés des tranchées

    Blessures invisibles et morts vivants de la Grande Guerre

    Blessures invisibles et Grande Guerre ( Cycle de conférences – Musée des Armées)

    Blessés psychiques de la Grande guerre : cachez ce mal que l'on ne saurait voir

    Secrets d'Antan - Le mal de la guerre... L'obusite !

    De "l'obusite" au stress post-traumatique : comment les malades de la Grande Guerre ont fait avancer la psychiatrie

    Traumatismes de Guerre - OBUSITE et SHELL SHOCK

    Névroses et guerre (BCUSanté)

    Les amants du silence

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  • L'expression « Gueules cassées » est née aux lendemains de la première guerre mondiale. Depuis lors, elle a été reprise pour tous les blessés de la face, quels que soient les conflits : la guerre 39-45, la guerre d’Algérie, la guerre du Golfe… et aujourd’hui, pour ceux qu’on appelle les victimes du devoir : gendarmes, pompiers, policiers ou militaires blessés en service.

    Une histoire des gueules cassées

    Une histoire des gueules cassées

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  • Secrets d'Antan, s'intéresse non pas à un évènement marquant, non pas à un illustre personnage mais à une maladie : l'obusite... Qu'est ce que l'obusite ? La réponse dans ce reportage...

    Secrets d'Antan - Le mal de la guerre... L'obusite

    Secrets d'Antan - Le mal de la guerre... L'obusite

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  • Paulette BONDONDe nombreux résistants ont œuvré dans l’ombre… les administrateurs du site Société d’Histoire Draveil-Vigneuxet je les en remercie – ont rendu hommage à Paulette BONDON, pour la journée internationale des droits des femmes.

    Paulette BONDON a résidé à Vigneux sur Seine durant près de 17 ans, de 1965 à 1982.

    Elle est née le 2 février 1915 à Paris 20ème ; sur son acte de naissance (AD 75 n°317 page 25), on peut y trouver les informations suivantes :

    Paulette BONDON

     

    • Paulette BONDON est née à domicile avenue Gambetta, Paris 20ème

    • son père est Paul Louis BONDON, 32 ans, employé de commerce,

    • sa mère s’appelle Céline Désirée Valentine PAYEN, 34 ans, employée de commerce également,

    • les témoins étaient Marie KOWALKI, concierge de l’avenue Gambetta et Madeleine PAYEN, caissière

    • et dans la marge, sont mentionnés son mariage avec Manuel BLACHER le 13 janvier 1955 à Paris 3ème ainsi que sa date de décès, le 26 juin 2010 à Saint-Jean en Haute Garonne (dept. 31).

    Soulignons que le père de Paulette a activement participé à la Grande Guerre : 39ème régiment d’artillerie, 60ème régiment d’artillerie lourde et 260ème régiment d’artillerie de campagne. On peut aisément envisager les difficultés de la maman de Paulette (qui a repris le nom de son père...) à élever seule sa fille, en l'absence de son conjoint, reparti sur le front.

    Paulette BONDON est décédée à 95 ans, après s’être engagée pour la France libre refusant une France bafouée et la privation de libertés.Paulette BONDON

    La Résistance intérieure s’organise dès 1940 en réseaux et en mouvements.

    Les réseaux sont de petites structures organisées autour d’un projet commun : sabotages, filières d’évasion, renseignements… Ils sont dans l’action, mais dans le secret et la discrétion. IL en va de leur vie. Ils n’ont aucune activité de propagande et ne publient pas de journal ; ils travaillent pour les Alliés, la France Libre à Londres et agissent au contact direct avec l’ennemi.

    Paulette BONDONLes mouvements quant à eux sont politiques et civils. Leur objectif est de remobiliser la population française, la sortir de sa léthargie et reprendre la lutte contre l’occupant. Rappelons que la presse n’a plus aucune liberté que la propagande est sans limite sous Vichy. C’est la guerre et il manque de tout… mais les « résistants » n’ont pas dit leur dernier mot et ils improvisent...face aux pillages et aux oppressions qui ne cessent de s’accentuer.

    Les mouvements, au regard des Allemands qui s’installent confortablement en France, n’auront pas d’autres choix que de prendre également les armes.

    Paulette BONDON était membre actif du mouvement de résistance « Vengeance » sous le pseudo « Paule Nod ». Durant l’occupation, elle a crée la chorale des petits Poulbots de Montmartre ; pianiste de formation, elle a écrit pour la Légion Etrangère.

    Paulette BONDON a été décoré de la Croix de la Libération, symbole de la France Libre.

    Je n’ai trouvé aucun renseignement faisant état de ses « services » et je le regrette... Mais nous savons tous ce que nous devons à ces « résistantes » de l’ombre ; elles étaient nombreuses à combattre « la nuit » et à lutter pour, qu’aujourd’hui, nous soyons libres « de l’envahisseur germain ».Paulette BONDON

    Ne les oublions pas….

    Pour en savoir plus : 

    Paulette BONDON (fiche GENEANET)

    Fanion Vert Rouge

    Archives du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale

    Le Réseau Vengeance (Résistance française)

    Ceux de la Résistance (CDLR)

    La résistance intérieure

    « La recherche biographique sur un résistant »

    Parcours individuels dans la Résistance

    La lutte clandestine en France. Une histoire de la Résistance, 1940-1945

    Paulette BONDON

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  • Retour à TinténiacAuray, 1905, petit village du Morbihan ; un inconnu, Adam Guillemot, accompagné de son enfant muette s’installe dans le manoir de Tinténiac. Son objectif : nuire au puissant baron de Saint-Victor.

    Vous savez très bien que je n’ai pu résister à l’envie de surfer sur le net pour y faire des recherches, me familiariser avec les lieux et mettre des images sur les noms des rues et des bourgs… C'est indispensable pour moi, quelque soit le livre que je commence.

    Ce roman évolue dans le quotidien des Penn-sardin, les ouvrières sardinières travaillant dans les conserveries, entre précarité et luttes des classes.

    Ma famille n’a aucune ascendance dans l’ouest, mais celle de mon conjoint a longtemps vécu dans la région de Lannion. C’est donc pour moi, une occasion de connaître un peu plus cette région, d’autant que je me suis attaquée à la réalisation de son arbre généalogique, côté maternel.

    Retour à Tinténiac

    Pour en savoir plus :

    Etymologie et histoire de Auray

    Les classes rurales en Bretagne (Gallica)

    L’écho du Finistère (Gallica)

    Les sardinières de Douarnenez : un symbole des luttes de classes

    Grève des sardinières (références en bas de page)

    Douarnenez, la ville de la sardines

    Retour sur la lutte des Penn Sardin, ces ouvrières bretonnes qui n'ont rien lâché

    Penn Sardin (le film)

    Une histoire populaire

    Généalogie dans le Morbihan

    Généalogie dans le Finistère

    Généalogie dans les Côtes d’Amor

    Généalogie dans l’Ille et Vilaine

    Retour à Tinténiac

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  • Les puzzles des AD 78

    Parviendrez-vous à résoudre nos puzzles et à reconstituer les documents d'archives ?

    De facile à difficile, que vous soyez enfant ou adulte, il y en a pour tous les goûts.

    A vous de jouer !

    (cliquez sur l'image)

    Les puzzles des AD 78

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  • Les AD 78 nous invitent à résoudre une énigme....

    L'énigme des huit portesCette enquête en ligne, amène à consulter différentes ressources numériques sur les sites internet archives.yvelines.fr et educarchives.yvelines.fr, afin de croiser et vérifier des informations sur des lieux et événements locaux, du Moyen-Âge à nos jours.

    Alors, à vos tablettes.... et surtout, n'oubliez pas de prendre des notes  ! Amusez-vous bien !!

    L'énigme des huit portes

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  • Cette année, nous commémorons les 150 ans de la Commune de Paris ; nous sommes nombreux à ne l'avoir que "survoler" à l'école, mais le web nous donne aujourd'hui les moyens d'en apprendre beaucoup plus, notamment avec des articles sur Retronews....

    J'en ai profité pour transcrire un article en souvenir de Natalie LE MEL, une ouvrière et une combattante.

    Et bien évidemment, je continue l'histoire de mon AGPP Emile Théophile Deiber (voir la rubrique Deiber). Après son enfance, je fais des recherches sur sa vie professionnelle, sa vie de jeune conscrit et son mariage avec mon AGMP, Marie Clémence.

    Difficile d'écrire l'histoire d'un ancêtre et de s'y tenir ; mes recherches m’entraînent par monts et par vaux. Pour bien "visualiser" l'ensemble de sa vie, il m'a fallu étendre mes recherches à son entourage : frères, soeurs, grands-parents et autres collatéraux...

    Mes avancées - Semaine 11 - Mars 2021

     J'ai repris les AD 51 pour la commune de Reims puis les AD 60 pour la commune de Mouy : recensements, tables décennales puis actes de naissance, actes de mariage.... de longues heures à "éplucher" virtuellement tous les registres.

    N'oublions pas que pour comprendre la vie d'un ancêtre, il est indispensable de connaître ses frères et soeurs pour mieux appréhender sa place dans la fratrie.

    Il ne me reste plus qu'à écrire....

    Mes avancées - Semaine 11 - Mars 2021

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  • Natalie Le Mel, figure ouvrière et combattante de la CommuneCeux qui me connaissent un peu, savent mon attachement au courage des femmes ; en recevant ce matin un article de RETRONEWS, je ne pouvais pas passer à côté de cet article et le partager avec vous.

    En 1921 meurt Natalie Le Mel, figure du socialisme révolutionnaire français. La presse de gauche dresse alors le portrait de la grande militante, autrefois à l’origine du restaurant coopératif La Marmite et en première ligne devant la répression « versaillaise ». Un avant-goût des honorables Resto du Coeur de Coluche ?

    Perrine Natalie DUVAL est née à Brest le 24 août 1826. IL ne m'a pas été facile de retrouver son acte de naissance sur les AD29 car seules les tables décennales sont numérisées. Pas grave, en cherchant bien, on finit toujours par trouver !

    Natalie Le Mel, figure ouvrière et combattante de la CommuneElle épouse Jérôme LE MEL en 1845 et devient ouvrière relieuse de livres aux côtés de son mari  à Quimper ; en 1861, les époux sont contraints de rejoindre Paris pour chercher du travail. Le Mel boit beaucoup, trop, et la jeune femme le quitte rapidement après leur arrivée à la capitale.

    Militante socialiste, Natalie LE MEL (souvent écrit « Lemel » dans les journaux) adhère dès 1865 à l'Association Internationale des travailleurs fondée l'année précédente à Londres. Pendant les grèves des ouvriers du Livre en 1864 et 1865, elle se rapproche d'Eugène VARLIN, ouvrier relieur comme elle, militant socialiste et dirigeant de l'Internationale. Avec lui, elle fonde La Marmite, un restaurant coopératif pour « fournir au prix de revient, à tous les sociétaires, une nourriture saine et abondante à consommer sur place ou à emporter » et permettre ainsi aux ouvriers de ne pas être étranglés par les prix sur les produits de première nécessité.

    « Varlin avait proclamé, l'un des premiers, que les droits et les devoirs de la femme et de l'homme étaient égaux, et il avait tenu à ce, que les femmes participent à l'administration de ‘la marmite’. Ces ainsi que l'on retrouve le nom de Nathalie Le Mel parmi les signataires des statuts de la Société, adoptés en assemblée générale le 19 janvier 1866.

    Le Mel avait alors 42 ans environ. Elle militait ardemment, apportait dans toutes les réunions une ardeur de propagandiste, une foi juvénile dans les destinées du socialisme, qui forçaient l'admiration. Natalie Le Mel, figure ouvrière et combattante de la Commune

    Charles Keller, le bon poète alsacien, qui fut membre de la première Internationale et qui fréquentait ‘la Marmite’ parle ainsi de la militante.

    On causait (à la Marmite). On chantait aussi. Le beau baryton Alphonse Delacour, nous disait du Pierre Dupont, le Chant des Ouvriers, la Locomotive, etc. La citoyenne Nathalie Le Mel ne chantait pas, elle philosophait et résolvait les grands problèmes avec une simplicité et une facilité extraordinaires. Nous l'aimions tous elle était déjà la doyenne’. »

    D'autres restaurants coopératifs sont rapidement organisés à Paris, à la suite de la réussite de La Marmite.

    « D'autres Marmites furent installées, plus tard, rue des Blancs-Manteaux, rue du Château et rue Berzélius. Le bon temps ! L'ardent apostolat !

    On travaillait dix heures par jour, heureux du gain de deux heures obtenu, en 1864, par la grève, et l'on se retrouvait, le soir, çà et là, souvent chez Varlin, 33, rue Dauphine, pour concerter les moyens d'obtenir davantage et d'entraîner dans le mouvement toute la classe ouvrière. »

    Le 18 mars 1871, lorsque la Commune est proclamée, Natalie Le Mel, 45 ans,  devient l'une des organisatrices de l'insurrection parisienne. Dès le 11 avril, elle fonde avec Élisabeth DMITRIEFF l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés.

    Natalie Le Mel, figure ouvrière et combattante de la Commune

    « Pendant le siège de Paris, elle fit partie du Comité central de l'Union des Femmes, sans cesser de s'occuper de la Marmite de la rue Larrey.

    Le 6 mai, sous la Commune, elle rédigeait, avec Mme Dmitrieff un appel aux armes adressé aux femmes, et pendant la semaine sanglante ; elle soignait les blessés et distribuait des munitions aux insurgés. »

    « Sous la Commune, l’exaltation de son langage n’a pas connu de bornes, et on l’a entendue dans les clubs de l’église Saint-Germain l’Auxerrois, de la Trinité, de Notre-Dame de la Croix, prêcher les théories les plus subversives. De concert avec la nommée Dmitrieff, elle a rédigé le 6 mai un manifeste qui est au dossier p. 42, et qui dans les termes les plus violents, appelle aux armes les femmes de Paris.

    Enfin, lors de l’entrée des troupes régulières dans Paris, à la tête d’un bataillon d’une cinquantaine de femmes, elle a construit la barricade de la place Pigalle, et elle y a arboré le drapeau rouge.

    Vous êtes des lâches, disait-elle aux gardes nationaux... Si vous ne défendez pas les barricades, nous les défendrons’. »

    Pendant l'insurrection et surtout lors de la Semaine sanglante qui fracasse les espoirs  révolutionnaires, LE MEL est partout, dans les clubs de paroles comme sur les barricades.

    Natalie Le Mel, figure ouvrière et combattante de la Commune

    Natalie Le Mel, figure ouvrière et combattante de la Commune

    « Nathalie Le Mel est au premier rang avec Varlin, revenu de Belgique. Elle combat par la parole, rallie les résistants à la cause, se dépense fébrilement.

    Puis, c'est la Semaine Sanglante, alors, elle paie de sa personne, sur les barricades. N'a-t-on pas proclamé l’égalité de droits et des devoirs de l’homme et de la femme ?

    Elle fait le coup de feu sur la barricade des Dames, vers la place Pigalle. »

    Elle est arrêtée par les « Versaillais » le 21 juin et passe devant le Conseil de guerre le 10 septembre 1872. Pour la plupart des commentateurs des débuts de la IIIe République, Nathalie Le Mel est en premier lieu coupable d'être une femme hors norme.

    « Mariée à un honnête ouvrier relieur, qu'elle a rendu le plus malheureux des hommes ; mère de trois enfants, parmi lesquels figure une jeune fille de seize ans, Nathalie Lemel est une forte personne de quarante-cinq ans qui, aux joies intimes du foyer, a préféré les enivrements de la tribune. »Natalie Le Mel, figure ouvrière et combattante de la Commune

    Lorsque le président l'interroge sur sa participation aux combats, elle ne se dérobe pas.

    « D. Vous avez joué un rôle à la barricade de la place Pigalle ?

    R. Il y a eu environ une cinquantaine de femmes de bonne volonté qui ont construit la barricade de la place Pigalle le lendemain de l'entrée des troupes dans Paris. J'étais parmi ces femmes, c'était encore vrai ; mais je n'avais pas d'armes ; je ne suis jamais sortie de Paris pour combattre. [...]

    D. Dans quel but éleviez-vous cette barricade ?

    R. Dans un but de défense contre ceux qui assassinaient. »

    Toujours pendant les procès des communards, le journaliste du Petit Journal dresse un portrait condescendant de la militante, dans le sillage de la ligne politique du quotidien conservateur : elle n'aurait certes pas « l'étoffe d'un Mirabeau » mais, concède-t-il, « sa voix devait quelquefois impressionner l'assistance, lorsqu'elle tonnait du haut de la chaire de Saint-Germain-L’auxerrois ou de la Trinité, où se tenaient les clubs de l'insurrection ». Mais une « étrange manie s'était manifestée en elle : elle voulait envoyer toutes les femmes aux barricades ». Malgré tout, le journaliste lui concède simplicité et franchise.

    « Est-ce une personne aussi dangereuse que la représente M. le capitaine Dagon de la Conterie, commissaire de la République ?

    L'habile défenseur, Me Albert Joly, fait remarquer au conseil l'attitude franche et exempte d'affectation que sa cliente n'a cessé de garder au cours des débats. Nathalie Lemel, en effet, n'a cherché à nier aucun détail de sa participation aux entreprises de la Commune de Paris.

    Elle avoue qu'elle a encouragé et pourvu de munitions les combattants de la barricade de la place Pigalle ; qu'elle a publié un manifeste préconisant la ‘guerre à outrance contre les assassins de Versailles’, qu'elle a porté dans ses mains un drapeau rouge, et qu'au moment de la défaite, elle a tenté de s'empoisonner. »

    Et pour vous prouver que sur internet, on trouve tout... voici son arbre généalogique sur GENEASTAR :

    Natalie Le Mel, figure ouvrière et combattante de la Commune

    Pour en savoir plus :

    Wikipedia

    Le Maitron

    1871 : la Commune de Paris

    Au cœur de l'Histoire: La commune de Paris 140ème anniversaire (Franck Ferrand)

    La Marmite, 8 rue Larrey, Paris 6e

    La marmite, une société civile d’alimentation

    UTL du pays de Morlaix

    28 mai 1871 : le jour où le communard Eugène Varlin est fusillé par les versaillais

    Natalie Le Mel, figure ouvrière et combattante de la Commune

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  • Faire une recherche dans les archives notariales

    Les archives  notariales sont l'ensemble des documents produits par les notaires. Officier public, le notaire reçoit et rédige les actes auxquels les différentes parties doivent ou veulent donner un caractère d'authenticité. Par leur abondance et leur diversité, elles constituent une source précieuse pour les recherches généalogiques...(pour lire la suite)

    Faire une recherche dans les archives notariales

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  • Marie Anne, la maman d'Emile ThéophileÉmile Théophile avait 20 mois lorsque son petit frère Gustave Alphonse est né ; mais ce jeune enfant ne survivra pas plus de 14 mois. Deux mois plus tard, Gustave Joseph le remplaçait…

    Promiscuité dans un tout petit appartement, insalubrité, maladie, défaut de soins….Ou tout simplement grande fragilité chez un tout petit...

    IL est facile sur un arbre généalogique d’inscrire les noms, prénoms, dates de naissance et de mort… je pense à la détresse de Marie Anne et du chemin parcouru depuis son Alsace natale…

    Lors de mes recherches, je m’attache toujours à respecter mes ancêtres et ne pas juger leurs actes ; il est trop facile de condamner lorsque nous sommes dans une situation confortable et bien aisée. Je ne me pose donc jamais la question : « qu’aurais-je fait à leurs places ? » ou « Aurais-je pu faire mieux ? »…

    Je ne peux que constater que cette « famille ordinaire » m’est chère et que la vie n’a pas toujours été facile pour elle… Et que grâce à mes aïeux, je suis satisfaite d’être arrivée là où j’en suis...

    Mais, revenons à Marie Anne… comme beaucoup de rémois de cette époque, la famille doit vivre dans un logement d’une seule pièce, peut-être deux tout au plus ; le couple élève ses sept enfants, dont Émile Théophile, l’enfant du milieu….

    Marie Anne, la maman d'Emile Théophile

    Les enfants étaient considérés comme un moyen d’alliances matrimoniales ; les garçons étaient non seulement les supports de la transmission du nom, des terres, des outils, d’un savoir-faire, mais ils offraient aussi la perspective d’une future main d’œuvre ; les enfants étaient également laMarie Anne, la maman d'Emile Théophile garantie d’une vieillesse tranquille.

    Marie Anne s’est mariée à 19 ans donc encore mineure ; Émile était très certainement un amour de jeunesse – du moins j’aime à le croire ! Le premier enfant Marie Thérèse est arrivée près de 5 mois après le mariage ; on peut donc aisément imaginer que l’enfant avait été conçue hors union et qu’il était impératif de régulariser au plus vite.

    Les deux familles DEIBER – OSTRY se connaissaient de longues dates, car résidaient dans la petite commune d’Oberhaslach depuis plusieurs générations. Elles étaient de  même condition sociale.

    Marie Anne, la maman d'Emile ThéophilePas toujours facile la vie d’une jeune fille au 19ème siècle ! Elle savait écrire son nom de famille, mais n’a certainement pas dû aller longtemps à l’école. L’instruction n’était pas obligatoire pour les filles ; elle devait s’affairer à la maison, apprendre la couture et composer son trousseau, préparer les repas, s’occuper de la basse-cour et aider sa mère dans toutes les tâches ménagères. Pas de place pour l’enseignement et l’oisiveté…

    Vient ensuite l’épreuve de la maternité. La femme enceinte était considérée comme impure, emprunte d’animalité ; le ventre maternel était l’antre du diable et toute relation sexuelle était donc proscrite durant la grossesse. Lorsqu’un fils naissait, il était de coutume d’enterrer le cordon ombilical sous un arbre, afin de porter bonheur, tandis que celui d’une fille était tout simplement brûlé, car on n’en attendait rien.

    Avant de quitter l’Alsace, Marie Anne a mis au monde deux enfants. Près de sept années séparent le second de la troisième enfant ; une longue pause entre deux grossesses peut témoigner soit de fausses couches naturelles – dues notamment aux travaux pénibles – soit d’avortements clandestins à base de recettes abortives. Les femmes ne connaissaient pas leur corps comme nous l’appréhendons aujourd’hui. Aussi j’imagine que Marie Anne a vécu des histoires traumatisantes durant son exode vers Reims. Elle a pu envisager d’agrandir sa famille dès qu’elle s’est sentie en sécurité, apaisée et que son mari Émile a stabilisé son emploi.

    Si Émile travaillait à l’usine, il appartenait à Marie Anne de faire bouillir la marmite. Elle dû mettre la main à la pâte et prendre des travaux d’appoint à domicile, tout en surveillant les enfants. Etre mère, femme et épouse est un métier qui ne s’apprend pas…

    Pour en savoir plus :

    Reims en 1880

    L’hiver 1879-1880

    Marie Anne, la maman d'Emile Théophile

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  • L'enfance d'Emile Théophile (2)Au moment de la naissance d’Emile Théophile, le président Mac-Mahon a démissionné ; c’est désormais Jules GREVY, qui est président de la république : il est le 1er républicain a exercé cette fonction. Nous sommes en IIIème république, sachant que la Ière a été proclamée en 1792 (la Convention Nationale) et la IIème en 1848 avec Louis-Napoléon Bonaparte qui se prononcera Empereur ! Nous sommes bien loin de la Révolution française et les anciens communards se recueillent devant le mur des Fédérés.

    Les journaliers quittent le monde rural pour les villes, austères et insalubres mais susceptibles de leur donner plus de travail. Nous entrons dans l’ère de l’industrialisation lourde. Pourtant, si illettrisme est encore de 14 % dans la population française, les « petits fonctionnaires » tels que instituteurs, facteurs ou percepteurs voient leur nombre augmenter.

    Et Reims dans tout cela ?

    L’immense essor de l’industrie textile entraîne le débordement de la ville de Reims ; les mutations techniques précipitent la disparition des artisans travaillant chez eux avec leurs propres outils et favorisent la concentration ouvrière. Reims n’échappe pas à la paupérisation ; devant l’afflux de population, des lotissements sont construits par les ouvriers eux-mêmes, à la hâte et non loin de leur lieu de travail. Ces quartiers, comme celui de Laon, dépourvus de voirie, d’égouts et de fondations, ont été totalement réhabilités aujourd’hui.

    Sur les recensements de 1872, je n’ai pas trouvé Émile et ses enfants ; pas plus que sur les recensements 5 ans plus tard. Peut-être n’habitait-il pas encore la rue du mont d’Arène…

    En arrivant sur Reims, le couple a très certainement pu trouver en emploi ; la ville est en pleine croissance. Son père Émile était mégisseur (ou mégissier) puis tisseur et sa mère Marie Anne était journalière tisseuse.

    Mais en quoi consistait leur travail ?L'enfance d'Emile Théophile (2)

    Un mégisseur est un « tanneur » spécialisé dans la peau des ovins. C’est un ancien métier qui date au moins du Moyen Age et nécessite un grand savoir-faire , « la mégisserie est un métier tout à fait particulier de l'industrie du cuir, aussi dur sans doute que celui de tanneur de grandes peaux, le mégissier traitait "en blanc" les petites peaux (parfois achetées aux bouchers) pour approvisionner les artisans du cuir souple. Elle emploie l’alun pour obtenir des peaux "mégis" douces et blanches utilisées dans la ganterie, la cordonnerie et la reliure de luxe  » (blog Poussières de siècles).

    Son père Emile était mégissier, mais les contremaîtres de filature embauchaient « la famille » ; la « paie collective », donnée le jeudi, jour de marché à Reims, était versée au chef de famille en personne ; n’oublions pas que « la femme » était « quantité négligeable »… Marie Anne, la mère d’Émile Théophile est également tisseuse, mais avant tout journalière et travaillait peut-être à domicile pour continuer à s’occuper des enfants. Mais je vous parlerai de Marie Anne un autre jour : la condition des femmes du 19ème siècle était bien différente de celles d’aujourd’hui, même s’il reste encore beaucoup à acquérir !

    Un ouvrier journalier est payé à la tâche. Le travail d’Émile en usine n’en est pas moins pénible : aucune garantie d’emploi, un patron exigent et au dessus de toute loi, quant aux conditions de travail, n’en parlons même pas ! Il faudra encore attendre un siècle avant que n’émerge le CHSCT….

    Le métier de mégissier est difficile : pour transformer la peau des animaux, il faut utiliser des produits caustiques (cendres et vapeurs toxiques), les balles de peaux exigent de lourdes manutentions ; une chute par glissage n’est pas exclue car les peaux sont lavées dans des bains successifs. L’activité est salissante et malodorante ; de ce fait, mégisseur et tanneur font souvent l’objet de rejet et de risée de la part des autres ouvriers.

    Et pourtant, Emile Théophile suivra les traces de son père....

    Le métier de mégissier est difficile : pour transformer la peau des animaux, il faut utiliser des produits caustiques (cendres et vapeurs toxiques), les balles de peaux exigent de lourdes manutentions ; une chute par glissage n’est pas exclue car les peaux sont lavées dans des bains successifs. L’activité est salissante et malodorante ; de ce fait, mégisseur et tanneur font souvent l’objet de rejet et de risée de la part des autres ouvriers.

    Et pourtant Émile Théophile suivra les traces de son père….

    En attendant, Émile Théophile ira à l’école. La Loi Ferry a instauré la gratuité de l'école primaire publique, l'instruction obligatoire pour tous les enfants, garçons et les filles, de 6 à 13 ans. L’État a cessé de subventionner les institutions religieuses. Son père sait signer son nom (image 1) mais Émile Théophile sait lire et écrire (image 2).

    L'enfance d'Emile Théophile (2)L'enfance d'Emile Théophile (2)

     

     

     

     

     

     

    Il a certainement joué dans la cour de l’école Clairmarais, rue du Mont d’Arène ; peut-être a-t-il connu madame Marie-Clémence Fouriaux, la directrice de l’établissement scolaire….

    L'enfance d'Emile Théophile (2)

    Sur son livret militaire, Émile Théophile est décrit avec un visage ovale, un nez moyen, des yeux bleu pâle, des sourcils et des cheveux blonds ; il est un enfant ordinaire, parmi d’autres enfants de son âge, notamment sa sœur Florentine, d’un an son aînée. Mais tout le monde sait que les petits garçons ne jouent pas avec les petites filles !

    Et les filles, justement, que font elles ?

    Pour en savoir plus :

    • sur le métier de mégissier

    le métier de mégisseur

    Manuel du mégissieur

    Histoires de Paris

    Chamoiseur et mégissier, l’affinité de ces deux professions

    Métier d’antan : le mégissier

    Wikipédia

    Les métiers du cuir

    Le musée de Millau

    • sur le métier de tisseur

    Différence entre tisseur et tisserand

    • d’autres sources : 

    Jules Grevy (le blog de Gallica)

    Guide chrono-thématique Contexte

    Reims (étude historique)

    L’industrie textile à Reims

    Histoire des Lois Ferry

    Marie Clémence Fouriaux

    L'enfance d'Emile Théophile (2)

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  • Mes avancées - Semaine 10 - Mars 2021

    Semaine de la journée internationale des droits de la femme ! je ne pouvais pas laisser passer... Donc plusieurs articles en hommage à toutes les femmes :

    - Une sorcière à la cour et retour sur les conditions de vie des femmes,

    Les bijoux d'Helena et les femmes victimes de la barbarie nazie,

    - une nouvelle rubrique "La Résistance à Vigneux sur Seine" qui commence par un hommage à madame Duvernois....

    quelques dates importantes dans la vie des femmes : que de chemin parcouru depuis l'emprise patriarcale (une chape de plomb que dis-je !), mais que d'épreuves encore à affronter avant une totale délivrance et une réelle parité !

    Et comme dans beaucoup de mes recherches, je me suis laissée "dispersée" ; j'ai eu connaissance d'un nouvelle base de données : les dossiers professionnels des mineurs de fond.

    Du côté de ma branche maternelle, originaire du Pas de Calais, des ancêtres mineurs ont travaillé pour la Société des mines de Lens ; j'ai retrouvé leurs dossiers professionnels, grâce aux archives nationales du travail, désormais en ligne.

    Qui oserait encore dire que le temps est trop long... lorsque l'on fait de la généalogie, 24 heures ne sont pas suffisantes !

    Mes avancées - Semaine 10 - Mars 2021

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  • Maurice Alexandre MARIONMaurice MARION est une « personnalité » incontournable de Vigneux sur Seine (Essonne).

    Je n’ai aucune information précise sur la date de naissance, ni le lieu de naissance ; par conséquent, je pars du postulat qu’il est référencé sur Mémoire des Hommes (Service historique de la Défense, Vincennes).

    Maurice Alexandre MARION

    Maurice Alexandre MARION

    Sur ce dernier document du SHD, il est mention que Maurice Alexandre MARION appartenait au FFI (Forces françaises intérieures) et au triste registre DIR (déportés et internés résistants).

    Maurice Alexandre MARION est donc né le 21/04/1904 à Saint-Vinnemer, aujourd’hui commune de Tanlay (89) ; j’ai retrouvé son acte de naissance dans les AD de l’Yonne (acte n°4 page 11) sur lequel j’ai pu apprendre que :

    • son père s’appelle Alexandre MARION, 21 ans et soldat au 4ème zouave (régiment d'infanterie appartenant à l'Armée d'Afrique qui dépendait de l'armée de terre française), domicilié à Rosny sous Bois,
    • l’enfant est né au domicile de Matthieu SABATIER, et qu'il a été reconnu lors du mariage de ses parents le 15 décembre 1904,
    • sa mère s’appelle QUINETTE Louise, 18 ans, sans profession,
    •  il s’est marié à Vigneux sur Seine le 28 février 1928 avec Marguerite HARLANT.

    Les AD de l’Essonne sont numérisées jusqu’en 1904 ; il ne me sera donc pas possible de récupérer sur le web l’acte de mariage.

    Maurice Alexandre MARION

    Avec toutes ces informations, j’ai recherché l’acte de mariage de ses parents afin de confirmer sa filiation et les coordonnées exactes de son père et de sa mère :

    Maurice Alexandre MARION

    Maurice Alexandre MARION

    Maurice Alexandre MARION

    Sur l’acte de mariage (n° 6 page 37 AD 89), j’ai plusieurs informations :

    • son père MARION Alexandre est né le 25/12/1882 à Collon, dans l’Yonne ; il était « manouvrier », fils majeur de MARION Charles, 57 ans et cultivateur, et de MERLE Adélaïde, 57 ans et sans profession ;

    • sa mère QUINETTE Louise est née le 13/02/1886 à Saint-Vinnemer, dans l’Yonne, fille majeure et légitime de QUINETTE Auguste (?), 42 ans et vigneron, et SABATIER Madeleine, sans profession.

    • Les témoins et le cercle familial sont de condition modeste : manouvrier, vigneron, cultivateur, charretier, chaudronnier.

    Avec la date de naissance exacte, j’ai pu retrouver sur le site Mémoires des Hommes les références de Maurice Alexandre MARION ; j’ai pu entre autres apprendre qu’il portait le pseudo de « bougie » ; servait-il « d’éclaireur » ou bien était-il « la lumière » de son groupe ?

    Maurice Alexandre MARION

    Résistant actif, il est fusillé par les nazis le 16/08/1944 rue Leroux à Paris, avec deux gendarmes de Draveil (Émile FRUCHART et Lucien MALAVIOLE), et le résistant draveillois Léon SORBIER.

    « Le manque d'armes à la veille de l'insurrection pousse les FFI à toutes les audaces et à toutes les imprudences. Une quarantaine de jeunes gens de Paris, Chelles, Draveil et Clamart, parmi lesquels des membres de l'OCMJ et des Jeunes chrétiens combattants ont rendez-vous ce mercredi 16 août 1944 au matin avec un certain Marcheret, prétendu capitaine envoyé par Londres, en fait agent de la Gestapo. Il doit les conduire à un important dépôt. Capturés avenue de la Grande Armée, rue Troyon et rue Armaillé, les jeunes FFI sont emmenés de force avenue Foch, rue Leroux et rue des Saussaies où ils sont interrogés sous la torture. Le lendemain matin, on relèvera sept cadavres devant l'immeuble du 14 de la rue Leroux. Les autres seront découverts mitraillés et achevés à la grenade près de la cascade du Bois de Boulogne. Ils seront exposés dans un garage de la rue Chardon-Lagache où les familles viendront les identifier » Source Musée de la Résistance.  

    Pour en savoir plus : Maurice Alexandre MARION

    Guet-apens Porte Maillot

    Le Maitron

    Le massacre de la cascade du Bois de Boulogne

    La veuve du lieutenant FFI

    Les Zouaves au fort (FB)

    Le Paris de l’Occupation

    Maurice Alexandre MARION

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  • Maurice CHAROLLAISEn évoquant la résistance à Vigneux Sur Seine, il était impossible de ne pas évoquer Louis Joseph Maurice CHAROLLAIS.

    Médecin vigneusien, Maurice CHAROLLAIS était membre du mouvement de résistance Libération-Nord depuis juillet 1942. Engagé volontaire dans les forces médicales FFI (Forces françaises de l'intérieur), il a également aidé les réfractaires au STO (Service du Travail Obligatoire), et hébergé des parachutistes américains ou alliés. Il est reconnu « Juste parmi les Nations ».

    Mais qu’est-ce qu’un « juste » ?

    Par définition, une personne juste est une personne qui agit avec équité et conformément au droit. Un « Juste parmi les Nations » est une haute distinction de l’État d’Israël pour avoir incarné le « meilleur » de l’humanité.

    Maurice CHAROLLAIS est né le 11 décembre 1909 à Saint-Symphorien-de-Marmagne (71710, Saône-et-Loire). Je n’ai malheureusement pas pu trouver son acte de naissance sur la toile, puisque les AD 71 sont numérisées jusqu’en 1902.

    Toutefois, petit miracle de Geneanet, j’ai consulté l’arbre généalogique de son fils, qui a très gentiment répondu à un message, en précisant : « D'ailleurs deux autres justes de Vigneux sont de ma famille : Marcel Guillet et sa femme qui étaient son oncle et sa tante. Ces trois distinctions ont été attribuées à la requête d'un adolescent juif qu'ils avaient sauvé en le transférant de Vigneux à Genouilly (Saône et Loire) chez mes grands-parents Marcel Charollais et Jeanne Guillet (sœur de Marcel Guillet) ».

    Cet adolescent s’appelait Joseph Klejner et le récit de son sauvetage se trouve sur AJPN.

    Si les nazis ont pu nous montrer le « côté obscur » de l’humain, il y a eu de bien belles personnes autour de ce petit Joseph…. Pour témoignage cet article d’InfoLilas (n°180 de mai 2018) :

    Maurice CHAROLLAIS

    Il est facile aujourd’hui d’écrire l’héroïsme de ces hommes et de ces femmes, tous en mouvement dans un même élan de solidarité, partout en France. Pourtant il y a moins de 80 ans, ils ont été menacés, dénoncés, traqués et condamnés…

    Présenté comme le « médecin des pauvres » le docteur CHAROLLAIS a été inculpé à la suite d’une dénonciation d’un collaborateur ; il pratiquait alors des IVG encore illégales (il faudra attendre 1975 et la loi Veil) mais avait dû sauver un nombre certains de femmes en grand désœuvrement. Servant la cause des plus démunis, il ne sera réhabilité qu’après son décès…Maurice CHAROLLAIS

    Son fils me précisera toutefois que « outre la médaille des Justes, il avait reçu de son vivant l'US medall of Freedom (médaille américaine de la liberté) pour avoir hébergé chez lui trois aviateurs américains pendant trois semaines en juin 1944 » ; cette distinction est une récompense pour services rendus à la nation par des civils.

    La bravoure et la générosité de ce médecin m’ont particulièrement touchée, d’autant plus que les parents de Maurice CHAROLLAIS ont été instituteurs à Chissey en Morvan (berceau de la famille BAROIN de ma grand-mère paternelle) dans les années 1920-1930 avant d'être nommés à Genouilly (71). Il y a donc vécu avant de s'installer comme médecin à Lucenay l'Evêque, puis à Draveil et Vigneux sur Seine. Que le monde est petit...

    Le Dr CHAROLLAIS est décédé le 5 septembre 1959 à Châteaumeillant, dans le Cher : il avait 49 ans et de belles réussites....

    Sur GENEANET, j'ai pu retracer son arbre généalogique, tout en supprimant les descendants, par souci de confidentialité.

    Maurice CHAROLLAIS

    Pour en savoir plus :

    Geneanet

    M. Charolais, juste parmi les Nations

    Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie (AJPN) 

    Nomination

    L'allée des Justes à Paris

    Un refuge pour les enfants juifs

    Résister sous l’Occupation

    Les médecins face à l’avortement

    Maurice CHAROLLAIS

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  • Une sorcière à la courParis 1678. Alors que Louis XIV mène grand train avec sa cour, alternant des séjours royaux entre son château de Saint-Germain-en-Laye et son palais de Versailles, Paris est infesté par des empoisonneuses œuvrant pour le diable ; si La Reynie, lieutenant général de police a su remettre de l’ordre et débarrasser la capitale de la Cour des Miracles – au moins en partie – de « de ses ruelles insalubres et puantes », le fonctionnaire devra démanteler les officines, punir les sorcières, et mettre à jour un complot dont le monarque pourrait être la victime.

    Outre l’Affaire des poisons qu’il se doit de mettre en exergue, La Reynie découvre que derrière des actes diaboliques se cache une plus grande violence encore, subie par les femmes, qui maintenues sous le joug d’un père, d’un frère ou d’un conjoint ne trouvent pas d’autres issues que le crime pour retrouver une certaine liberté….

    «  Si les hommes étaient plus aimants, ces prétendues sorcières n’existeraient pas. Ces malheureuses, que leurs époux battent, parfois jusqu’à la mort, n’est-il pas juste qu’elles cherchent à s’en défendre  ? C’est la condition dans laquelle notre société tient les femmes qui provoque de telles aberrations criminelles.  »

    L’auteur Philippe Madral, docteur en Histoire et chercheur au CNRS, nous entraîne dans une enquête admirablement diligentée au cœur d’un Paris violent et démoniaque, inhumain, mais terriblement réel.

    « Elles se livrent à toutes sortes de pratiques magiques pour préparer ces fameux filtres, et aussi des onguents ou des pommades contre les maux de ventre ou les douleurs de toutes sortes (…) possèdent des connaissances réelles en herboristerie, en anatomie et même en médecine. »Une sorcière à la cour

    Ce livre nous plonge dans le quotidien des femmes de l'époque du Roi Soleil....

    S’intéresser à l’Affaire des poisons, c’est, me semble t-il, s’intéresser aussi à la condition des femmes au 17ème siècle.

    Pour faire son arbre généalogique et comprendre nos ancêtres, il faut connaître la grande Histoire, mais aussi la « petite » histoire de nos familles et surtout appréhender le côté sociologique de nos aïeux.

    Point de jugement, simplement des faits et de la réflexion….

    A la lecture de ce livre, j'ai effectué de nombreuses recherches qui, je l'espère, pourront vous être utiles. Elles ne sont qu'une infime partie de ce que l'on peut trouver sur le web, et c'est peu dire ! 

    Pour en savoir plus :

    L’étrange histoire des poisonsUne sorcière à la cour

    La Brinvilliers

    Paris hors des sentiers battus

    Marquise BRINVILLERS poudre de succesion

    • Poudres de succession

    Définition et étimologie

    Encyclopédie universalis

    La Voisin, la sorcière mal-aimée

    • Le Chatelet de Paris

    Le Chatelet de Paris (Ministère de la Justice)

    Les « officiers de police » à Paris (milieu XVIIe-XVIIIe siècle)

    Paris au 17e siècle:des lieux qui ont marqué l’histoire de la ville

    La police à Paris sous l’Ancien Régime

    Les conseillers au Châtelet de Paris à la fin du XVIIe siècle (1661-1700)

    • Conditions de la femme

    Le rôle des femmes dans l'élaboration des idées linguistiques au XVIIe siècle en France

    Une sorcière à la courLes maris, les femmes, les parents. Les contrats de mariage parisiens au début du XVIIe siècle

    La situation des femmes au XVIIe et au XVIIIe siècle

    Femmes et héritage en France au XVIIe siècle

    Être une femme au XVII ème siècle (You tube)

    L’éducation des filles sous l’Ancien Régime

    Le statut des femmes : nature et condition sociale dans le traité De L'Education des filles de Fénelon

    Mariages et foyers paysans aux XVIe et XVIIe siècles : l'exemple des campagnes du sud de Paris

    Les liens sociaux à Paris au XVIIe siècle : une analyse des contrats de mariage de 1660, 1665 et 1670

    Fréquentation, Amour, Mariage au XVIIe siècle dans les villages du sud du Maine

    • d’autres sources

    Au cœur de l'histoire: L'affaire des poisons (Franck Ferrand)

    Comment torturait-on à Paris avant le XVIIIème siècle

    Le Grand siècle

    L’affaire des poisons, de la marquise de Brinvilliers à la Voisin

    L'affaire des poisons et l'imaginaire de l'enquête : de Molière à Thomas Corneille

    Pour l'histoire de la spécialité pharmaceutique : Les laboratoires autorisés au XVIIe siècle

    L’affaire des poisons (Ministère de la Justice)

    Aux frontières (culturelles) du comestible de Pierre Lieutaghi (Ethnologie Française)

    La question sous l’Ancien Régime (AD 76)

    La Question... en question : la torture judiciaire comme enjeu « médiatique » à la veille de la Révolution

    Liste de victimes de chasses aux sorcières

    Melle Des Oeillets (Geneanet)

    Une sorcière à la cour

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  • Les fusillés du Mont Valérien

    Pour en savoir plus :

    "Mémoires du Mont-Valérien",documentaire réalisé par Ciné Histoire avec le soutien du Comité d'action de la Résistance et de la Fondation pour la mémoire de la Déportation

    Léo Ferré - L'affiche rouge - L'armée du crime

     

    Les fusillés du Mont Valérien

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  • Georges BETEMPSGeorge BETEMPS est une « personnalité » incontournable de Vigneux sur Seine (Essonne).

    Il est né le 18 mars 1888 à Paris 20ème rue Elisa Borey, de père inconnu ; voici son acte de naissance ( n°1063 page 15) rédigé sous le nom de sa mère :

    Georges BETEMPS

    Sa mère s’appelle Rossignol Célestine, elle a 17 ans, elle est boutonnière et domiciliée au 13 impasse Samson à Paris.

    Dans la marge de l’acte, il est mentionné

    • sa reconnaissance par Charles Ulric BETEMPS lors du mariage de sa mère
    • son mariage avec Marie Charlotte PEROT le 13 mars 1912 à Paris.

    Son livret militaire nous apprend qu’il n’a pas pu combattre longtemps, réformé le 11 septembre 1914 pour « insuffisance mitrale » ; le professeur Ch. Barnard n’était alors pas encore né !

    Georges BETEMPS

    Monteur mécanicien, bandagiste, Georges Bétemps n’avait pas dit son dernier mot ; militant communiste sur la commune de Vigneux-sur-Seine, le voici responsable du Parti communiste clandestin, sous l’Occupation.

    Nous savons tous que les résistants ont été persécutés et que s’ils n’avaient pas été là…. Et bien, peut-être, ne serai-je pas là, moi non plus….

    Arrêté le 6 (ou le 12) mars 1942 à Paris par la police de Vichy au cours d’une réunion du Parti communiste clandestin, il est emprisonné au Cherche-Midi le 12 mars, interné à Romainville le 24 août 1942, puis fusillé comme otage au Mont-Valérien le 21 septembre 1942 avec Raymond BALLET et Jean CORRINGER de Vigneux, en représailles à l’attentat du cinéma Rex

    G BETEMPS sera inhumé le 30 septembre 1942 au cimetière-du Père Lachaise à Paris 20ème.

    Dès février 1943, la Résistance va s’accélérer... l’engagement de nombreux Français y sera pour beaucoup et les hommes qui auront défendu leurs valeurs ne seront pas morts pour rien.

    Ne les oublions pas !

    Georges BETEMPSLes sources :

    Arbre sur Généanet

    Le maitron

    La rue Elisa Borey

    Le 72 ème RI

    Vigneux-sur-Seine en 1939-1945 (AJPN)

    Le parti communiste clandestin

    Vigneux sur Seine rend hommage à ses militants

    Bd Poissonnière – Paris Révolutionnaire

    Le groupe Valmy

    Le cinéma Rex devient SoldatenKino (AD 75)

    La répression des communistes en 1942

    La résistance vigneusienne

    Crime de guerre à Vigneux-sur-Seine

    Histoire pénitentiaire et justice militaire

    Images inédites de la prison militaire du Cherche-Midi, filmées en août 1944

     Georges BETEMPSGeorges BETEMPS

     

    Georges BETEMPS

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  • Eugénie DUVERNOISEugénie DUVERNOIS est une « personnalité » incontournable de Vigneux sur Seine (Essonne).

    Eugénie MONEDERO est née le 21 septembre 1909 à Nice (Alpes-Maritimes). Voici son acte de naissance (n°2604 page 230 des AD 06) :

     Eugénie DUVERNOIS

     Cet acte nous informe que

    • son père, d’origine espagnole, s’appelait MONEDERO Joseph Romain, il avait 54 ans en 1909 (donc né vers 1855), qu’il était né à Madrid et exerçait la profession de « musicien »,
    • sa mère se nommait FOURNOT Marie Germaine ; née à Clermont-Ferrand, elle était ménagère ; au moment de la naissance d’Eugénie, elle avait 33 ans (née vers 1876)
    • le couple résidait alors au 19 route de la Corniche à Nice ; sur « google map » la maison n’existe plus mais la route de la corniche demeure un lieu emblématique aux innombrables lacets qui ont fait sa réputation ;
    • les deux témoins sont des commis : Sevateo Dominique, 60 ans et Sauvaigo Marius, 52 ans
    • dans les marges, il est mentionné qu’Eugénie s’est mariée à Vigneux sur Seine le 18 janvier 1937 avec DUVERNOIS Henri
    • et qu’elle est décédée le 11 mai 1983 à Toulouse.

    La famille résidait sur Nice ; je suis donc partie du postulat que le couple MONEDERO s’était marié dans cette commune ; j’ai pu retrouver leur acte de mariage (n°55 page 57 des AD 06), ce qui m’a permis de vérifier la filiation :

    Eugénie DUVERNOIS

    Le père d’Eugénie est né à Madrid le 28.02.1855 et sa mère, de profession « couturière » est née le 03.06.1876.

    L’état civil n’explique pas pour quel motif MONEDERO Joseph Romain est venu en France : pour son travail ? Pour fuir les putschs militaires et les soulèvements populaires sous le règle d’Isabel II ?...

    En tout état de cause, il semble que le cœur d’Eugenie soit resté à gauche….

    Après avoir passé un début de vie commune avec Jean TOUJAS, instituteur et homme politique du PCF dans la région de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), Eugénie devient madame DUVERNOIS en s’unissant à Henri DUVERNOIS, militant et résistant communiste.

    Secrétaire de la section du PCF à la Mairie de Vigneux sur Seine, Henri DUVERNOIS entre dans la clandestinité dès le début de la Seconde Guerre mondiale.

    Infirmière à Vigneux, Eugénie est connue sous les pseudos de résistante Viviane Michèle Georgette. Si certaines femmes sont cantonnées dans un rôle d’assistance et restent dans l’anonymat, elle a choisi d’être une militante active ; elle est responsable sanitaire des FTPF (Francs-tireurs et partisans français) ainsi que d’un comité de femmes à Paris.

    Eugénie DUVERNOIS

    Fort de son implication citoyenne et patriotique, Eugénie DUVERNOIS sera arrêtée le 13 janvier 1944 et déportée le 6 avril 1944 à Ravensbrück (Allemagne) avec notamment Geneviève DE GAULLE-ANTHONIOZ, Marie-Jo CHOMBART de LAUWE, pour être ensuite transférée à Mauthausen (Autriche). On peut aisément entrevoir les interrogatoires qu’elle a dû subir sous les assauts de la Gestapo…. Les violences, les sévices, les privations, et les actes innommables pour les femmes que nous sommes….

    Eugénie DUVERNOIS

    Son conjoint Henri DUVERNOIS a déjà été arrêté plusieurs fois en 1939 et 1942, interné à la prison de Blois (hiver 43-44), puis à Compiègne. Déporté le 22 mars 1944, arrivé au camp de Mauthausen le 25 mars, il y décédera le 10 avril de la même année.

    Eugénie DUVERNOIS

    Eugénie DUVERNOIS sera libérée le 22 avril 1945 ; elle reprend alors son militantisme communiste et obtient le mandat de Secrétaire de la Fédération de Seine-et-Oise au PCF.

    En 1945, elle est élue deuxième adjointe à la mairie de Vigneux sur Seine, puis maire le 9 août 1946 remplaçant Henri Charon, élu en 1935 et décédé en déportation.
    Très active au sein du PCF de Seine et Oise, et réputée pour être une oratrice passionnée, elle est nommée députée de Seine-et-Oise durant trois législatures, de novembre 1946 à décembre 1958.

    En 1958, elle est nommée vice-présidente départementale du Secours populaire et quittera la scène politique, victime d’un changement du mode de scrutin. Elle se retire dans la région toulousaine, où elle décédera le 11 mai 1983.

    Si Eugénie a été décorée de la Médaille de la Résistance et de la Croix du combattant volontaire de la Résistance, Henri DUVERNOIS voit son nom inscrit sur une plaque de rue dans la commune de Vigneux sur Seine.

    Eugénie DUVERNOISLes sources :

    Geneanet (fiche)

    Biographie sur le site de l’Assemblée Nationale

    La résistance vigneusienne

    La préparation de la manifestation de ménagères, rue Daguerre à Paris, le 1er août 1942

     Ricol Lise (le Maitron)

    Monument Mathausen

    Le Maitron

    Parti communiste français (PCF) / Fédération de la Seine-et-Oise

    Histoire de Draveil et VigneuxEugénie DUVERNOIS

    Repères chronologiques (AJPN)

    70 ans après sa libération, portrait du camp de Mauthausen

    Mauthausen Concentration Camp (images d’archives pouvant choquer)

    L'histoire des femmes au défi de la déportation

    Itinéraire : Geneviève de Gaulle-Anthonioz

    Femmes en résistance à Ravensbrück

    Les femmes détenues à Mauthausen

    Yvette Lundy, 101 ans, résistante et déportée à Ravensbruck

    Ravensbrück : "Dans la chambre des enfants, l'espérance de vie tournait autour de trois mois"

    Eugénie DUVERNOIS

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  • La pratique de la généalogie est la troisième activité préférée des Français. Cette vidéo décortique les motivations qui nous poussent à nous lancer mais surtout les raisons pour lesquelles on est si passionné (cliquez sur l'image) ...

    Pourquoi la généalogie nous fait du bien- Histoire de généalogiste

    Pourquoi la généalogie nous fait du bien- Histoire de généalogiste

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  • Les bijoux d'HelenaLes Archives Arolsen sont un centre international sur la persécution nazie avec les archives les plus complètes au monde sur les victimes et les survivants du national-socialisme.

    Bijoux, photos, papiers - les nazis ont confisqué tous les effets personnels des victimes lors de leur arrestation. Plusieurs milliers de ces objets des camps de concentration existent encore aujourd'hui. Les archives Arolsen recherchent les familles des victimes pour leur restituer leurs biens.

    Je vais souvent sur le site de ces archives ; mais malheureusement, le texte est en allemand ou en anglais… J’y ai découvert l’histoire d’Helena (texte original) que j’ai traduit pour vous….

    La famille

    Helena est née le 25 avril 1925 à Poznań, en Pologne.

    Helena a eu une enfance très protégée, dans une famille aimante, avec trois frères, une sœur.

    Elle a bien réussi à l'école et est allée au lycée, elle voulait être enseignante.

    En 1939, les Allemands envahissent la Pologne. Sous leur règne de terreur, la résistance polonaise est brutalement réprimée et la population juive est presque anéantie. Poznań est rebaptisée Posen et devient la capitale du Reichsgau nouvellement créé de Wartheland. Une grande partie de la population polonaise est expulsée, déportée vers des camps de concentration ou pour effectuer des travaux forcés.

    Les bijoux d'HelenaL’arrestation

    Elle avait 16 ans lorsqu'elle a été arrêtée par la Gestapo.

    En route pour l'école. Elle a été forcée de monter dans une voiture et kidnappée avec son amie Wanda. Juste comme ça, sans raison.

    Ils ont emporté les boucles d'oreilles qu'elle portait - elle a été séparée de Wanda.

    Helena a été placée dans un camp de concentration.

    Le fort VII Colomb était un site de terreur. Des milliers de ressortissants polonais y auraient été assassinés entre 1939 et 1945. Le camp était dirigé par les SS locaux et la Gestapo.

    Tout d'abord, ils l'ont emmenée au Fort VII de Poznań.

    À partir de Poznań, elle a été envoyée en odyssée à travers divers camps de concentration et sous-camps. Un document des archives Arolsen nous apprend qu'elle a été admise au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück le 15 mars 1944.

    Puis elle est allée de camp en camp. Il y avait souvent des moments où elle ne savait même pas où elle était.

    Quatre années dans des conditions inhumaines.

    Les bijoux d'Helena

    Le dernier camp où Helena a été obligée de faire des travaux forcés était un sous-camp du camp de concentration de Neuengamme à Salzgitter. Jusqu'à 800 femmes ont dû faire 4 ans de travail forcé.

    La fin de la guerre

    4 ans passés à craindre pour sa vie.

    Pour beaucoup de prisonniers, les libérateurs sont arrivés littéralement à la dernière minute. Des milliers de prisonniers sont morts - certains peu de temps avant la libération, d'autres dans les jours et les semaines qui ont suivi. Contrairement à ces femmes du camp de concentration de Ravensbrück, de nombreux survivants étaient trop faibles pour s'asseoir ou marcher.

    Elle a été libérée au printemps 1945. Elle avait 20 ans.

    Les Alliés ont inventé le terme «personnes déplacées». Lorsqu'ils ont libéré l'Allemagne et les pays occupés par l'Allemagne, ils ont trouvé jusqu'à douze millions de personnes qui se trouvaient en dehors de leur pays d'origine à la suite de la persécution nazie. Les chemins de la persécution et les histoires de vie de ces personnes sont très variés.

    Beaucoup de survivants étaient extrêmement émaciés et ont été pris en charge dans les camps de personnes déplacées.

    À Salzgitter, dans son «petit bungalow». Enfin, Helena a pu se sentir à nouveau comme un être Les bijoux d'Helenahumain.

    Après la guerre, des millions de soldats allemands ont été faits prisonniers de guerre en Allemagne et dans les territoires autrefois occupés.

    Des prisonniers de guerre allemands passaient tous les jours devant le camp.

    Helen s'est sentie désolée pour eux. Elle a jeté de la nourriture et des cigarettes aux hommes.

    Et elle s'est arrêtée et a eu une conversation avec l'un d'eux. Bientôt, ils parlaient tous les jours. Alors qu'ils marchaient le long de la clôture.

    Une relation impensable si tôt après la fin de la guerre.

    Souvenirs

    Helmut s'échappa et partit avec Helena. À pied. De Salzgitter à Würzburg.

    Une évasion vers une nouvelle vie.

    La guerre froide a rendu plus difficile pour elle de rester en contact avec sa famille à Poznań. Helena s'est toujours arrangée pour que des passeurs l'aident à entrer en Pologne. Elle a réussi à rentrer chez elle. Mais elle a été arrêtée un jour plus tard. Elle a passé 9 mois en prison. Sur suspicion d'espionnage. Elle a finalement réussi à rentrer en Allemagne et à retrouver son mari et son enfant. Elle n'a jamais revu sa mère ou ses frères et sœurs.

    Mais les boucles d'oreilles que les nazis avaient enlevées à Helena lorsqu'ils l'ont arrêtée ont retrouvé le chemin de ses filles 77 ans plus tard. Un rappel de la jeunesse perdue d'une femme courageuse nommée Helena Poterska.

    Beaucoup de familles ne savent toujours rien du sort de l’un de leurs membres après sa déportation. Mais lorsqu’il s’agit de faire une place au souvenir, l’histoire familiale possède une importance considérable.

    Les Archives Arolsen effectuent des recherches pour retracer le sort des persécutés, apportent leur aide pour localiser les sépultures et, encore maintenant, réunissent des familles déchirées par le régime nazi.

    Ces archives en ligne ont une importante activité en matière de recherche et d’éducation pour informer notre société sur les crimes perpétrés par les nazis. IL suffit pour cela de leur écrire, par courrier ou bien par e-mail et de faire votre demande. Le résultat peut être long, au vu d'importantes demandes, mais les Archives Arolsen garantissent une réponse de quelque nature que ce soit...

    Pour en savoir plus :

    Fort VII Colomb Site historique à Poznań

    Le fort (wikipedia)

    Neuengamme

    Liste des camps de concentration nazis

    Les bijoux d'Helena

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  • Salon de généalogie - PARIS 2021

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